Aller au contenu principal

MASCARADE BUDGÉTAIRE – «  Oui, c’est envisageable que le FMI débarque en France » ALERTE L’ANCIEN RESPONSABLE DU FMI

« On ne peut pas parler d’austérité… La dépense publique augmente de 27 milliards d’euros par rapport à 2024 »

EXTRAITS DE BFM 29 01 25

A la veille de la commission mixte paritaire (CMP), le rapporteur du budget à l’Assemblée nationale écarte d’abord l’idée d’un Budget Bayrou qui serait « austéritaire » comme le qualifie le président de la commission des finances, Eric Coquerel. Car selon Charles de Courson, toutes les dépenses augmentent.

« On ne peut pas parler d’austérité, assure-t-il. La dépense publique augmente de 27 milliards d’euros par rapport à 2024 dans le texte issu de l’examen au Sénat. Le budget de l’Etat est en hausse, celui des administrations publiques locales également, et celui des administrations de la Sécurité sociale encore davantage. »

Alors que le gouvernement évoque un effort de 53 milliards d’euros dont 32 milliards de baisses de dépenses, le député réfute cette présentation.

« [Le gouvernement] comptabilise dans les baisses de dépenses des éléments qui sont en réalité des hausses de prélèvements, comme la baisse des allègements de charges sociales sur les salaires, indique Charles de Courson. Pour résumer : sur ces 53 milliards d’euros d’effort, le gouvernement annonce 40 % d’augmentation des recettes et 60 % de diminution des dépenses. Mais c’est exactement l’inverse si on compare à la loi de finances 2024 plutôt qu’au tendanciel. »

Une présentation qui selon le député n’est pas tout à fait juste et qui repose de plus sur des hypothèses trop optimistes pour limiter le déficit à 5,4%. D’une part il y aurait un aléa institutionnel concernant la surtaxe d’impôt sur les sociétés et la contribution sur les hauts revenus que le Conseil constitutionnel pourrait censurer pour sa partie rétroactivité sur l’ensemble de l’année.

« Le consensus des économistes est aujourd’hui plus proche de 0,7 %. Il en va de même pour la prévision d’inflation, qui reste trop élevée vu l’évolution des prix. Cela représente environ 6 milliards d’euros de recettes qui risquent de ne pas se matérialiser par rapport au PLF 2024, estime le député. Tout est réuni pour que ce budget dérape […] la discussion parlementaire se fonde sur des hypothèses en décalage avec la réalité. »

L’ANCIEN CHEF ÉCONOMISTE DU FMI MET EN GARDE CONTRE UNE CRISE FINANCIÈRE EN FRANCE

TITRE BFM 05 02 25

Invité sur BFM Business, Olivier Blanchard a exprimé ses inquiétudes quant à la situation budgétaire de la France. Il redoute une intervention du FMI en France si les efforts de contrôle des dépenses publiques restent insuffisants.

Le FMI va t-il intervenir en France? « J’espère qu’on l’évitera mais il y a un risque » a averti Olivier Blanchard, ancien chef économiste du FMI et enseignant au MIT, sur BFM Business. Il a exprimé ses inquiétudes quant à la situation budgétaire de la France. Il redoute une crise financière si les efforts de contrôle des dépenses publiques restent insuffisants.

D’après l’économiste, « cette année, les marchés ont compris les contraintes politiques et ont accepté ce budget qui est mieux que rien, mais qui n’est pas suffisant ». Cependant, il prévient que « si on refait la même chose l’année prochaine », c’est-à-dire un « effort minimal », les investisseurs pourraient commencer à douter de la capacité du pays à contrôler son budget.

Le danger d’une « spirale de mort »

Si ces doutes venaient à s’installer, la situation pourrait rapidement se dégrader. « Dès que les investisseurs arrivent à la conclusion que le contrôle du budget n’est pas évident, ils se disent : on ne va peut-être pas être payés. Ils demandent alors une augmentation des taux d’intérêts », explique-t-il.

Par exemple, une hausse de seulement 1 % du taux d’intérêt par rapport à l’Allemagne impliquerait de trouver 1 % de revenus supplémentaires ou de réduire les dépenses de 1 %, un ajustement considérable vu la taille de la dette française.

Olivier Blanchard met en garde contre les conséquences d’une telle dynamique :

« On arrive à des spirales de ce genre qui sont des spirales de mort » a mis en garde Olivier Blanchard

« J’ai vu ça arriver dans des pays pauvres ou en Grèce » continue t-il. Pour la Grèce, nuance t-il, la situation était différente de celle de la France, car extrême en termes de déficit.

Un risque d’intervention du FMI

Face à ces perspectives, l’économiste n’exclut pas l’hypothèse d’une intervention du Fonds monétaire international en France.

« Oui, c’est envisageable que le FMI débarque en France. J’espère, et je pense qu’on arrivera à un accord entre les partis, ou qu’un parti suffisamment fort y arrivera, pour qu’on évite cette case. Mais ce n’est pas impensable » avertit Olivier Blanchard.

Le FMI, dans un tel scénario, aurait pour mission de prendre les mesures que les politiques ne parviendraient pas à mettre en place. « Le rôle du fond est de prendre les décisions et les mesures que les politiques ne peuvent pas prendre. J’espère qu’on l’évitera mais il y a un risque, afin que les fonds d’investissement soient à nouveau prêts à prêter. »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.