
ARTICLE – François Bayrou fait volte-face et se prononce contre l’inscription à l’Assemblée du texte sur l’interdiction du voile dans le sport
Publié le 1 avril 2025 Christine Ollivier Dinah Cohen L’OPINION
Les faits –
Lors du petit déjeuner de la majorité mardi matin, le chef des députés de la Droite républicaine, Laurent Wauquiez, a demandé à François Bayrou d’inscrire le texte à l’agenda des députés. En vain
Interpelé sur le sujet par Laurent Wauquiez lors du petit-déjeuner de la majorité mardi matin, François Bayrou s’est déclaré défavorable à l’inscription à l’agenda de l’Assemblée nationale de la proposition de loi interdisant le port du voile dans le sport, adoptée le 18 février au Sénat, selon deux participants à la réunion. « Il ne faut pas stigmatiser nos neuf millions de compatriotes musulmans », a estimé, selon eux, le Premier ministre.
Alors que le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, venait de souligner l’embouteillage de textes qui se profilait à l’Assemblée nationale d’ici le mois de juin, le chef du gouvernement a assuré ne pas être en désaccord «sur le fond» avec la proposition de loi sur le voile dans le sport. Mais, selon un président de groupe présent, il s’est interrogé: «est-ce le moment de faire ce genre de débats qui clivent? »
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Le 18 mars dernier, François Bayrou avait pourtant tranché en faveur de l’inscription de ce texte à la chambre basse à l’issue d’une réunion de recadrage tendue à Matignon entre les ministres favorables au texte — Bruno Retailleau (Intérieur) et Gérald Darmanin (Justice) — et ceux qui s’y étaient montrés opposés — Elisabeth Borne (Education) et Marie Barsacq (Sports). Le Premier ministre n’avait, en effet, pas apprécié que son garde des Sceaux dénonce publiquement la « naïveté » d’Elisabeth Borne sur le sujet.
« Aucun signe religieux ostentatoire ne doit être porté lors des compétitions sportives », avait ensuite affirmé, au nom du gouvernement, la ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. Devant l’Assemblée nationale, elle avait estimé qu’« un terrain de sport n’a pas à être un lieu d’entrisme religieux, d’entrisme politique ». Depuis, le chef des députés de la Droite républicaine, Laurent Wauquiez, presse François Bayrou d’inscrire effectivement le texte à l’agenda des députés. Jusque-là en vain.