
PRÉCÉDENTE PUBLICATION :
APRÈS LA FABLE DES « EFFORTS » POUR LE BUDGET, LE FEUILLETON DES « EFFORTS » POUR LA GUERRE – MISE À JOUR
ARTICLE – « Pas la solution miracle » : les emprunts nationaux, des collectes au succès mitigé pour les finances publiques
Pour financer des mesures spécifiques ou pour renflouer les caisses, cinq emprunts ont été réalisés auprès des Français depuis la Seconde Guerre mondiale. Avec un résultat parfois désastreux pour l’État.
Par Victor Tassel. 10 mars 2025 LE PARISIEN
Le gouvernement réfléchit à mettre à contribution les Français pour financer les dépenses militaires du pays. Mais comment ? Parmi les pistes évoquées par le Premier ministre, François Bayrou, figure celle d’un « emprunt national ». En clair, que les citoyens prêtent sur le long terme de l’argent à l’État et touchent en échange des intérêts.
« L’histoire nous a montré qu’il ne s’agit pas de la solution miracle et même qu’elle peut être très coûteuse pour les finances publiques », alerte Éric Dor, directeur des études économiques à l’Ieseg School of management.
Parmi les cinq emprunts réalisés depuis la Seconde Guerre mondiale (1952, 1973, 1977, 1983, 1993) certains se sont révélés, après coup, être une « catastrophe », selon les mots de Laure Quennouëlle-Corre, chercheuse au CNRS et historienne économique.
Notamment celui d’Antoine Pinay, président du Conseil, en 1952. Il sollicite alors les Français pour un emprunt de 4,28 milliards de francs, pour une durée de soixante ans, avec un taux d’intérêt de 3,5 %. « Mais il l’a indexé sur l’or, et le cours a complètement flambé dans les années 1970.
C’est devenu une très bonne affaire pour les particuliers, et une très mauvaise pour l’État », résume Laure Quennouëlle-Corre.
…/…