
ARTICLE – Le Conseil d’État annule la suppression des chèques-vacances pour les retraités de la fonction publique d’État
Nouvelle capitulation de l’administration face à la pression syndicale. Le Conseil d’État vient d’annuler la suppression des chèques-vacances pour les anciens employés de la fonction publique. Une décision qui intervient alors que l’exécutif promet de rationaliser les dépenses publiques.
Par valeurs actuelles. 25 juin 2025
Le 2 août 2023, le ministère de la Fonction publique avait publié une circulaire visant à supprimer l’accès aux chèques-vacances pour les retraités de la fonction publique d’État. Jusque-là, cette aide financière faisait partie des prestations sociales interministérielles et était ouverte à tous les agents, qu’ils soient actifs ou retraités. Le gouvernement avait justifié cette mesure par la nécessité de réduire les dépenses publiques, dans un contexte de déficit budgétaire croissant. Mais cette décision avait immédiatement provoqué l’indignation de nombreux syndicats, notamment l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), qui défend également les droits des retraités.
Les syndicats saisissent le Conseil d’État
Six syndicats représentatifs de la fonction publique (FGF-FO, UNSA, FSU, Solidaires, CGT et CFE-CGC) avaient décidé, en 2024, de déposer un recours devant le Conseil d’État. Ils estimaient que cette exclusion des retraités était injuste et que la décision avait été prise sans respecter les règles du dialogue social. Le 24 juin 2025, le Conseil d’État leur a donné raison. Dans sa décision, il a annulé la circulaire de 2023, en soulignant un vice de procédure : les syndicats n’avaient pas été consultés avant sa publication, comme la loi l’exige. En conséquence, la circulaire précédente, datée du 20 décembre 2020, est de nouveau en vigueur. Elle rétablit le droit pour les retraités d’avoir accès aux chèques-vacances.
Une décision saluée par les syndicats
Pour les syndicats, cette décision est une victoire. L’UNSA a salué « une excellente nouvelle » et se félicite que les retraités puissent à nouveau bénéficier de cette prestation. « L’action syndicale a porté ses fruits », a déclaré l’organisation sur son site.
À l’inverse, plusieurs responsables politiques et commentateurs dénoncent une décision jugée irresponsable sur le plan budgétaire. Alors que la dette publique dépassait les 3 300 milliards d’euros en 2024, rapport l’Insee, certains estiment qu’il est urgent de supprimer ce type d’avantage. La journaliste Eugénie Bastié, du Figaro, a notamment critiqué sur X « un privilège payé par les impôts » et déploré « l’impuissance totale » de l’État à faire des économies.