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LA PROMESSE (189) DE PLUSIEURS RÉFÉRENDUMS « TOURNE AU CONCOURS » LÉPINE

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DES RÉFÉRENDUMS, COMME ULTIMES PROMESSES PRÉSIDENTIELLES (185) ?

https://metahodos.fr/2025/02/03/la-promesse-de-referendum-comme-ultime-promesse/

1. ARTICLE – Un référendum convoqué par Emmanuel Macron ? Le scénario tourne au concours Lépine


09/02/2025 Par Romain Herreros Huffpost

Alors que l’hypothèse revient dans le débat, certains soumettent leurs idées, quand d’autres expriment leurs doutes à haute voix.

POLITIQUE – C’est l’histoire d’un serpent de mer qui donne régulièrement lieu à un festival d’idées et de conjectures : la possibilité pour Emmanuel Macron de convoquer un référendum. Selon La Tribune dimanche, le chef de l’État travaille actuellement sur la question qu’il pourrait bien poser aux Français. Une réflexion qui, toujours selon l’hebdomadaire, devrait aboutir avant le printemps. Demain, donc.

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Si rien ne filtre, pour le moment, des intentions présidentielles en la matière, plusieurs responsables politiques en profitent pour jeter leurs propositions dans le débat public. Et c’est peu dire que ça part dans tous les sens. Chef du parti présidentiel, Gabriel Attal propose de son côté un (étrange) référendum pour la France du travail.

« Il faut complètement changer de système, renverser la table pour remettre le travail tout en haut. Parce qu’aujourd’hui, le travail il est plus taxé que tout, il est taxé plus que les allocations chômage, il est taxé plus que l’héritage des multimillionnaires, il est taxé plus que le capital, il est taxé plus que les retraites », a fait savoir sur France 2 le 29 janvier le chef des députés EPR, sans préciser la question qui serait, le cas échéant, posée aux Français.

LR et RN en boucle sur l’immigration

À droite et à l’extrême droite, le sujet de consultation ne varie pas : l’immigration. Auprès de La Tribune dimanche, Marine Le Pen répète son souhait d’organiser un référendum sur l’immigration. Ce qui pourrait passer, comme elle l’a dit à Madrid en marge du rassemblement des extrêmes droites européennes, par une consultation sur la suppression du droit du sol. Un combat qu’elle partage avec son nouvel allié Éric Ciotti, qui souhaite également un référendum sur ce qui est considéré comme un fondement républicain depuis 1889.

Du côté des Républicains, Laurent Wauquiez plaide de son côté pour un scrutin portant sur une réforme de l’accès des étrangers aux aides sociales. Le président du groupe DR à l’Assemblée souhaite allonger le délai de carence avant qu’un immigré puisse percevoir des aides sociales dites « non contributives ». Une mesure, qui reprend la « préférence nationale » chère au RN, retoquée par le Conseil constitutionnel après l’adoption de la loi immigration et jugée anticonstitutionnelle par son président, Laurent Fabius.

Retraites et institutions

À gauche, Olivier Faure voudrait lui un référendum sur la réforme des retraites, dans l’hypothèse où la consultation lancée par François Bayrou ne débouchait sur aucun accord. L’idée : demander aux Français si l’effort de financement doit uniquement peser sur le report de l’âge légal. Coordinateur national de la France insoumise, Manuel Bompard souhaite aussi un référendum sur l’abrogation de la réforme des retraites, mais voudrait aussi que le retour de l’ISF ou la hausse du SMIC soient aussi tranchés par le vote des Français.

Ce samedi 8 février, la cheffe des écologistes Marine Tondelier a elle émis l’idée d’un référendum portant sur la convocation d’une Assemblée constituante « chargée de proposer une nouvelle Constitution pour notre pays ». Dans un entretien à Ouest-Francel’élue d’Hénin-Beaumont juge que « les institutions de la Ve République sont fatiguées » et « mal adaptées à un contexte politique qui fait du bipartisme un souvenir lointain ».

Elle en veut pour preuve les revendications institutionnelles portées par les gilets jaunes, qui avaient placé le référendum d’initiative citoyenne (RIC) en tête de leurs revendications. Une proposition applaudie par Jean-Luc Mélenchon. « Formidable. C’est la première revendication du nouveau programme de LFI comme depuis trois présidentielles », s’est réjoui le fondateur de la France insoumise. « Sur cette base, on peut construire du neuf et proposer un véritable programme commun de révolution citoyenne pour sortir la France de la monarchie présidentielle », a-t-il ajouté sur le réseau social X.

Quant au maire de Grenoble Éric Piolle, il demande au chef de l’État de se servir de cet outil pour trancher la légalisation du cannabis.

Hollande et Copé perplexes

Si de nombreux politiques saisissent la balle au bond, d’autres doutent à haute voix de l’opportunité d’organiser une telle consultation. « Être président de la République, ce n’est pas utiliser tous les articles de la Constitution », a estimé l’ancien chef de l’État ce dimanche sur BFMTV. Le député de Corrèze soupçonne effectivement Emmanuel Macron d’être tenté « de faire un référendum pour faire un référendum », sans forcément avoir de sujet à soumettre à l’arbitrage des Français. « Il faut avoir une question à régler. Et quand je dis une question, ce n’est pas une question ouverte (…), c’est est-ce que vous approuvez un projet de loi ou une proposition de loi, est-ce que vous êtes d’accord pour que ce texte devienne la loi de la République », a averti François Hollande.

Dans La Tribune dimanche, Jean-François Copé exprime également ses doutes. « C’est surtout une astuce pour gagner du temps et faire perdurer un pouvoir présidentiel affaibli. Après le remaniement ministériel et la dissolution, il s’agit d’un des derniers outils dont dispose Emmanuel Macron pour s’en remettre à la volonté populaire. Le prochain, c’est la démission », juge le maire de Meaux, qui considère que « l’instabilité politique ne permet pas de poser une question dans des conditions sereines ». L’ex-patron de l’UMP redoute par ailleurs la tentation pour les citoyens, comme pour les responsables politiques, de transformer le scrutin en plébiscite « pour ou contre le président ». Ce qui n’aide pas à solder démocratiquement la question de fond posée par un tel scrutin.

Les Français et la fin de vie

Quoi qu’il en soit, les Français se montrent (très) largement favorables à la convocation d’un référendum. Selon un sondage Ipsos pour La Tribune dimanche, 88 % approuvent l’idée d’être consultés via cette procédure. Et particulièrement sur le sujet de la fin de vie, thème sur lequel les sondés souhaitent très majoritairement se prononcer (84 %).

Seules 8 % des personnes interrogées font savoir qu’elles voteraient « pour manifester leur soutien au président de la République et au gouvernement », 25 % « leur opposition », quand 63 % le feraient pour se prononcer « avant tout sur le sujet du référendum ». Pour rappel, tous les sujets ne peuvent pas être soumis à ce type de vote. Selon l’article 11 de la Constitution, cet outil concerne uniquement des questions « portant sur l’organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique ou sociale de la nation et aux services publics qui y concourent ». Ce qui, selon plusieurs spécialistes, restreint considérablement la possibilité de consulter les électeurs sur l’immigration. Le Conseil constitutionnel a récemment rejeté une demande exprimée en ce sens par Les Républicains.

2. ARTICLE – La politique et l’IA, même source d’espoirs… et de méfiance ?

Le Président veut un référendum. Factice ou pas ? A chaque camp, à chaque parti, sa vérité, ses mensonges et ses hypocrisies. A qui vraiment se fier ? Enfin, une technologie et un progrès indéniable, certes, mais au point, parfois, de fausser le rapport à la réalité. Dans les trois cas : qui croire ?

Publié le 9 février 2025 L’OPINION Olivier Baccuzat

Il y a avec l’intelligence artificielle et la politique, la même ambivalence. Elles sont sources d’espoir et de méfiance. La première va bouleverser nos vies à tous, de près ou de loin. C’est la nouvelle frontière, les champs d’applications qu’elle laisse entrevoir étant quasi infinis. A l’inverse, comme tout progrès, elle soulève son lot d’inquiétudes. Pire, cette révolution a une face plus sombre dont on voit les mauvais génies à l’œuvre. Avec l’IA, difficile souvent de démêler le vrai du faux, de distinguer une information d’une opinion ou d’une intox. Qui croire ?null

Il n’y a sans doute pas d’idéal social et politique plus noble que celui de la démocratie. Avec elle aussi, tous les espoirs sont permis. Sauf que la nôtre est mal en point. Dans une France sans majorité, abîmée par les postures idéologiques, les calculs rabougris et les logiques d’appareil, les débats sont tronqués par un rapport à la réalité des politiques à géométrie variable. Finances publiques, économie, immigration, sécurité… Ce ne sont que quelques exemples d’une actualité récente où l’irrationnel semble systématiquement l’emporter sur une approche objective. A chaque camp ses vérités, ses hypocrisies, ses mensonges. Qui croire ?

Affaibli comme jamais, remis en question jusque dans sa fonction, Emmanuel Macron, dont la cote de popularité est au plus bas depuis janvier, voit semble-t-il dans le référendum un moyen de renouer (un peu) avec les Français. Cela peut-il redonner espoir et confiance à des électeurs déclarant n’attendre, pour un grand nombre d’entre eux, plus grand-chose de leurs élus, à commencer du Président lui-même ? A voir. La démarche est aussi risquée politiquement qu’elle est compliquée techniquement. A l’instar des interrogations sur le bien-fondé de l’IA, il faudra démontrer le caractère non-factice de cette consultation. A défaut, les Français se poseront encore et toujours cette même question : qui croire ?

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