
ARTICLE – Pour redresser les finances publiques, le patron des patrons appelle à tailler dans les dépenses de santé… Le “8h30 franceinfo” de Patrick Martin
franceinfo », mardi 15 avril 2025. Didier Mesgard
Patrick Martin, président du Medef était l’invité du « 8h30 franceinfo », mardi 15 avril 2025. Un effort de 40 milliards d’économies sur le budget 2026 a été annoncé dimanche. Pour Patrick Martin, « pas question de surcharger encore les entreprises », « il y a des prestations de santé qui sont remboursées et qui ne devraient pas l’être ». Le patron de Medef répondait aux questions de Jérôme Chapuis et de Salhia Brakhlia.
« Pas question de surcharger encore les entreprises »
« J’ai clairement dit à Éric Lombard[ministre de l’Économie] qu’il n’était pas question de surcharger encore les entreprises « , a prévenu le président du Medef, Patrick Martin, alors que le locataire de Bercy a annoncé dimanche un effort de « 40 milliards » sur le budget 2026. Pour Patrick Martin, il ne faut pas « accabler encore plus les entreprises, qui supportent cette année 13 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires« . « Les entreprises font des efforts tous les jours« , a-t-il ajouté.
« Il y a des prestations de santé qui sont remboursées et qui ne devraient pas l’être »
« On est le pays au monde où il y a le plus de dépenses sociales, avec une performance en termes de santé qui n’est pas la meilleure du monde, loin s’en faut« , a fait valoir le président du Medef. Pour redresser les finances publiques, le patron des patrons a appelé à tailler dans les dépenses de santé. Selon lui, « il y a des prestations qui sont remboursées qui ne devraient pas l’être« . Pour illustrer son propos, le président du Medef prend le cas de la vaccination : « Quand vous avez des patients qui refusent de se faire vacciner et qui ensuite sont hospitalisés aux frais de la collectivité, à un moment donné, ça ne serait pas illogique de leur dire, ‘écoutez, vous avez refusé de vous vacciner alors que la vaccination est gratuite, vous coûtez très cher à la collectivité et donc vous payez les traitements que vous subissez parce que vous n’en avez pas accepté d’être vacciné’« , a suggéré Patrick Martin. « On est dans une forme de déresponsabilisation totale où certains, partant du principe que ce sont les autres qui payent, se disent : c’est gratuit« , a-t-il poursuivi. « Non, à un moment donné, il n’y a plus d’argent et il faut responsabiliser« , a résumé le patron de l’organisation patronale, balayant l’idée de toute« discrimination ».
Aides sociales : « Si on s’alignait sur ce qui se passe dans les autres pays européens, on économiserait 9 à 10 milliards »
« Il y a des gisements d’économies ailleurs que sur le dos des entreprises, donc sur le dos des salariés et de la croissance« , a-t-il martelé. « Allons chercher l’argent là où il existe » sans « accabler les entreprises« , a-t-il défendu. « La Cour des comptes, elle-même, a chiffré à 20 milliards d’euros par an les économies possibles, sans mettre le pays à feu et à sang et sans dégrader la qualité des prestations« , a-t-il assuré. La Cour des comptes a présenté lundi une série de recommandations pour maîtriser la progression des dépenses de l’Assurance maladie et a estimé qu’il était possible de dégager 20 milliards d’euros d’économies d’ici 2029, « sans revenir sur les grands principes » de la Sécurité sociale. Les Sages proposent « d’améliorer l’efficacité des dépenses » et suggèrent de « renforcer » la lutte, contre » les fraudes à l’assurance maladie et les remboursements indus de dépenses de santé « . « On a un coût de distribution des aides sociales qui est de 47 milliards d’euros, si on s’alignait sur ce qui se passe dans les autres pays européens, on économiserait 9 à 10 milliards« , a appuyé Patrick Martin.