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AMAZON FERME SES ENTREPÔTS AU QUÉBEC

ÉMISSION – Amazon ferme ses entrepôts au Québec : la syndicalisation en cause

Par  Pascale Guéricolas ⸱ Publié le lundi 10 février 2025 RADIO FRANCE

Le 22 janvier 2025, Amazon a annoncé — sans préavis — la fin de ses activités dans la province canadienne de Québec. 1 900 personnes sont concernées par ces suppressions de postes, auxquelles s’ajoutent celles chez ses sous-traitants, soit 4 500 salariés au total.

À l’origine de cette décision du géant américain de l’e-commerce, la syndicalisation de ces employés

Oui, le premier entrepôt qui vient de fermer — l’entrepôt DXT4   est le seul au Québec à être syndiqué. Et le second en Amérique du Nord, après un autre entrepôt en banlieue de New York. La syndicalisation auprès d’employés, souvent arrivés récemment de l’étranger, n’a rien eu de facile. 
Amazon a même été condamnée à payer une amende salée pour avoir inondé son entrepôt d’affiches contre la syndicalisation. Jusqu’à ce que finalement, en mai dernier, la Confédération des syndicats nationaux – une des grandes centrales québécoises – convainque un nombre suffisant de travailleurs et de travailleuses d’adhérer.
Les négociations sur la convention collective ont ensuite démarré avec l’employeur. Mais à pas de tortue. Un conciliateur devait être nommé pour tenter de débloquer les discussions. Coup de théâtre quelques jours plus tard, l’entrepôt ferme.

Comment le Québec et le Canada réagissent à cette décision de la multinationale ?

Les appels au boycott se multiplient depuis plusieurs semaines. Selon un sondage, 19% des Québécois seraient prêts à se passer d’Amazon.

Ce mouvement coïncide d’ailleurs avec un autre engagement, celui de délaisser les produits américains. Comme le Mexique, le Canada fait face aux menaces de Donald Trump d’imposer 25% de droits douaniers sur les marchandises canadiennes dès le 1er mars. Depuis, on sent dans la population et parmi les élus un véritable ras-le-bol envers les politiques agressives du président américain et de ses fidèles alliés. Comme un sentiment de trahison envers les États-Unis. Même des chroniqueurs ou des dirigeants d’entreprises, qui habituellement n’ont pas de sympathie particulière pour les syndicats, expriment leur colère face à ces méthodes cavalières.

Concrètement, les Canadiens ont-ils les moyens de se passer d’Amazon ?

Ce qui s’est passé avec l’entrepôt DXT4 a eu l’effet d’un électrochoc. Des villes comme Montréal mettent fin à leurs liens avec Amazon. Après un moment de flottement, le gouvernement du Québec, pourtant dirigé par un parti plutôt à droite, veut revoir une cinquantaine de ses contrats de près de 115 millions d’euros avec la multinationale.

Cette dernière lui fournit beaucoup de services infonuagiques, tout comme à des universités, à des centres de santé, aux villes aussi. On sent actuellement une envie des Québécois de se réapproprier leur économie. Encore faut-il trouver les moyens légaux pour pouvoir exercer un certain protectionnisme, en matière de contrats publics par exemple ?

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