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MISE À JOUR 3 – FAIRE ÉLIRE UN PAPE PROGRESSISTE ET MARSEILLAIS ? : IL AURA TOUT ESSAYÉ … « RUMEUR DE COMPLOT » … « MANŒUVRES » – DOSSIER

MISE À JOUR 3

5. ARTICLE – Pourquoi le Français Jean-Marc Aveline ne sera (certainement) pas le prochain pape

Luc Chatel – 7 mai 2025 SLATE

Parmi les noms des papabili apparus après la mort du pape François, celui de l’archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline est régulièrement cité, surtout dans les médias français. Mais il n’a presque aucune chance d’être élu. En voici les raisons.

La mort du pape François a eu pour conséquence de lancer une grande opération de loterie planétaire dont le nom pourrait être celui d’une émission de téléréalité sur TF1 ou sur la Rai: «Qui sera le prochain pape?» Journalistes, experts, bookmakers… Chacun y va de son pronostic et de son coup de bluff. Au point que si l’on établissait une liste de tous les cardinaux annoncés comme favoris ces derniers jours pour succéder au pape François, tous pays réunis, on atteindrait certainement un total de plusieurs dizaines. Dans un article publié le 3 mai, le quotidien italien Il Fatto Quotidiano en a cité vingt-six! Peut-être faut-il d’ailleurs voir dans ces innombrables et interminables listes de prétendants possibles au poste d’évêque de Rome le caractère très ouvert de cette élection.

Parmi ces papabili est apparu assez vite dans les médias français le nom… d’un Français, l’archevêque de Marseille Jean-Marc Aveline. Nom repris par la suite dans certains articles de la presse étrangère. Or, Jean-Marc Aveline était jusqu’à récemment inconnu de l’immense majorité des Français, des journalistes… et des vaticanistes. C’est en 2022 qu’il a commencé à avoir une existence médiatique dépassant les pages des revues spécialisées, lorsqu’il a été créé cardinal par le pape François. Mais sa notoriété a bondi lorsqu’il a réussi le coup de maître d’inviter le souverain pontife à Marseille, en septembre 2023. Dès lors, Jean-Marc Aveline est subitement devenu pour certains commentateurs l’un des cardinaux les plus influents du Vatican. Et de ce fait, un sérieux candidat au trône de Pierre.

Le chauvinisme est un élément récurrent qui pousse certains médias à mettre en avant des cardinaux dans la liste des papabili, alors qu’il n’ont objectivement guère de chances d’être élu. La raison de ce chauvinisme est d’ailleurs bien souvent intéressée, comme l’explique la journaliste Colleen Dulle dans une analyse pour la revue jésuite America: «Ce sont souvent les médias américains qui citent des [papabili] américains, tout comme la quasi-totalité des listes françaises [de papabili] incluent le cardinal Jean-Marc Aveline de Marseille. Une sorte de relation symbiotique s’installe entre les médias et les cardinaux de chaque pays: lecteurs, téléspectateurs et auditeurs sont impatients de cliquer sur les articles qui évoquent un éventuel futur pape de leur pays, ce qui semble renforcer leur candidature, vue de l’extérieur.»

On voit également des médias italiens surévaluer les chances de cardinaux de la péninsule, alors que ces derniers ont perdu beaucoup de leur influence avec la révélation de nombreux scandales dans lesquels ils ont été impliqués (Vatileaks, etc.) et avec la nomination de nombreux cardinaux électeurs non européens (Amérique du Sud, Asie, Afrique). Mais certaines pressions médiatiques se font avec tellement d’insistance et de maladresse qu’elles contribuent souvent à nuire aux prétendants ainsi exposés.

Par exemple, c’est ainsi que le cardinal canadien Marc Ouellet, donné comme l’un des favoris en mars 2013, avait sérieusement compromis ses chances en accordant une interview exclusive à la chaîne de télévision canadienne anglophone CBC, une semaine avant l’ouverture du conclave. Une formule célèbre revient à chaque élection de pape selon laquelle «qui entre pape au conclave en ressort cardinal».

Si le nom de Jean-Marc Aveline est apparu ces derniers jours dans certaines listes de papabili, deux catégories de critères paraissent lui barrer sérieusement l’accès au trône de Pierre. La première catégorie, la moins décisive, tient à sa nationalité. D’une part, la France est régulièrement critiquée au sein de la Curie pour son attachement à la laïcité, qui est perçue comme une menace visant directement le développement et l’épanouissement de la religion catholique. D’autre part, la politique française a également été très attaquée ces dernières années pour avoir inscrit le droit à l’avortement dans la Constitution et pour sa volonté affichée d’instaurer un droit à l’euthanasie.

La seconde catégorie de critères éliminatoires paraît beaucoup plus déterminante. Tout d’abord, Jean-Marc Aveline ne parle pas couramment italien. Or, c’est la langue officielle du Vatican. Ne pas la pratiquer disqualifie quasi automatiquement n’importe quel candidat. Ce serait un peu comme si un chef d’État ne parlait pas la langue de son pays.

Par ailleurs, l’archevêque de Marseille connaît trop peu la façon dont fonctionne le gouvernement du Vatican, où il n’a occupé ces dernières années aucun poste important. L’expérience de direction à une ou plusieurs fonctions supérieures de cet État, telle que la tête d’un dicastère ou d’une commission, est indispensable pour en devenir le chef. D’autant plus que le pape est l’un des rares chefs d’État au monde à jouir d’un pouvoir absolu: il détient les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. La maîtrise des rouages subtils de cette puissante institution est un préalable que chaque cardinal électeur aura en tête au moment de voter, a fortiori dans la période de tensions que le Vatican traverse actuellement.

En effet, les différents scandales révélés ces dernières années n’ont pas été entièrement résolus, malgré le volontarisme du pape François. Et depuis l’élection de ce dernier en 2013, la Curie a connu de très vives tensions entre ses partisans et ses opposants, donnant souvent l’image d’une institution plus occupée par les querelles de pouvoir et de personnes que par le souci de porter la parole de l’Évangile. Des tensions dont on peut aisément supposer que la plupart des cardinaux électeurs aimeraient se passer à l’avenir.

Comparé au profil d’autres cardinaux prétendants au trône de Pierre, le parcours de Jean-Marc Aveline dessine bien plus le portrait d’un pasteur porté par la piété populaire, passionné par la christologie et le dialogue interreligieux, que celui d’un homme de pouvoir et d’autorité que doit nécessairement être aujourd’hui tout souverain pontife. Et qu’a été chacun des trois derniers papes.

MISE À JOUR 2

4. Conclave : pourquoi les chances d’avoir un pape français sont-elles minimes ?

Rome veut d’abord retrouver un pape italien, 47 ans après Jean-Paul 1er. Et puis, la France est jugée arrogante, avec seulement 4 à 6 % de pratiquants dans l’Hexagone.

Ouest-France Yves-Marie ROBIN. 06/05/2025 à

Possible, mais peu probable. Les chances d’avoir un pape français en cette fin de semaine, 655 ans après Grégoire XI, sont minimes. Même si le nom du cardinal marseillais Jean-Marc Aveline est souvent cité, sa victoire est loin d’être acquise. « Sur 266 souverains pontifes, la France n’en recense que seize », compte et recompte Bernard Lecomte, journaliste et écrivain.

Lire aussi : Qui succédera au pape François ? On vous présente douze des favoris du conclave

Mauvaise réputation

Selon lui, ce sont les Italiens qui bloquent et bloqueront encore ces prochaines heures. « Après le Polonais Jean-Paul II, l’Allemand Benoît XVI et l’Argentin François, Rome veut retrouver un pape italien. La France a assez mauvaise réputation au Vatican. Avec 4 à 6 % de pratiquants seulement, des décisions qui divisent (autorisation de la procréation médicalement assistée, IVG dans la Constitution, proposition de loi sur la fin de vie…), la fille aînée de l’Église est descendue de son piédestal. Son arrogance irrite. »

De Gaulle et Jean XXIII

Une arrogance d’ailleurs dénoncée il y a peu par les journaux conservateurs italiens, fustigeant le déjeuner pris par Emmanuel Macron avec quatre cardinaux français à Rome, en marge des funérailles du pape François.« Cette polémique repose sur du sable. Il est normal que le Président s’intéresse au futur pape. J’imagine mal l’Italienne Giorgia Meloni ne pas en faire de même », explique l’auteur du livre France-Vatican : deux siècles de guerre secrète (éd. Perrin).

Bernard Lecomte raconte d’ailleurs qu’en 1958, à la mort de Pie XII, Charles de Gaulle avait convoqué l’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège. Ensemble, ils décidèrent de faire campagne pour le cardinal italien Roncalli, le futur Jean XXIII. « Je pense qu’Emmanuel Macron, proche de l’influente communauté de Sant’Egidio, milite pour le très progressiste Matteo Maria Zuppi », analyse le journaliste.

MISE À JOUR 1 –

LU DANS L’EXPRESS :

Venu dans la capitale italienne à l’occasion des funérailles du pape François, Emmanuel Macron ne s’est pas limité à des rencontres diplomatiques. Outre son entrevue avec Volodymyr Zelensky, le chef de l’Etat a aussi déjeuné avec quatre des cinq cardinaux français qui participeront au prochain conclave, qui débutera le 7 mai. Parmi les invités, l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, est cité comme l’un des possibles prétendants au Saint-Siège. Un religieux honni par la presse de droite italienne, qui le décrit comme « progressiste et pro-migrants« .

Dans un long récit, Le Figaro soulignait après son déplacement qu’Emmanuel Macron « rêvait » de voir élu un pape français. Mais, à en croire plusieurs journaux italiens, son souhait serait en réalité accompagné de « manœuvres » du dirigeant français pour concrétiser cette volonté. Le quotidien libéral Libero a été parmi les plus incisifs à son encontre. « Le président français ambitionne d’entrer au moins par la fenêtre de la chapelle Sixtine », affirme le journal, assurant que « Macron a élaboré » un plan pour aider Jean-Marc Aveline à se placer lors du conclave.

Pour le conservateur Il Tempo, le locataire de l’Elysée se comporterait même avec « l’interventionnisme digne d’un Roi-Soleil moderne » dans l’optique de « favoriser l’élection d’un compatriote sur le trône de Saint-Pierre ». Le journal établit un drôle de parallèle entre les prétendues démarches du président français et une de ses précédentes initiatives dans le domaine… footballistique. Ce « geste inhabituel pour un chef de l’Etat […] rappelle l’appel téléphonique passé au champion de football Kylian Mbappé pour le convaincre de refuser l’offre du Real Madrid et de rester au Paris Saint-Germain », compare Il Tempo.

Au-delà du repas organisé avec les cardinaux français, l’autre grief reproché à Emmanuel Macron concerne sa proximité avec la communauté Sant’Egidio. Ce mouvement, créé dans les années soixante, fédère plusieurs dizaines de milliers de laïques dans le monde pour mener différents types d’opérations. Ses actions de lutte contre la pauvreté, mais aussi son discret rôle de médiation dans certains contextes diplomatiques, en ont fait une structure incontournable dans le monde catholique. Le pape François voyait d’un bon œil cette organisation, dont la ligne politique se rapprochait de la sienne. Or, la veille des funérailles du souverain pontife, Emmanuel Macron a dîné dans le centre de Rome avec le fondateur de Sant’Egidio, Andrea Riccardi.

De quoi nourrir un peu plus les suspicions des médias italiens. Selon le quotidien libéral Il Figlio, l’activité du président français lors de sa visite transalpine aurait en fait pour objectif de préparer un « gros complot » afin d’imposer ses vues au Vatican. Et, surtout, d’affaiblir la Première ministre italienne Giorgia Meloni, aux relations plutôt distantes avec l’exécutif français depuis son arrivée au pouvoir. Les positions traditionalistes de la dirigeante d’extrême-droite ne correspondaient pas non plus aux idées portées par le pape François lors de son passage au Saint-Siège.

La presse italienne de droite espère ne pas voir ce scénario se reproduire, par exemple avec l’élection de Jean-Marc Aveline ou celle de l’archevêque de Bologne, Matteo Zuppi, un des principaux soutiens de Sant’Egidio. D’après les rumeurs, toujours non vérifiées, ce dernier bénéficierait également d’un appui de la France pour le conclave. Dans son article, Libero estime qu’un pape apprécié à l’Elysée « apaiserait les tensions avec le Saint-Siège », en référence au refus de Françoisd’être présent lors de la messe de réouverture de Notre-Dame-de-Paris.

1. ARTICLE – ET IL MOULINAIT, IL MOULINAIT …

Emmanuel Macron en campagne pour un pape français : mais au fait, que pense réellement le reste du monde de l’activisme diplomatique du président ?

La rumeur monte : Emmanuel Macron chercherait à intervenir pour influencer le vote du conclave et le choix du prochain pape. Si cela peut sembler étonnant, que révèle cette accusation italienne de l’image de Macron de l’autre côté des Alpes ? En Europe aussi ? La grande activité du président de la République peut-elle nuire à l’image de la France ou porter sa parole plus loin ? Pour en parler Arthur Kenigsberg et Michel Duclos.

Michel Duclos est diplomate et conseiller spécial en géopolitique pour l’Institut Montaigne. I

Arthur Kenigsberg est Président fondateur d’Euro Créative, Think tank français spécialisé sur l’Europe centrale/orientale et les Balkans. 

Atlantico : Emmanuel Macron est soupçonné par la presse italienne de faire jouer de son entregent pour « influencer le conclave » en faisant élire un pape à sa convenance. Pourquoi de telles rumeurs se font jour ? Que disent-elles de la perception de l’activisme diplomatique du président en Italie ? 

Arthur Kenigsberg : Ces soupçons rappellent qu’il est très simple de créer des polémiques et des « complots » à partir de rencontres ou de photos. Leur instrumentalisation est très aisée à construire. Pour beaucoup de responsables politiques « populistes-conservateurs » ou de « populistes-nationalistes », Emmanuel Macron représente une figure du « progressisme » et des « élites mondialistes » avec lequel il peut être payant d’entretenir un match politique. Giorgia Meloni n’est pas la première à le faire en Europe, Viktor Orban en Hongrie ou le parti Droit et Justice en Pologne l’ont beaucoup fait ces dernières années. Dans l’élection présidentielle actuelle en Roumanie (premier tour ce dimanche), Emmanuel Macron fait partie des figures du débat public roumain sur lequel les populistes ne se privent pas de taper en caricaturant bien évidemment ses positions. Pour une partie de l’électorat européen, comme en France, il fait figure de repoussoir. Installer un match politique avec le président français peut-être payant. Durant des années, Emmanuel Macron a également joué ce match « progressistes » contre « conservateurs », comme lors de la campagne européenne de 2019.

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2. ARTICLE – A Rome, des rumeurs de complot ourdi par Emmanuel Macron pour influer sur le choix du futur pape

Une partie de la presse italienne soupçonne le président français de manœuvrer aux côtés du mouvement catholique Sant’Egidio, proche du défunt pape, pour pousser leurs candidats sur le trône de Saint-Pierre. 

Par Allan Kaval (Rome, correspondant) le 01 mai 2025 LE MONDE

A en croire la presse italienne de droite, en ces jours marqués par les préparatifs du conclave qui doit se tenir à partir du 7 mai, de labyrinthiques intrigues françaises seraient en train de parasiter le processus de désignation du futur pape. Depuis la mort de François, le 21 avril, des titres proches du gouvernement de Giorgia Meloni spéculent ainsi sur les desseins d’Emmanuel Macron, accusé de mettre en œuvre une stratégie visant à pousser ses candidats sur le trône de Saint-Pierre.

« Macron veut même choisir le pape », clamait ainsi la une de La Verità mardi 29 avril quand un autre journal du même bord politique, Libero, titrait « Macron s’incruste même dans le conclave »Il Tempo, un quotidien romain conservateur, critiquait, pour sa part, « l’interventionnisme digne d’un Roi-Soleil moderne » du président français. En arrière-fond de ces manchettes accrocheuses se combinent la profonde méfiance de la droite italienne vis-à-vis des intentions de la France, les relations privilégiées de M. Macron avec le mouvement catholique Sant’Egidio, qui fut proche du défunt pape, et l’imbrication de cette communauté influente dans les tiraillements qui travaillent l’Eglise italienne, accentués par la période de transition en …

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3. ARTICLE – Election du prochain pape : les attaques et manœuvres se multiplient à moins d’une semaine du début du conclave

Les manœuvres d’influence s’intensifient avant le conclave, qui doit débuter mercredi 7 mai. En toile de fond : pressions, soupçons d’ingérence politique, et débats internes sur les scandales d’agressions qui menacent l’avenir de l’Église.

Radio France. 03/05/2025

L’organisation pratique du conclave, qui débutera le 7 mai, avance. La cheminée par où sortira la fumée blanche, si le successeur du pape François a été choisi, ou noire dans le cas contraire, a été installée dans la matinée du vendredi 2 mai sur le toit de la chapelle Sixtine. Tandis que les manœuvres pour influencer le conclave ont également commencé.

Le cardinal Parolin accusé de manque de transparence sur des agressions sexuelles

Le premier visé par les attaques est le cardinal Parolin. Il est l’un des cardinaux à ce stade les mieux placés. Un homme plutôt modéré, pas aussi réformateur que François, mais à qui les conservateurs reprochent l’accord avec la Chine pour la nomination en commun d’évêque entre Pékin et le Vatican. Le cardinal Parolin, qui était numéro 2 du Vatican pendant le pontificat de François, avait joué un rôle clé dans cet accord passé en 2018. Jeudi, un site conservateur américain a affirmé qu’il avait fait un malaise dû à une crise d’hypertension lors d’une des congrégations générales ces derniers jours. La salle de presse du Vatican a démenti vendredi matin.

Un autre tir est venu d’une ONG connue pour documenter scrupuleusement les cas d’abus sexuels au sein de l’Église. Vendredi matin, ses membres ont organisé une conférence de presse, dans une toute petite salle d’un hôtel romain, à un jet de pierre du Vatican, pour accuser le cardinal Parolin de s’être opposé à la transparence promise par François sur les agressions sexuelles. Il n’aurait pas répondu aux demandes d’information de commissions officielles sur les cas de dizaines de prêtres et religieux en Australie, au Chili, en Pologne ou au Royaume-Uni.

Anne Barrett Doyle, la codirectrice de cette ONG américaine, Bishop Accountaibility, assume cette action de lobbying à cinq jours du conclave. « Le cardinal Parolin comme secrétaire d’Etat a dissimulé des documents officiels venus de plusieurs pays dans le monde, affirme-t-elle. Il a fait disparaître des informations à propos de crimes sexuels commis sur des enfants contre des membres du clergé. C’est sans doute le plus grand détenteur de secrets dans tout le Vatican. »L’ONG pointe aussi le cardinal Tagle, l’un des favoris des progressistes, pour ne pas avoir suffisamment agi contre les abus dans son pays, les Philippines, et promet d’égrener d’autres noms dans les jours à venir.

D’autres scandales à venir ?

Lors de ces congrégations générales, la question des violences pédocriminelles a été mise au menu des discussions entre les cardinaux lors d’au moins deux réunions sur huit. Sans qu’on ne connaisse cependant les détails des discussions, mais cela signifie que le sujet est bel et bien identifié comme l’un de ceux qui engagent l’avenir de l’Église. Le rapport de la commission du Vatican sur ce sujet à la fin de l’année 2024 montrait que dans une série de pays, cette question est non seulement loin d’être réglée, mais à peine considérée comme importante. Il y a très probablement d’autres scandales à venir.

Pour ajouter au climat, un des cardinaux qui participent à ces réunions est lui-même accusé d’attouchements. Le Péruvien Mgr Cipriani a été l’objet de mesures disciplinaires, réitérées en janvier. Après la révélation des faits, François lui avait notamment interdit de porter les vêtements de cardinaux. Il s’est pourtant recueilli devant son cercueil en calotte rouge avant de participer aux congrégations générales.

La presse conservatrice italienne accuse Emmanuel Macron d’ingérence

La presse la plus à droite en Italie s’en prend à Emmanuel Macron, qu’elle déteste : « Macron veut aussi décider du Pape », titre la Verità. À l’origine, il s’agit d’un déjeuner du président de la République avec quatre des cinq cardinaux français à l’ambassade de France au Vatican, dans le nord de Rome. Un déjeuner médiatisé auquel a assisté un journaliste du Figaro

En off, un diplomate français qui travaillait régulièrement avec le pape François soupire : « Notre président ne connaît pas les usages au Vatican, les cardinaux détestent les ingérences politiques, c’est mauvais pour l’image de la France. » Un des participants à ce déjeuner essaye de minimiser : « Il n’a donné aucune consigne de vote. Il a posé des questions très générales et n’a pas cherché à savoir précisément ce qui se disait dans les congrégations générales. Mais il aurait pu éviter d’amener avec lui un journaliste du Figaro. » On peut lire aussi cette offensive de cette partie de la presse italienne comme une façon de torpiller la candidature de Mgr Aveline, plutôt proche des idées du pape François.

Les débats de ces congrégations générales sont censés être confidentiels, mais il émerge que le courant le plus réformiste, environ un quart de l’électorat, a presque trop de candidats et doit se mettre d’accord sur un. Les plus conservateurs représentent un tiers, et doivent trouver un homme que puisse approuver la majorité modérée. Les noms n’ont pas bougé depuis une semaine parmi les papabili envisagé : le Philippin Taglé, le Suédois Arborelius, l’Américain Prevost, le Français Aveline, les Italiens Zuppi et Pizzaballa.

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