
PUBLICATIONS ANTÉRIEURES DE METAHODOS :
UN PR RÉINVENTÉ EN INFLUENCEUR ? (2) – MISE À JOUR : AU LOUVRE « UN PRÉSIDENT TOUTOLOGUE » QUI MULTIPLE LES PROMESSES (184)
Macron répond à un influenceur sur TikTok : « Revenez à l’essentiel », demande Isabelle Saporta – RTL
Sur TikTok, Emmanuel Macron a répondu à un influenceur qui se plaignait de ne pas pouvoir régler le péage avec son téléphone. Nos confrères du Figaro ont enquêté sur le compte de l’influenceur en question et il y a de quoi être choqué. En scrollant 5 minutes sur le TikTok de s4iintt Saint, on tombe sur un condensé de bêtise, d’islamisme sottement radical, de complotisme de bas étage, le tout gaillardement saupoudré de placements produits comme le font tous les influvoleurs les plus vulgaires.
Petit florilège de l’œuvre de cet énergumène. « Allez à un concert du rappeur Kaaris, c’est risquer de brûler dans les flammes de l’enfer », « poster du contenu sur la Palestine sur TikTok c’est s’exposer à la censure des dragons célestes » (comprendre les juifs), le Twerk cette danse suggestive, est évidemment Haram à ses yeux, c’est-à-dire interdit par l’islam.
ÉMISSION – Mais pourquoi diable Emmanuel Macron est-il encore sur X ?
Publié le mardi 14 janvier RADIO FRANCE
Emmanuel Macron a félicité le nouveau Premier ministre du Liban sur le réseau social X, précédemment appelé Twitter, et Dov Alfon ne le félicite pas.
Pourquoi le président de la République est-il toujours sur X, plus de deux ans après que son propriétaire, l’homme le plus riche Elon Musk, l’a tourné en cauchemar de violences toxiques incessantes ? Dernier exemple en date, les centaines de commentaires accueillant ce post d’Emmanuel Macron, dont beaucoup sont des injures, des insultes ou des rumeurs sur le sexe de sa femme.
Il fut un temps où les communiqués de l’Elysée étaient soigneusement relus, puis envoyés à l’AFP, d’où ils étaient lus – un peu pompeusement – sur les chaînes radio, publiés dans les pages des grands quotidiens, puis mis en évidence sur les sites internet des institutions gouvernementales françaises.
Caisse de résonance de l’extrême-droite
Nous avons changé tout cela, avec cette envie de parler directement “au peuple”. Pour la France, il s’agit en réalité de cinq millions d’utilisateurs quotidiens, dont il est impossible de savoir lesquels existent et lesquels sont des robots chargés de diffuser une idéologie, une rumeur ou un compte bardé d’intérêts.
Pire, depuis les changements d’algorithmes initiés par Musk, X est devenu une caisse de résonance de l’extrême-droite, favorisant “l’engagement”, autrement dit des posts qui pourraient mettre des gens suffisamment en colère pour répliquer. De là au négationnisme, au racisme où à des rumeurs totalement absurdes, le pas a été vite franchi.
Beaucoup en politique quittent donc ce réseau social, d’Anne Hidalgo à Sandrine Rousseau. Mais les politiques ne sont pas les seuls. L’AP-HP et ses 38 hôpitaux, ont décidé de se retirer de la plateforme dont les conditions de régulation ne sont plus compatibles avec la science. Des universités ont fait de même, mais le gouvernement, lui, continue de plus belle, mettant à mal cet effort : Si le ministère de la Recherche est sur X, les universités y resteront, et si Macron y est, les médias y resteront, et ainsi de suite.
Un cadre de discussion biaisé
Certains pensent effectivement qu’il serait bon de rester sur X pour discuter avec des gens d’un autre camp, mais le cadre de cette discussion est totalement biaisé pour laisser résonner uniquement les fameux extrêmes que le président condamne à tout bout de champ.
Ces dernières semaines, Musk a tweeté contre de nombreux dirigeants européens, dont le social-démocrate allemand Olaf Scholz ou le travailliste britannique Keir Starmer. Et il soutient ouvertement des partis d’extrême droite, comme l’AfD, en deuxième position dans les sondages en Allemagne.
Emmanuel Macron a vivement condamné ces ingérences la semaine dernière, mais il a l’air de penser qu’il réussira à parler à cette machine et à la convaincre de l’écouter. Autour de lui, le gouvernement, les médias français et les institutions sont donc forcés d’attendre la fin de ce dialogue de sourds, qui ne fait pas honneur à la République.