
1. ARTICLE – Hébergement d’urgence : la mairie de Paris réclame près de 7 millions d’euros à l’État pour la prise en charge de 1 200 jeunes en 2024
Une action qui intervient le même jour que la condamnation de l’État par le tribunal administratif de Grenoble pour des « carences » en matière d’hébergement d’urgence.
Article rédigé par franceinfo. 26/03/2025
La mairie de Paris a envoyé un courrier mercredi 26 mars à l’État pour demander le remboursement de près de 7 millions d’euros pour la prise en charge de 1 200 jeunes dans des hébergements d’urgence en 2024, annonce à France Inter l’adjointe chargée de la protection des réfugiés et de l’hébergement d’urgence, Léa Filoche.
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Une action qui intervient alors que dans la journée, le tribunal administratif de Grenoble a condamné l’État à indemniser la ville de Grenoble, qui le poursuivait avec quatre autres grandes villes pour dénoncer des « carences » en matière d’hébergement d’urgence. L’action collective a été engagée avec Lyon, Strasbourg, Rennes et Bordeaux.
Précisément, la mairie de Paris réclame « 6 637 825 euros pour l’année 2024 pour ce qui concerne les 1 200 jeunes qui ont été pris en charge dans des gymnases, des écoles ou des crèches désaffectées »,déclare l’adjointe.
« J’espère qu’à un moment donné l’État, ce gouvernement, va se rendre compte que de gérer de l’urgence en permanence coûte plus cher à tout le monde », explique-t-elle. « Ce sont des économies de bouts de chandelle de penser que faire la chasse aux migrants coûte moins cher, c’est une aberration humaine et budgétaire ».
De son côté, le ministère du Logement assure que les moyens n’ont jamais été aussi élevés et rappelle que 200 000 places d’hébergement d’urgence existent.
Les collectivités « agissent à la place de l’État »
« L’État est défaillant, non pas qu’il ne fasse rien, mais il est défaillant », constate sur France Inter Éric Piolle, maire écologiste de Grenoble. « Tout le monde a en tête la promesse d’Emmanuel Macron en 2017 », rappelle l’élu en référence aux mots du président de la République qui, en 2017, avait déclaré : « Je ne veux plus d’ici à la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues ».
« On est presque 10 ans plus tard », souffle Éric Piolle avant d’ajouter : « Les collectivités agissent à sa place et c’est bien qu’elles puissent facturer l’État pour ça ».
L’État doit verser 76 802 euros au Centre communal d’action sociale (CCAS) de Grenoble, auxquels s’ajoutent 1 500 euros pour frais de procès. Cette somme correspond aux frais d’hébergement à l’hôtel entre le 8 mai 2022 et le 31 août 2024 d’une famille composée d’une mère et de ses cinq enfants, qui « auraient dû bénéficier du dispositif d’accueil d’urgence dont l’État a la responsabilité », selon les plaignants, mais ne s’est vu proposer aucune solution.
2. ARTICLE – Sans-abris, migrants, L’État devra-t-il rembourser les frais d’hébergement d’urgence aux villes qui l’ont attaqué en justice ?
Écrit par Stephane Grammont. 26/03/2025 France3 Régions
Le tribunal administratif de Grenoble a fait condamner l’État à indemniser la ville de plus de 80 000 euros pour ses « carences » en matière d’hébergement d’urgence. Rennes faisait partie des villes qui s’étaient associées à cette démarche en février dernier, et peut ainsi nourrir l’espoir d’avoir gain de cause.
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L’État a été condamné à verser au Centre communal d’Action Sociale de Grenoble la somme de 76 802 euros, auxquels s’ajoutent 1 500 euros pour frais de procès, par le tribunal administratif.
Cette somme correspond aux frais d’hébergement d’urgence à l’hôtel entre le 8 mai 2022 et le 31 août 2024 d’une famille composée d’une mère et de ses 5 enfants qui « aurait dû bénéficier du dispositif d’accueil d’urgence dont l’État a la responsabilité », selon les plaignants, mais ne s’est vu proposer aucune solution.
À Grenoble, quelque 1 000 personnes vivent à la rue dont 56 enfants, selon la municipalité.
Cinq villes poursuivent l’État
Les logements d’urgence étant saturés, l’hôtel est une solution fréquemment trouvée pour pallier le manque de places dans des cas d’urgence. Une situation récurrente en matière d’hébergement d’urgence, qui est de la responsabilité de l’État, et qu’une collectivité comme Rennes évoque souvent lorsqu’elle fait face à l’afflux de familles obligées de loger, faute de solution, dans des parcs ou des gymnases de la ville.
C’est pourquoi Rennes s’est associé à la ville de Grenoble dans une action collective, avec les villes de Lyon, Strasbourg et Bordeaux. Elle l’avait déjà fait en 2023. Celle-ci vise à réclamer « la refonte » d’« un système à bout de souffle ». En février 2025, un collectif d’associations a à son tour annoncé le dépôt devant le tribunal administratif de Paris de deux recours contre l’État pour « carences » dans la lutte contre le mal-logement.