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INDEX DE LA DÉMOCRATIE : LUXEMBOURG 10 eme, FRANCE 26 eme

PRÉCÉDENTE PUBLICATION DE METAHODOS :

PALMARÈS MONDIAL DES DÉMOCRATIES : LA FRANCE DÉGRADÉE AU 26eme RANG ET DEVENUE DEMOCRATIE DÉFAILLANTE

https://metahodos.fr/2025/03/04/88066/

ARTICLE – Le Luxembourg dans le top 10 des pays les plus démocratiques

Dans un contexte de régression de la démocratie dans le monde, le Luxembourg est un des rares pays à avoir amélioré son score et atteint la 10e place du «Democracy Index 2024» publié par The Economist.

Le Luxembourg gagne une place et s’établit au 10e rang du Democracy Index 2024 publié fin février par The Economist, qui examine l’état de la démocratie dans le monde pour l’année 2024. Le Luxembourg s’affiche parmi les 25 «démocraties complètes» (full democracy) dans le monde, sur 167 pays analysés.

Une telle performance n’est plus si commune dans un monde où «le modèle démocratique développé au cours du siècle dernier est en péril», selon les auteurs du rapport, intitulé «Quel est le problème avec la démocratie représentative?»Lire aussi :En 2023, les démocraties ont reculé dans le monde

Le constat pour l’année 2024 est d’ailleurs clair: il y a eu davantage de dégradations que d’améliorations. Sur 167 pays, seule une minorité de 37 pays ont amélioré leur score, 47 marquant une stagnation et 83 une détérioration. 71 pays sont désormais considérés comme des régimes démocratiques, 60 autoritaires et 36 «hybrides» (qui combinent des éléments de démocratie électorale et de comportements autoritaires).

Des régimes autoritaires de plus en plus autoritaires

Une régression due principalement à la détérioration de la situation dans les régimes autoritaires. «Les régimes autoritaires ont tendance à devenir encore plus autoritaires au fil du temps», constatent les auteurs du rapport. La part de la population vivant sous ce type de régime, de plus d’un tiers désormais (39,2%), augmente progressivement ces dernières années.

En parallèle, la démocratie est en retrait: moins de la moitié de la population (45%) vit de nos jours au sein d’un régime démocratique (contre 48% en 2014), et même seulement 6,6% dans un régime de «démocratie complète» (contre 12,5% en 2014). Des pays comme les Etats-Unis, la France ou la Belgique sont d’ailleurs désormais considérés comme des «démocraties défectueuses».

L’Europe de l’Ouest, région la plus démocratique

Dans ce paysage, l’Europe de l’Ouest reste la région la plus démocratique du monde, davantage que l’Amérique du Nord. Elle est en outre la seule à avoir – très légèrement – amélioré son score global en 2024. «Au cours d’une année caractérisée par une régression partout ailleurs, il s’agit en quelque sorte d’une réussite», observent les auteurs du rapport.Lire aussi :Le Luxembourg bon élève de l’application des décisions de justice européennes 

15 des 25 pays bénéficiant d’une «démocratique complète» sont ainsi d’Europe de l’Ouest, de même que neuf pays du top 10, le Luxembourg prenant la 10ᵉ place que détenait l’Australie en 2023. Les pays nordiques sont particulièrement performants et occupent cinq des sept premières places: la Norvège en premier, suivie de la Nouvelle-Zélande, puis de la Suède, de l’Islande, de la Suisse, de la Finlande et du Danemark, avec des scores élevés dans les cinq catégories d’évaluation utilisées par l’indice.

Le Luxembourg pèche dans la catégorie «participation politique»

Le Luxembourg, s’il est très performant dans les catégories du «processus électoral et du pluralisme» (10/10), des libertés civiles (9,71) et du «fonctionnement du gouvernement», pèche un peu quant à la «culture politique» (8,75) mais surtout concernant la «participation politique» (6,67), qui fait chuter sa note globale.Lire aussi :Les pétitions, un droit pour tous, mais méconnu des frontaliers

Le Grand-Duché fait néanmoins partie des cinq pays d’Europe de l’Ouest (et des 37 dans le monde) à être parvenu à améliorer son score par rapport à 2023, quand six ont au contraire régressé, dont l’Allemagne (classée 13e) et surtout la France qui, de par l’instabilité politique provoquée par la dissolution surprise décidée en cours d’année, est descendue de trois places, au 26e rang, et a été rétrogradée parmi les régimes dits de «démocratie défectueuse» (flawed democracy), où elle rejoint d’ailleurs la Belgique (34e place).

Faible estime des citoyens pour leurs systèmes démocratiques

Ce haut niveau de démocratie en Europe de l’Ouest ne doit pas faire oublier les difficultés auxquelles sont confrontés ces pays. «Bien qu’elle soit la région la mieux classée au monde et la seule dont le score moyen a retrouvé ses niveaux d’avant la pandémie, l’Europe occidentale abrite de larges pans de citoyens mécontents qui se tournent de plus en plus vers des partis anti-mainstream», remarquent ainsi les auteurs du rapport. «Les nombreuses élections qui se sont déroulées sur le continent en 2024 l’ont amplement démontré. Elles ont été caractérisées par une réaction brutale contre les élus sortants et par un soutien croissant aux partis anti-establishment et populistes».Lire aussi :Le Luxembourg a la plus haute qualité de vie d’Europe en 2025

En outre, le rapport note qu’«il existe une dichotomie entre les scores élevés enregistrés par de nombreux pays dans la première moitié du classement mondial – qui possèdent les institutions formelles, les processus et les conditions juridiques préalables à la démocratie – et la faible estime dans laquelle de nombreux citoyens tiennent leurs systèmes démocratiques».

Les institutions démocratiques ne suffisent pas

Le rapport souligne une piste pour lutter contre ce phénomène de régression démocratique, qui part d’un constat: les institutions démocratiques formelles ne suffisent pas pour conserver le soutien de la population.

Si l’année 2024, qui a vu plus de la moitié de la population mondiale se rendre aux urnes, a été marquée par un soutien croissant de la population aux partis populistes, «le principal problème auquel sont confrontées nos démocraties est souvent identifié comme étant celui du populisme, plutôt que les déficiences de nos systèmes «représentatifs»», relèvent les auteurs du rapport. «À quelques exceptions près, la plupart des débats sur la démocratie problématisent le populisme au lieu d’aborder les questions sous-jacentes qui ont donné naissance aux mouvements populistes».

Reconstruire le lien avec les sections marginalisées de l’électorat

Or, le fait est que, «dans de nombreuses démocraties, les gouvernements et les partis politiques se sont éloignés des citoyens et, par conséquent, ne répondent plus à leurs préoccupations», ajoutent-ils. «Un grand nombre de citoyens ne pensent pas que la démocratie, telle qu’elle est organisée actuellement dans de nombreuses démocraties développées, fonctionne pour eux».

Un malaise dont se saisissent les partis populistes qui, s’ils n’apportent pas nécessairement les solutions appropriées, «établissent au moins un lien avec les sections marginalisées de l’électorat et répondent à une demande de représentation de la part de citoyens qui ont le sentiment de ne pas avoir voix au chapitre».Lire aussi :Classement des villes où il fait bon vivre: d’énormes disparités à la frontière du Luxembourg

Il faut donc reconstruire ce lien avec la population qui s’érode année après année et qui provoque cette «récession démocratique», qui n’est d’ailleurs pas nouvelle: débutée en 2007, elle persiste depuis: le score global de l’indice de The Economist est ainsi passé de 5,52 (sur une échelle de 0 à 10) en 2006 à 5,17 en 2024, avec une baisse du nombre de régimes démocratiques (de 79 à 71) et une hausse des régimes hybrides (de 33 à 36) et des régimes autoritaires (de 55 à 60). Il serait temps d’inverser la tendance.

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