
ARTICLE – « Au fil des étapes vers l’exercice réel du pouvoir, les classes moyennes et populaires sont évincées »
Collectif LE MONDE JUILLET 2025
La domination des classes supérieures sur la vie politique française met en péril la démocratie, s’alarme un collectif de citoyens, responsables associatifs, syndicalistes, chercheurs et élus, dans une tribune au « Monde ».
Dans la période préfasciste que le monde traverse, il est vital que de nouvelles incarnations politiques émergent et que nous travaillions collectivement à leur faire place.
Nous avons besoin de nouvelles lectures audacieuses du monde, ancrées dans les réalités et les urgences de chacun, et rompant avec les renoncements actuels d’une élite qui fait sécession.
De solides fondations existent pour cela : l’engagement populaire de nos concitoyens. Depuis 2002, 2,75 millions de personnes se sont portées candidates à une élection au moins une fois. La majorité de ces candidats appartient aux classes populaires et moyennes (respectivement 30 et 26 %, tandis que ces catégories représentent respectivement 32 et 22 % de la population française active et retraitée).
Pourtant, au fil des étapes vers l’exercice réel du pouvoir, ces catégories sont évincées : à l’Assemblée nationale en 2012, elles ne représentaient plus que 2 % des députés.
Lire aussi (2023) | Les classes populaires, une catégorie mouvante au cœur d’une bataille politique et idéologique
À l’inverse, les classes supérieures dominent le jeu politique. Les élections européennes de 2024 en sont un exemple marquant : 87 % des eurodéputés français y appartiennent, ce qui fait de ce scrutin le plus socialement discriminant de ces dernières années. Même les élections municipales, historiquement plus accessibles, commencent à se refermer sous l’effet d’une gentrification silencieuse de …
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