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L´INVENTAIRE ÉCONOMIQUE DE MACRON (3) : JADIS INSPIRATEUR PRINCIPAL DE LA MACRONIE, LE PATRONAT EST SÉDUIT PAR TRUMP

METAHODOS VOUS PROPOSE 4 ARTICLES

1. ARTICLE – La méthode Trump séduit le patronat français

2. ARTICLE – «Un Elon Musk français» : le patron de la CPME veut s’inspirer du patron de X pour réduire les dépenses publiques en France

3. ARTICLE – Eric Lombard cherche à rassurer les entreprises

4 ARTICLE – Sur France 2, Macron avait un message pour les patrons français qui se sont « planqués » pendant 7 ans

1. ARTICLE – La méthode Trump séduit le patronat français

En France, les dirigeants d’entreprises sont moins séduits par le fond des décisions que par la rapidité et la détermination avec lesquelles agit le nouveau locataire de la Maison Blanche.

par Franck Bouaziz 7 février 2025 LIBÉRATION

Le dirigeant du CAC40 qui raconte cette séquence à Libération rentre du forum économique de Davos où le gratin de l’économie et du business se retrouve chaque année : «Donald Trump venait de prendre ses fonctions et il est apparu pour beaucoup comme un leader qui prend des décisions tout de suite et signe des décrets. Il agit, ça plaît. Il déréglemente, ça plaît. Il réduit les dépenses publiques, ça plaît. Ce qui plaît un peu moins, c’est le chaos dans lequel tout cela se met en place.» 

Une cheffe d’entreprise présente dans le secteur des technologies voit, elle, dans la situation outre-Atlantique «un état de grâce avec un taux d’impôt sur les bénéfices ramené à 15 %, 500 milliards d’investissement prévus dans l’intelligence artificielle…»Trump, poursuit-elle, «annonce la couleur et les chefs d’entreprise lui en sont reconnaissants». Ces effets d’annonce éclipsent visiblement sa méthode «brutale» de négociation, qui consiste à menacer d’abord pour mieux négocier ensuite.

Analyse

Les grands patrons vent debout contre la surtaxe exceptionnelle : l’effort, c’est pour les autres

Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique du groupe qui porte son nom, affiche d’ailleurs un certain scepticisme face à la méthode Trump : «Je ne crois pas à l’alliance des oligarques et de la sphère publique. La fascination de certains patrons européens pour le président américain est une situation dont il faut sortir.» Il semble bien qu’au-delà de la méthode, à laquelle peu adhèrent, le patronat français regarde avec intérêt la manière dont Donald Trump va s’y prendre pour tailler dans les dépenses publiques. 

«C’est un pragmatique, il veut rendre plus efficace la machine publique alors qu’en France, le manque de productivité gêne la croissance du PIB», analyse le directeur général d’un grand groupe plutôt identifié comme un patron de gauche. Pour l’avenir, les mesures douanières et fiscales appelées à être mises en œuvre risquent surtout de modifier les choix d’investissement. Avec un impôt sur les sociétés annoncé bien plus faible que dans la plupart des Etats de l’UE et des barrières financières à l’entrée des produits non-américains, la stratégie de certains grands groupes européens risque de se modifier. Ils pourraient désormais choisir de privilégier le territoire américain pour leurs futures usines.

Il n’en reste pas moins que certains entendent aussi ne pas lâcher l’affaire facilement, à l’image de Michel-Edouard Leclerc, visiblement prêt à en découdre sur le long terme : «Il est temps de jauger l’adversaire et de l’entraîner dans un marathon de négociations.»

2. ARTICLE – «Un Elon Musk français» : le patron de la CPME veut s’inspirer du patron de X pour réduire les dépenses publiques en France

Par Le Figaro 9 février

«Pas fan des États-Unis», Amir Reza-Tofighi salue toutefois le choix de Trump d’avoir choisi un «entrepreneur à la tête d’un plan de réduction des dépenses».Passer la publicité

Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Amir Reza-Tofighi a appelé dimanche à la création en France d’une «commission» composée d’entrepreneurs pour «réduire drastiquement les dépenses publiques», prenant pour exemple l’action d’Elon Musk aux États-Unis. «Je ne suis pas particulièrement fan des États-Unis mais ils ont compris une chose: mettre un entrepreneur à la tête d’un plan de réduction des dépenses n’est pas idiot», a-t-il déclaré, en référence au milliardaire américain, dans une interview au Journal du Dimanche (JDD).

Les activités d’Elon Musk, accusé d’agir en dehors de tout cadre légal et avec ses intérêts personnels comme principale boussole, suscitent la colère des démocrates et une avalanche d’actions en justice. Après le démantèlement spectaculaire de la grande agence humanitaire américaine (USAID), qui a suscité une vague d’indignation dans le monde, le milliardaire a désormais des visées sur l’éducation et l’armée américaine.

«La French solution»

En France, «si l’on veut réduire drastiquement les dépenses publiques sans baisser la qualité du service, la seule solution serait de mettre des entrepreneurs à la tête d’une commission», qui «aurait pour mission d’élaborer un plan de réduction drastique des dépenses publiques», a assuré Amir Reza-Tofighi. «Ce n’est pas la méthode Musk, plutôt la +French solution+ (méthode française, ndlr)», a-t-il affirmé.

Amir Reza-Tofigh a fustigé un «projet de taxation des acteurs économiques». «De nombreuses mesures vont toucher les petites entreprises, comme la hausse des charges, le versement mobilité ou la baisse du crédit d’impôt innovation», a-t-il dit. Ce «n’est pas un bon budget», a-t-il affirmé, disant avoir «peur (…) que de nombreuses entreprises, à terme, finissent par partir ou par fermer, à mesure que nous perdons des parts de marché».

3. ARTICLE – Eric Lombard cherche à rassurer les entreprises

Le ministre de l’Economie s’est engagé ce dimanche à travailler « avec les chefs d’entreprise » sur le prochain budget. Il s’est dit prêt à reprendre certaines des propositions du Medef pour « accélérer » l’économie.

Par Leïla de Comarmond. le 9 févr. 2025 LES ÉCHOS

Après les différents coups de gueule patronaux, le ministre de l’Economie s’est attaché ce dimanche à défendre son budget pour 2026 et à rassurer les entreprises sur la suite. Au final, elles seront moins mises à contribution que ne le prévoyait le projet Barnier, a insisté Eric Lombard, invité du Grand jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat, chiffrant l’effort demandé à 1,6 milliard d’euros au lieu de 4 milliards d’euros.

Il a aussi réaffirmé l’engagement que la surtaxe sur les grandes entreprises,initialement prévue pour deux ans, ne s’appliquerait qu’en 2026 mais pas en 2027. Déclarant que l’impôt sur les sociétés « lui paraît à un niveau concurrentiel », il a affirmé « souhait [er] ramener à 30 % » la flat tax.

Tourner la page

Soucieux de tourner la page, le ministre de l’Economie s’est en outre projeté sur la suite, à savoir la préparation du projet de loi de finances pour 2027, sur laquelle il aura entièrement la main contrairement à celui de 2026. Elle va démarrer « dès ce lundi » et « nous allons y travailler avec les chefs d’entreprise », a-t-il insisté.

Le ministre a exclu la création d’une commission à la Elon Musk, avec à sa tête un patron pour travailler sur les économies budgétaires proposées par le nouveau président de la CPME, Amir Reza-Tofighi, dans « Le JDD ». « Plutôt qu’une commission, je lui propose qu’on se voie tous les mois », comme pour les autres responsables patronaux, a déclaré Eric Lombard, tout en reconnaissant que la CPME avait « beaucoup d’idées pertinentes », en particulier sur la simplification.

Même message au président du Medef, Patrick Martin qui, dans « La Tribune Dimanche », a remis un coup de pression, affirmant que « la tension monte et [qu’] il n’est pas exclu que cette déception se manifeste plus bruyamment chez les dirigeants d’entreprise ». L’organisation patronale a envoyé à Matignon un « projet de loi d’accélération de l’économie française » comportant treize propositions qu’elle juge de nature à restaurer la confiance des investisseurs.

Coup de pression

Composé de sept chapitres, le document dévoilé par « La Tribune » « procède d’une volonté de simplifier et d’accélérer massivement les procédures administratives, d’aligner les procédures d’installation et de recours sur les standards internationaux, et d’attirer les projets d’investissement en France ».

Le ministre de l’Economie, à qui il a été adressé, le juge « excellent ». Pour lui, « au moins la moitié des propositions » pourraient être reprises par le gouvernement. Il a évoqué en particulier la réduction à une seule des possibilités de recours lorsqu’il en existe plusieurs, par exemple pour les autorisations d’installation d’usine ou d’installation de sources d’énergie.

Eric Lombard est par ailleurs revenu sur la concertation lancée sur le sujet très polémique de l’abaissement du seuil de franchise de TVA à 25.000 euros de chiffre d’affaires pour les petits entrepreneurs, qui doit s’achever fin février. La mesure avait été votée sous Michel Barnier et il pensait donc que la concertation avait eu lieu, ce qui n’était pas le cas, d’où le lancement de ces discussions.

Mais confirmant le sentiment des représentants des autoentrepreneurs à l’issue de la première réunion sur le sujet, jeudi, il a douché leur espoir d’une suppression pure et simple de la mesure. Le ministre de l’Economie a confirmé que cela n’était pas à l’ordre du jour. Il a expliqué que l’objectif était de « parvenir à un meilleur équilibre » mais qu’« il y aura une mesure quoi qu’il arrive ». Il « ne pense pas que l’annulation soit une bonne chose à cause du problème de concurrence » avec les artisans qui, eux, sont soumis à la TVA, évoquant la nécessité d’« équité ».

Leïla de Comarmond

4 . ARTICLE – Sur France 2, Macron avait un message pour les patrons français qui se sont « planqués » pendant 7 ans

Emmanuel Macron a répondu à Bernard Arnault et aux autres grands patrons qui se sont indignés d’une surtaxe de leurs entreprises dans le budget de François Bayrou.

Par Le HuffPost

POLITIQUE – Avis aux intéressés. Dans l’interview accordée dimanche 9 février à France 2, la veille du lancement de son grand sommet sur l’intelligence artificielleEmmanuel Macron a largement éludé les questions nationales. Pour autant, Laurent Delahousse qui l’interrogeait avec la journaliste indienne Palki Sharma Upadhyay, l’a invité à s’exprimer sur « la grogne » des grands patrons français.

Avant le vote du budget une poignée de grands dirigeants, dont Bernard Arnault, ont fait part de leur mécontentement contre une nouvelle surtaxe exceptionnelle d’un an de leur entreprise. Le patron de LVMH y voyait même une raison de délocaliser. « Soyez patriotes vous-mêmes », leur a répliqué Emmanuel Macron, estimant qu’il ne les avait « parfois pas assez entendus ces sept dernières années », notamment « quand on menait la réforme des retraites ».

Sur un ton courroucé, le président de la République a poursuivi avec une pointe d’ironie : « Je leur dis : expliquez plutôt tout ce qu’on a bien fait pendant sept ans, parce que c’est trop facile d’être planqué dans son bureau et de dire : “c’est bien, faites le travail, mais on ne le dit pas trop fort” ».

Emmanuel Macron a aussi de nouveau revendiqué sa « politique de l’offre » en faveur des entreprises, alors que cette dernière a subi des attaques répétées ces derniers mois dans un contexte de déficit aggravé. Pour le président, c’est cependant cette dernière qui permet à la France d’être « le premier pays d’Europe sur l’intelligence artificielle ».

Le chef de l’État a par ailleurs annoncé au cours de cette interview, 109 milliards d’euros d’investissements dans le pays. Ces investissements venus d’entreprises privées, prévus « dans les prochaines années », sont « l’équivalent pour la France de ce que les États-Unis ont annoncé avec Stargate », a-t-il souligné. Ce projet « Stargate », dévoilé en janvier par le président Donald Trump, comprend des dépenses d’au moins 500 milliards de dollars dans des infrastructures d’IA.

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