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LE CHOC DES RÉALITÉS : FRÈRES MUSULMANS, PRISON DE HAUTE SÉCURITÉ, MACRON SE FÂCHE – DOSSIER FRÈRES MUSULMANS

DOSSIER FRÈRES MUSULMANS

1. ARTICLE – « AMBIANCE PESANTE, LOURDE » : EMMANUEL MACRON « PAS DU TOUT CONTENT » DE LA FUITE DU RAPPORT SUR LES FRÈRES MUSULMANS

2. ARTICLE – Après l’examen du rapport sur les Frères musulmans, Emmanuel Macron demande au gouvernement de formuler des propositions

3. ARTICLE – TOUT COMPRENDRE. ISLAMISME, ENTRISME… LE CONSEIL DE DÉFENSE SE PENCHE SUR UN RAPPORT CONSACRÉ AUX FRÈRES MUSULMANS

1. ARTICLE – « AMBIANCE PESANTE, LOURDE » : EMMANUEL MACRON « PAS DU TOUT CONTENT » DE LA FUITE DU RAPPORT SUR LES FRÈRES MUSULMANS

BFMTV 31 05 2025 Le rapport consacré aux Frères musulmans a fait l’objet d’un Conseil de défense ce mercredi.

Une fuite qui suscite la colère du président de la République. Suite à la publication prématurée d’un rapport sur « l’entrisme » des Frères musulmans, « le président Macron n’était pas du tout content des fuites et l’a fait savoir », indique à BFMTV un participant du Conseil de défense qui s’est tenue ce mercredi 21 mai.

Dès ce mardi matin, des extraits du rapport ont été dévoilés dans Le Figaro, soit plus de 24 heures avant la tenue du Conseil de défense.

Emmanuel Macron demande de « nouvelles propositions »

« L’ambiance était pesante, lourde », selon ce participant qui précise qu’Emmanuel Macron « a trouvé que la réunion n’avait pas été assez préparée par les ministres ».

Le président avait convoqué autour de lui François Bayrou mais aussi plusieurs de ses ministres en charge des Affaires étrangères, des Finances, ainsi que de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et des Sports, « trois secteurs particulièrement visés par cet entrisme par le bas », précise-t-on à l’Élysée. Ce manque de préparation explique pourquoi le sujet reviendra sur la table d’un Conseil de défense en juin prochain.

Le chef de l’État a demandé ce mercredi au gouvernement de formuler de « nouvelles propositions » face à la « gravité des faits » exposés dans le rapport. Emmanuel Macron a aussi promis de rendre public un rapport assez détaillé « d’ici la fin de la semaine », une communication rarissime pour un Conseil de défense.

Le document fait état d’une « menace pour la cohésion nationale » avec le développement d’un islamisme « par le bas » de la part des Frères musulmans.

Il pointe notamment la responsabilité des réseaux sociaux, « vecteur pour les islamistes qui surfent sur des éléments d’actualité et remettent en cause ce que la République défend en matière de laïcité, notamment pour essayer de démontrer que l’État est islamophobe ».

De son côté, Bruno Retailleau a présenté au Sénat ce mercredi des premières idées, comme « une meilleure organisation de l’État » avec « un vrai chef de file en matière de renseignement » et « un parquet administratif au ministère de l’Intérieur » pour « diligenter des dissolutions » et « des entraves administratives ». Le ministre de l’Intérieur a partagé aux sénateurs sa volonté de « prendre ce problème à bras-le-corps ». Selon le rapport gouvernemental, 139 lieux de culte en France sont rattachés aux Frères musulmans, ainsi que 280 associations et 114 écoles coraniques.

Autre sujet qui a suscité la colère d’Emmanuel Macron ce mercredi, l’annonce par Gérald Darmanin d’un projet de prison de haute sécurité en Guyane. Selon des proches du président de la République, cette proposition n’était pas du tout concertée. Le locataire de l’Élysée l’a fait savoir à son ministre de la Justice.

2. ARTICLE – Après l’examen du rapport sur les Frères musulmans, Emmanuel Macron demande au gouvernement de formuler des propositions

Le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a promis « une meilleure organisation » de l’Etat face à l’islamisme, avec « un vrai chef de file en matière de renseignement » et un parquet administratif pouvant diligenter des dissolutions. 

Le Monde avec AFP 32 mai

Un conseil de défense présidé par Emmanuel Macron s’est penché, mercredi 21 mai dans la matinée, sur un rapport consacré aux Frères musulmans et à l’islamisme politique. A l’issue de ce conseil, le président a demandé au gouvernement de formuler de « nouvelles propositions » au vu de la « gravité des faits » établis dans le document.

Ce rapport, dont l’Agence France-Presse a obtenu copie, fait état d’une « menace pour la cohésion nationale » avec le développement d’un islamisme « par le bas », au niveau des associations et des municipalités, émanant des Frères musulmans.

Le président avait convoqué autour de lui François Bayrou et plusieurs de ses ministres chargés des affaires étrangères, des finances, ainsi que de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et des sports, « trois secteurs particulièrement visés par cet entrisme par le bas », a fait savoir l’Elysée.

« Compte tenu de l’importance du sujet et de la gravité des faits établis, [Emmanuel Macron] a demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions qui seront examinées lors d’un prochain conseil de défense au début du mois de juin », a communiqué l’Elysée, ajoutant que le chef de l’Etat avait décidé de rendre public le rapport « d’ici à la fin de la semaine », une communication rarissime pour un conseil de défense.

Lire aussi :   Le « frérisme » ou l’héritage obscur des Frères musulmans

Au même moment, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, a esquissé de premières pistes devant le Sénat, à savoir « une meilleure organisation de l’Etat » avec « un vrai chef de file en matière de renseignement » et « un parquet administratif au ministère de l’intérieur » pour « diligenter des dissolutions » et « des entraves administratives ».

Il a également évoqué une « formation » des fonctionnaires et des élus locaux, et une « stratégie de sensibilisation du grand public », mentionnant « des trous dans la raquette » concernant les « circuits financiers » de cette mouvance.

Le conseil s’est aussi penché sur la question des réseaux sociaux, « vecteur pour les islamistes qui surfent sur des éléments d’actualité et remettent en cause ce que la République défend en matière de laïcité, notamment pour essayer de démontrer que l’Etat est islamophobe ».

« Amalgames entre islam, islamisme politique et radicalité »

Présentée comme « la branche nationale des Frères musulmans en France », l’association Musulmans de France a vivement dénoncé dans un communiqué des « accusations infondées » et mis en garde contre des « amalgames dangereux ».

« Nous rejetons fermement toute allégation qui tenterait de nous associer à un projet politique étranger, ou à une stratégie d’“entrisme”. Cette lecture idéologique ne reflète ni notre réalité institutionnelle ni notre action de terrain », a-t-elle assuré.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam tombée en disgrâce en 2021, a, lui aussi, exprimé sa « profonde inquiétude face aux possibles dérives et instrumentalisations des données rendues publiques »« La lutte contre l’extrémisme se réclamant de l’islam (…) est au cœur de nos priorités », pointe le CFCM dans un communiqué. Mais « l’absence de définitions claires des concepts » utilisés dans le rapport « entretient une confusion préjudiciable » et « de nombreux citoyens musulmans ont aujourd’hui le sentiment de ne plus être à l’abri d’une suspicion permanente ».

Vives réactions politiques

Avant même sa publication officielle, les politiques ont rivalisé de réactions et de propositions. Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, a demandé que « les Frères musulmans soient interdits » et que « l’ensemble de ses relais soient combattus sur le plan administratif »« Il faut remettre en cause notre convention fiscale avec le Qatar, qui est l’un des premiers fournisseurs financiers des Frères musulmans », a-t-il ajouté.

Mais l’idée qui a fait le plus réagir vient de Renaissance. Son secrétaire général, Gabriel Attal, à l’origine de l’interdiction de l’abaya à l’école, a souhaité interdire le voile dans l’espace public pour les mineures de moins de 15 ans, sans toutefois faire l’unanimité au sein du bloc central. Le rapport « montre une offensive organisée, coordonnée pour défier nos valeurs, nos règles républicaines », a argué M. Attal dans les couloirs de l’Assemblée nationale.

« L’opportunisme de Gabriel Attal (…) fait le jeu des islamistes », a critiqué le député François Ruffin (ex-La France insoumise), qui juge néanmoins que le rapport « contient des choses intéressantes à la fois dans ses points de vigilance et dans ses recommandations ».

3. ARTICLE – TOUT COMPRENDRE. ISLAMISME, ENTRISME… LE CONSEIL DE DÉFENSE SE PENCHE SUR UN RAPPORT CONSACRÉ AUX FRÈRES MUSULMANS

BFMTV 21 5 25 Un Conseil de défense et de sécurité nationale présidé par Emmanuel Macron examinait ce mercredi matin un rapport consacré aux Frères musulmans, qui voit dans cette idéologie une « menace pour la cohésion nationale ».

Un document examiné au plus haut sommet de l’État. Le président de la République a réuni ce mercredi 21 mai à l’Élysée un Conseil de défense consacré à un rapport alarmiste sur l’influence des frères musulmans en France. Autour de la table, le Premier ministre François Bayrou ainsi que les ministres chargés des Affaires étrangères, des Finances, ainsi que de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et des Sports.

Commandé par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en 2024 puis relancé par Bruno Retailleau, le rapport pointe les méthodes d’un mouvement qui constitue une « menace pour la cohésion nationale » en développant un islamisme « par le bas ».

Dénonçant l' »entrisme » de Frères musulmans, le locataire de la place Beauvau Bruno Retailleau s’est inquiété avant même le début du conseil de défense d' »un islamisme à bas bruit » dont « l’objectif ultime est de faire basculer toute la société française dans la charia », la loi islamique.

« Compte tenu de l’importance du sujet et de la gravité des faits établis », Emmanuel Macron a « demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions qui seront examinées lors d’un prochain Conseil de défense au début du mois de juin », a fait savoir l’Élysée après la réunion.

· Qui sont les frères musulmans?

Le mouvement des Frères musulmans est fondé en 1928 en Égypte, alors sous domination britannique, par l’instituteur Hassan el-Banna, grand-père de l’islamologue suisse Tariq Ramadan. Le dirigeant de la confrérie voit en l’islam la « solution » à « l’invasion militaire, politique ethnique et sociale venue d’Occident ».

« Dans ce contexte, les premiers Frères musulmans prônent une réaction collective de la population via une islamisation par le bas reposant sur la prédication et recherchant par ce biais l’avènement d’un système de gouvernement islamique », retrace le rapport que s’est procuré BFMTV.

Mulitpliant les œuvres sociales et caritatives, le mouvement pénètrent les sphères politiques. Au moment des printemps arabes, « les partis islamistes ont remporté des victoires électorales significatives à partir de 2011, qui les ont portés au pouvoir en Tunisie (2011), au Maroc (2011), et en Egypte, où le Frère musulman Mohammed Morsi remporte l’élection présidentielle de 2012 ».

Si l’organisation Frères musulmans est aujourd’hui interdite dans plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite, l’Égypte et la Jordanie, le mouvement constitue une nébuleuse qui a essaimé jusqu’en Europe, et continue d’exercer son influence.

· Pourquoi parle-t-on d' »entrisme »?

Selon le rapport, les frères musulmans pratiquent l’entrisme, c’est-à-dire qu’ils s’intègrent dans la société pour la changer de l’intérieur en faisant infuser leurs idées.

« Ils auraient recours pour ce faire à la technique du double discours par lequel ils dissimulent leurs intentions réelles en affichant partager les règles et principes régissant la vie collective occidentale », pointe le document.

« La réalité de cette menace, même si elle repose sur une temporalité longue et ne recourt pas à l’action violente, fait peser le risque d’une atteinte au tissu associatif et aux institutions républicaines (…) et plus largement à la cohésion nationale », mettent en garde les deux hauts fonctionnaires auteurs du rapport.

En France, la mouvance « est établie sur une structuration solide mais l’islamisme politique se diffuse d’abord au plan local », appuient-ils.

· Voile, laïcité… Que veulent les Frères musulmans selon le rapport?

Le rapport souligne le « caractère subversif du projet porté par les Frères musulmans », qui vise « à œuvrer au long cours en vue d’obtenir progressivement des modifications des règles locales ou nationales », notamment celles concernant la laïcité et l’égalité femmes/hommes.

« Si les Frères musulmans se montrent en Europe plus favorables à la participation des femmes dans la vie active que autres traditions islamiques, leur idéologie reste fondée sur une détermination ‘sexo-spécifique, voire sexuée’ qui érige la non-mixité en règle et instrumentalise le port du voile », pointe le rapport.

Parmi leurs objectifs principaux figure également « la lutte contre ‘l’islamophobie' ». Les frères musulmans utiliseraient ce concept « pour discréditer les mesures inspirées par le principe de laïcité, présentés comme relevant d’un ‘racisme d’État’ visant les musulmans et dénoncer les politiques de lutte contre la radicalisation violente et le séparatisme islamiste ».

Le rapport décrit aussi le secteur éducatif comme une « priorité de la branche française » des Frères musulmans et s’inquiète d’une « rigorisation de la pratique religieuse », avec une « explosion du nombre de jeunes filles portant une abaya et l’augmentation massive et visible de petites filles portant le voile ». Phénomène touchant des jeunes filles « parfois [âgées de] 5-6 ans ».

· Mosquées, associations, écoles… Quelles sont les organisations mises en cause?

La Fédération des Musulmans de France, qui a succédé en 2017 à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), est présentée dans le rapport comme « la branche nationale des Frères musulmans en France ». Toutefois, « aucun document récent ne démontre la volonté de Musulmans de France d’établir un Etat islamique en France ou d’y faire appliquer la charia », précise-t-on.

La fédération a dénoncé auprès de l’AFP des « accusations infondées ». Musulmans de France rappelle avoir « signé la Charte des principes pour l’islam de France le 18 janvier 2021 à l’Élysée, devant le président de la République Emmanuel Macron, réaffirmant son attachement aux valeurs de la République, réfutant tout lien d’allégeance avec une puissance étrangère, notamment avec la confrérie des Frères musulmans, et plus largement avec l’islam politique ».

Le rapport évalue à 139 le nombre de lieux de culte affiliés à Musulmans de France, avec en plus « 68 considérés comme proches de la fédération, répartis sur 55 départements ». Cela représente « 7% des 2.800 lieux de culte musulman répertoriés » en France, avec une fréquentation moyenne de « 91 000 fidèles le vendredi ». Mais « un fidèle fréquentant une mosquée de la mouvance n’est pas, loin s’en faut membre », précise le rapport.

Plusieurs structures éducatives françaises sont par ailleurs désignées dans le rapport. Comme le lycée lillois Averroès, le groupe scolaire Al-Kindi près de Lyon ou encore deux Instituts européens des sciences humaines (IESH) spécialisés dans l’enseignement du monde arabe et du Coran. L’association étudiante européenne « Femyso », basée à Bruxelles, est aussi citée. Le rapport relève que toutes les structures coopèrent entre elles, via notamment un fond de financement basé à Londres qui serait lié aux Frères musulmans, « Europe Trust ».

Le rapport pointe enfin les « menées séparatistes » dans les clubs de sport, notamment de football, de basket et de sport de combat. « En 2020, 127 associations sportives étaient identifiées comme ‘ayant une relation avec une mouvance séparatiste’ rassemblant plus de 65.000 adhérents, parmi lesquelles 29 structures apparaissaient fondées ou ‘noyautées’ par des tenants de l’islam radical, majoritairement salafistes (18) et 5 fréristes ».

· Quelle solutions préconise le rapport?

Pour les auteurs, « une action de terrain résolue et de longue haleine semble nécessaire » face à ce phénomène. Ils évoquent « une sensibilisation de l’opinion publique » accompagnée d' »un discours laïque renouvelé » et de « signaux forts et positifs à destination de la communauté musulmane ».

Parmi ces signaux, ils évoquent « la réglementation funéraire » pour faciliter les carrés confessionnels, « l’apprentissage de l’arabe » à l’école qui « gagnerait à être remis sur le métier » et « la position française sur le conflit israélo-palestinien« .

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