
1. « À quoi ressemblerait une « vraie » politique de l’offre en France »
TITRE LE POINT Par Patrick Artus* 26/07/2025 à 08:30
Depuis 2012, les gouvernements mènent une politique de baisse d’impôts décevante. Pour retrouver la croissance et doper les recettes fiscales, des réformes importantes sont nécessaires.
Depuis 2012, et surtout depuis 2017 avec l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République , la France mène une politique de l’offre – avec la création du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) transformé, en 2019, en un allègement durable des cotisations sociales des entreprises.
Il y a eu une baisse du taux d’imposition des sociétés (de 33 % à 25 %) depuis 2017 et de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) depuis 2023 ; la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) en 2018 ; le développement… » …/…
2. L’UNIQUE CREDO DU MACRONISME
Une politique de l’offre ne doit jamais se limiter aux seules actions ( baisse des impôts de production ). ( définition sommaire pourtant appliquée : soutien à l’offre (c’est-à-dire aux entreprises) permettent de stimuler la croissance économique.
lle doit notamment s’accompagner de réformes structurelles sauvegardant le modèle social ( maîtrise des dépenses, réduction des inégalités … ) et favorisant la qualité des politiques publiques ( par leur rationalisation, par les investissements … ).
Elle ne peut en aucun cas de surcroît s’accompagner d’une politique ( keynésienne ) de la demande débridée. C’est pourtant ce qui s’est passé avec une hausse exponentielle des dépenses publiques et de la dette.
Faute d’avoir eu une vision globale de la société et de l’économie et une stratégie pluriannuelle , les baisses d’impôts considérées à tort comme l’essence d’une politique de l’offre n’ont pas eu d’effet.
Les inégalités, la pauvreté, le déficit de la dépense publique, la dette, la fiscalité, le déficit des comptes sociaux, la baisse des emplois industriels… sont au sommet ; le chômage reprend ( même largement masqué par l’apprentissage et l’auto entreprenariat qui soustraient grand nombre de personnes des chiffres des sans emploi ); les sévices publics sont dégradés, y compris ceux de la justice ou de la sécurité.
Aujourd’hui, il faut renflouer tant les baisses d’impôts que les dépenses publiques financées par la dette. Et ce sont les catégories populaires et moyennes qui sont invitées à le faire en leur faisant porter une responsabilité occultant celle des dirigeants qui ont failli dans l’action publique au bénéfice de la prospérité individuelle et collective ( composante d’un projet pour la France – bien introuvable dans les discours … et les actes ) et dans sa gouvernance dominée par une personnification aveugle et sourde aux réalités .
L’exécutif a créé un comité d’évaluation chargé de rendre chaque année un rapport sur le sujet. Quatre rapports ont été rendus, et tirent la même conclusion : oui, la suppression a de l’ISF a pu réduire le nombre d’exilés fiscaux, passé de 350 par an à 900 avant et après la réforme, mais cela n’a pas eu d’effet direct sur l’investissement. Idem pour le prélèvement forfaitaire unique.
Le but affiché n’a donc pas été atteint, et les chercheurs de l’Institut des politiques publiques qui ont mené ces recherches n’ont pas été très surpris, « toutes les études académiques internationales ayant échoué, nous disent-ils, à démontrer un lien entre la réduction de la fiscalité pour les ménages et le comportement des entreprises« .
3. « Une vraie politique économique doit avoir l’audace de traiter les problèmes structurels de la France en réconciliant Schumpeter et Keynes »
TITRE LES ÉCHOS – Michel Cicurel (économiste et fondateur du fonds La Maison Partners), Jean-Hervé Lorenzi(chroniqueur | président du Cercle des économistes) 23 juil. 2025
« La priorité budgétaire est de rassurer les Français, l’Europe et les marchés. Mais la confiance ne se décrète pas. Elle se bâtit en sortant des débats partisans et dogmatiques pour bâtir une politique économique plus pragmatique, argumentent Michel Cicurel et Jean-Hervé Lorenzi.
Pour l’extrême gauche, dont c’est la posture traditionnelle et, malheureusement, pour une part de la gauche modérée, la politique économique d’Emmanuel Macron s’est concentrée sur les « cadeaux faits aux riches ». Non seulement c’est largement faux, mais c’est dangereux car cela interdit de traiter sérieusement les problèmes de la dette publique et de l’économie française. » …/…
4. DES CRISES ENTREMÊLÉES : POLITIQUE, ÉCONOMIQUE, FINANCIÈRE – L’IMPASSE CRÉE PAR LA POLITIQUE DE L’OFFRE
Extraits de l’article ( UNE CRISE BUDGÉTAIRE QUI AGGRAVE LA CRISE POLITIQUE ) dont le Lien est ci dessous :
« Une absence de visibilité des dépenses et de leurs effets »
« La situation budgétaire dont nous venons de parler résulte largement de l’accumulation de mesures dont le financement a été ignoré et les effets sur la croissance surestimés. »
« La situation dans laquelle nous entrons va être difficile, très difficile socialement. Le retournement du marché du travail est enclenché avec une remontée du chômage. »
« S’il y avait une majorité claire, il serait possible de développer un plan de redressement budgétaire réfléchi et étalé sur plusieurs années à même de rassurer nos prêteurs et de dépasser la crise budgétaire. »
« Nous sommes arrivés en bout de course et c’est désormais l’heure des comptes avec un trou budgétaire à combler. »
« La politique de l’offre a en partie obtenu des résultats sur la croissance, l’emploi et la compétitivité mais à quel prix. Ne pouvait-on pas obtenir des résultats similaires à moindre coût ? La question n’est jamais posée. Une analyse claire des mesures prises dans le passé est plus que nécessaire avant d’aller plus loin. »
« ll faut donc trouver un chemin de crête avec des mesures budgétaires qui ne grèvent pas trop la croissance et n’alourdissent pas la problématique du chômage et des inégalités. Mais cela nécessite de développer une vision stratégique macroéconomique et budgétaire sur plusieurs années qui sorte des logiques comptables et politiques de court terme. »
« C’est un travail de longue haleine pour améliorer la productivité de long terme d’une économie. Cela passe par des politiques qui soutiennent l’innovation, la R&D, l’émergence de nouvelles industries, des investissements importants dans l’éducation ou la formation, les infrastructures… Ces politiques d’investissements importants ne portent pas leurs fruits immédiatement. »
ARTICLE – « La crise politique est plus inquiétante pour l’économie française que la crise budgétaire seule »
UNE CRISE BUDGÉTAIRE QUI AGGRAVE LA CRISE POLITIQUE
https://metahodos.fr/2025/07/21/92907/
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