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LIRE « MINEURS VIOLENTS, ÉTAT INCONSISTANT », Etienne Berger


Maurice Berger :

«Nous avons une incapacité à penser que la sanction fait partie de l’éducation»

« Beaucoup de mineurs violents ne ressentent plus ni culpabilité ni empathie »

TITRE MARIANNE Propos recueillis par  Etienne Campion. Publié le 24/02/2025

Pédopsychiatre, auteur de « Mineurs violents, État inconsistant », Maurice Berger est formel : seule une révolution judiciaire, avec application immédiate de courtes peines, peut enrayer l’escalade de la violence chez les jeunes.

Marianne : Vous évoquez l’importance des premières années de vie et l’exposition à la violence parentale comme facteur déterminant dans le développement d’une agressivité future. Dans le cas du meurtre d’Élias, retrouve-t-on ces caractéristiques ?

Maurice Berger : Mon livre est testamentaire, au sens où il synthétise mon expérience de travail comme pédopsychiatre pendant quarante ans auprès de centaines de mineurs violents. Même si on parle de manière globale de « violence des jeunes », j’ai constaté que derrière un acte sommaire – frapper, voire tuer – se trouvent différents processus psychiques. L’exposition précoce aux violences conjugales concerne jusqu’à 80 % de ces mineurs : pendant les deux premières années de sa vie, l’enfant ne peut mettre de mots sur ce qu’il ressent. Il n’a pas d’autre choix que de laisser les images, les cris, les gestes s’inscrire à l’état brut dans son cerveau, et ces images peuvent resurgir plus tard, à l’occasion d’une bousculade, d’un supposé mauvais regard…

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ARTICLE – «Il y a une volonté de détruire les moments de plaisir partagés de la société occidentale»

Par  Maurice Berger LE FIGARO 3 6 25

Les débordements qui ont accompagné la victoire du PSG en Ligue des champions ne sont qu’un exemple de célébrations collectives perturbées par des jeunes violents, souligne le pédopsychiatre.

Maurice Berger est pédopsychiatre et auteur, notamment, de « Mineurs violents, État inconsistant. Pour une révolution pénale » (2025, L’Artilleur).


Les émeutes qui ont suivi la victoire du PSG étaient prévisibles : 5400 policiers étaient mobilisés avant même de connaître l’issue du match. Dans la nuit de samedi à dimanche ont eu lieu des pillages, des forces de l’ordre et des pompiers ont été attaqués. Le terme de « barbarie » a été employé par le ministre de l’Intérieur pour décrire cette forme de violence. On peut définir ce mot comme une jouissance collective à frapper, voire tuer, casser, piller. Comment comprendre ce qui s’est passé après ce match ?

Je ne parlerai pas ici des actes individuels mais seulement de ceux accomplis collectivement. Des millions de téléspectateurs ont éprouvé une tension, des émotions – joie, colère, déception -, en regardant le match du PSG, ils pouvaient ne les exprimer que verbalement, et la plupart n’ont pas commis ensuite de délit. Alors…

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