
L’UNION EUROPÉENNE RAPPELLE AUX ÉTATS (LA FRANCE PREMIÈRE CONCERNÉE) QUE TOUTE DETTE EUROPÉENNE DOIT ETRE REMBOURSÉE PAR LES PAYS
Extraits (mise à jour 9)
« Les euro-obligations signifient que l’Union européenne aura une dette plus importante, qui devra être remboursée par tous les États membres, et maintenant nous avons d’une certaine manière un défi à relever sur la manière de rembourser la dette existante », a déclaré le commissaire européen .
« Quel que soit l’instrument utilisé, prêts ou obligations (subventions), à la fin, quelqu’un devra payer ces sommes d’argent, c’est pourquoi nous ne devrions pas opter pour des obligations avant d’avoir obtenu ces réponses », a expliqué le commissaire.
Les Vingt-Sept n’ont pas encore décidé comment rembourser la dette contractée pour les fonds de relance liés à la pandémie.
L’Exécutif français ( président et premier ministre ) n’est pas en mesure de décider des recettes permettant de financer l’effort militaire.
Toutes les pistes, et les plus contradictoires, ont été évoquées : MACRON ET BAYROU SE RENVOIENT LA BALLE
Voir mise à jour 8
Le président attend un emprunt européen qui éviterait d’accroître la dette française – en affichage seulement !
Il attend que le gouvernement propose d’autres solutions dont il prendrait la responsabilité : économies, dette, déficit, fiscalité .
MISE À JOUR 9
ARTICLE – L’UE « n’est pas prête » à recourir aux eurobonds pour financer ses dépenses militaires
Par Paula Soler. Publié le 26/03/2025 – EURO NEWS
L’exécutif de l’UE a proposé début mars un plan en cinq points pour réarmer l’Europe d’ici 2030. Le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, a déclaré qu’il s’attendait à ce que les États membres utilisent les options proposées dans le plan au lieu d’émettre davantage de dette commune.
L’UE n’est pas encore prête à émettre des euro-obligations pour augmenter les capacités de défense nécessaires afin de dissuader toute agression militaire potentielle contre l’Union, a déclaré Andrius Kubilius, commissaire européen en charge de la défense et de l’espace, dans une interview accordée à Euronews.
« Les euro-obligations signifient que l’Union européenne aura une dette plus importante, qui devra être remboursée par tous les États membres, et maintenant nous avons d’une certaine manière un défi à relever sur la manière de rembourser la dette existante », a déclaré l’ancien premier ministre lituanien.
« La préparation de la discussion sur le prochain cadre financier pluriannuel (budget à long terme de l’UE) montre précisément que si nous ne trouvons pas d’autre solution, une grande partie du prochain CFP sera consacrée au remboursement de la dette liée à la pandémie », a-t-il ajouté.Le budget à long terme de l’UE représente 1 % du PIB de l’Union (environ 1 200 milliards d’euros), et les remboursements de la dette de l’UE au titre des subventions accordées en réponse à la pandémie de COVID-19 devraient s’élever entre 25 et 30 milliards d’euros par an, soit jusqu’à 20 % de la trésorerie annuelle de l’Union.
Kaja Kallas et Andrius Kubilius. EC Audiovisual ServiceAndrius Kubilius a déclaré qu’il s’attendait à ce que les États membres utilisent les instruments et les options déjà proposés dans le cadre du plan « Réarmer l’Europe », désormais rebaptisé « Préparation 2030 », étant donné que les Vingt-Sept n’ont pas encore décidé comment rembourser la dette contractée pour les fonds de relance liés à la pandémie.
« Quel que soit l’instrument utilisé, prêts ou obligations (subventions), à la fin, quelqu’un devra payer ces sommes d’argent, c’est pourquoi nous ne devrions pas opter pour des obligations avant d’avoir obtenu ces réponses », a expliqué le commissaire.
« Pour les quatre prochaines années, dans un scénario idéaliste, les Etats membres commenceront à dépenser 3,5 % de leur PIB, soit 2,4 trillions d’euros consacrés à la défense. La question est de savoir si cela couvrira tous les besoins ou si nous aurons besoin d’un financement supplémentaire », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il espérait avoir une vision claire des besoins réels d’ici le mois de juin.
Début mars, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté un plan visant à mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros au cours des quatre prochaines années, qui repose en grande partie sur l’augmentation des dépenses nationales des États membres en matière de défense.
Les dirigeants de l’UE donnent leur accord au plan de la Commission pour renforcer leur défenseBruxelles rebaptise son plan « Rearm Europe » après des critiques de Rome et Madrid
La feuille de route en cinq points donne aux États membres la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour augmenter leurs dépenses de défense jusqu’à 3,5 % du PIB (ce qui représenterait 650 milliards d’euros) et comprend des propositions visant à mobiliser davantage de capitaux privés, à adapter le mandat de la Banque européenne d’investissement (BEI) et à encourager les investissements liés à la défense dans le cadre du budget commun.
Nous voulons inciter les États membres à consacrer plus d’argent à la production européenne. Andrius Kubilius Commissaire européen chargé de la défense et de l’espace
Les 150 milliards d’euros restants proviendraient d’un nouvel instrument de prêt financier appelé « SAFE », qui permet à la Commission d’emprunter sur les marchés des capitaux pour émettre des obligations et prêter aux États membres.
Pour cet instrument, l’exécutif bruxellois encourage l’achat de produits de défense européens, en exigeant qu’au moins 65 % de la valeur des produits plus simples tels que les missiles, les petits drones et les munitions soient achetés au sein de l’UE, des pays de l’EEE-AELE ou de l’Ukraine.
Les 35 % restants pourraient provenir de l’extérieur de ces pays, et ceux qui signent un accord de sécurité et de défense avec l’Union européenne pourraient choisir d’être inclus dans les 65 %.
Andrius Kubilius a déclaré que l’industrie européenne demandait actuellement beaucoup plus d’investissements européens pour développer l’industrie de l’Union en tant qu’atout stratégique. « C’est pourquoi nous avons des exigences très claires », a-t-il souligné.« Nous voulons inciter les États membres à dépenser plus d’argent dans la production européenne, avec la possibilité de conclure des accords de partenariat avec d’autres pays comme la Grande-Bretagne ou le Canada, ce qui permettrait à ces pays d’atteindre le même niveau que les pays européens », a déclaré le commissaire lituanien.Pour les 650 milliards d’euros restants du plan de « réarmement de l’Europe » de 800 milliards d’euros, les États membres seront libres d’importer de n’importe quel pays.
Les dépenses de défense ne devraient inclure que… la défense
L’Union européenne tente de donner à ses États membres une plus grande marge de manœuvre budgétaire pour augmenter les dépenses de défense, mais ils doivent d’abord se mettre d’accord sur ce qui est considéré comme des dépenses de défense.Jusqu’à présent, la définition a été très étroite, se référant principalement aux chars, aux avions et aux canons, et excluant, par exemple, les coûts de formation, d’embauche et de paiement des équipages.
Ces dernières semaines, des pays comme l’Espagne et l’Italie ont fait valoir que la définition devrait être élargie pour inclure les dépenses liées à la lutte contre le terrorisme, au changement climatique et à d’autres investissements en matière de sécurité.« Les menaces qui pèsent sur l’Europe du Sud sont quelque peu différentes de celles qui pèsent sur l’Europe de l’Est. Dans notre cas, elles sont liées à la cybersécurité, aux menaces hybrides : ce que nous devons faire, c’est améliorer nos capacités de cybersécurité, nos efforts de lutte contre le terrorisme, la sécurité en Méditerranée, les connexions satellitaires, l’informatique quantique, l’IA, et leurs implications pour la sécurité nationale « , a déclaré le Premier ministre espagnol la semaine dernière à Bruxelles.
Le commissaire à la défense a estimé qu’il était effectivement nécessaire de consacrer des dépenses supplémentaires à la préparation, au changement climatique et ainsi de suite, mais que cela devait se faire séparément des dépenses de défense.
« Nous devons lutter contre le changement climatique. Nous devons lutter pour la protection sociale, des choses qui sont également très importantes, mais faisons-le dossier après dossier. La défense est la défense », a déclaré Andrius Kubilius.Selon les évaluations de l’OTAN et de plusieurs autres pays de l’UE, la Russie sera prête à attaquer l’un des États membres d’ici trois à dix ans.La Russie produit actuellement beaucoup plus que l’Europe, la production de défense russe pour la seule année 2024 étant estimée à 1 550 chars, 5 700 véhicules blindés et 450 pièces d’artillerie de tous types.
« Dans une vraie logique de dissuasion, nous devons produire de vraies armes, mais encore une fois, cela ne devrait pas être considéré comme une sorte de compétition avec nos autres tâches », a-t-il conclu.
MISE À JOUR 8 :
ARTICLE – Financement de la Défense : Macron maintient la pression sur Bayrou
Une nouvelle réunion à l’Elysée autour des ministres concernés par l’accroissement des besoins de la Défense s’est tenue ce mardi. Le chef de l’Etat veut y voir plus clair sur la façon de les financer, à la veille d’un nouveau sommet sur l’Ukraine.
Grégoire Poussielgue. 25 mars 2025
Toujours très présent sur la scène internationale, Emmanuel Macron se prépare à organiser jeudi à Paris un nouveau sommet sur l’Ukraine, après avoir reçu la veille à dîner à l’Elysée son président, Volodymyr Zelensky. Les chefs de gouvernement ou leurs représentants d’une vingtaine de pays membres de l’Union européenne ou de l’Otan (Allemagne, Grande-Bretagne, Norvège, Canada…) devraient être présents, la liste définitive n’était pas encore arrêtée.
Mais, en tant que chef des Armées, le président français suit aussi de très près les orientations que doit prendre la France pour accroître ses dépenses militaires et comment assurer leur financement. Ce mardi en fin de journée, il devait réunir à l’Elysée son Premier ministre, François Bayrou, ainsi que les principaux ministres concernés, d’Eric Lombard (Economie) à Sébastien Lecornu (Défense) en passant par Catherine Vautrin (Travail) ou Amélie de Montchalin (Budget). C’était la troisième réunion sous ce format.
Ne pas perdre de temps
Très actif sur le plan international depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le président français maintient plus que jamais la pression sur son chef de gouvernement pour que l’intendance suive dans l’Hexagone. « On ne peut pas perdre de temps côté gouvernement », assure un proche d’Emmanuel Macron.
D’un côté, l’Elysée dit vouloir répercuter au gouvernement l’évolution des discussions sur l’avenir de la Défense au niveau européen. De l’autre, la présidence attend des propositions de la part du gouvernement de François Bayrou et, plus spécifiquement, des ministres de Bercy.
« Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu sont en ligne sur les besoins militaires, la pression est plus du côté budgétaire », assure un conseiller. De là à dire que le président trouve que cela ne va pas assez vite…
Le maire de Pau n’a pas la tâche facile : très dégradées, les finances publiques ne permettent aucunement un saut comparable au « bazooka budgétaire » déployé par le chancelier Merz en Allemagne. La conjoncture économique donne des signes de faiblesse et complique encore plus la préparation de la loi de finances pour 2026 pour un gouvernement sous la menace permanente d’une motion de censure.
Quelques premières avancées
Depuis la première réunion au début du mois de mars, quelques avancées ont été faites. Un sommet sur le financement de l’industrie de la Défense a été organisé la semaine dernière. Eric Lombard, le ministre de l’Economie, a annoncé la semaine dernière la création d’un fonds de 450 millions d’euros à destination des industriels de la défense.
Pour le budget des Armées, le « poids de forme » de 100 milliards d’euros annuels évoqué par Sébastien Lecornu sera un peu plus long que prévu à atteindre. Leur « horizon » n’est pas défini, a prévenu récemment le ministre de l’Economie, Eric Lombard.
MISE À JOUR 7
LA FRANCE – EN PANNE DE SOLUTION NATIONALE – VEUT QUE L’UE EMPRUNTE À SA PLACE ?
IL FAUDRA EN CONSÉQUENCE AUGMENTER LE BUDGET DE L’UE – ET DES PAYS – POUR FAIRE FACE AUX INTÉRÊTS ET AU CAPITAL DE LA DETTE
MAIS CE QUI SEMBLE COMPTER, C’EST L’AFFICHAGE POLITIQUE RELAYÉ PAR DES MÉDIAS TROMPÉS
Qu’il s’agisse d’un emprunt national ou européen, la conséquence budgétaire est identique :
– hausse des dépenses ( et du déficit, sauf à augmenter les impôts )
– hausse de l’encours consolidé de la dette
pour faire face aux intérêts et capital.
EXTRAIT DU MONDE :
« Jeudi 20 mars, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont approuvé les grands principes du plan de la Commission Réarmer l’Europe, qui prévoit d’emprunter 150 milliards d’euros à prêter aux Etats membres pour la défense. La Commission pourrait aussi exonérer les dépenses militaires des critères de Maastricht, ce qui, calcule Bruxelles, permettrait de mobiliser jusqu’à 650 milliards d’euros.
Cela, pourtant, risque fort de ne pas suffire et la boîte à outils européenne est limitée. Plusieurs pays, la France en tête, prônent donc une solution du même type que celle qui a sauvé les économies européennes pendant la crise du Covid-19 : un emprunt commun contracté par la Commission. Emmanuel Macron a encore plaidé jeudi pour un tel emprunt, justifié à ses yeux par le « mur d’investissements » qui se dresse devant les Européens sur la défense, les technologies et le changement climatique.
L’idée fait son chemin, y compris parmi certains Etats et partis réputés « frugaux » mais que l’accélération des tensions géopolitiques a fait changer d’avis. Le chancelier allemand sortant, Olaf Scholz, notamment, y était radicalement opposé ; la France place plus d’espoir dans son successeur.
L’affaire, cependant, n’est pas gagnée. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, veut d’abord rembourser le plan de relance post-Covid-19, dont les échéances devraient représenter, à compter de 2028, de 15 % à 20 % du budget communautaire annuel. Le débat est lancé et c’est positif. Mais la France aura plus de chances de convaincre ses partenaires récalcitrants si elle fait preuve de lucidité et de responsabilité dans la gestion de ses finances et dans ses choix budgétaires. Ce combat national est celui de tous. »
RAPPEL DES POSITIONS IRRÉALISTES ET CONTRADICTOIRES DU PRESIDENT ET DU GOUVERNEMENT :
L’exécutif a développé une fable sur l’effort budgétaire qui n’a pas abouti aux engagements pris, pire il a démontré son incapacité à ralentir la progression des dépenses publiques.
Comment croire qu’il parviendra à des dépenses militaires nouvelles sans dégrader encore la situation financière du pays ?
Les pistes avancées pour le financement de la guerre sont aussi floues que contradictoires et aussi irréalistes qu’incertaines.
E.MACRON :
– un financement par le déficit ( donc la dette )
– grâce à des réformes : « des réformes, des choix, du courage » ) donc des économies)
– par des produits d’épargne pour les français « On va peut-être lancer des produits d’épargne et faire appel à la nation pour financer certains programmes »
– impôts exclus
F.BAYROU :
– financement par le déficit ( donc la dette )
– atteinte au modèle social exclu comme aux budgets de l’école, de la santé ou de la justice – ( NDLR : pas la securité ! ) ( donc limitation des réformes et économies) ( EN ATTÉNUATION DE MACRON )
– un emprunt national (obligatoire ou non ) et/ un produit d’épargne qui accroît la dette ( EN COHÉRENCE AVEC MACRON )
– Le chef du gouvernement a affirmé qu’un emprunt national était une « possibilité », mais que la décision n’était « pas du tout prise ». (EN OPPOSITION AVEC LOMBARD )
– « utiliser les avoirs russes eux-mêmes », outre les intérêts qu’ils génèrent, « ça ne peut se penser que dans le cadre de l’Union européenne » ( F Bayrou )
E.LOMBARD :
– pas d’impôts mais des … impôts sur le patrimoine) ( EN CONTRADICTION AVEC MACRON qui annoncé qu’il n’y aurait pas d’impôt )
– opposition à l’épargne des français ( ex : Livret A, grand emprunt national… ) car non adaptée à la situation et leurs inconvénients sont nombreux. ( EN OPPOSITION À MACRON ET BAYROU )
– opposition à un livret d’épargne dédié à La Défense
– création d’un fonds abondé par l’assurance vie …
– ne pas toucher au modèle social ( COMME BAYROU ET EN ATTÉNUATION DE MACRON )
– sans aggraver la dette ( EN CONTRADICTION AVEC BAYROU ET MACRON )
– sans activer la clause de sauvegarde ( allégement du pacte de stabilité qui plafonne le deficit ) prévue par le texte pour financer les investissements dans la défense.
– mobilisation du privé ( par des investissements en obligations par exemple… mais c’est encore de la dette
– pérenniser un impôt initialement limité à 2025, la contribution différentielle pour les ménages ayant des hauts revenus ( EN CONTRADICTION AVEC MACRON )
– favorable globalement- une constante qu’il partage avec la gauche – à une fiscalité des plus riches et des seniors
– augmenter le taux d’emploi ( « ruissellement « ) alors que celui ci se détériore
– opposition à l’utilisation des avoirs russes
MISE À JOUR 6 :
« Quand la France aura-t-elle enfin le financement dont elle a besoin ? »
OPINION. Financer les efforts de guerre sans s’endetter, sans augmenter les impôts, sans sacrifier le modèle social et l’environnement, sans emprunt national ni Livret défense… C’est possible ! Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière.
Gabriel Gaspard. le 21/03/25 LA TRIBUNE
Investir dans la défense, les Français sont majoritairement favorables, mais 6 Français sur 10 refusent que leur épargne serve au financement de la Défense. Le déficit public a atteint 6,1% en 2024 avec un ratio d’endettement par rapport au PIB de 109,7%. Il va falloir faire d’autres choix que l’endettement extérieur pour soutenir l’économie et équilibrer le budget. Pour assurer le court et le long terme, la souveraineté et la sécurité, la seule solution envisageable serait d’utiliser l’épargne des Français pour des investissements massifs autres que régaliens.
La demande d’État des citoyens français dans les domaines régaliens reste très forte. L’affirmation des monopoles régaliens est historiquement indissociable de celle de la souveraineté nationale. L’État doit trouver le financement de son armée dans son propre budget. Il faut donc utiliser l’épargne des Français pour créer de la croissance productive et utile via des livrets réglementés gérés par des établissements de crédit publics garantis par l’État. Ces fonds serviraient à accompagner la vie, soutenir l’économie, protéger la terre, créer de la croissance et libérer de nouveaux budgets régaliens.
Les Français sont prêts, mais moins d’un quart font confiance à leur gouvernement. Pour les épargnants, l’instabilité des lois et des règlements sont devenus des vecteurs influents d’insécurité financière.
Économie de paix, croissance et dépenses militaires
À la Libération, le développement industriel a été fortement façonné par l’action des pouvoirs publics. Le développement des entreprises nationalisées et les aides au développement ont largement participé à la remise sur pied du système productif, donc au renforcement du processus de croissance. Il est largement admis que la période de reconstruction, qui s’est achevée au début des années 1950, a contribué à renforcer cette croissance, sous l’impulsion aussi de l’action de l’État. Il reste que le développement des systèmes d’armement pendant les « trente glorieuses » a joué un rôle déterminant dans les performances de croissance enregistrées au cours des années 1950 et 1960. En 1960 la France a consacré 5,4% de son PIB aux dépenses militaires (9% pour les États-Unis), en 1970 3,5% et en 2022 1,9% (3,5% pour les États-Unis) d’après les données de la Banque mondiale.
Après la pandémie, et plus de trois ans après le début de la guerre à la porte de l’Europe, la France et l’Europe se réveillent et admettent qu’il faut se réarmer pour gagner la guerre en Ukraine. Les moyens consacrés à la défense doivent être augmentés pour sauvegarder les dividendes de la paix.
Faut-il emprunter plus ?
Le nouveau plan de la Commission européenne de 800 milliards d’euros pour « réarmer l’Europe« , dévoilé le 4 mars 2025, prévoit quelque 150 milliards d’euros de prêts qui seront mis à la disposition des 27 pays de l’Union européenne pour soutenir leurs capacités de défense en Europe. La présidente de la Commission encourage plutôt les États membres à emprunter plus pour leurs dépenses militaires : le non-respect des critères de convergence « permettra aux États membres d’augmenter de manière significative leurs dépenses de défense sans déclencher la procédure de déficit excessif« . Ce n’est pas la bonne solution pour la France. Surendettée, elle est sous la pression des agences de notation américaine.
Faut-il réduire les dépenses ?
L’exemple de la Grèce, de la Suède et du Portugal.
La Grèce a subi de plein fouet les conséquences de réduction de ses dépenses publiques. Le 08 décembre 2009, l’agence de notation Fitch annonce sa décision de ramener la note de la dette publique grecque de A- à BBB+ avec une perspective négative. Le problème mis en lumière était le surendettement. La solution résidait dans la baisse des dépenses, baisse des retraites et des salaires, etc. Elle a créé une véritable cure d’austérité. L’efficacité de ces mesures a été remise en cause.
En Suède, le choix s’est porté sur des réductions de l’emploi public. Les dépenses publiques à 70% du PIB en 1993 ont fortement diminué à 37% en 2012. Avec des réformes importantes de son système social et de retraite, l’emploi qui était majoritairement public est devenu essentiellement privé. En réalité l’amélioration de la situation budgétaire est due uniquement à une forte croissance.
Reste le cas du Portugal. De 2011 à 2018, le Portugal a suivi deux politiques économiques différentes. La première infligée par la Troïka (les instances européennes et le FMI) qui ont imposé une violente cure d’austérité qui a contraint à l’exil plus de 340 000 Portugais et jeté dans la pauvreté plus de 2 millions de personnes. D’après les prévisions de la Troïka, de 2010 à 2014 le déficit public devait chuter de 9,8% à 2,3% en 2014. Ce fut un échec. Le déficit termina l’année 2014 à 7,2%. Après les élections d’octobre 2015, la seconde adopte l’opposé de la première politique tout en respectant les critères de convergences. Elle allège l’austérité par des mesures de soutien à la demande (accroissement du salaire minimum mensuel, privatisations, programme de valorisation de la fonction publique, etc.). Le taux de croissance atteint 2,2% en 2019, le chômage tombe à 6,5% et le déficit à 0,2%.
Faut-il augmenter les impôts ?
La France est déjà numéro un européen du ratio (impôts + taxes + cotisations) / PIB. Le montant de ses prélèvements obligatoires en France est de 1 218Md€, soit 43,2% du PIB, en 2023. Il était près de 1 194Md€ (45,0% du PIB) en 2022 selon l’Insee. « Chaque impôt, considéré en lui-même, et de même l’ensemble du système fiscal d’un pays, se détruit lui-même en dépassant un certain niveau des taux de prélèvement » Ludwig von Mises. Pour les plus riches, il serait plus percutant de réviser les lois du capital. Ne faut-il pas plutôt baisser les impôts et créer de la croissance pour redonner confiance aux entreprises comme aux investisseurs ?
Faut-il un emprunt national?
L’exemple de 1973,1983 et 1993. L’emprunt Giscard à 7% de 1973. À partir de 1978, il fut indexé sur le cours du lingot d’or pour un montant de 6,5 milliards sur quinze ans. En 1988, il a coûté à l’État 92 milliards (capital et intérêts), soit, en francs constants, plus de trois fois et demie, sa valeur d’origine.
Emprunt Mauroy en 1983. Tout de suite après la troisième dévaluation du franc, les réserves de la Banque de France ont chuté, l’inflation s’est envolée au-dessus de 12%. Une partie des capitaux a pris la fuite. La politique de relance est un échec. Le gouvernement Mauroy lance un emprunt forcé. Les contribuables payant plus de 5 000 francs d’impôt doivent verser à l’État 10% du montant sur le revenu et de l’impôt sur la fortune. C’est une ponction de 14 milliards de francs. Le gouvernement remboursa la totalité en 1985.
1997 l’emprunt Edward Balladur en pleine récession. 110 milliards de francs furent collectés, au lieu des 40 milliards prévus avec un taux attractif de 6%. Cet emprunt s’est révélé très coûteux pour l’État dues aux commissions de placement réglées aux intermédiaires financiers, aux exonérations des taxations sur les plus-values, etc. L’État a donc dû rembourser aux particuliers plus de 96 milliards de francs.
Faut-il créer de nouveaux Livrets réglementés ?
Oui, mais l’État est-il le meilleur gestionnaire ?
En 2017, le taux du Livret A est gelé à 0.75% jusqu’en janvier 2020. Une mauvaise nouvelle pour les petits épargnants, car l’inflation en 2017 a atteint 1%, en 2018 1,8% et en 2019 1,1%. Il a atteint son taux le plus bas en février 2020 à 0,5%, à la veille de la crise de la Covid-19. La formule de calcul du taux a été changée le 14 juin 2018 et mise à jour par l’arrêté du 27 janvier 2021.
Début 2023, le taux du Livret A était à 2%, il sera à un taux de 3% au 1er février 2023avec une inflation de 4,9%. Encore une très mauvaise nouvelle pour les épargnants qui seront rémunérés à un taux réel de – 1,9% par rapport à l’inflation. Le taux passera à 2,4% au 15 février 2025. De nouveau c’est une mauvaise nouvelle pour les épargnants et une bonne nouvelle pour les banques. Les banques ont prêté aux PME en 2024 à un taux supérieur à 4% (4,67% en septembre 2024).
Dans les Livrets réglementés, il y a le PEL. Depuis plus de 30 ans, le taux d’épargne du PEL n’a cessé de diminuer… Le taux du PEL au 1er janvier 2025 tombe à 1,75%. Son montant maximal de placement est de 61 200 euros. Depuis 2018, les intérêts perçus du PEL sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (FLAT TAX de 30%), ce qui donne un taux réel (déduction faite du taux de l’inflation) à – 0,27%.
L’encours du PEL au 31 décembre 2024 représente 225,3 milliards d’euros (-12,6% sur un an). Une somme très importante. Les Français doivent pouvoir sortir de leur PEL sans pénalités et le transférer à de nouveaux livrets réglementés.
« Les emplois du fonds d’épargne sont fixés par le ministre chargé de l’économie … »faut-il changerla Loi de Modernisation de l’économie (LME) du 4 Août 2008?
Faut-il utiliser les « épargnes populaires » pour financer l’industrie d’armement ?
Le 28 décembre 2023, le Conseil constitutionnel a rejeté l’utilisation de l’épargne populaire (Livret A, Livret de développement durable) pour financer l’industrie de la Défense, après l’adoption en force de la loi de finances 2024 le 22 par un nouveau recours au 49-3. Pourquoi le Sénat repart à l’attaque ?
Pour une croissance auto-entretenue et vigilante
Les banques excluent de plus en plus le financement de l’industrie de l’armement. Dans la situation actuelle, notre économie a besoin des investissements publics pour soutenir la croissance et éviter les dérapages des finances publiques. Le gouvernement préfère les dépenses d’armements aux investissements écologiques, numériques ou sociaux. Les armements constituent un investissement improductif à court et long terme. Nécessaires pour la dissuasion, pour aider l’Ukraine, etc. Il faut être prêt pour une guerre de haute intensité, car le pire est suffisamment probable.
Si la France investissait uniquement dans l’armement, que les armes soient employées ou non, ces fonds n’auraient pas servi à la croissance auto-entretenue par des investissements dans de nouvelles technologies, l’écologie, la santé, etc. L’origine des fonds doit se faire autrement.
Des nouveaux livrets réglementés pour stimuler la croissance et prévoir de nouveaux budgets régaliens
De 2024 à 2030, la France disposera d’un budget total de l’armée de 400 Md€. La France peut revenir rapidement à un budget comme en 1970 (3,5% du PIB) si la croissance est portée par la transition écologique, la santé, l’énergie, le numérique, etc. Et non uniquement par une économie militarisée. En 2024, le taux d’épargne des ménages a atteint 18,2 % de leur revenu disponible brut, marquant une progression de 1,3 point par rapport à 2023. L’État français devrait créer immédiatement des Livrets réglementés et spécialisés gérés par des établissements de crédit publics et paritaires. Chaque citoyen doit décider de la destination de son argent. Avec des plafonds de versement, ces livrets seraient garantis et rémunérés. Les nouveaux contrats devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, stabilité du contrat, etc.
Avec une croissance prévue à 0,7% en 2025, une production industrielle encore en baisse, le nombre de demandeurs d’emploi en forte hausse, un besoin de 180 milliards d’euros d’effort rien que pour stabiliser la dette à l’horizon 2030 (en tenant compte de la hausse des besoins en matière de défense), il faut investir.
Il faut investir 1% du PIB par an pendant 4-5 ans, comme l’Allemagne qui s’apprête à engager 1 000 milliards d’euros pour la défense et ses infrastructures. À titre d’exemple : 100 milliards par an pour le pacte vert, 50 milliards pour le pacte républicain de solidarité, 40 milliards pour le pacte dépendance et handicap et 10 milliards pour le pacte ruralité, etc.
Il faut la confiance des ménages avec un contrat stable ; un plafond et une fiscalité inchangée jusqu’à fin 2030 ; un taux de rémunération égal au taux des obligations d’État à 10 ans (supérieur à 3% en 2025, le taux d’emprunt France à 10 ans est de 3,55 au 13 mars 2025) ; la gestion de l’épargne conservée par des établissements de crédits publics paritaires ; une centralisation à 90% à la Caisse des dépôts et consignations avec une répartition de chaque Livret réglementé à 90% selon le choix de l’épargnant.
D’après le FMI en 2020 : dans une période de grande incertitude, « une augmentation de l’investissement public égale à 1% du PIB renforcerait la confiance dans le redémarrage de l’activité et dynamiserait le PIB de 2,7%, l’investissement privé de 10% et l’emploi de 1,2%, à condition que les projets retenus portent sur des investissements haute qualité et que les niveaux préexistants de dette publique et privée n’affaiblissent pas la réponse du secteur privé à cette relance. »
« Lorsqu’un gouvernement dépend des banquiers pour l’argent, ce sont eux et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation » Napoléon Bonaparte.
À titre d’exemple, pour un investissement de 1% du PIB soit 291 milliards d’euros (PIB 2024 en valeur 2 917 milliards d’euros) le multiplicateur budgétaire est évalué à 1% sur 1 an (OFCE). Le PIB sera dynamisé de 291 milliards d’euros. Dans une économie comme la France, caractérisée par une pression fiscale de 43,2%, la recette fiscale additionnelle serait de 125,71 milliards d’euros en 2025. Pour stabiliser la dette il faut uniquement 18 mois. Il faut 3 ans pour réduire le déficit à moins de 3% du PIB. La France réalisera, en 2025, l’ajustement budgétaire évalué à 110 milliards d’euros estimée par la Cour des comptes.
MISE À JOUR 5 :
France Info
« Mais la question plus difficile qui viendra ensuite, qui est plus difficile, c’est : ‘Qui va payer à la fin ?' », a poursuivi François Villeroy de Galhau. « Et là, la réponse est malheureusement claire, c’est forcément de la dépense publique : il n’y a que l’Etat qui puisse acheter le matériel militaire, ou payer la solde des militaires », a souligné le gouverneur de la Banque de France, pour qui cette équation « pose de façon encore plus aiguë la question de la reprise de contrôle de nos finances publiques et de nos déficits ».
MISE À JOUR 4 :
ARTICLE : Financement de la défense: la quadrature du cercle
Charles Wyplosz. 21 mars 2025 TELOS
Quand une guerre se produit, il est raisonnable de penser qu’elle ne durera qu’un temps. Dépenses exceptionnelles pour un événement exceptionnel, il est logique d’emprunter. Mais nous n’en sommes pas là. Il s’agit de construire une structure militaire qui durera aussi longtemps que la Russie restera une menace. Comme il est impossible de prévoir la durée de cet effort, qui pourrait devoir être maintenu indéfiniment, l’endettement ne se justifie pas. De plus, la dette publique française est déjà particulièrement élevée, et rien n’indique que le gouvernement actuel et les suivants seront plus capables de la réduire que leurs prédécesseurs. Rajouter indéfiniment 2 ou 3% au déficit actuel est tout simplement impossible, sauf à vouloir tester la patience des marchés financiers. La conclusion est simple : il va falloir réduire le déficit hors dépenses militaires. C’est le message qu’a récemment fait passer Macron. Il va falloir payer, vite, un demi-siècle d’indiscipline budgétaire, justifiée chaque année par une « urgence exceptionnelle ». Maintenant c’est vrai, l’urgence est exceptionnelle, mais il est désormais impossible de recourir majoritairement à l’emprunt. Quelles sont les solutions envisageables ? Il en existe quatre.
Une première idée est d’accélérer la croissance économique. Si l’on y arrivait, le poids de la dette évaluée en pourcentage du PIB en serait réduit, et ce qui paraît aujourd’hui impossible deviendrait acceptable. Mais il faut être réaliste, une accélération soutenue de la croissance ne sera possible que si bien des réformes difficiles sont engagées, en suivant par exemple certaines propositions du plan Draghi. Au minimum, il faut éviter de maintenir la quasi-stagnation dans laquelle nous nous sommes assoupis.
Une seconde idée est de financer les nouvelles dépenses militaires au niveau européen. C’est ce qui s’est passé pour assurer la reprise après le Covid. La Commission avait alors emprunté quelques 800 milliards d’euros, bien plus que nécessaire, si bien qu’elle a ensuite redirigé une partie de ces ressources vers le Green New Deal.
Là encore, elle n’arrive pas à tout dépenser et pourrait encore rediriger ce qui reste vers la nouvelle urgence. Elle vient de proposer d’emprunter encore 150 milliards. Le problème, c’est que la Commission n’a pratiquement pas de « ressources propres » qu’elle pourrait utiliser pour assurer le service de la dette. Elle le demande depuis des années mais ce terme masque le fait qu’il s’agit de lever des impôts européens. Sans surprise, les pays membre de l’UE le refusent, car il s’agirait soit de nouveaux impôts, soit de transferts d’impôts existants au niveau national, ce qui augmenteraient leurs déficits.
Une autre possibilité serait d’éliminer les dépenses de la Commission, essentiellement la politique agricole commune et les fonds dits de cohésion, qui sont toutes sortes de subventions aux régions les plus pauvres, qui durent depuis des décennies et n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Mais on imagine les réactions des bénéficiaires, les agriculteurs entre autres et, de toute façon, le budget total de la Commission est d’environ 1% du PIB, et c’est donc bien insuffisant. Si la Commission ne parvient pas à dégager les moyens de servir sa dette, la charge en incombera aux pays membres, et donc l’idée d’emprunts collectifs cache en fait un accroissement des dettes publiques nationales. On revient donc à la case départ.
La troisième solution est de lever plus d’impôts. Là, la situation diffère d’un pays à l’autre et la France est bien mal placée. En 2023, le poids moyen des prélèvements obligatoires en Europe était de 45,9% du PIB. La France est en second position derrière la Finlande avec 51,3%, loin devant l’Allemagne (45,8%). On ne le dira jamais assez : les prélèvements obligatoires découragent la croissance – pour la même raison que les droits de douane, et on ne peut pas être à la fois favorable à des hausses d’impôt et choqués par la guerre tarifaire enclenchée par Trump. En France, plus de la moitié des revenus sont capturés par l’État, il n’y a plus guère de marge de progression. Taxer les riches est une réponse qui arrive spontanément dans bien des esprits, mais ce n’est qu’un slogan.
Une fois qu’ils ont épuisé les innombrables moyens « d’optimiser » leurs impôts, les riches ont le défaut de partir ailleurs avec leurs revenus et, souvent, avec leurs entreprises et donc les emplois et les revenus qui les accompagnent. À trop succomber à cette tentation Barnier y a laissé son siège. La surtaxe temporaire d’un an sur les grandes entreprises décidée par Bayrou est un trompe-l’œil car l’effort nécessaire devra être de long terme. Si l’on ne veut pas péjorer durablement la croissance, il est prudent d’éviter cette solution.
La dernière solution est de réduire les dépenses publiques. Comme toute dépense publique constitue un revenu pour quelqu’un, tout projet de réduction est immédiatement attaqué par les récipiendaires, qui sont généralement bien organisés pour mener bataille. Comme le montre la figure ci-dessous, les dépenses publiques de la France atteignaient 57,3% du PIB en 2023, contre 49,4% pour l’UE et 48,6% pour l’Allemagne, sans que quiconque ne prétende que les Français soient les Européens les mieux traités. Il ne manque donc pas de sources potentielles de réduction. Si l’on regarde les postes les plus importants, Sur Telos, Gilbert Cette a récemment suggéré d’augmenter l’âge d’ouverture des droits à la retraite, notant que l’impact budgétaire pourrait être important et que le PIB pourrait augmenter, deux des réponses au défi. La quasi-totalité des syndicats ont rejeté l’idée d’établir un lien entre les retraites et la défense. On imagine que les dépenses consacrées à « l’urgence climatique » doivent aussi être sanctuarisées, sans oublier quantités d’autres dépenses toutes jugées prioritaires par ceux qui en bénéficient. À ce jeu, toute marge de manœuvre disparait.
Dépenses publiques dans l’Union Européenne (% du PIB)

Si l’intention de doper les dépenses militaires est sérieuse, il va bien falloir résoudre la quadrature du cercle que constitue leur financement. Cela passera par le recours à toutes les options considérées comme impossibles ou indésirables. Un rebond durable de la croissance est le plus attractif, mais cela signifie adopter des politiques de l’offre, une option aujourd’hui considérée politiquement taboue parce qu’associée au macronisme. Pourtant, parmi les autres solutions qui permettront de dégager des ressources pour les dépenses militaires, il ne devrait pas être interdit de préférer celles qui peuvent accroître la croissance au lieu de la péjorer.
Étant donné le poids des prélèvements obligatoires et leur effet négatif pour la croissance à long terme, l’effort devrait porter pour l’essentiel sur un réexamen critique des dépenses publiques, sans accepter qu’elles soient toutes indispensables et destinées à augmenter. Les quatre postes les plus importants sont la protection sociale qui représente 42% du total des dépenses, la santé (16%) et les affaires économiques (12%) qui regroupent infrastructures et subventions, et les services généraux des administrations publiques (11%). À elles quatre, elles accaparent 80% du total. En proportion du PIB, ces quatre postes atteignent 46%, contre 39% dans l’UE. Il suffirait de réduire de moitié cette différence pour couvrir toutes les nouvelles dépenses militaires. De plus, une protection sociale moins généreuse devrait avoir un effet positif sur le taux d’emploi et donc sur la croissance.
Une augmentation temporaire de la dette publique peut aussi être justifiée. Il faut du temps pour couper dans les dépenses ou augmenter les recettes fiscales. Dans les deux cas, le processus est lent, parce qu’il implique des négociations politiques et une mise au point législative. Surtout, il est souhaitable de soigneusement choisir les mesures à mettre en œuvre pour réduire leurs effets politiquement et socialement indésirables et pour évaluer l’impact sur la croissance à long terme. Entretemps, si les dépenses militaires ne doivent pas être différées, et peut-être parce que les réformes budgétaires devront attendre l’élection de 2027, le recours à l’endettement est la seule solution possible. De plus, l’accroissement du déficit aura un effet expansionniste à court terme qui se produirait au bon moment, quand les mesures sur les dépenses ou les impôts produiraient des effets initialement contractionnistes. Un tel échelonnement devrait faire partie intégrale de la stratégie d’accroissement rapide des dépenses militaires, ne serait-ce que pour permettre à la France de contribuer à l’effort européen qui se dessine.
Mais l’accroissement de la dette ne peut être qu’une solution à court terme, qui devra être inversé au plus tôt. Pour que cette exigence ne soit pas purement incantatoire, il est indispensable de mettre simultanément en place une version améliorée du frein à l’endettement allemand. Certes, ce n’est pas dans la tradition française, mais on peut espérer que la leçon des errements passés sera tirée.
Cette leçon est illustrée par une comparaison entre la France et l’Allemagne. Le futur chancelier Merz se prépare à modifier la loi constitutionnelle sur le frein à l’endettement, qui a permis à l’Allemagne de garder sa dette publique aux alentours de 60% du PIB. Sauf surprise de dernière minute, la Constitution sera changée pour exclure de ce plafond les dépenses pour le réarmement, apparemment sans limite, et quelques 500 milliards d’euros pour les infrastructures et le changement climatique. En quelques semaines, l’Allemagne aura alors réussi à mettre en place une puissante augmentation de ses dépenses militaires, sans contraction des dépenses publiques et sans hausses d’impôts.
Une grande part de ces nouvelles dépenses va porter sur l’achat d’équipements et sur les efforts de technologie pour combler le retard avec les États-Unis. Rien de tel n’est possible en France, parce la dette est proche de 120% du PIB et parce qu’il n’existe aucun mécanisme formel de limite des déficits publics. L’ambition de souveraineté stratégique, dont Macron s’est fait l’avocat depuis plusieurs années, devient possible en Allemagne. Ses efforts pour que l’Europe achète des équipements européens risque bien de profiter à l’Allemagne, qui recyclera ainsi son industrie automobile en crise, bien plus qu’à la France, victime de décennies d’indiscipline budgétaire. Après des années de croissance allemande atone, la reprise y sera puissante alors que la France va faire face à des choix politiques particulièrement difficiles dans un contexte dégradé par des divisions idéologiques d’un autre temps.
MISE À JOUR 3 :
Entre Emmanuel Macron et François Bayrou, ça se frite !
LIT ON DANS L’OPINION 13 mars QUI POURSUIT : Entre le Président et le Premier ministre, l’effort de guerre, son ampleur, son financement, deviennent des sujets de désaccords. Question de prérogatives, d’agenda et de tempérament
Jeudi 13 mars, Emmanuel Macron réunit sept ministres avec François Bayrou pour parler des besoins militaires de la France face à l’aggravation de la crise ukrainienne
Cela devait arriver. A force de marcher sur les plates-bandes de son voisin, Emmanuel Macron a fini par agacer le propriétaire, François Bayrou. Depuis que le retour au pouvoir de Donald Trump a transformé la guerre en Ukraine en crise internationale, le chef de l’Etat a largement occupé son domaine réservé, et l’a étendu à des affaires intérieures. Symbole de cet impérialisme macronien, l’invention d’une task forceréunissant le Premier ministre, avec Sébastien Lecornu, Jean-Noël Barrot, Benjamin Haddad pour la partie géopolitique ; Eric Lombard et Amélie de Montchalin pour la partie budgétaire. Ce cocktail est logique puisqu’il s’agit de mesurer l’effort de guerre supplémentaire et les moyens de le financer….
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MISE À JOUR 2
Hausse des dépenses militaires : « Il faut débattre ici, au Parlement », demande Jean-François Husson
TITRE PUBLIC SÉNAT (Guillaume Jacquot. 12/03/2025 ) QUI POURSUIT :
Face à la hausse annoncée du budget de la défense, le rapporteur général (LR) de la commission des finances du Sénat a demandé au gouvernement si un budget rectificatif serait déposé d’ici cet été. Le ministre de l’Économie n’a pas donné d’élément sur le sujet. Il a simplement indiqué que l’effort budgétaire devrait être « accru » pour financer ces nouvelles dépenses.
Muscler les hausses de crédits, au-delà de ce que prévoit l’actuelle loi de programmation militaire, Jean-François Husson (LR) « partage » le cap fixé par le président de la République et le gouvernement la semaine dernière. L’adaptation est rendue nécessaire par l’instabilité du soutien américain en Ukraine. Mais le rapporteur général du budget au Sénat se demande comment cet effort « tout à fait inédit » sera financé. « Cet effort se ferait sans augmentation d’impôt, sans toucher à nos dépenses sociales et, vous venez de le dire, sans augmenter notre dette », a-t-il rappelé face au ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard.
Le sénateur lui a demandé si un projet de loi de finances rectificative (PLFR) serait débattu au Parlement « d’ici à l’été ». Le ministre ne s’est pas engagé pour le moment sur le dépôt d’un budget rectificatif. « À ce stade, l’engagement que nous prenons devant vous, avec la ministre chargée des Comptes publics, c’est un effort de méthode. Nous allons dialoguer, chaque mois, au travers des rendez-vous que nous avons annoncés, de façon à préparer avec vous de façon transparente, de façon collégiale, cet effort nécessaire de la nation », a indiqué Éric Lombard.
Un effort budgétaire accru « dès cette année » car la France va « sans doute » participer à un maintien du cessez-le-feu en Ukraine
Selon le ministre, les nouveaux investissements dans l’industrie de défense nécessiteront un « changement de nos trajectoires » budgétaires et « un changement de nos habitudes ». Il a rappelé l’objectif d’un retour du déficit sous la barre des 3 % du PIB en 2029, ce qui nécessitera « 40 milliards d’euros par an » d’effort budgétaire. « Cet effort devra être accru pour financer l’effort de défense, dès cette année, sans doute parce que nous allons participer au maintien du cessez-le-feu en Ukraine », a-t-il seulement annoncé.
La réponse n’a pas satisfait le sénateur, qui demande « du courage pour réformer », et la définition au plus vite d’une trajectoire budgétaire. « Je crains, au regard de la situation que l’on connaît, qu’il faille aller beaucoup plus vite. Il faut débattre ici, au Parlement, et rapidement. Car il faut donner la trajectoire, et on ne fera pas un bis repetita des augmentations de fiscalité, qui sont des augmentations presse-boutons, et sur lesquelles vous vous êtes engagé à ne pas revenir », a-t-il insisté.
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MISE À JOUR 1 :
Les obus ou la CMU, un mauvais débat
Publié le mardi 11 mars 2025 RADIO FRANCE
Pour financer l’effort de défense, ça part vraiment dans tous les sens et sur un mauvais pied.
C’est caricatural : le débat politique et public s’est emparé d’une dizaine de pistes de financement alors même que les besoins opérationnels ne sont pas encore précisés. Illustration parfaite de la vieille expression « mettre la charrue avant les bœufs ». Le « comment » avant le « pourquoi » et le « pour quoi faire » (en trois mots).
C’est un véritable tournis. Depuis qu’Emmanuel Macron a annoncé qu’il faut rehausser le budget des armées, sont sur la table : les impôts des ultrariches (à gauche) ; la révision du modèle social (à droite) ; des produits d’épargne dédiés (chez les technos) ; un emprunt national (chez les historiens) ; un recours à l’Europe (à l’Élysée). Ça fait beaucoup !
On s’emballe sans doute un peu vite. La loi de programmation militaire de 2023 a prévu que les moyens des armées seront de 68 milliards en 2030. C’est ce chiffre que Sébastien Lecornu voudrait rapprocher de 100 milliards. Mais il n’a pas dit à quelle échéance : 2035 ? 2045 ? Et puis 80 ou 90 milliards lui paraissent suffisants. Donc, on se calme.
Pensions contre munitions
Au cœur du débat, l’arbitrage défense contre social. Ou pensions contre munitions. Ou CMU contre obus : on a le choix des rimes. En réalité, mélanger débat sur les retraites et sur le financement de l’effort militaire est une mauvaise méthode.
Il y a en France un problème de finances publiques et d’État-providence par rapport aux autres pays – et depuis longtemps. Il n’est pas nécessaire d’invoquer les armées pour en parler. Au contraire, dire que les deux sont liés est le meilleur moyen de saper le consensus autour de la défense.
En revanche, ce qui saute aux yeux est que la demande monte sur l’État régalien (la sécurité intérieure et extérieure). Alors que depuis 50 ans, c’est l’Etat social qui a été privilégié. Une vraie bascule.
Leviers européens
Des leviers existent aussi au niveau européen. Il y a trois leviers sur l’étagère.
Un, l’emprunt de 150 milliards validé par le Conseil européen jeudi, avec une bagarre pour savoir s’il doit être réservé à l’achat d’armements européens ou pas. L’Allemagne est contre, la France est pour – chacun comprend pourquoi quand on pense aux avions.
Deux, les fonds de tiroir du grand plan de relance de 750 milliards post-Covid. Environ 200 milliards seraient encore disponibles.
Trois, la saisie des avoirs russes – autour là encore de 200 milliards. Ils sont déposés en Belgique chez Euroclear, organisme qui centralise les échanges d’obligations et d’actions en Europe. Le problème est que des grands clients d’Euroclear (comme l’Arabie saoudite) auraient fait savoir que cela créerait un précédent fâcheux. Or, les négociations sur l’Ukraine ont lieu à … Riyad. Pas question de fâcher Riyad.
Conclusion : de l’argent il y en a. Mais rien n’est simple.
A. RAPPEL DU MENSONGE CONSTRUIT AUTOUR DE « L’EFFORT » BUDGÉTAIRE 2025
Les dépenses publiques devaient baisser (« effort budgétaire ») : en fait, elles augmentent
( cette baisse devra contribuer pour 2/3 à la réduction du déficit : en fait, c’est 0% )
Les impôts (« effort fiscal ») ne devaient pas augmenter : en fait, les nouveaux prélèvements contribuent à eux seuls à une baisse – presque imperceptible – du déficit
( cette hausse devait contribuer pour 1/3 à la réduction du déficit : en fait, c’est 100% )
La dette devait baisser : en fait elle augmente
B. Illustration, E.LOMBARD,
parlant des économies budgétaires à venir- puisqu’il n’y en a pas dans le budget 2025 :
« Je suis sûr que l’IA sera l’un des facteurs qui nous aideront à atteindre notre objectif »,
IL FALLAIT OSER : financer les économies par des recettes !!! – confusion ! Le même ministre déclarait :
« Il faut baisser les dépenses de l’État et de la Sécurité sociale, car c’est ce qui a beaucoup augmenté. Donc il faut bien augmenter les ressources pour les financer. » E. LOMBARD
C. LIRE SUR METAHODOS :
FOCUS SUR LES CRUELLES RÉALITÉS BUDGÉTAIRES : APRÈS LE DÉRAPAGE, LE DÉRAPAGE – L’EXÉCUTIF, LA COUR DES COMPTES ET LE PARLEMENT LAISSENT FILER https://metahodos.fr/2025/03/09/focus-sur-les-cruelles-realites-budgetaires-apres-le-derapage-le-derapage-lexecutif-la-cour-des-comptes-et-le-parlement-laissent-filer/
D.FINANCEMENT MILITAIRE : MACRON, BAYROU, LOMBARDS ET LES AUTRES RIVALISENT EN ANNONCES HÂTIVES ET CONTRADICTOIRES
Emmanuel Macron cherche des solutions intérieures pour porter les dépenses militaires d’un peu plus de 30 à 50 voire 50 à 100 milliards par an en un temps record.
L’exécutif a développé une fable sur l’effort budgétaire qui n’a pas abouti aux engagements pris, pire il a démontré son incapacité à ralentir la progression des dépenses publiques.
Comment croire qu’il parviendra à des dépenses militaires nouvelles sans dégrader encore la situation financière du pays ?
Les pistes avancées sont aussi floues que contradictoires et aussi irréalistes qu’incertaines.
E.MACRON :
– un financement par le déficit ( donc la dette )
– grâce à des réformes : « des réformes, des choix, du courage » ) donc des économies)
– par des produits d’épargne pour les français « On va peut-être lancer des produits d’épargne et faire appel à la nation pour financer certains programmes »
– impôts exclus
F.BAYROU :
– financement par le déficit ( donc la dette )
– atteinte au modèle social exclu comme aux budgets de l’école, de la santé ou de la justice – ( NDLR : pas la securité ! ) ( donc limitation des réformes et économies) ( EN ATTÉNUATION DE MACRON )
– un emprunt national (obligatoire ou non ) et/ un produit d’épargne qui accroît la dette ( EN COHÉRENCE AVEC MACRON )
– Le chef du gouvernement a affirmé qu’un emprunt national était une « possibilité », mais que la décision n’était « pas du tout prise ». (EN OPPOSITION AVEC LOMBARD )
– « utiliser les avoirs russes eux-mêmes », outre les intérêts qu’ils génèrent, « ça ne peut se penser que dans le cadre de l’Union européenne » ( F Bayrou )
E.LOMBARD :
– pas d’impôts mais des … impôts sur le patrimoine) ( EN CONTRADICTION AVEC MACRON qui annoncé qu’il n’y aurait pas d’impôt )
– opposition à l’épargne des français ( ex : Livret A, grand emprunt national… ) car non adaptée à la situation et leurs inconvénients sont nombreux. ( EN OPPOSITION À MACRON ET BAYROU )
– opposition à un livret d’épargne dédié à La Défense
– création d’un fonds abondé par l’assurance vie …
– ne pas toucher au modèle social ( COMME BAYROU ET EN ATTÉNUATION DE MACRON )
– sans aggraver la dette ( EN CONTRADICTION AVEC BAYROU ET MACRON )
– sans activer la clause de sauvegarde ( allégement du pacte de stabilité qui plafonne le deficit ) prévue par le texte pour financer les investissements dans la défense.
– mobilisation du privé ( par des investissements en obligations par exemple… mais c’est encore de la dette
– pérenniser un impôt initialement limité à 2025, la contribution différentielle pour les ménages ayant des hauts revenus ( EN CONTRADICTION AVEC MACRON )
– favorable globalement- une constante qu’il partage avec la gauche – à une fiscalité des plus riches et des seniors
– augmenter le taux d’emploi ( « ruissellement « ) alors que celui ci se détériore
– opposition à l’utilisation des avoirs russes
Devant le Sénat ( voir mise à jour 2 ) :
« Car il faut donner la trajectoire, et on ne fera pas un bis repetita des augmentations de fiscalité, qui sont des augmentations presse-boutons, et sur lesquelles vous vous êtes engagé à ne pas revenir »
Monsieur HUSSON au ministre : « Cet effort se ferait sans augmentation d’impôt, sans toucher à nos dépenses sociales et, vous venez de le dire, sans augmenter notre dette »
LECORNU :
– « mobilisation volontaire de l’épargne des Français. (…) Pour les Françaises et les Français qui veulent placer de l’argent … »
– orienter une partie des fonds du livret A et du livret de développement durable et solidaire vers l’industrie militaire
– des coupes budgétaires pour « recentrer l’État sur ses missions » ( EN COHÉRENCE AVEC MACRON)
E. CONCOURS LÉPINE OU ÉQUATION IMPOSSIBLE ?
Nicolas Dufourcq BPI :
LA DETTE DEVRAIT « FINANCER DES CANONS » PLUTÔT QUE LES « LOISIRS » DES JEUNES RETRAITÉS. Il distingué sur France Culture deux périodes, la « vieillesse » et le « moment de loisir » que connaissent selon lui les retraités âgés de « 62 à 75 ans ».
En parallèle de ces propositions de ressources souvent contradictoires, d’’autres financements sont évoqués :
– des aides européennes (subventions qui se substitueront à des subventions déjà budgétées; ou qui accroîtront les contributions des États à l’UE… (donc le déficit)
-,des prêts de l’UE ou de la BPI ( que l’on sortira du calcul du deficit budgétaire )
– des prêts des français ou des taxations de l’épargne ( qui réduiront le pouvoir d’achat des français, et accroîtront la dette de l’Etat )
– certains ministres évoquent le fait de ponctionner le budget alloué aux collectivités locales.
Pierre Moscovici, à l’occasion d’une audition sur les retraites, a appelé à éviter tout nouveau recours à la dette. « Si nous voulons être capables de répondre à des menaces sur notre sol – et notre sol, c’est le sol européen – nous allons devoir faire des efforts. Et ça ne peut pas se faire au prix d’une dégradation supplémentaire de nos déficits, les plus dégradés d’Europe. »
Dans les courtisans :
Denis Olivennes:
«La refonte de notre modèle social passera par une contribution accrue des retraités les plus aisés»
Dans son dernier livre La France doit travailler plus… et les Français être mieux payés, le président du conseil de surveillance de CMI France pointe un problème majeur, à la source de notre décrochage économique : le travail est découragé.
Alain Minc :
L’emprunt obligatoire pour tous les français
On voit mal comment l’objectif de maîtriser la dette et la promesse de ne pas faire d’impôts supplémentaires peuvent être tenus …
1. ARTICLE – Eric Lombard veut réussir à financer les dépenses militaires sans augmenter les impôts et sans abîmer le modèle social. Magique ? Pas forcément !
Pour beaucoup, c’est l’équation impossible : financer l’augmentation des dépenses militaires sans augmenter les impôts, tout en protégeant le modèle social et sans aggraver la dette. C’est le pari que va devoir tenir le ministre de l’Économie, Eric Lombard.
Jean-Marc Sylvestre ATLANTICO
C’est Emmanuel Macron qui, la semaine dernière, a écrit l’essentiel de l’équation en lui donnant une connotation anxiogène qui n’était peut-être pas nécessaire, mais passons… « Il va nous falloir engager des investissements supplémentaires dans le domaine militaire », a-t-il dit en substance. Pour amortir le choc, il a ajouté que « les impôts ne soient pas augmentés… ».
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2. ARTICLE – Taxation du patrimoine, mobilisation du privé… Les pistes d’Éric Lombard pour financer les dépenses militaires
Par Julie Ruiz LE FIGARO
Bercy cherche la parade pour financer les nouvelles dépenses militaires sans (trop) peser sur le déficit. Le ministre de l’Économie a prévenu que des «efforts» seront nécessaires.
Sur ce point, il y a une forme de consensus politique autour du discours du chef de l’État. La France, suite au désengagement américain dans le conflit en Ukraine et plus généralement sur les questions de défense européenne, va devoir trouver des fonds pour muscler ses dépenses militaires. Pour l’heure, Paris alloue près de 2 % du PIB (60 milliards d’euros par an) au ministère des Armées. La loi de programmation militaire prévoit déjà une augmentation annuelle d’environ 3 milliards d’euros jusqu’en 2030.
Or, du fait du contexte géopolitique, « il faudra aller plus vite et plus fort », selon l’expression employée ce mardi sur Franceinfo par Éric Lombard, ministre de l’Économie. Toutefois, « nous sommes aussi sous contrainte budgétaire », comme il le rappelle, c’est pourquoi « pour nous protéger, nous allons devoir dépenser plus d’argent public et donc, effectivement, cela imposera plus d’efforts ».
3. POUR AUGMENTER LES DÉPENSES MILITAIRES FRANÇAISES, ÉRIC LOMBARD JUGE QU' »IL FAUDRA FAIRE PLUS D’EFFORTS » BUDGÉTAIRES
Le 04/03 BFM
Le ministre français de l’Économie Éric Lombard a estimé ce mardi 4 mars que la France devrait faire « plus d’efforts » budgétaires pour augmenter ses dépenses militaires, en réponse à la décision américaine de ne plus aider l’Ukraine.
« Nous devrons faire plus d’efforts pour nous protéger, pour bâtir cette économie en faveur de la paix et renforcer la défense dans un modèle européen. Nous allons devoir dépenser plus d’argent public et donc effectivement, cela imposera plus d’efforts », a déclaré le ministre sur Franceinfo.
Car pas question pour le ministre de financer ces nouvelles dépenses par encore plus de dette: « Nous sommes sous contrainte budgétaire, notre pays est très endetté et nous versons chaque année plus de 50 milliards d’euros à nos créanciers », rappelle-t-il.
« Nous devons limiter l’augmentation de notre dette. »
Pérenniser la contribution sur les ménages aux très hauts revenus?
Mais alors qui devra « faire des efforts »? « On va maintenir le système de protection sociale français », a garanti Éric Lombard, tout en promettant de ne pas toucher aux budgets de l’école, de la santé ou de la justice.
Alors pour financer de nouvelles dépenses militaires, Éric Lombard a évoqué deux solutions. « Le premier levier pour équilibrer nos dépenses publiques, c’est le taux d’emploi », a tout d’abord déclaré le ministre de l’Économie, qui a pointé le taux de chômage et le taux d’emploi des 50-55 ans.
Éric Lombard a également annoncé que le gouvernement réfléchit à pérenniser la contribution différentielle pour les ménages ayant des hauts revenus, votée dans le projet de loi de finances 2025.
« Les personnes qui ont une épargne importante doivent contribuer et c’est ce à quoi nous réfléchissons. »
Pas question de capturer les avoirs russes
Pas question en revanche pour le ministre de vendre les avoirs russes gelés pour financer des dépenses militaires européennes. « La position de la France, c’est que ces avoirs russes (…) appartiennent notamment à la Banque centrale de Russie », a déclaré Éric Lombard.
« Ça ne peut pas être des avoirs qui seraient capturés » car ce « serait contraire aux accords internationaux auxquels la France et l’Europe ont souscrit ».
Les intérêts de ces avoirs sont par ailleurs déjà utilisés par l’UE pour financer l’aide militaire à l’Ukraine.