
TRAHISON BRUTALE PAR BAYROU DES ACCORDS AVEC LES SOCIALISTES
En fermant la porte à un retour à 62 ans, François Bayrou semble avoir enterré le conclave sur les retraites et a ouvertement trahi sa parole et son pacte avec les socialistes pour obtenir une non censure du budget.
CONTESTATION AUGUSTE DE BAYROU PAR LOMBARD
Quelques heures après l’annonce du Premier ministre sur France Inter ce dimanche 16 mars, son ministre de l’Economie a assuré que le dernier mot sur l’âge de départ à la retraite reviendra aux partenaires sociaux.
F.BAYROU vient pourtant d’affirmer sa foi en la démocratie sociale, contrant en cela E.PHILIPPE.
SOUTIEN PAR Amélie de Montchalin
Revenir à la retraite à 62 ans «n’est pas réaliste», affirme la ministre des Comptes publics
Amélie de Montchalin a soutenu ce lundi matin le premier ministre, François Bayrou, qui avait estimé la veille qu’il n’était pas possible de revenir à cet âge légal de départ à la retraite.
La gauche et le RN s’insurgent
François Bayrou a exclu dimanche, lors d’une interview, un retour à l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, provoquant l’ire des syndicats, des oppositions et notamment du PS. Le PS s’était engagé à ne pas censurer le gouvernement en échange d’une réouverture libre des discussions. Le RN s’était affiché neutre.
MÀJ :
François Bayrou « commet une erreur s’il pense que nous ne pouvons plus le censurer », prévient Olivier Faure
Ses propos interviennent après que le Premier ministre a fermé la porte dimanche à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans.
MÀJ:
« Rejet de la retraite à 62 ans : François Bayrou enfume son conclave »
TITRE LIBÉRATION QUI POURSUIT : « Le revirement du Premier ministre, qui avait promis une discussion «sans totem ni tabou» entre syndicats et patronat, interroge la valeur de la parole politique et creuse plus encore le fossé mortifère avec les citoyens. » …
1. ARTICLE – Retraites : « Une trahison »… Le « non » de François Bayrou aux 62 ans fait fulminer les syndicats (et l’opposition)
20 Minutes avec AFP. Publié le 17/03/2025
François Bayrou a probablement fait passer un mauvais dimanche aux syndicats. Le Premier ministre a clairement fermé la porte à un retour de l’âge de départ à la retraite à 62 ans lors d’un entretien à France inter. Cette déclaration met en péril l’avenir du « conclave » sur la réforme de 2023, qu’il avait lui-même lancé. « Scandaleux », « trahison » , « incompréhensible »… Cette déclaration du Premier ministre n’a pas manqué de faire bondir les syndicats, mais aussi l’opposition.
« C’est scandaleux », a ainsi affirmé le négociateur de la CGT sur les retraites Denis Gravouil à l’AFP, en estimant qu’« on ne peut pas faire confiance à François Bayrou ». « ll y a une trahison des engagements du Premier ministre qui s’était engagé devant le Parlement, devant nous, à pouvoir discuter librement » des retraites, a poursuivi ce lundi sur franceinfo Denis Gravouil.
« La CFDT juge les propos de François Bayrou incompréhensibles », a pour sa part affirmé le négociateur de la CFDT, Yvan Ricordeau, dans une déclaration à l’AFP. « Il a ensuite clairement indiqué vouloir laisser la main aux partenaires sociaux. Il se contredit donc deux fois au risque de torpiller les discussions », a-t-il ajouté. « La CFDT rencontre le Premier ministre ce mardi, ce rendez-vous sera l’occasion d une véritable clarification », a assuré le responsable CFDT.
La gauche et le RN s’agacent
Cherchant à s’éviter la censure du Parti socialiste, François Bayrou avait rouvert en janvier le dossier de la réforme menée par Elisabeth Borne, et confié aux partenaires sociaux la tâche de tenter de parvenir à un nouvel accord. Les concertations ont débuté le 27 février, syndicats et patronat étant censés se réunir chaque jeudi au moins jusqu’à la fin du mois de mai – même si Force ouvrière (FO) a d’emblée claqué la porte. François Bayrou s’est engagé à soumettre un éventuel accord, même partiel, à l’appréciation du Parlement. Mais il a semblé ce dimanche préempter l’issue des discussions, sur la question de l’âge de départ, s’attirant les foudres des syndicats mais aussi des oppositions.
« Le conclave est fini. Bayrou dit non à l’abrogation de la retraite à 64 ans », a réagi sur X le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, dénonçant un « foutage de gueule ». Le député socialiste Jérôme Guedj, fer de lance de son parti sur la question des retraites, a critiqué sur le même réseau une « faute » et « un mépris pour les partenaires sociaux », quand le patron du PS Olivier Faure a martelé que « la défense ne peut servir de prétexte à l’accélération d’une politique de suppression des droits ».
Lombard tente de calmer le jeu
Le vice-président du RN Sébastien Chenu a lui aussi jugé que cette sortie signifiait la « fin du conclave », sur BFMTV, estimant que cela ne plaidait pas en faveur d’un maintien durable de François Bayrou à Matignon.
Dimanche, le ministre de l’Economie Eric Lombard a atténué cette déclaration en affirmant sur BFMTVque « c’est aux partenaires sociaux de décider » de l’issue de ce « conclave ». « La position du gouvernement, c’est que le conclave doit se prononcer et cet engagement du conclave aura une force considérable », a-t-il assuré, sans reprendre à son compte les déclarations du Premier ministre.
2. ARTICLE – «Non» à la retraite à 62 ans : Eric Lombard contredit François Bayrou et assure que «c’est aux partenaires sociaux de décider»
Quelques heures après l’annonce du Premier ministre sur France Inter ce dimanche 16 mars, son ministre de l’Economie a assuré que le dernier mot sur l’âge de départ à la retraite reviendra aux partenaires sociaux.
par LIBERATION et AFP. 16 mars 2025 à 20h03
Drôle d’exercice d’équilibriste. Sur BFM TV ce dimanche 16 mars en début de soirée, Eric Lombard a réussi à contredire François Bayrou… tout en assurant être parfaitement en accord avec son Premier ministre sur la question des retraites. «La position du gouvernement, elle a été exprimée par le Premier ministre. Ma position, je le redis et je sais que c’est partagé par le Premier ministre, (c’est que) c’est aux partenaires sociaux de décider», a déclaré le ministre de l’Economie.
Problème : en début de journée, sur France Inter, François Bayrou avait écarté tout retour de l’âge de départ à 62 ans, torpillant ainsi volontairement la «délégation paritaire permanente», chargée par lui même de réviser la réforme des retraites de 2023. Obtenir un «bougé sur l’âge de départ» est pourtant une question «prioritaire» pour les principaux syndicats de travailleurs encore présents aux travaux – Force ouvrière a déjà claqué la porte.
«Le dialogue social, c’est absolument essentiel»
«La position du gouvernement, c’est que le conclave doit se prononcer et cet engagement du conclave aura une force considérable», a assuré Eric Lombard. Sans reprendre à son compte les déclarations du Premier ministre, le ministre de l’Economie a reconnu que «les 62 ans ont un coût élevé». «Si les partenaires sociaux souhaitaient que les 62 ans soit rétablis», cela demanderait «que les autres critères soient modifiés de façon très forte pour être dans cette trajectoire d’équilibre», a-t-il exposé. Et d’ajouter, continuant toujours son périlleux exercice d’équilibriste : «Je fais partie avec le Premier ministre de celles et ceux qui pensent que le dialogue social, c’est absolument essentiel.»
Cherchant à éviter la censure du Parti socialiste, François Bayrou avait rouvert en janvier le dossier de la réforme menée par Elisabeth Borne, et avait confié aux partenaires sociaux la tâche de tenter de parvenir à un nouvel accord. Les concertations ont débuté le 27 février, syndicats et patronat étant censés se réunir chaque jeudi au moins jusqu’à la fin du mois de mai. François Bayrou s’est engagé à soumettre un éventuel accord, même partiel, à l’appréciation du Parlement.