Les hommes mentent… et parfois les chiffres aussi. Dans ses documents budgétaires, l’État répertorie ses dépenses sur une multitude de postes, à chaque fois à l’euro près. Mais un grain de sable s’est niché dans cette mécanique de précision : une convention budgétaire y gonfle artificiellement le coût des fonctionnaires, donc celui des services publics. Celle-ci consiste à ajuster le niveau des cotisations sociales de façon automatique, afin d’équilibrer la caisse de retraite des agents. Ce qui débouche sur un taux exorbitant, compte tenu de la démographie du régime : le rapport entre cotisants et pensionnés y est très dégradé, du fait « de la privatisation de certains services publics (La Poste, France Télécom), de décentralisations, de la part croissante d’emplois contractuels au détriment des postes de titulaires, et de politiques de modération de l’emploi public», retrace une étude publiée lundi 30 juin par l’Institut des politiques publiques (IPP).