
MÀJ 1 :
Hausse des dépenses militaires : « Il faut débattre ici, au Parlement », demande Jean-François Husson
TITRE PUBLIC SÉNAT (Guillaume Jacquot. 12/03/2025 ) QUI POURSUIT :
Face à la hausse annoncée du budget de la défense, le rapporteur général (LR) de la commission des finances du Sénat a demandé au gouvernement si un budget rectificatif serait déposé d’ici cet été. Le ministre de l’Économie n’a pas donné d’élément sur le sujet. Il a simplement indiqué que l’effort budgétaire devrait être « accru » pour financer ces nouvelles dépenses.
Muscler les hausses de crédits, au-delà de ce que prévoit l’actuelle loi de programmation militaire, Jean-François Husson (LR) « partage » le cap fixé par le président de la République et le gouvernement la semaine dernière. L’adaptation est rendue nécessaire par l’instabilité du soutien américain en Ukraine. Mais le rapporteur général du budget au Sénat se demande comment cet effort « tout à fait inédit » sera financé. « Cet effort se ferait sans augmentation d’impôt, sans toucher à nos dépenses sociales et, vous venez de le dire, sans augmenter notre dette », a-t-il rappelé face au ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard.
Le sénateur lui a demandé si un projet de loi de finances rectificative (PLFR) serait débattu au Parlement « d’ici à l’été ». Le ministre ne s’est pas engagé pour le moment sur le dépôt d’un budget rectificatif. « À ce stade, l’engagement que nous prenons devant vous, avec la ministre chargée des Comptes publics, c’est un effort de méthode. Nous allons dialoguer, chaque mois, au travers des rendez-vous que nous avons annoncés, de façon à préparer avec vous de façon transparente, de façon collégiale, cet effort nécessaire de la nation », a indiqué Éric Lombard.
Un effort budgétaire accru « dès cette année » car la France va « sans doute » participer à un maintien du cessez-le-feu en Ukraine
Selon le ministre, les nouveaux investissements dans l’industrie de défense nécessiteront un « changement de nos trajectoires » budgétaires et « un changement de nos habitudes ». Il a rappelé l’objectif d’un retour du déficit sous la barre des 3 % du PIB en 2029, ce qui nécessitera « 40 milliards d’euros par an » d’effort budgétaire. « Cet effort devra être accru pour financer l’effort de défense, dès cette année, sans doute parce que nous allons participer au maintien du cessez-le-feu en Ukraine », a-t-il seulement annoncé.
La réponse n’a pas satisfait le sénateur, qui demande « du courage pour réformer », et la définition au plus vite d’une trajectoire budgétaire. « Je crains, au regard de la situation que l’on connaît, qu’il faille aller beaucoup plus vite. Il faut débattre ici, au Parlement, et rapidement. Car il faut donner la trajectoire, et on ne fera pas un bis repetita des augmentations de fiscalité, qui sont des augmentations presse-boutons, et sur lesquelles vous vous êtes engagé à ne pas revenir », a-t-il insisté.
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MÀJ 2:
Réarmement français : l’effort de défense percute l’exécutif et le budget 2025
TITRE LIBÉRATION QUI POURSUIT : « Emmanuel Macron et François Bayrou ont étudié avec les militaires tous les scénarios de dépenses nouvelles liés à l’effort de réarmement. Le projet de loi de finances 2025 est déjà caduc et le ralentissement de la croissance fait tourner à nouveau la situation budgétaire au casse-tête. « …/…
MÀJ 3 :
« Le courage à géométrie variable de Macron le décidophobe »
TITRE LE POINT ( Franz-Olivier Giesbert 12/03/2025 ) QUI POURSUIT :
« Si le président dénonce fermement le mini-tsar russe, lorsqu’il s’agit de tenir tête à l’Algérie ou de désendetter la France, il est le roi du déni. »
Les poutinolâtres sont d’accord avec les trumpolâtres – c’est quasi la même engeance – pour condamner la charge d’Emmanuel Macron contre la « menace russe ». Ils l’accusent, ce qui n’est sans doute pas faux, de jouer les « va-t-en-guerre » pour se refaire une santé sondagière – et ça marche, tel est l’effet drapeau !… »
LA CACOPHONIE SUR LA MANIÈRE DE FINANCER L’EFFORT DE GUERRE EST À SON COMBLE AU SEIN DE L’EXÉCUTIF
Sur le montant également la confusion est totale. Il n’y a pas un jour où un membre de la macronie n’avance SA solution pour le financement … souvent en contradiction avec avec les annonces du président ou du premier ministre. La dernière , celle de Minc : l’emprunt obligatoire pour les français
Pourtant il y a eu dramatisation et déclaration d’urgence…
On semble attendre une solution européenne pour sortir de l’impasse ( un déficit et une dette qu’il faudra bien réduire ) dans laquelle se trouvent les finances nationales ?
Tour à tour on propose puis exclue l’impot, un effort des grosses fortunes ou des plus riches, un effort des retraités, la dette, le déficit, des économies des collectivités territoriales, l’emprunt national, un emprunt obligatoire pour tous les français, un livret d’épargne, le fléchage des livrets existants, l’assurance vie, le financement privé, les réformes de l’action publique, les économies, les avoirs russes, les aides européennes, les prêts de la BEI, un emprunt européen …
VOIR SUR METAHODOS :
APRÈS LA FABLE DES « EFFORTS » POUR LE BUDGET, LE FEUILLETON DES « EFFORTS » POUR LA GUERRE – MISE À JOUR
ALORS QUE L’EXÉCUTIF FRANÇAIS FEUILLETONNE SUR L’INVESTISSEMENT MILITAIRE, L’UE ET L’ALLEMAGNE ANNONCENT DES PLANS DE 800 ET 1000 MILLIARDS – MÀJ 3
ARTICLE – Guerre en Ukraine : Epargne, impôts, avoirs russes… Avec quel argent Emmanuel Macron compte-t-il réarmer la France ?
Romarik Le Dourneuf 20 MINUTES 7 3 25
L’essentiel
En promettant de ne pas augmenter les impôts pour doubler le budget militaire de la France d’ici à 2030, Emmanuel Macron laisse planer le doute sur l’origine des fonds nécessaires… et sur les dépenses publiques.
- Ce mercredi, Emmanuel Macron a annoncé vouloir faire passer la part des dépenses publiques consacrée à la Défense de 2 à 3 % du PIB avec pour objectif de doubler le budget d’ici à 2030.
- En promettant de ne pas augmenter les impôts, le président de la République a laissé planer le doute sur l’origine des fonds qu’il compte consacrer à l’armée.
- Baisse des dépenses publiques, épargne des Français, investissements privés, emprunts… La solution pourrait être l’une d’entre elles, ou un peu de toutes.
Guerre en Ukraine : Epargne, impôts, avoirs russes… Avec quel argent Emmanuel Macron compte-t-il réarmer la France ?
Un petit point à 30 milliards d’euros. Ce mercredi, lors de son allocution télévisée, Emmanuel Macron a promis d’augmenter la part du PIB consacrée aux dépenses militaires de la France de 2 à 3 % pour participer à l’effort de guerre européen face « à la menace russe ».
Ce petit point supplémentaire portera le budget de la défense à près de 90 milliards d’euros par an. Des dizaines de milliards d’euros supplémentaires que le président et son gouvernement vont devoir trouver… sans augmenter les impôtscomme l’a promis le président de la République. Mais alors où va-t-il pouvoir dénicher un tel pactole ? On fait un point sur les hypothèses.
Rogner sur les allocations sociales, retraites et autres dépenses publiques
C’est la solution que tout le monde a lue en sous-titre de l’allocution du président de la République. Désindexation des pensions, augmentation de l’âge de départ à la retraite (jusqu’à 70 ans comme l’envisage le Danemark ?), baisse des dépenses dans la santé ou l’éducation ?
Tous les secteurs déjà ciblés par des baisses budgétaires se rongent les ongles depuis ce mercredi soir. « C’est le choix minable, celui de profiter des circonstances pour réduire la dépense publique avec un coût social hyper important », commente Henri Sterdyniak, économiste. Mais une option sérieuse à envisager pour la plupart des observateurs.
Taper dans l’épargne des Français
Le Français épargne. Il « surépargne » même selon certains économistes et autres politiques. En 2024, le taux d’épargne des Français s’est élevé à près de 18 %, soit 300 milliards d’euros sur l’année. Parmi les produits privilégiés, le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) qui abritent près de 600 milliards d’euros. Une manne et des placements que le président pourrait choisir de réorienter vers la Défense selon certains experts.
Une mauvaise idée pour Henri Sterdyniak, qui explique : « Le Livret A est notamment utilisé pour financer le logement social (Près de 60 %). Flécher cet argent vers une autre destination aurait des conséquences importantes pour les plus modestes. » Idem pour un livret dédié, comme le Livret d’épargne Défense & Souveraineté évoqué en 2024 puis abandonné qui ne serait qu’une redirection de cette épargne.
Emmanuel Macron pourrait également se tourner vers les assurances-vie, un des placements préférés des Français pour flécher leur investissement vers la défense. Une manne réelle, mais insuffisante et qui grèverait davantage la dette française selon Henri Sterdyniak.
Attirer les investisseurs privés
Le président de la République pourrait envisager de recycler son slogan « Choose France » pour attirer les grands investisseurs privés. La France est un grand marchand d’arme. Une augmentation substantielle de son marché et de sa production pourrait attirer des investisseurs alléchés par de possibles profits à long terme. Problème, c’est aussi un investissement risqué qui peut entraîner des sanctions pour l’utilisation de certaines armes, et la révélation de tels investissements peut aussi s’avérer néfaste pour son image, tant auprès du grand public que de potentiels partenaires commerciaux dans le camp d’en face. Pas la solution la plus prometteuse.
Emprunter sur les marchés financiers… Mais au nom de l’UE
Sans doute la solution la plus évidente, et la plus rapide. La Commission européenne a déjà donné son feu vert pour retirer les investissements de Défense du déficit public annuel limité à 3 % du PIB par le traité de Maastricht. Mais cela ne signifie pas que l’argent dépensé sera oublié et la France, qui se bat déjà contre sa dette n’a peut-être pas envie de creuser le trou davantage.
« La meilleure de toutes les solutions reste de faire un emprunt commun à toute l’UE pour atteindre les 800 milliards visés, explique Henri Sterdyniak, la balance du commerce extérieur est excédentaire, il n’y a pas de poussée inflationniste. Cela éviterait d’affoler les marchés et on pourrait bénéficier d’un taux de 2,8 % au lieu de 3,7 % si la France le faisait seule. »
Faire payer les copains
Seule détentrice de l’arme atomique, la France pourrait, à la manière d’un parrain, proposer son parapluie nucléaire à ses partenaires européens contre une rémunération ou quelque contrat juteux. Une hypothèse peut probable selon Jean de Gliniasty, diplomate et ancien ambassadeur de France en Russie : « Il n’existe pas de précédent. Il n’y a pas d’arme plus personnelle. On ne peut poser qu’un doigt dessus, et c’est celui du président de la République. Même la France, qui tient à son autonomie y perdrait, obligée qu’elle serait par cet échange. »
En revanche, orienter l’Union européenne vers une plus grande autonomie en incitant (obligeant ?) ses membres à acheter européen pourrait aider la France, plus gros producteur d’armes du continent. « Ce vers quoi il faut aller », selon le diplomate qui précise tout de même que nous ne sommes pas seuls, « l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas produisent aussi beaucoup » et que « cela n’aiderait pas nos partenaires à financer leur propre participation au fonds européen ». De plus, ils sont plusieurs (coucou la Pologne), à se fournir aux Etats-Unis, un choix qui leur permet de garder un lien avec le pays de Donald Trump, « au cas où… ».
Faire payer directement les Russes
Avec plus de 200 milliards d’actifs russes gelés en Europe, on peut aisément se dire qu’il suffit de se pencher et de se servir. Plusieurs politiques, dont récemment l’ancien Premier ministre Gabriel Attal l’ont suggéré. Mais à eux s’oppose le droit international comme l’a relevé la France insoumise qui a également rappelé que près de 100 milliards d’actifs français se trouvaient également en Russie et que cet acte pourrait également décourager les investisseurs de pays à tendance belliqueuse.