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VÉRITABLE DÉCROCHAGE DÉMOCRATIQUE : LA FRANCE SE DISTINGUE EN EUROPE – LES POLITIQUES AMPLIFIENT LA « POPOL »

1. ARTICLE – Lassés de la situation, les Français mettent les responsables politiques « au banc des accusés »

Bruno Cautrès Luc Rouban LE MONDE

Seules 23 % des personnes interrogées dans la dernière vague du baromètre de la confiance politique du Cevipof, publiée le 11 février, ont confiance dans le gouvernement de François Bayrou. Ils ne sont que 28 % à considérer que la démocratie fonctionne bien.

Le regard que portent les Français sur la vie politique s’est singulièrement durci depuis 2024. Les niveaux de confiance dans les représentants du pouvoir exécutif ont clairement baissé, et ne sont nullement comparables à ceux que l’on trouve en Allemagne et en Italie. En France, seuls 23 % des enquêtés ont confiance dans le gouvernement, contre 38 % en Allemagne et 35 % en Italie. Et 27 % seulement ont confiance en François Bayrou, alors que 43 % des Italiens font confiance à Georgia Meloni et 53 % des Allemands à Olaf Scholz, malgré la poussée actuelle des forces d’extrême droite.

La situation politique née de la dissolution de l’Assemblée nationale et de l’incertitude – sinon du chaos – qui ont suivi ont généré une critique qui va au-delà de la méfiance, laquelle, somme toute, permet encore d’espérer. Cette critique porte sur l’utilité de l’activité politique en tant que telle.

Sans doute l’attachement au principe démocratique est-il toujours très fort, mais sa mise en œuvre actuelle en France crée beaucoup de déception, et même de désarroi. En fait, les Français ont tout simplement honte de leurs responsables politiques. Ils les ont mis au banc des accusés. Les illusions d’une lecture parlementaire de la Vᵉ République se sont vite dissipées, et l’idée s’impose que l’efficacité de l’action publique prime sur des débats interminables et des manœuvres de coulisses qui n’ont même pas permis de faire voter un budget qui règle sérieusement les difficultés financières du pays.

La confiance dans l’Assemblée nationale est revenue à son niveau le plus bas (24 %) tandis que 52 % considèrent que l’on ne peut pas être fier de notre système démocratique (42 % en Italie et 33 % en Allemagne). Seuls 28 % considèrent que la démocratie fonctionne bien, ce qui est le cas en revanche de 37 % des Italiens et de 51 % des Allemands.

C’est encore en France que l’idée selon laquelle « en démocratie rien n’avance, il vaut mieux moins de démocratie et plus d’efficacité » obtient son score le plus haut (48 %), en progression par rapport aux années précédentes. De même, l’idée de recourir à un « un homme fort qui n’a pas besoin des élections ou du Parlement » obtient également le soutien de 41 % des enquêtés, une proportion qui n’avait pas été atteinte …

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2. ARTICLE – La dissolution de l’Assemblée nationale a accéléré le malaise politique des Français et leur décrochage démocratique avec leurs voisins européens

La France apparaît comme un îlot de pessimisme, selon le baromètre de la confiance politique du Cevipof publié le 11 février, alors même que l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas, qui traversent aussi des turbulences, maintiennent un niveau de confiance bien plus élevé. 

Par Mariama Darame LE MONDE

La dissolution de l’Assemblée nationale, en juin 2024, restera sans doute comme l’une des décisions présidentielles ayant suscité le plus d’incompréhension dans l’histoire de la VRépublique – et le baromètre annuel de la confiance politique, réalisé par l’institut OpinionWay pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), publié mardi 11 février, le confirme de nouveau. Cette vaste enquête annuelle a été menée dans quatre pays, la France, l’Allemagne, l’Italie et, pour la première fois, les Pays-Bas, entre le 17 janvier et le 5 février, soit un mois après l’arrivée de François Bayrou à Matignon.

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Les conséquences de la décision d’Emmanuel Macron sur la société française se révèlent être considérables et inédites –instabilité gouvernementale, incertitude économique, complexification du jeu politique, crise de légitimité des gouvernants – au point que la période qui s’étire depuis le 9 juin 2024 a durablement entamé la confiance des Français dans leurs représentants, mais aussi dans le bien-fondé du système démocratique.

A travers cette photographie d’une partie de l’opinion européenne, la France apparaît comme un îlot de pessimisme au milieu de ses voisins. Les Français sont plus nombreux que l’an passé à évoquer la méfiance (45 %), la lassitude (40 %) et la morosité (30 %) pour caractériser leur état d’esprit. La peur (18 %) progresse également.

La dissolution de l’Assemblée nationale a eu l’effet d’un accélérateur sur le malaise politique. Les Français sont ceux qui ont le moins confiance en la politique (74 %), soit une hausse de 4 points sur un an. Le fossé se creuse en la matière avec l’Allemagne et l’Italie où la défiance dans le politique recule. Outre-Rhin, où une crise politique similaire sévit après l’éclatement de la coalition tripartite emmenée par le chancelier social-démocrate, Olaf Scholz, un tiers des personnes interrogées continuent d’exprimer de la sérénité. Et ce malgré, la montée en puissance du parti d’extrême droite, Alternative pour ..,

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