
CE SONT BIEN LES IMPÔTS ET NON PAS LES DÉPENSES DE L’ÉTAT ( QUI AUGMENTENT DE 30 Mds ) QUI FINANCENT LA FAILLITE DU REGIME MACRON
« Plus largement, les effets sur l’économie de cette « politique de l’offre » restent encore flous, faute d’étude ayant évalué les ristournes macronistes aux entreprises.
UNE POLITIQUE PRÉTENDUMENT DE L’OFFRE EN ÉCHEC
Même en imaginant que leurs résultats en valent le coût, celui-ci devrait-il peser sur les plus modestes ? « VOIR ARTICLE CI CONTRE
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ARTICLE – « Année blanche » : Bayrou fait payer les baisses d’impôts macronistes aux classes populaires et moyennes
Vases communicants
Par Sébastien Grob. 17/07/2025 MARIANNE
« Année blanche » : Bayrou fait payer les baisses d’impôts macronistes aux classes populaires et moyennes
Selon François Bayrou, l’urgence de la situation financière justifie une « année blanche » sur les prestations sociales, qui pèserait avant tout sur les plus pauvres. Une manière de financer avec retard les baisses d’impôts concédées depuis 2017, qui ont dégradé les comptes et profité de façon disproportionnée aux plus aisés.
La potion est amère, mais le remède est à la mesure du mal. C’est du moins le message de François Bayrou, qui a livré mardi 15 juillet ses prescriptions pour juguler la dette publique. Le Premier ministre se targue d’avoir ausculté la racine du mal qui ronge les comptes : « Nous avons considéré comme normal dans notre pays depuis des décennies que l’État paie tout. Nous sommes devenus accros à la dépense publique », a-t-il martelé.
Mais quelque chose cloche dans ce diagnostic. Car depuis sept ans, le creusement de l’écart entre dépenses et recettes s’explique intégralement par le second poste : le déficit public s’est dégradé de 2,4 % du PIB de 2017 à 2024, ce qui correspond précisément aux baisses d’impôts de la période, comme le calcule une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) publiée le 11 juillet. Après avoir bondi face aux crises sanitaire et énergétique, la dépense est en revanche rentrée dans le rang. Un constat similaire avait été dressé en septembre 2024par François Ecalle, ancien magistrat de la Cour des comptes et animateur du site Fipeco.
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Les rabais fiscaux ont donc creusé un trou dans les caisses, que le gouvernement entend maintenant combler à marche forcée, afin de stabiliser l’endettement dès 2029. « Nous sommes au bout du chemin », a argué François Bayrou pour justifier son « plan extrêmement exigeant ». Pour l’heure, sa feuille de route consiste surtout à répartir les efforts entre différents secteurs, sans en détailler les modalités. Le Premier ministre veut ainsi rogner les frais des opérateurs de 5,2 milliards d’euros, et ceux des collectivités locales de 5,3 milliards. Le montant des dépenses de l’État sera quant à lui gelé, exceptées celles consacrées à la Défense et aux intérêts de la dette. Le tout devra être validé par le Parlement à l’automne.
COUP DE RABOT
Parmi les quelques mesures concrètes annoncées, François Bayrou a dit vouloir doubler le plafond de la « franchise médicale », cette partie du prix des médicaments qui n’est pas remboursable par la Sécu ou les mutuelles. Son montant maximum passerait de 50 à 100 euros par an et par patient. Surtout, le Premier ministre entend geler les prestations sociales et les barèmes fiscaux, qui sont normalement relevés chaque année à hauteur de l’inflation. En y ajoutant le gel des salaires des fonctionnaires, lui aussi au programme, cette « année blanche » dégagerait 7,1 milliards selon le gouvernement.
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Ce cocktail promet de toucher avant tout les classes populaires et moyennes. Fin juin, l’économiste de l’OFCE Pierre Madec avait estimé les effets d’un gel des prestations et du barème de l’impôt sur le revenu, par rapport à leur revalorisation habituelle. Résultat : le tout rognerait de 0,57 % le revenu des 50 % de ménages les plus pauvres, de 0,33 % celui des 10 % les plus riches et de 0,44 % celui des 40 % du milieu de la distribution.
Cet effort découlerait en grande partie de la non-revalorisation des retraites, qui pèserait le plus lourd en bas de l’échelle des revenus. Les plus modestes seraient aussi pénalisés par le gel des allocations-chômage et des autres prestations sociales. Cette dernière catégorie inclut notamment les prestations familiales (32 milliards d’euros en 2022), les allocations logement (15 milliards), la prime d’activité (10 milliards), le RSA et l’allocation adulte handicapés (12 milliards chacun). À l’inverse, la hausse d’impôt résultant du gel du barème toucherait davantage les plus riches.
Y ajouter la non-revalorisation des fonctionnaires alourdirait notamment le fardeau des classes moyennes, en sachant que 60 % des agents de l’État gagnaiententre 1 900 et 3 400 euros nets par mois en 2022 (en équivalent temps plein). L’écot global des plus fortunés pourrait quant à lui s’avérer plus important, puisque François Bayrou compte leur réclamer une « contribution de solidarité », dont les contours restent à définir.
UN PASSIF QUI NE PASSE PAS
Si elle se concrétise, cette ponction des plus aisés corrigerait une partie des cadeaux fiscaux d’Emmanuel Macron, qui leur ont bénéficié de façon disproportionnée. Durant son premier quinquennat, le président a réduit les impôts des particuliers de 24,4 milliards par an, selon un bilan de l’Institut des politiques publiques (IPP). De quoi relever de 2,4 % le revenu des 10 % les plus riches, tandis que les 50 % les plus pauvres n’ont vu leur pouvoir d’achat s’accroître que de 1,2 %. Le gain des 40 % du milieu de la distribution apparaît cependant identique à celui du haut de l’échelle, avec une hausse de 2,4 %.
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Mais les ristournes macronistes ne se sont pas limitées aux ménages. Le président a aussi réduit de 12 milliards par an l’impôt sur les sociétés, qui ponctionne les profits des entreprises. Et réduit donc les revenus de leurs propriétaires : le Congressional Budget Office américain estime que 75 % de la taxation des profits se répercute sur les actionnaires, concentrés parmi les ménages les plus fortunés. En reprenant cette proportion, la baisse de l’impôt sur les sociétés a bonifié de 2,3 % le revenu des 10 % de Français les plus aisés, selon nos calculs (qui excluent les actionnaires étrangers). Tandis que le gain n’est que de 0,3 % pour la moitié la plus pauvre de la population, et de 0,5 % pour les 40 % du milieu de l’échelle.
C’est toujours plus facile d’ouvrir les vannes durant 10 20 ans que de devoir renflouer des caisses qui commences à sérieusement déraper. Après nous avoir annoncé que nous allions clairement devoir faire.
Il faudrait encore ajouter la réduction de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), qui leur a octroyé 16,1 milliards supplémentaires, mais dont les bénéficiaires effectifs sont plus difficiles à identifier (actionnaires, salariés, consommateurs…). Plus largement, les effets sur l’économie de cette « politique de l’offre » restent encore flous, faute d’étude ayant évalué les ristournes macronistes aux entreprises. Même en imaginant que leurs résultats en valent le coût, celui-ci devrait-il peser sur les plus modestes ?