
MISE À JOUR
« L’insoutenable légèreté de Pierre Moscovici »
TITRE LE FIGARO ( Par Olivier Babeau 22 07 2025 )
Lorsque le premier président de la Cour des comptes affirme que la France est très loin de la situation grecque et qu’une mise sous tutelle n’est pas à l’ordre du jour, il alimente précisément le risque qu’il se plaît à croire lointain, analyse l’essayiste.
La Cour des comptes est l’une de ces institutions dont la France peut être légitimement fière. Créée sous l’Empire, héritière de la Chambre des comptes du XIVe siècle, elle apporte d’ordinaire un regard aussi rigoureux qu’impartial sur la marche de l’État. Ses synthèses sont utiles au dirigeant comme au citoyen soucieux de comprendre. Ses avertissements sont hélas rarement suivis d’effets, mais ils balisent le débat démocratique. Pourtant, alors que la France s’engage dans l’examen périlleux du budget 2026, la Cour déçoit. Et c’est grave.
Certes, on ne peut qu’approuver quand son premier président Pierre Moscovici s’inquiète du risque « d’étranglement de l’action publique par l’excès de la charge de la dette » pouvant aboutir « à un accident financier ». Cela fait longtemps que la Cour tire la sonnette d’alarme…/… »
*Président fondateur de l’Institut Sapiens, Olivier Babeau est professeur à l’université de Bordeaux. Dernier livre paru : « L’Ère de la flemme » (Buchet-Chastel, 2025).
LE PRÉSIDENT DE LA COUR DES COMPTES REGRETTE « L’EFFORT DE L’ÉTAT « FEIGNANT D’IGNORER QUE LES DÉPENSES AUGMENTENT DE 30 Mds
Le premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici a insisté sur le fait que l’État était particulièrement touché par les pistes d’économies.
IL DONNE CRÉDIT AU MENSONGER GEL DES DÉPENSES ET CAUTIONNE LÀ FUITE EN AVANT
Malgré des alertes répétées, il n’a jamais permis à la Cour des Comptes de statuer sur l’insincérité des comptes . Il a toujours laissé les dépenses déraper et a régulièrement invité à l’augmentation des impôts . Et c’est ce qui lui plaît certainement dans le projet de budget.
ARTICLE – BUDGET: MOSCOVICI SALUE « L’AMPLEUR DE L’EFFORT » DEMANDÉ MAIS NOTE QU’IL REPOSE BEAUCOUP SUR L’ÉTAT
Le 16/07 BFM
Pour le premier président de la Cour des Comptes l’État est particulièrement touché par les pistes d’économies présentées par François Bayrou ce mardi 15 juillet. Il note que les principales mesures « ne sont pas non plus des mesures structurelles ».
Le premier président de la Cour des Comptes Pierre Moscovici, interviewé ce mardi 15 juillet sur LCI, a insisté sur le fait que l’État était particulièrement touché par les pistes d’économies présentées plus tôt dans la journée par le Premier ministre François Bayrou.
Avec le gel des dépenses l’an prochain (à l’exception du coût de la dette et des dépenses supplémentaires pour le budget des armées), la suppression de 3.000 emplois publics ou encore le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, « au final, l’effort repose beaucoup sur l’État », a observé ce dernier.
« C’est l’État qui est touché, beaucoup plus que les collectivités locales et beaucoup plus que la sécurité sociale et l’assurance maladie », a-t-il affirmé. Or « l’État a déjà contribué pas mal ces deux dernières années », selon lui.
« Tout est une question de partage »
François Bayrou « a raison de dire que la priorité maintenant doit être au désendettement, que le désendettement français est un impératif », a estimé Pierre Moscovici, qui approuve au passage « l’ampleur de l’effort qui est demandé » par le chef du gouvernement, de l’ordre de 43,8 milliards d’euros d’économies pour l’année prochaine.
Les principales mesures, « assez efficaces financièrement (…) ne sont pas non plus des mesures structurelles », a-t-il par ailleurs estimé.
L’ex-ministre de l’Économie et des Finances sous François Hollande a tenté de rassurer en notant que « la France n’est pas la Grèce« , ni « le Canada des années 1990 » mais que la « situation devient préoccupante ».
Sur le volet social des mesures annoncées, le premier président de la Cour de Comptes estime qu’il est « trop tôt » pour dire quelles seront leurs conséquences. Il juge toutefois que « tout est une question de partage » dans ce budget et que « les différentes catégories de la population » vont toutes prendre leur part de l’effort, « ceux qui travaillent et les retraités ».