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MENACÉ PAR TRUMP, LE CANADA POURRAIT-IL REJOINDRE L’UE ? – DOSSIER

CONVOITÉ PAR LES USA, LE CANADA EST UN PARTENAIRE STRATÉGIQUE DE L’UE

Le Canada est un des Partenaires Stratégiques officiels de l’UE et ses relations actuelles avec l’UE sont encadrées par deux accords. L’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’UE formalise leurs relations économiques.

1. ARTICLE Menace d’annexion du Canada : «Donald Trump assume le besoin pour les Etats-Unis de toujours s’agrandir»

par Jean Quatremer, LIBÉRATION

Selon le chercheur Frédéric Mérand, le président américain réactive ouvertement un vieux projet impérialiste qui pourrait pousser les Canadiens à redéfinir leur dépendance vis-à-vis de leur voisin.

Pour le Canadien Frédéric Mérand, directeur du département de science politique de l’université de Montréal, Donald Trump a renoué avec le continentalisme et l’impérialisme américain du XIXe siècle, d’où sa volonté réelle d’annexer le Canada. Le résultat de l’agressivité américaine est, pour l’instant, un sursaut patriotique sans précédent en cela qu’il unit le Canada anglais et le Canada francophone, les Etats-Unis étant désormais moins populaires que la Chine dans ce pays étroitement lié à son puissant voisin du sud.

Justin Trudeau, juste avant de quitter le pouvoir, a accusé Donald Trump de vouloir «faire chuter l’économie canadienne» en instaurant des droits de douane «pour ensuite annexer le Canada». On en est là ?

La menace d’annexion est assumée et donc sérieuse. Depuis le début du mois de janvier, le président américain ne passe pas une semaine sans répéter qu’il n’y a qu’une seule solution pour éviter que le Canada se voie imposer des tarifs douaniers qui aboutiront à un étranglement économique, c’est de devenir le 51e Etat américain. Pour accroître la pression, il a même remis en cause le tracé de la frontière entre les deux pays. Même s’il n’a pas précisé les moyens par lesquels il entend…

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2. ARTICLE – Canada : De nombreux Canadiens favorables à l’idée de voir leur pays rejoindre l’Union européenne

20 Minutes avec AFP. 13/03/2025

Alors que Trump menace le Canada, la Commission européenne se dit « flattée » de voir des Canadiens tentés par une intégration à l’UE

Le Canada s’interroge sur son avenir. Et si les Canadiens montrent de la défiance vis-à-vis de Washington, il n’en va pas de même avec Bruxelles.

L’idée que le Canada puisse rejoindre l’Union européenne a ainsi été envisagée – souvent avec humour – par certains commentateurs au moment où le président des Etats-Uniscompte faire du Canada un Etat américain.

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3. ARTICLE – « Du point du vue du droit, ce n’est pas insurmontable » et si le Canada rejoignait l’Union européenne pour de vrai ?

Quentin Meunier 20 MINUTES

Un sondage indique que 44 % des Canadiens seraient favorables à l’idée de rejoindre l’Union européenne, mais un tel processus soulèverait des enjeux juridiques et économiques importants

L’essentiel

  • Selon un sondage, 44 % des Canadiens seraient favorables à l’idée de rejoindre l’Union européenne.
  • Cependant, l’adhésion est réservée aux « Etats européens » selon l’article 49 du traité de l’UE.
  • L’intégration du Canada à l’UE poserait aussi des défis juridiques et politiques importants, notamment concernant le libre-échange et l’harmonisation des normes.

« Du point du vue du droit, ce n’est pas insurmontable » et si le Canada rejoignait l’Union européenne pour de vrai ?

Et si le vingt-huitième pays de l’Union européenne se trouvait de l’autre côté de la mer ? Non, pas le Royaume-Uni, qui a quitté l’UE depuis dix ans, mais en Amérique. Lundi, l’institut Abacus a publié une étude qui indique que 44 % des Canadiens serait favorable à l’idée de rejoindre l’Union européenne.

L’idée ressurgit alors Donald Trumpmenace des droits de douane stratosphérique sur les pays européens, comme une taxe à 200 % du champagne et des vins français, et qu’il a déjà menacé de faire du Canadale 51e Etat des Etats-Unis. Différents médias, comme The Economist et le Toronto Star, ont évoqué en réponse l’idée de rejoindre l’Union européenne.

L’adhésion à l’Union réservée aux « Etats européens »

Et pourquoi pas ? Après tout, si l’Australie participe à l’Eurovision, la Turquie à l’Otan (organisation du traité de l’Atlantique nord, on le rappelle), et Israël à l’UEFA, les organisations européennes ne sont pas à une contradiction géographique près. Malheureusement, selon Nicolas Hervieu, juriste en droit public et droit européen des droits de l’homme, la question est loin d’être aussi simple : « L’intégration à l’Union européenne est infiniment plus engageante que l’organisation d’un concert ou un échange de renseignements. »

Premier obstacle : les textes. L’article 49 du traité de l’Union européenne indique bien que l’adhésion est possible pour tout « Etat européen ». La discussion pouvait être possible pour la Turquie, qui négociait jusqu’en 2016 une entrée dans l’UE et dont le territoire se situe dans l’Europe géographique. Mais difficile de dire avec bonne foi que le Canada partage un quelconque lien géographique avec l’Europe, même si ses habitants parlent français et anglais, les deux langues de travail de l’Union.

Mais « un traité n’est qu’un traité », relativise Nicolas Hervieu. « Si les États-partis le souhaitaient tous, ils pourraient très bien modifier les textes en ce sens, détaille le spécialiste du droit européen. Le point de vue juridique n’est pas insurmontable, d’autant que le Canada respecte les autres conditions sur les valeurs de l’Union européenne, sur le pluralisme ou l’état de droit. »

L’épineuse question du libre-échange

Toutefois, il reste un autre obstacle politique : l’Union européenne est avant tout un marché commun. Avec 62 % d’opinion favorable, ce serait d’ailleurs la principale motivation des Canadiens à rejoindre l’UE, selon le sondage Abacus. Intégrer le Canada dans l’organisation aurait donc des conséquences importantes sur les normes du pays, mais aussi sur la levée de toutes sortes d’obstacles à la circulation des biens et des services avec les 27 autres Etats-membres.

« Cela soulève des craintes économiques, d’autant que l’adoption des accords Ceta de libre-échange avec la Canada avait soulevé des oppositions majeures depuis 2017 de la part de la France, de la Belgique ou bien de Chypre », analyse Nicolas Hervieu. Sans parler de l’enjeu écologique d’intensifier les échanges transatlantiques du jour au lendemain.

Adieu alors, l’idée d’une bourse Erasmus pour aller à Montréal et du sirop d’érable détaxé ? Dans tous les cas, le processus prendrait « des années et des années de travail et de volonté politique continue » de la part des protagonistes, souligne Nicolas Hervieu. Interrogée sur le sondage Abacus, la porte-parole de la Commission européenne, Paula Pinho, a assuré que l’UE était « flattée des résultats de ce sondage », qui « montre l’attractivité de l’Union européenne ». Il faudra s’en contenter pour l’instant.

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