1. ARTICLE – À l’Assemblée, les tests antidrogue d’Élise Lucet provoquent une levée de boucliers d’élus de la majorité

Indignation

Par  Marianne. Publié le 12/02/2025

Pour le prochain numéro d’« Envoyé spécial », Élise Lucet a fait passer des tests antidrogue aux députés à l’Assemblée nationale. Mais ce mercredi 12 février, la démarche de la journaliste de France 2 a provoqué une levée de boucliers de certains élus… Et notamment dans les rangs du camp présidentiel.

Dans la fameuse salle des Quatre colonnes du Palais-Bourbon, celle où se bousculent journalistes, députés et collaborateurs, on pouvait croiser une certaine Élise Lucet ce mardi 11 février. La présentatrice du magazine d’enquêtes de France 2 « Envoyé spécial » était à l’Assemblée nationale pour tourner le prochain numéro diffusé jeudi 13 février. Avec une mission étonnante, qui a pu déstabiliser les parlementaires qui l’ont croisée sur leur chemin ce jour-là… faire passer des tests antidrogue aux députés.

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« Il suffit d’humidifier la languette avec la salive et dix minutes après, on sait si vous avez pris du cannabis, de la cocaïne, de l’héroïne, des amphétamines ou encore des extasies », précise la journaliste en présentant les tests en question dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux afin de promouvoir l’émission. L’idée n’est pas sortie de nulle part… La semaine précédente, le maire écologiste de Grenoble Éric Piolle a appelé à conduire « de façon anonyme pour ne cibler personne » des tests de recherche de stupéfiants sur les parlementaires et les ministres pour « voir si le problème touche aussi les cercles de décisions ».

« « POUBELLE LA VIE », LA NOUVELLE ÉMISSION D’ÉLISE LUCET »

« Et qu’est-ce qu’on a fait ? On a demandé à des députés s’ils étaient OK pour se faire dépister », lance Élise Lucet, sourire aux lèvres, avec l’assurance qu’on lui connaît. Et d’ajouter : « Ils ont dit oui, pour la plupart ». Reste à savoir lesquels ont refusé… En attendant, certains élus n’ont pas manqué de faire part de leur opposition aux méthodes employées par la journaliste de France 2 au lendemain de diffusion de la vidéo ce mercredi 12 février.

Et ce, notamment dans les rangs du camp présidentiel… Le premier à être monté au créneau pour fustiger cette démarche, c’est François de Rugy. L’ex-ministre macroniste de la Transition écologique, devenu conseiller régional, s’est interrogé sur X : « Lorsqu’elle a demandé une accréditation pour filmer à l’Assemblée, Élise Lucet a-t-elle mentionné ces tests ? Que dirait-on si Cyril Hanouna ou CNEWS faisaient le même « reportage » ? »

« Et c’est le service public de la télévision qui se livre à cette mascarade ? », a poursuivi l’ancien président de l’Assemblée nationale, en ne manquant pas de faire une allusion au député insoumis de son département de la Loire-Atlantique. En novembre dernier, Andy Kerbrat avait été interpellé en possession de drogue et, selon Mediapart, il avait utilisé son indemnité parlementaire pour financer sa consommation… De quoi ouvrir le débat autour de la consommation de stupéfiants chez les élus. Mais peut-être aussi expliquer la posture en retrait des députés LFI chez qui la polémique du jour n’a pas trouvé d’écho.

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« « Poubelle la vie », la nouvelle émission d’Élise Lucet », s’est contenté de rétorquer le député des Côtes-d’Armor, Éric Bothorel, siégeant dans le groupe macroniste « Ensemble pour la République ». Usant du même champ lexical, le député des Français de l’étranger Stéphane Vojetta – apparenté au même groupe à l’Assemblée nationale – a répondu avec aplomb qu’il attendait « avec impatience l’épisode où Élise Lucet ira faire passer des tests antidrogue dans les rédactions des médias publics et/ou subventionnés ».

« FOUTEZ-NOUS LA PAIX ! »

Même la vice-présidente de l’Assemblée nationale Naïma Moutchou a réagi, affirmant que le Palais-Bourbon n’était « pas un décor de télé-réalité ». Pour cette porte-parole du parti de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, le « coup médiatique d’Élise Lucet(…) est une humiliation pour notre institution». L’élue Horizons du Val-d’Oise a annoncé avoir adressé une missive à Yaël Braun-Pivet pour « exiger une réaction ferme », ne tolérant pas que « le Parlement soit ainsi instrumentalisé ».

Et la présidente de l’Assemblée nationale n’a pas tardé à réagir à la polémique soulevée par des élus issus de son camp. « L’Assemblée nationale n’est pas un théâtre où l’on organise des mises en scène, a déclaré Yaël Braun-Pivet en accompagnant sa publication d’une lettre adressée à la journaliste. J’ai tenu à rappeler fermement à Élise Lucet les règles qui s’appliquent aux journalistes accrédités » au Palais-Bourbon.

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Même tollé du côté des rangs du Rassemblement national (RN), avec la réaction de deux élus du groupe de Marine Le Pen. « Qu’Élise Lucet aille se faire voir… », est allé jusqu’à suggérer Sébastien Chenu. Et le député du Nord d’en rajouter une couche : « Pour qui se prend-elle ? Juge ? Médecin ? Flic ? Curé ? » « Commencez par toute votre rédaction », propose à son tour le député de l’Yonne Julien Odoul. Avant de prier la journaliste : « Foutez-nous la paix ! » Si la proposition d’Éric Piolle peut sembler démagogique, pas sûr que ces élans de protestation n’aident à lever le doute sur la consommation de drogue des élus…

2. ARTICLE – « L’Assemblée nationale n’est pas un théâtre » : Yaël Braun-Pivet rappelle à l’ordre Élise Lucet après une distribution de tests antidrogue aux députés

« Le fait de filmer des parlementaires en leur proposant un test salivaire me paraît particulièrement contestable, le refus légitime de s’y soumettre pouvant créer une suspicion à leur endroit », a déclaré Yaël Braun-Pivet. © Crédit photo : BERTRAND GUAY / AFP

Par SudOuest.fr 12/02/2025

La journaliste avait fait passer à des députés des tests de dépistage de drogues au sein du Palais-Bourbon pour l’émission « Envoyé Spécial »

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a rappelé à l’ordre mercredi 12 février la journaliste Élise Lucet, qui a fait passer à des députés des tests de dépistage de drogues au sein du Palais Bourbon pour l’émission « Envoyé Spécial ».

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