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ABANDON DE L’OBJECTIF DE RÉDUCTION DU DÉFICIT : LE OUI, MAIS NON DE E.LOMBARD.

RÉTROPÉDALAGE CONTRAINT DU MINISTRE DE L’ÉCONOMIE

COMMUNIQUÉ RECTIFICATIF DE BERCY :

Bercy a tenu à rappeler dans la foulée des déclarations hasardeuses du ministre que cet objectif, «priorité de l’action du gouvernement pour le rétablissement de nos comptes», était préservé. «Le ministre a clairement indiqué ce matin que nous tiendrons la dépense publique, même en cas de conjoncture dégradée en conséquence de la hausse des droits de douane. Tous les efforts seront faits pour minimiser les risques liés à la guerre tarifaire pour l’économie française»

RAPPEL DES DÉCLARATIONS PRÉCÉDENTES DU MINISTRE – EXTRAIT DE NOTRE PRÉCÉDENTE PUBLICATION

« Pas de «coup de rabot supplémentaire» à la dépense publique »

Le ministre de l’économie nous a habitué à des déclarations « surprenantes » en matière de dépenses publiques.

Dans le Figaro, on peut lire :

«Nous avons tout à fait les moyens de négocier (…) pour obtenir un désarmement (des mesures annoncées, NDLR) le plus rapidement possible. Le dialogue se poursuit en permanence», a-t-il ajouté.

IL ANNONCE QUE LA DÉPENSE PUBLIQUE NE BAISSERA PAS ET INDUIT QUE LE DÉFICIT SERAIT ACCRU !

Au moment même où le premier ministre publie la circulaire lançant les conférences budgétaires de préparation du PLF 2026 … en vue d’une baisse des dépenses et du déficit …

Le ministre de l’Économie a par ailleurs assuré qu’il n’y aurait cette année «pas de coup de rabot supplémentaire à la dépense publique» en cas de ralentissement économique causé par la guerre commerciale. En cas d’accord négocié avec les États-Unis, «on peut encore avoir une année (…) de croissance, certes modérée mais positive». Dans le cas contraire, «on sera, en termes de situation économique, dans une autre situation beaucoup plus difficile», a-t-il ajouté.

«Dans ce cas-là, dans le dialogue avec les Françaises et les Français, on proposera des choses», a poursuivi le ministre, mais «on ne va pas modifier le budget en matière de dépenses cette année»«Même si la situation devait se dégrader, on ne va pas demander un effort supplémentaire», a-t-il assuré, sous-entendant que l’objectif de déficit public à 5,4% du PIB pourrait alors ne pas être tenu.

NOTRE PRÉCÉDENTE PUBLICATION :

UNE GUERRE, VRAIMENT ? – EST-IL NÉCESSAIRE DE DRAMATISER LA QUESTION DES DROITS DE DOUANE ? https://metahodos.fr/2025/04/04/une-guerre-vraiment-est-il-necessaire-de-dramatiser-la-question-des-droits-de-douane/

ARTICLE – Droits de douane : Bercy n’exclut pas de lâcher son objectif de déficit si la guerre commerciale s’aggrave

Par  Gilles Boutin 4 avril 2025

Pour l’heure, le ministère de l’Économie et des Finances maintient l’objectif de déficit à 5,4% du PIB en 2025. Mais si les droits de douane américains devaient plomber les recettes de l’État, celui-ci ne couperait pas davantage dans la dépense publique, afin de préserver la croissance.

Mieux vaut prévenir, même si ça n’empêchera pas de devoir guérir. C’est en substance le message qu’a fait passer le ministre de l’Économie Éric Lombard quant aux conséquences que les droits de douane américains annoncés par Donald Trump pourraient avoir sur l’activité économique de l’Hexagone, et donc sur les finances publiques. «Même si la situation devait se dégrader, on ne va pas demander un effort supplémentaire», a-t-il assuré sur BFMTV, ce vendredi matin. Ni hausses d’impôts, donc, ni « coup de rabot supplémentaire à la dépense publique», déjà réduite de 30 milliards d’euros dans la loi de finances 2025 adoptée en février dernier. Ce qui revient à reconnaître, en creux, que l’objectif de déficit à 5,4% du PIB cette année pourrait ne pas être tenu.

Bercy a toutefois tenu à rappeler dans la foulée que cet objectif, «priorité de l’action du gouvernement pour le rétablissement de nos comptes», était préservé. «Le ministre a clairement indiqué ce matin que nous tiendrons la dépense publique, même en cas de conjoncture dégradée en conséquence de la hausse des droits de douane. Tous les efforts seront faits pour minimiser les risques liés à la guerre tarifaire pour l’économie française», est-il affirmé dans un communiqué.

Préserver la croissance plutôt que l’objectif de déficit

Mais dans le climat d’incertitude actuel, alors que les nouveaux droits de douane ne sont pas encore entrés en vigueur et que la riposte du monde entier se met graduellement en place, le «quoi qu’il en coûte» qui avait prévalu pour protéger les entreprises lors de la crise du Covid en 2020 ne s’appliquera pas à la trajectoire des finances publiques en 2025, précise une source à Bercy. Autrement dit, si la guerre commerciale devait s’installer dans le temps et ralentir l’activité économique de la France, plombant de ce fait les recettes de l’État, le gouvernement ne pratiquerait pas de coupes supplémentaires dans les dépenses publiques pour tenir son objectif de déficit. «Ce serait une mauvaise idée de pénaliser la croissance», résume notre source.

Le ministère renvoie à la grande «conférence nationale sur les finances publiques» qui sera présidée par le premier ministre François Bayrou le 15 avril pour «un premier point d’étape sur les aléas à ce stade de l’année». En revanche, si des difficultés à tenir l’objectif de dépenses préétabli dans la loi de finances devaient être alors identifiées, cela donnera lieu à «des mesures de maîtrise», prévient Bercy.

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