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EAUX : LE SCANDALE D’UNE DISSIMULATION DÉLIBÉRÉE PAR L’ÉTAT ( ÉLYSÉE – MATIGNON )

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LE SCANDALE DES EAUX MINÉRALES : ÉLYSÉE ET MATIGNON, PRÉFECTURES ET NESTLÉ

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Fraude aux eaux minérales : le rapport qui détaille comment l’Etat et Nestlé ont voulu masquer le scandale Perrier

TITRE LE MONDE  Stéphane Mandard 19 mai 2025

Les conclusions de la commission d’enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille, révélées par « Le Monde » et Radio France, montrent comment les services de l’Etat ont édulcoré un rapport soulignant des contaminations des sources Perrier à la demande du géant suisse. 

La porosité de l’Etat aux pressions exercées par Nestlé jusqu’à l’Elysée a débouché sur un scandale qui continue à s’étendre : telles sont les conclusions accablantes de la commission d’enquête sénatoriale chargée de faire la lumière sur l’affaire de la fraude aux eaux minérales naturelles (l’utilisation de filtres interdits pour purifier une eau contaminée par des pesticides et des bactéries fécales) révélée en janvier 2024 par Le Monde et Radio France. Après six mois de travaux, la commission d’enquête, présidée par Laurent Burgoa, sénateur LR du Gard, où est implantée l’usine Perrier, devait présenter, lundi 19 mai, son rapport, dont Le Monde et Franceinfo ont pu prendre connaissance.

Un nouvel épisode révélé par la commission d’enquête illustre « les liaisons dangereuses Etat-Nestlé », selon une expression du rapporteur, Alexandre Ouizille (PS, Oise), et comment l’Etat a cédé au lobbying du géant de l’agroalimentaire au détriment de la protection du consommateur. Il montre comment un rapport de l’agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie a été édulcoré à la demande du numéro un mondial des eaux en bouteille, à la suite d’échanges entre le cabinet de la ministre déléguée à la santé (à l’époque Agnès Firmin Le Bodo), le directeur général de l’ARS et le préfet du Gard pour faire disparaître certaines mentions de contaminations des sources Perrier par des …

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ARTICLE – Scandale des eaux minérales Perrier : les résultats de l’enquête sénatoriale sont tombés, la commission dénonce « une dissimulation » de la part de l’État

Publié le 19/05/2025 MIDI LIBRE ET AFP

L’affaire des traitements illicites utilisés pour certaines eaux minérales, in fine révélée par la presse début 2024, a fait l’objet d’une « dissimulation par l’État » relevant « d’une stratégie délibérée », estime la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille.

Ce qu’il faut retenir

  • Le rapport sénatorial publié lundi dénonce une stratégie délibérée de dissimulation de l’État dès 2021 sur l’affaire des traitements interdits dans les eaux minérales.
  • Nestlé Waters, alertant dès 2020 sur ses sites (Perrier, Hépar, Contrex), a obtenu en 2023 l’aval de l’État pour une microfiltration controversée, malgré l’illégalité initiale.
  • L’absence de poursuites judiciaires et les failles de coordination interministérielle sont pointées ; la commission recommande un meilleur contrôle et étiquetage des eaux conditionnées.

L’affaire des traitements illicites utilisés pour certaines eaux minérales, in fine révélée par la presse début 2024, a fait l’objet d’une« dissimulation par l’État » relevant « d’une stratégie délibérée », estime la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille.

« Outre le manque de transparence de Nestlé Waters, il faut souligner celui de l’État, à la fois vis-à-vis des autorités locales et européennes et vis-à-vis des Français […] Cette dissimulation relève d’une stratégie délibérée, abordée dès la première réunion interministérielle sur les eaux minérales naturelles le 14 octobre 2021. Près de quatre ans après, la transparence n’est toujours pas faite », souligne le rapport de la commission, rendu public lundi après six mois de travaux et plus de 70 auditions.

Nestlé Waters, dont la direction assure avoir découvert fin 2020 sur ses sites Perrier, Hépar et Contrex l’usage de traitements interdits pour de l’eau minérale, avait sollicité à ce sujet mi-2021 le gouvernement, puis jusqu’à l’Elysée.

Dix-huit mois plus tard, un plan de transformation des sites était approuvé par les pouvoirs publics, remplaçant les traitements interdits par une microfiltration fine par ailleurs controversée car à même de priver l’eau minérale de ses caractéristiques.

Ce que déplorent les sénateurs

« Malgré la fraude aux consommateurs que représente la désinfection de l’eau, les autorités ne donnent pas de suites judiciaires à ces révélations »de 2021, souligne le rapport.

Les sénateurs déplorent une « inversion de la relation entre l’État et les industriels en matière d’édiction de la norme » : « Nestlé Waters adopte une attitude transactionnelle, posant explicitement l’autorisation de la microfiltration à 0,2 micron comme condition à l’arrêt de traitements pourtant illégaux ».

Le rapport blâme « les échecs de l’interministériel« , « le travail en silo », les ministères de la Consommation et de la Transition écologique écartés…

« En définitive, c’est au plus haut niveau de l’État que s’est jouée la décision d’autoriser une microfiltration sous le seuil de 0,8 micron », au terme d’une « concertation interministérielle »« dans la continuité des arbitrages pris par le cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, mais sans que celle-ci ne semble informée », note le rapport.

« De son côté, la présidence de la République, loin d’être une forteresse inexpugnable à l’égard du lobbying de Nestlé, a suivi de près le dossier », ajoute la commission, qui se base sur « des documents recueillis par ses soins » : elle « savait, au moins depuis 2022, que Nestlé trichait depuis des années ».

Quelles préconisations ?

Parmi les conséquences, l’industriel a pu continuer à commercialiser son eau sous l’appellation – lucrative – d’eau minérale naturelle. Dans le même temps, à ce jour, il n’y a pas « de vérifications exhaustives de l’absence de traitements interdits sur tous les sites de production d’eau conditionnée », relève le rapport.

La commission, parmi 28 recommandations, préconise un suivi qualitatif des nappes, « un contrôle effectif du niveau de prélèvement réalisé par les industriels minéraliers », un meilleur étiquetage pour les consommateurs.

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