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BANALISATION DE LA SHOAH ET DU NAZISME, SUITE

ARTICLE – « Gaza, c’est Auschwitz » : quand la mémoire est prise en otage

Par  Noémie Halioua. 13/05/2025 MARIANNE

La journaliste et essayiste Noémie Halioua réagit aux propos tenus par Thierry Ardisson samedi dernier sur le plateau de « Quelle époque ! », animé par Léa Salamé, où il comparait Gaza à Auschwitz.

Elle démontre pourquoi une telle analogie est non seulement infondée, mais aussi dangereuse puisqu’elle participe à une banalisation de la Shoah.

Quelle époque ! Vraiment. Chaque samedi soir sur le service public, la machine est bien huilée. Polémiques, indignations et buzz sont garantis pour alimenter le flot ininterrompu du débat public. Nicolas Bedos se fait dézinguer par un humoriste, puis c’est au tour de Louis Sarkozy, et chaque fois le public rit à gorge déployée et le scandale peut recommencer. Cette fois, c’est un vétéran de la provocation qui offre le spectacle.

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Thierry Ardisson, l’homme en noir, celui qui ne s’excuse jamais, le roi des plateaux d’hier, est invité à réagir aux propos de Raphaël Pitti – ex-candidat NFP aux élections législatives et médecin de guerre venu décrire la crise humanitaire à Gaza. Fidèle à son style, Ardisson lâche une phrase-choc. « Gaza, c’est Auschwitz, voilà, c’est tout ce qu’il y a à dire », juge-t-il, sous un air de sincérité. Sur le plateau, pas un froncement de sourcil. Dans la salle de montage où l’émission est filtrée, aucun technicien ne juge opportun de couper la séquence. Personne ne saisit l’irresponsabilité de diffuser des propos pareils à une heure de grande écoute…

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