
Le mouvement «Bloquons Tout» appelle à «un arrêt total du pays» à partir du 10 septembre
L’exécutif ( Bayrou, avec le soutien de Macron et le patronat ) qui ne parvient pas à réduire les dépenses administratives ( hausse de 30 MILLIARDS DES DÉPENSES ) et à charger fiscalement ceux qui ont bénéficié des baisses antérieures d’impôts veut réduire la dette avec des mesures touchant les catégories populaires et moyennes :
- Une augmentation générale des impôts sur le revenu
- Une baisse générale des prestations sociales,
- Un deremboursement des médicaments ( doublement de la franchise)
- Une moindre prise en charge des MLD,
- Une réduction des indemnités d’arrêt de travail,
- Une réduction des indemnités chômage,
- Une hausse spécifique des impôts pour les retraités,
- Un gel des retraites ( et des traitements des fonctionnaires ? )
- La suppression de jours fériés
Ces mesures sont vécues comme un cocktail explosif, et perçues comme une provocation de trop par une partie de la population déjà durement touchée par l’inflation, les hausses d’impôts locaux et la crise du pouvoir d’achat.
Sur TikTok, Instagram, Facebook, les messages pullulent : « Boycott général », « blackout citoyen », « arrêt total du pays »… Le mot d’ordre est clair : paralyser l’économie pour faire entendre une colère sourde, grandissante, mais encore informe.
ARTICLE – « Le gouvernement a de quoi se faire du souci » : la colère contre l’exécutif va-t-elle se catalyser le 10 septembre ?
Par Martin Bot. Publié le 24/07/2025 MARIANNE
Une idée émerge depuis quelques jours sur les réseaux sociaux : celle d’une mobilisation de grande ampleur des Français le 10 septembre, à travers un boycott généralisé des institutions, du travail et des grandes enseignes. La principale revendication de ce mouvement, qui se défend de toute appartenance politique pour ne pas être compromis, est d’investir dans les services publics. Seule chose certaine pour l’instant, l’appel trouve un écho au sein de la population, en particulier dans les cercles Gilets jaunes.
« La seule chose que vous avez à savoir c’est qu’aujourd’hui j’utilise mes réseaux sociaux comme un outil de relais pour faire passer les messages d’un mécontentement populaire et citoyen, sans aucun parti politique, sans aucune récupération ». Le ton est véhément et sans appel. Dans une conversation téléphonique partagée sur ses réseaux, Jérôme Rodrigues, figure du mouvement des Gilets jaunes, remonte les bretelles d’un journaliste de CNews et reproche aux médias de vouloir « essayer impérativement de mettre un nom et un visage sur un mouvement de colère citoyen » depuis « 48 heures ». En effet, depuis le 22 juillet, les journaux nationauxessaient d’en savoir plus sur un appel à la mobilisation qui prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux, mais dont les instigateurs requièrent l’anonymat.
CERCLES GILETS JAUNES ?
La question à poser n’est donc peut-être pas tellement « qui se cache derrière cet appel ? » mais « réussit-il à remporter l’adhésion ? » De fait, le hashtag #10septembre2025 a intégré les tops tweets sur X le 22 juillet. Et si on jette un œil aux groupes Facebook de Gilets jaunes, on y voit la sauce monter. Sur la page « Gilet Jaune (Officiel) », 30 000 membres, des messages relatifs à la date fatidique et au projet de mobilisation sont publiés chaque jour. « Va falloir que ça bouge très rapidement sinon on va même plus nous plumer mais nous tuer », s’insurge un internaute le 16 juillet, générant 128 commentaires. Un membre lui répond le 24 juillet : « La rage et la colère que vous ressentez ne sont pas un hasard. Elles sont le reflet d’un monde insoutenable, où l’injustice prime. Le 10 septembre, le blocage n’est pas seulement un acte de protestation. C’est une prise de conscience collective, un point de bascule que nous provoquerons ensemble. » Un autre post l’affirme : « Gilets jaunes : le réveil, c’est maintenant ».
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Si une filiation peut être établie avec le mouvement des Gilets jaunes qui a secoué le pays à partir de l’automne 2018, le mode d’action imaginé diffère. On se souvient des manifestations monstres et des blocages des ronds-points, mais aussi des nombreuses personnes défigurées par les tirs de LBD des forces de l’ordre. Nombreux sont ceux qui craignent que ce scénario ne se répète. « Il n’est pas question de descendre dans la rue. Il n’est pas question d’aller se faire tabasser en manif, ça ne sert à rien », lit-on sur les réseaux sociaux.
Pour éviter ce danger, le modus operandi développé sur le blog « Mobilisation 10 septembre » est celui d’un boycott généralisé. Pour « arrêter de faire tourner le système », les rédacteurs du site appellent à « ne plus acheter dans les grandes surfaces qui profitent des baisses de cotisations, des aides publiques, tout en pressurant les salariés », citant Carrefour, Auchan et Amazon, mais aussi de « refuser de consommer ce qui alimente le système : essence, fast fashion, plateformes numériques prédatrices », se référant à Deliveroo. Ou encore de « cesser de travailler dans la mesure du possible : prendre des congés, déposer des arrêts, ralentir volontairement la production ».
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Pour ce qui est des revendications, elles sont simples. « On refuse le plan Bayrou. Trop, c’est trop. Ras-le-bol de payer pendant que d’autres encaissent. On veut une vraie justice, une économie qui respecte les gens, un pouvoir qui arrête de mépriser la France », décrit le même site internet, avant de lister les priorités du mouvement : « un réinvestissement massif dans les services publics : santé, éducation, transports, justice » ; « l’arrêt immédiat des suppressions de postes et des logiques comptables inhumaines » ; « un système de santé accessible à toutes et tous, sans franchises injustes » ; « le maintien de tous les jours fériés et des droits sociaux conquis » ; « la revalorisation des retraites, minima sociaux et salaires, indexée sur la vie réelle ». Des propositions plutôt connotées à gauche, mais force est de constater que sur X l’appel est relayé en grande partie par des comptes d’extrême droite.
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PAS DE RÉCUPÉRATION
Les instigateurs du mouvement se défendent de toute appartenance politique, comme l’explique à L’Humanité l’un des créateurs du site : « On accepte d’être soutenus par tout le monde quel que soit le parti. Nous, on est en dehors de la politique. Tout ce qu’on veut, c’est se battre contre le plan de François Bayrou et rassembler tout le monde en dehors des divergences politiques. » Certains évoquent les mauvais souvenirs de 2018, quand les manifestants Gilets jaunes ont rapidement été mis dans des cases, rattachés parfois à l’extrême gauche, parfois à l’extrême droite, ce qu’ils perçoivent comme une tentative de discréditer le sentiment de révolte.
Au-delà de rejeter la logique des partis, nombreux appellent à tenir les syndicats à distance. Pourtant, les organisations de représentation des travailleurs aussi s’insurgent contre les mesures austéritaires du budget présenté par le gouvernement Bayrou. Huit syndicats ont déposé une pétition sur le site Change.org mardi 22 juillet, qui s’apprête à dépasser les 200 000 signatures deux jours plus tard. « C’est la première fois qu’il y a une résistance aussi forte à un budget. La réunion de l’intersyndicale au cœur de l’été est inédite», explique à Marianne Thomas Vacheron, secrétaire confédéral du bureau exécutif de la CGT en charge de la communication.
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Interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans : êtes-vous favorable à la proposition de Macron ?
Non
Non, tant que l’on n’a pas testé d’autres solutions que l’interdiction. Interdire est une chose, faire respecter l’interdiction est un autre défi ! « …La proposition de Macron » dixit le titre du déba
« La colère est légitime, il y a de quoi. Mais pour gagner il faut s’organiser collectivement, pour transformer les colères individuelles en réussites collectives », défend-il, tout en mettant en avant la complémentarité des luttes, « quelle que soit la couleur du gilet » : « On avait essayé de monter les Gilets jaunes contre les syndicats, mais ce qu’on a observé en 2023 dans le mouvement d’opposition à la réforme des retraites, c’est que là où les Gilets jaunes s’étaient le plus mobilisés, les grèves et les manifestations d’origine syndicale étaient aussi les plus importantes, comme au Puy-en-Velay, à Saint-Etienne ou à Rodez », expose-t-il. « On tient à l’unité de la population. Le gouvernement a de quoi se faire du souci », conclut le syndicaliste. Rendez-vous le 10 septembre.