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MISE À JOUR – UN DÉBAT POUR LA PARTITION DE LA BELGIQUE

MISE À JOUR :

2. ARTICLE – Chômage, exilés fiscaux, culture de la bière… 5 bonnes et 5 mauvaises raisons de récupérer la Wallonie

Par  Marianne. Publié le 25/04/2025

Avec un ton on ne peut plus sérieux, le président du parlement néerlandais Martin Bosma a proposé à l’ambassadeur français que nos deux pays se partagent la Belgique. « La Wallonie pourra aller à la France », a-t-il suggéré. Alors, bonne ou mauvaise idée ? « Marianne » propose de dresser la liste davantages et des inconvénients d’une telle annexion.

Et si la Wallonie redevenait française ? Jusqu’ici cette perspective agitait surtout les discussions de jeunes gens férus d’histoire de la Révolution française ou de la période napoléonienne. Certains politiques s’y sont déjà montrés favorables aussi, comme Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle 2012. De l’autre côté de la frontière, cette vision anime depuis plus de deux siècles les velléités des militants wallons du mouvement « rattachiste » qui rêvent d’assister à l’intégration de leur région à l’Hexagone. Pour eux, c’était mieux avant.

Mais la question a ressurgi dans le débat public ces derniers jours à la faveur de l’actualité. « Les Pays Bas veulent que la Flandre les rejoigne », a ainsi déclaré Martin Bosma, président de la chambre des représentants et membre du parti d’extrême droite Parti pour la liberté (PVV), à l’ambassadeur français, selon plusieurs médias belge et néerlandais. Et d’ajouter : « La Wallonie pourra aller à la France ». Une annexion qui, disons-le, pourrait avoir du bon… Mais aussi charrier son lot d’aspects dont on se passerait bien. Florilège des meilleurs arguments pour trancher, en commençant par le pire.

CONTRE : L’ACCENT (ON EN A DÉJÀ TROP)

Loin de toute « glottophobie » – terme en vogue ces dernières années pour dénoncer la discrimination basée sur le langage –, un constat s’impose : la France croule sous les accents régionaux provenant d’anciennes langues ou dialectes. D’après un sondage de 2020, 50 % de nos concitoyens estiment parler avec les inflexions de leur région… ce qui vaudrait des moqueries à plus d’un quart d’entre eux. Pire : 11 millions de Français auraient déjà été victimes de discriminations à l’embauche. Veut-on vraiment aggraver ce constat alarmant en intégrant celui qui fait l’objet du plus d’imitations et de moqueries en tous genres ? D’autant que le travail d’unification pour créer une nation autour de la langue française dans le cadre de la mise en place d’un système centralisé après la révolution française a été de longue haleine. Il s’agirait de ne pas ouvrir la porte à de nouvelles velléités régionalistes aujourd’hui…

CONTRE : UN FORT TAUX DE CHÔMAGE

En Belgique, la carte du chômage pourrait suivre les frontières linguistiques. Une régionalisation du chômage qui ne joue pas en notre faveur en cas de rattachement de la Wallonie à la France… Et pour cause : au quatrième trimestre de 2024on y observait un taux de chômage BIT des 15-64 ans de 8 % – contre à peine 3,8 % de la population active en Flandre ! La Wallonie souffre d’une situation économique particulièrement dégradée – sa dette représente 257 % de son PIB, contre 58 % pour la Flandre. Ancien bastion de l’industrie lourde qui a connu un déclin à partir des années 1970, la désindustrialisation qui touche le territoire a laissé des traces dans certaines régions, notamment dans le Borinage ou à Charleroi, où le taux de chômage dépasse parfois les 20 %. Avec un paradoxe régional : environ 110 000 demandeurs d’emploi indemnisés coexistent avec seulement 40 000 postes vacants.

CONTRE : UNE RÉGION MOCHE ?

La région a longtemps souffert d’un « bashing », notamment au regard de sa rivalité avec la Flandre, plus prospère. Il faut dire que le contraste avec les belles villes flamandes aux centres historiques bien conservés comme à Gand, Anvers ou Bruges – qu’on appelle aussi « Venise du nord » – est frappant. En Wallonie, il faut plutôt s’attendre à des friches industrielles, une architecture brutaliste, des usines désaffectées ou encore des anciens quartiers ouvriers abandonnés. Le tout formant un ensemble de paysages gris que beaucoup qualifieraient de déprimants… Même si le tourisme industriel a indéniablement son charme. En 2008, Charleroi a reçu l’étiquette de « ville la plus laide du monde » par un canard néerlandais… Un stigmate qui a aussi suscité une certaine fierté locale.

CONTRE : TROP D’INSTABILITÉ POLITIQUE

Certes, la France qui apparaît plus divisée que jamais sur le plan politique se garderait bien de donner des leçons à son voisin belge. En témoignent les résultats des dernières législatives anticipées et le chaos institutionnel qui a suivi. Reste que le souvenir des 541 jours sans gouvernement de plein exercice en 2010-2011 a la peau dure. Depuis, cet État fédéral connaît régulièrement des épisodes de forte instabilité, notamment liés à la fragmentation du paysage politique belge, sa complexité institutionnelle et ses divisions linguistiques et communautaires. En 2020, le pays parvient enfin à former un gouvernement après presque deux ans de crise à la suite des élections législatives de 2019. On est loin des 51 jours qu’il avait fallu à Emmanuel Macron pour nommer Michel Barnier à l’été 2024.

CONTRE : LE DJIHADISME

Depuis les années 1980, les Frères musulmans sont devenus des acteurs de premier plan en Belgique. On pense forcément au quartier bruxellois de Molenbeek situé en périphérie de la capitale. Ce dernier est tristement célèbre pour être un pôle de recrutement pour les terroristes islamistes, notamment ceux qui ont mené les attentats de Paris en novembre 2015, tels que Salah Abdeslam, et de Bruxelles le 11 mars 2016. On y trouve par exemple la Mosquée al Khalil, la plus grande de Belgique, où gravitent de nombreux prédicateurs bruxellois. 

Avec la commune de Verviers, la Wallonie n’est pas en reste. On y trouve la mosquée Assahaba – la plus grande de la région –, tenue par les Frères musulmans. Une semaine après les attentats de Charlie Hebdo en 2015, une cellule terroriste sur le point de commettre des attentats commandités par l’État islamique avait été démantelée dans cette commune réputée pour être un haut lieu du djihadisme.

POUR : SA RICHESSE CULTURELLE

À en croire le nombre d’humoristes, acteurs, chanteurs ou rappeurs francophones qui inondent nos radios et nos télés, les Français adorent les artistes belges. Et la Wallonie n’est pas en reste de talents. On peut citer l’emblématique Benoît Poelvoorde, révélé dans l’excellent C’est arrivé près de chez vous, originaire de Namur. Mais aussi les acteurs wallons Bouli Lanners, Cécile de France, Marie Gillain, François Damiens…

Qui dit Belgique, dit aussi « 9e art ». La région a une forte tradition liée à la Bande dessinée. Si les créateurs les plus connus viennent souvent de Bruxelles, comme le grand Hergé (Les aventures de Tintin), beaucoup sont wallons comme Raoul Cauvin (Les Tuniques bleuesSammyCédric). La Wallonie a une identité culturelle aux traditions populaires fortes comme les carnavals et autres ducasses – ces grandes fêtes locales. Celle d’Ath, l’une des plus célèbres, est classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.

POUR : RÉCUPÉRER LES EXILÉS FISCAUX

Nos grandes fortunes adorent la Belgique, qui est même devenue une destination presque aussi prisée que la Suisse. Un rattachement de la Wallonie à la France permettrait de mettre la main sur certains de nos milliardaires adeptes de l’optimisation fiscale… À commencer par la famille Mulliez – prioritaires d’Auchan, Décathlon et Leroy Merlin. Plusieurs membres de la dynastie originaire du nord de la France ont choisi de s’établir dans la petite localité wallonne de Néchin située à proximité de la frontière franco-belge. De quoi leur permettre de bénéficier d’un régime fiscal plus favorable.​ On tenterait bien aussi de récupérer l’argent que doit le milliardaire conservateur ​Pierre-Édouard Stérin à la France, depuis son exil fiscal en Belgique en 2012…

POUR : SES CLUBS DE FOOT POPULAIRES

En Wallonie, le football est une institution forgée par le passé ouvrier de la région. Le Standard de Liège, avec son stade implanté à proximité des usines sidérurgiques d’ArcelorMittal le long de la Meuse, incarne parfaitement cette identité qui nous rappellerait la ferveur populaire d’un Bollaert à Lens. Bienvenue dans « l’Enfer de Sclessin » qui confère une atmosphère si particulière. On pense aussi à son rival historique, le Royal Charleroi Sporting Club, et ses joueurs du pays noir qu’on surnomme « Les zèbres ». Et puis on va s’autoriser à tricher en évoquant l’Union Saint-Gilloise dans la banlieue de Bruxelles. Ce club mythique – le plus titré de l’histoire belge – est récemment sorti d’une « traversée du désert » de 50 ans dans les divisions inférieures avant de faire son retour parmi l’élite, réveillant la ferveur populaire de ses supporteurs. Et si cette annexion avait été pensée plus tôt, Eden Hazard aurait pu jouer avec le maillot de l’Équipe de France…

POUR : SA GASTRONOMIE RAFFINÉE

Certains diront que les frites belges, cuites en deux temps dans de la graisse de bœuf, sont « les meilleures » au monde… Surtout lorsqu’on les accompagne par l’une des multiples sauces prévues à cet effet – mayonnaise, andalouse, samouraï, au choix. Envie de finir sur une note sucrée ? Rien de tel que la dégustation d’une fameuse gaufre liégeoise, ou Gauff’ au suc’ dans le jargon. N’oublions pas la boisson ! Plutôt blonde légère ou trappiste complexe ? La Wallonie est la région du monde qui compte la plus grande variété de bières. D’ailleurs, depuis 2016, la bière belge est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO sous le titre de : « La culture de la bière en Belgique ».

1. ARTICLE – La Wallonie à la France, la Flandre aux Pays-Bas : le président du parlement néerlandais évoque un partage de la Belgique

Le président de la chambre basse du parlement néerlandais Martin Bosma a confié à l’ambassadeur de France à Amsterdam son souhait d’un partage de la Belgique entre les deux pays.Par L.A. 

Le 23 avril 2025 LE PARISIEN

La Belgique bientôt partagée par ses voisins ? Pour le moins surprenant, ce projet a été suggéré par Martin Bosma, président de la Chambre des représentants des Pays-Bas (la chambre basse du parlement), à l’ambassadeur de France aux Pays-Bas, François Alabrune, selon le quotidien néerlandais NRC ce mardi repris par les médias belges.

Selon une source de NRC, l’ambassadeur français et plusieurs députés néerlandais présents lors d’un dîner ont été stupéfaits d’entendre Martin Bosma dire que « les Pays-Bas veulent que la Flandre les rejoigne. La Wallonie pourra aller à la France ». Martin Bosma n’a pas nié ces propos rapportés, sans entrer dans les détails. « Lors d’une soirée comme celle-là, on parle de politique et de choses qui pourraient éventuellement arriver, oui », a-t-il indiqué, selon La Libre.

Une théorie qui fait son chemin

L’homme politique de 60 ans, membre du parti d’extrême droite PVV, vainqueurs des élections législatives en 2023, s’accorde ainsi avec le projet de « Grands Pays-Bas » prôné par le chef du parti Geert Wilders. Une idée également très populaire en Belgique au sein du parti flamand d’extrême droite Vlaams Belang, mais aussi reprise par le Premier ministre Bart De Wever, un indépendantiste flamand qui soulignait l’an dernier que « la Flandre et les Pays-Bas ont beaucoup en commun ». Avant de tempérer : « ce n’est pas le moment, actuellement, pour parler de réunification ».

La Flandre et les Pays-Bas étaient unis jusqu’à la chute d’Anvers, en 1585 lors de la guerre des Quatre-vingts Ans, soulèvement armé contre la monarchie espagnole.

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