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LA GRANDE MOSQUÉE DE PARIS VOLE AU SECOURS DES FRÈRES MUSULMANS ET CONTESTE L’ACTION DE L’ÉTAT
ARTICLE – Ces pays qui ont déjà interdit les Frères musulmans
La Russie, la Syrie, l’Égypte, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, l’Autriche et le mois dernier la Jordanie, ont interdit la confrérie islamiste conservatrice, à l’influence délétère.Par J.Cl.
Le 22 mai 2025 LE PARISIEN
L’interdiction du mouvement fera-t-elle partie des mesures demandées à ses ministres par Emmanuel Macron ? Les ministres se sont penchés ce mercredi, en Conseil de défense, sur un rapport inquiétant sur la stratégie d’entrisme des Frères musulmans en France, remis récemment au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.
À l’issue de ce conseil, des mesures devaient être prises « dont certaines sont communiquées », avait indiqué l’Élysée, mais le chef de l’État, fâché des fuites parcellaires dans la presse, et de l’instrumentalisation du sujet, a exigé, selon nos informations, que des propositions lui soient refaites, à hauteur de la situation.
Suspectée de se situer quelque part entre l’intégrisme islamiste, la forme politique la plus virulente de l’islam, et le djihadisme, l’utilisation de la violence pour atteindre son dessein politique, le mouvement conservateur pourrait être interdit, comme le réclame la droite française depuis longtemps. Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, a encore demandé il y a quelques jours que le mouvement soit classé comme « terroriste », donc interdit, le président du RN Jordan Bardella faisant de même ce mercredi matin.
Si elle en décidait ainsi, la France serait le second pays d’Europe, après l’Autriche, à tenter de bannir l’idéologie frériste en lui enlevant tout droit à existence juridique et administrative.
Russie, Syrie, Égypte…
Fondée en 1928, dans l’Égypte postcoloniale, par le grand-père maternel de Tariq Ramadan, la confrérie a gagné en influence au fil des décennies, du Maroc à l’Indonésie. La Russie a été, dès 2003, le premier pays à la ranger parmi les groupes terroristes, mais cette appellation étant très largement entendue par le Kremlin, peu de nations l’ont suivi.
Pourtant alliée de Moscou, la Syrie de Bachar al-Assad a attendu dix ans pour bannir les Frères. En 2013, en réponse à la guerre civile qui faisait rage depuis deux ans, ceux-ci réclamaient l’instauration d’une véritable démocratie politique. Le terrain conquis dans les villes et les quartiers, notamment au sein de la jeunesse, risquait de les conduire à une percée dans les urnes, comme en Égypte, où les Frères musulmans ont accédé au pouvoir après la révolution de 2011. Mohamed Morsi, leur candidat sous bannière du Parti de la Liberté et de la Justice, est le premier président démocratiquement élu de l’immense Égypte, en mai 2012. Il est renversé par un coup d’État militaire en juillet 2013. Interdits quelques mois plus tard, et pourchassés, les Frères sont jetés en prison par milliers.
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L’Arabie saoudite emboîte le pas au général al-Sissi et interdit le mouvement. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, le ministre saoudien de l’Intérieur avait accusé les Frères d’être « la source de tous les maux » du royaume. La déclaration avait marqué un tournant : les pétromonarchies, aussi conservatrices que les Frères, après les avoir largement soutenus, considérait comme dangereuse leur influence grandissante.
Les Frères sont ensuite interdits au Bahreïn et dans les Émirats arabes unis. En juillet 2021, dans la foulée de l’attentat islamiste de Vienne qui a fait quatre morts et 23 blessés, l’Autriche, fief historique en Europe de la confrérie presque centenaire, inscrit le mouvement sur sa liste noire des organisations liées à la « criminalité à motivation religieuse ». Son emblème — deux sabres croisés surmontés du Coran et la bannière en arabe signifiant « Préparez-vous » — est frappé d’interdiction, comme ses slogans et sa littérature. Leur détention ou propagation est désormais passible de 4 000 euros d’amende et un mois de prison.
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Le mois dernier, la Jordanie a fait de même en raison de leurs « activités de nature à déstabiliser le pays ». Dix jours après la saisie d’armes et l’arrestation de seize personnes, dont des Frères, soupçonnées de plans « visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie », le petit royaume donne finalement suite à une décision de 2020 de la Cour suprême d’interdire leurs activités. Le 24 avril, Amman a annoncé « confisquer les actifs du groupe (…), interdire la promotion de ses idées sous peine de poursuites, et considérer l’adhésion à ce groupe comme un acte interdit ».