
UNE ANNONCE PROMISE POUR LE 18 JUIN QUI AURA FAIT PSCHITT
Le report aurait des raisons logistiques ! En réalité, depuis avril, il n’a cessé de reculer et tergiverser tout en affichant sa détermination.
« Il a assuré vendredi que le report est dû à des « raisons logistiques et sécuritaires » » ( VOIR ARTICLE 1 )
« En avril en rentrant d’Egypte où il s’était rendu aux portes de la bande de Gaza sous blocus humanitaire israélien, Emmanuel Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre « en juin » les 150 pays ayant déjà reconnu l’Etat palestinien. Mais depuis, il a envoyé des signaux contradictoires sur sa volonté de franchir ce pas retentissant dès la semaine prochaine. Il a ainsi dit vouloir que « d’autres pays » l’accompagnent et a évoqué des « reconnaissances réciproques », ce qui impliquerait que de nouveaux Etats arabo-musulmans normalisent leurs relations avec Israël. Puis il a énuméré plusieurs conditions, dont la « démilitarisation » du Hamas et la « non-participation » du mouvement islamiste palestinien à la gouvernance de cet Etat. Autant de prérequis très loin d’être réunis. » ( VOIR ARTICLE 2 )
« Une dynamique inarrêtable », qui est toutefois stoppée
Qu’il reconnaisse dès mercredi 18 juin l’Etat palestinien , il entend poser un cadre, un calendrier, avec des échéances précises et « irréversibles »
1. ARTICLE – État palestinien : Macron annonce le report de la conférence à l’ONU sur la solution à deux États
Après les frappes israéliennes en Iran, la conférence à l’ONU sur l’État palestinien qui devait se tenir la semaine prochaine va être reportée, a annoncé Emmanuel Macron vendredi soir lors d’une conférence de presse.
Publié le : 13/06/2025 FRANCE 24
Ni condamnation ni soutien explicite : Emmanuel Macron a défendu vendredi 13 juin « le droit d’Israël à se protéger », saluant même les « effets » des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l’Iran, qui l’ont toutefois contraint de reporter une conférence cruciale à l’ONU sur l’État palestinien.
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Un report pour « raisons logistiques »
Lors de sa conférence de presse, le président français a par ailleurs annoncé le report de la conférence internationale prévue la semaine prochaine au siège de l’ONU, à New York, pour relancer la solution à deux États, israélien et palestinien, qu’il devait coprésider avec l’Arabie saoudite.
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Emmanuel Macron, qui devait y intervenir mercredi, avait envisagé dès avril d’y reconnaître un État palestinien, même s’il avait depuis émis plusieurs conditions qui sonnaient parfois comme une volonté de temporiser sur ce pas diplomatique retentissant de la part de la France.
Il a assuré vendredi que le report est dû à des « raisons logistiques et sécuritaires » qui empêchent plusieurs dirigeants arabes ou le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de se rendre à New York, en raison de l’escalade entre l’Iran et Israël qui a provoqué la fermeture de l’espace aérien dans plusieurs pays du Moyen-Orient. La conférence aura toutefois lieu « au plus vite », a-t-il garanti, promettant de fixer une nouvelle date « dès les prochains jours ».
Surtout, le président français a martelé sa « détermination à reconnaître l’État de Palestine », et ce « quelles que soient les circonstances ».
« Un État palestinien démilitarisé, reconnaissant l’existence et la sécurité d’Israël, qui doit recevoir le soutien d’une mission internationale de stabilisation », est « le préalable indispensable à l’intégration régionale d’Israël », a-t-il théorisé, jugeant que la conférence engendrera « une dynamique inarrêtable ».
2. ARTICLE -,Etat palestinien: tout en restant flou sur ses intentions, Emmanuel Macron prédit un moment «décisif»
Paris – En avril, Emmanuel Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre « en juin » les 150 pays ayant déjà reconnu l’Etat palestinien. Mais depuis, il a envoyé des signaux contradictoires sur sa volonté de franchir ce pas retentissant dès la semaine prochaine
Publié le 13 juin 2025 L’OPINION
Le président français intervient vendredi après-midi à Paris en clôture d’un forum de la société civile qui va lancer un « appel pour la solution à deux Etats ». Il ne devrait pas lever totalement le voile sur ses intentions dans ce discours au Conseil économique, social et environnemental, mais préparer le terrain avant la conférence internationale qu’il coprésidera avec l’Arabie saoudite, le 18 juin à New York. Il devrait aussi réagir aux frappes israéliennes de vendredi en Iran, qui troublent encore plus le contexte de cette conférence, au risque de perturber les plans français. Paris a appelé à « éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régionale ».null
En avril, en rentrant d’Egypte où il s’était rendu aux portes de la bande de Gaza sous blocus humanitaire israélien, Emmanuel Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre « en juin » les 150 pays ayant déjà reconnu l’Etat palestinien. Mais depuis, il a envoyé des signaux contradictoires sur sa volonté de franchir ce pas retentissant dès la semaine prochaine. Il a ainsi dit vouloir que « d’autres pays » l’accompagnent et a évoqué des « reconnaissances réciproques », ce qui impliquerait que de nouveaux Etats arabo-musulmans normalisent leurs relations avec Israël. Puis il a énuméré plusieurs conditions, dont la « démilitarisation » du Hamas et la « non-participation » du mouvement islamiste palestinien à la gouvernance de cet Etat. Autant de prérequis très loin d’être réunis.
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« Pas un tabou ». C’est en février 2024 qu’Emmanuel Macron a pour la première fois affirmé que « la reconnaissance d’un Etat palestinien » n’était « pas un tabou pour la France ». Ses équipes ont ensuite précisé que ce geste devait intervenir lorsqu’il serait « utile » plutôt que « symbolique », pour se distinguer de pays comme l’Irlande ou l’Espagne qui l’ont fait l’an dernier sans faire bouger les lignes.
Aussi, ses diplomates ont tenté de créer une « convergence euro-arabe » pour relancer une perspective politique face à la guerre qui continue à Gaza, à l’intransigeance israélienne et au plan présenté par Donald Trump après son retour à la Maison Blanche, qui prévoyait un possible déplacement massif des Palestiniens de l’enclave assiégée. Mais les Européens restent divisés, l’Allemagne estimant qu’une reconnaissance aujourd’hui serait « un mauvais signal ».
Dans ce contexte, Emmanuel Macron veut au minimum « déclencher un mouvement » pour ressusciter cette solution à deux Etatsmoribonde dont le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu ne veut pas entendre parler. Qu’il reconnaisse dès mercredi l’Etat palestinien ou un peu plus tard, il entend poser un cadre, un calendrier, avec des échéances précises et « irréversibles », selon des sources diplomatiques.
Alliés. Il s’est donc cherché des alliés, et a signé en mai une déclaration avec les Premiers ministres britannique et canadien, Keir Starmer et Mark Carney, dans laquelle ils se disent « déterminés à reconnaître un Etat palestinien ». Reste à savoir s’ils sont prêts à accompagner une éventuelle annonce française. Il a aussi affiché un front uni, au Caire, avec l’Egypte et la Jordanie, apportant son soutien au plan arabe censé contrecarrer le plan Trump. Avec l’espoir que ces pays soutiennent en retour une démilitarisation du Hamas, voire une exfiltration de ses chefs de Gaza.
La démilitarisation du Hamas est d’ailleurs l’un des engagements écrits qu’il a obtenus du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas dans une lettre cette semaine, avec la condamnation de l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023 menée par le mouvement en Israël. « Des engagements concrets et inédits qui témoignent d’une volonté réelle d’avancer », s’est félicité jeudi le chef de l’Etat français.
« Croisade ». Objectif : réunir un maximum de contreparties pour montrer à Israël et aux Etats-Unis que l’initiative française n’est pas hostile, mais au contraire une alternative au statu quo qui est aussi dans l’intérêt israélien, selon des diplomates français. Une émissaire d’Emmanuel Macron s’est rendue la semaine dernière en Israël pour tenter de rassurer.
Mais pour l’instant, la diplomatie israélienne reste remontée à bloc, accusant le président français d’être « en croisade contre l’Etat juif ». L’autre grande inconnue est la position du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, associé à la conférence, et dont la France espère un pas au moins esquissé vers la reconnaissance à terme d’Israël.
Francesco FONTEMAGGI