
ARTICLE – Affaire des « influenceurs » algériens : « Et si la justice faisait respecter la France et les droits des Français à vivre sereinement ? »
Publié le 09/02/2025 LA DÉPÊCHE Fatiha Agag-Boudjahlat
La chronique de Fatiha Agag-Boudjahlat qui revient sur l’annulation de l’OQTF qui vise l’influenceur algérien Doualemm.
Le ministre de l’Intérieur Retailleau avait procédé à l’expulsion express de l’influenceur Doualemm, on va nommer les choses plus honnêtement : un blédard clandestin actif sur les réseaux sociaux, assurant la com de l’Algérie, appelant à s’en prendre physiquement à un lanceur d’alerte algérien vivant en France et critique de la dictature algérienne. Comme tous les Algériens critiques de la France, même haineux, il ne souhaitait pas retourner vivre dans le pays de son cœur.
L’Algérie ne souhaitait pas le récupérer, tout comme elle ne récupère pas les faux mineurs étrangers et ses autres ressortissants délinquants. Elle s’en sert pour nuire à la France. Eux solutionnent cette incohérence par un excès d’un patriotisme et de nationalisme vis-à-vis d’un pays qui est un enfer à vivre au quotidien pour quiconque a goûté à la qualité de vie européenne et à l’État de droit français. Cet influenceur nous est donc revenu.
Il a fait appel de son Ordre de Quitter le Territoire Français. Et le tribunal administratif de Melun lui a donné raison cette semaine en annulant la dite OQTF, en lui offrant un titre de séjour et en condamnant l’Etat à lui verser 1 200 euros d’indemnité. Nous devons indemniser un clandestin qui n’a pas tiré profit de la générosité de la France pour lui en être un minimum reconnaissant. Il incite à la violence, il est régularisé.
Encore une fois, le problème relève de la justice et de la vision maximaliste des droits des mis en cause. Le tribunal administratif motive sa décision par un arrêt de la Cour européenne des Droits de l’Homme défendant le droit de quiconque à vivre une vie de famille. Vous faites des gosses en France, vous ne pouvez plus être expulsés. La Cour européenne permet aussi un regroupement familial hyperélargi.
« La faiblesse congénitale des Européens »
Quand j’officiais comme assesseure au tribunal pour enfants, j’ai pu lire qu’en vertu de ce droit au regroupement familial, une Algérienne avait pu faire venir son mari et ses enfants, normal, mais aussi ses deux parents âgés ainsi que son frère adulte et la conjointe de ce dernier. C’est de la folie. La même Cour a permis à un ressortissant du Bangladesh condamné pour viol d’échapper à une expulsion vers son pays, parce qu’il était asthmatique et que le Bangladesh est un pays très pollué… On marche sur la tête, et tant pis pour sa victime.
Nous ne sommes même plus impuissants, nous sommes désarmés et n’exigeons aucune contrepartie aux droits sans limite que nous octroyons. Comment exiger de quiconque un peu de responsabilité quand tous les droits deviennent des dus sans exiger que des devoirs élémentaires comme le respect des lois, ne soient remplis ? Cela relève du contrat social le plus basique.
Cette générosité se fait aux dépens de notre sécurité, de nos finances, et elle n’est pas payée de retour parce que ces gens l’interprètent comme de la faiblesse congénitale des Européens.
Et si la justice faisait respecter la France et les droits des Français à vivre sereinement et à aimer leur pays autant qu’elle défend les droits de ceux qui en profitent, la méprisent et la haïssent ? Et si les préfectures étaient autorisées, mesure fort simple, à faire interdire de réseaux sociaux ces agents de l’étranger ? Suis-je bête, la liberté d’expression qui est interdite en Algérie leur est garantie en France.