
ARTICLE – Grâce à l’IA, ces entrepreneurs de l’Ouest protègent les entreprises des cyberattaques
Si l’arrivée de l’IA apporte aux cybercriminels une arme supplémentaire pour déployer leurs attaques de façon industrielle, elle est heureusement un moyen d’y faire face. Experts en cybersécurité, Freddy Milesi, CEO de Sekoia.io et Benjamin Netter, CEO de Riot Security, présentent les projets qui leur valent tous deux d’être candidats au prix EY de l’Entrepreneur de l’Année, catégorie start-up.
Ouest-France pour EY Publié le 25/07/2025
+ 74 % en 5 ans. Avec 348 000 atteintes numériques enregistrées en France en 2024, la cybercriminalité est devenue un sujet d’inquiétude majeure pour les entreprises. Chaque mois dans l’Hexagone et dans l’Ouest, ces dernières sont attaquées et certaines mises à l’arrêt forcé durant plusieurs semaines, comme en juillet dernier, pour cette entreprise de 600 salariés installée à Cholet. Et lorsque l’entreprise peut enfin redémarrer, il faut généralement des semaines, des mois, parfois des années pour la relancer de manière nominale. Et aux pertes financières s’ajoute également une perte importante de confiance de la part des clients ou fournisseurs, inquiets de pouvoir être à leur tour visés,.
Aujourd’hui, toutes les organisations sont concernées : les TPE, les collectivités au même titre que les grands groupes
, complète Freddy Milesi. CEO du leader européen en cybersécurité Sekoia.io qu’il a fondé en 2022. Le dirigeant emploie aujourd’hui plus de 100 personnes depuis son siège rennais et concourt au prix EY de l’Entrepreneur de l’Année, catégorie start-up. Dans un monde où la souveraineté des données est cruciale, il faut absolument garantir que les données restent protégées et sous contrôle en Europe.
Il faut dire que l’arrivée de l’IA facilite grandement le travail
des hackers en leur permettant de programmer de façon industrielle le vol de données, via du phishing, et d’imaginer des systèmes de rançons, via des ransomware (technique qui consiste à bloquer l’accès à un équipement/système ou à chiffrer/copier les données).
Des cyberattaques augmentées grâce à l’IA
Nous sommes entrés dans l’ère des cyberattaques alimentées par l’intelligence artificielle générative
, commente Benjamin Netter, fondateur en 2020 de l’entreprise rennaise Riot Security, également en lice pour le prix EY de l’Entrepreneur de l’année, catégorie start-up. Et ce dernier d’alerter sur la facilité avec laquelle les hackers peuvent désormais agir. Depuis le lancement de ChatGPT en 2023, les attaques cyber ont augmenté de 1265 %. Aujourd’hui, vous trouvez sur le darknet des kits clé en main pour lancer une offensive sur un serveur ou une campagne de phishing suivie de rançon
.
Pour démocratiser la possibilité de se protéger, Freddy Milesi développe donc, avec ses équipes, une plateforme d’un nouveau genre, capable de gérer l’ensemble des antivirus des PC des employés. Nos solutions sont hébergées en ligne et adaptables à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Nos clients n’ont pas besoin de financer l’intégration d’outils sur mesure, coûteux et longs à mettre en place
.
« En 2024, 25 % des détections réalisées ou enrichies par l’IA »
Rendue possible grâce à l’émergence du cloud, la technologie proposée par Sekoia.io s’appuie sur un réseau de Managed Security Service Provider (MSSP), des fournisseurs tiers qui gèrent les opérations de sécurité au quotidien. Chaque MSSP propose sa valeur ajoutée, par exemple une équipe physique d’intervention ou une disponibilité 24H/24, mais tous travaillent sur la plateforme. Une fois nos applications reliées aux outils cloud du client, ils assurent le suivi
. Et si l’intelligence artificielle est une arme pour les hackers, elle permet aussi de leur résister. Ainsi, grâce à l’IA, la plateforme détecte en temps réel les cyberattaques, avec 25 % des détections en 2024 réalisées ou enrichies par l’IA
, ajoute Freddy Milesi qui poursuit, un risque d’attaque informatique, c’est comme un départ d’incendie. Il ne faut pas le laisser se propager. Si vous agissez en amont, un seau d’eau suffit à l’éteindre !
.
Également installée à Rennes, la start-up Riot Security accompagne les entreprises grâce à une plateforme qui simule les cyberattaques et qui enseigne aux salariés les comportements à adopter.
Les employés, le premier rempart de sécurité
Nous simulons des campagnes d’hameçonnage sur l’ensemble des PC professionnels de nos clients. En moyenne, le taux d’employés qui cliquent sur nos liens et renseignent leurs mots de passe est de 20 % lors de la première attaque. Il n’est plus que de 3 % à la cinquième tentative
, commente le CEO Benjamin Netter. Au total, 1 500 entreprises font appel à Riot Security, pour un total de 1,5 million d’employés hameçonnés (de manière fictive) chaque trimestre.
L’importance de proposer un tel service m’est apparue lorsque la précédente entreprise que j’ai co-fondée a réchappé de peu à une cyberattaque, explique l’informaticien. Nous avons découvert que tout était parti d’un employé, victime de phishing
. Parmi les solutions proposées par Riot Security, l’IA est là encore au cœur du modèle, notamment grâce à un chatbot baptisé Albert, qui génère du contenu de formation adapté à l’entreprise et le traduit dans 20 langues. Il interagit en live avec l’employé en fonction de ses questions
, ajoute Benjamin Netter. Un chatbot qui forme et informe les salariés, et qui permet de faire d’eux les premiers remparts face aux multiples cybermenaces qui pèsent aujourd’hui sur les entreprises.