
LE DÉFICIT ÉTAIT DE 18,5 MILLIARDS EN 2024, L’OBJECTIF 2025 serait de 25 OU 30 MILLIARDS ( OBJECTIF BARNIER : 16 )
Afin de faciliter l’adoption du texte, François Bayrou a déjà consenti à retirer ou atténuer certaines mesures impopulaires. Le Premier ministre s’est engagé à ne pas dérembourser les consultations médicales et les achats de médicaments, ou à relever d’un milliard d’euros l’objectif annuel de dépenses de santé.
L’objectif du gouvernement Barnier était un déficit à 16 milliards d’euros, après le trou de 18,5 milliards en 2024.
Le gouvernement Bayrou évoque désormais un déficit proche de 25 milliards d’euros. Voire 30 milliards, si aucune loi de financement n’était adoptée. La situation serait comparable au record enregistré durant la première année de la pandémie (près de 40 milliards d’euros).
1. ARTICLE – Budget : une potion moins amère que prévu pour la Sécurité sociale
Le gouvernement de François Bayrou a renoncé à plusieurs mesures envisagées pour limiter les dépenses de la Sécurité sociale et redresser ses comptes. Les parlementaires ne devraient guère modifier la copie en matière d’économies.
Par Solenn Poullennec LES ÉCHOS 26 janv. 2025
Le régime sera moins drastique que prévu pour la « Sécu ». Lundi, les députés vont reprendre les discussions en commission sur le budget de la Sécurité sociale (PLFSS), interrompues après la censure du gouvernement Barnier.
Il paraît loin le temps où ce dernier promettait de redresser la barre des comptes publics partis à la dérive, en réalisant un effort de 60 milliards d’eurosreposant pour un tiers sur la Sécurité sociale.
Car désormais aux manettes, François Bayrou a tiré un trait sur une grande partie des économies prévues pour le système de protection sociale, dont les dépenses augmentent année après année.
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2. ARTICLE – Sécurité sociale : comment le déficit pourrait déraper à près de 25 milliards d’euros
Après la censure et les concessions faites aux socialistes sur le financement des hôpitaux, les comptes de la Sécurité sociale promettent de s’enfoncer un peu plus dans le rouge.
Par Solenn Poullennec. Publié le 23 janv. 2025 LES ÉCHOS
C’est une nouvelle épreuve qui se profile pour le gouvernement de François Bayrou. Les députés vont reprendre la semaine prochaine en commission les discussions sur le budget de la Sécurité sociale, à l’origine de la chute du gouvernement de Michel Barnier. Pour assurer sa survie et faire adopter un texte très attendu par le secteur de la santé, l’exécutif a renoncé à un certain nombre de dispositions mais le déficit promet de plonger et compliquer le redressement des finances publiques.
« Il y a un certain nombre d’irritants qui ont été soit supprimés, soit atténués », note le député Droite républicaine Thibault Bazin, désigné ce mercredi nouveau rapporteur du budget de la Sécurité sociale, en remplacement de Yannick Neuder, devenu ministre chargé de la Santé.Pour mémoire, la chute du gouvernement Barnier a scellé le cercueil du projet de désindexation des retraites du gouvernement Barnier et les retraites ont été revalorisées de 2,2 %.
Dérapage
Surtout, pour obtenir des socialistes qu’ils ne le fassent pas immédiatement chuter, le gouvernement a fait d’importantes concessions au parti à la rose. Non seulement il a rouvert le débat sur la réforme des retraitesmais il a renoncé à transférer des dépenses de santé de la Sécurité sociale vers les complémentaires santé.
Il a également promis d’augmenter les moyens alloués aux hôpitaux, aux prises avec des difficultés financières, en tablant sur une hausse des dépenses de santé plus importantes que prévu (à 3,3 %)
« On a un dérapage par rapport à la copie initiale », souligne Thibault Bazin. Non seulement le gouvernement actuel a fait une croix sur certaines mesures censées combler un peu le trou de la Sécurité sociale, mais les perspectives économiques se sont assombries et le retard pris dans les discussions budgétaires limitera le rendement des mesures de redressement adoptées cette année.
L’augmentation du temps de travail décriée
A l’automne dernier, le gouvernement de Michel Barnier espérait encore ramener le déficit 2025 à 16 milliards d’euros (contre 18 milliards en 2024). Selon nos informations, son successeur envisage désormais un déficit entre les 23 et les 25 milliards d’euros en fin d’année 2025. Sachant que sans budget ni mesure de redressement, le déficit s’approcherait des 30 milliards d’euros, un niveau très élevé historiquement si on met de côté les années de crise du Covid, qui ont vu les dépenses de santé s’emballer comme jamais et les recettes sociales plonger.
Pour redresser la situation, les parlementaires, qui, une fois n’est pas coutume, avaient déjà trouvé un accord en commission mixte paritaire sur le budget de la Sécu, n’ont toutefois guère de leviers. Sachant que les règles parlementaires les empêchent d’ajouter des dispositions qui n’étaient pas dans le texte initial.
Certes, le gouvernement a remis sur la table ce week-end l’idée d’augmenter la contribution des entreprises en faveur de l’autonomie en échange d’une augmentation de la durée du temps de travail de 7 heures par an afin de faire gagner à la Sécurité sociale 2 milliards d’euros. L’exécutif, qui pourrait finir par user du 49.3 pour faire adopter le budget, se garde cependant d’en faire un totem gouvernemental.
Car cette piste est contestée à gauche comme à droite. Y compris au Sénat où elle avait été soutenue, avant d’être écartée en commission mixte paritaire. « L’idée, c’était de lancer le débat autour du secteur du grand âge, c’était un amendement d’appel », fait valoir aujourd’hui le sénateur Philippe Mouiller.