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L’ INÉDIT MOUVEMENT DE CITOYENS QUI INTERROGE LES POLITIQUES

Une initiative née sur les réseaux sociaux, sans meneur ni bannière

L’objectif est de mettre durablement la France à l’arrêt à partir du 10 septembre. Sept ans après les « gilets jaunes »

Le mouvement «Bloquons Tout» appelle à «un arrêt total du pays» à partir du 10 septembre 

L’exécutif ( Bayrou, avec le soutien de Macron et le patronat ) qui ne parvient pas à réduire les dépenses administratives ( hausse de 30 MILLIARDS DES DÉPENSES ) et à charger fiscalement ceux qui ont bénéficié des baisses antérieures d’impôts veut réduire la dette avec des mesures touchant les catégories populaires et moyennes :

  • Une augmentation générale des impôts sur le revenu
  • Une baisse générale des prestations sociales,
  • Un deremboursement des médicaments ( doublement de la franchise)
  • Une moindre prise en charge des MLD, 
  • Une réduction des indemnités d’arrêt de travail,
  • Une réduction des indemnités chômage,
  • Une hausse spécifique des impôts pour les retraités,
  • Un gel des retraites ( et des traitements des fonctionnaires ? ) 
  • La suppression de jours fériés 

Ces mesures sont vécues comme un cocktail explosif, et perçues comme une provocation de trop par une partie de la population déjà durement touchée par l’inflation, les hausses d’impôts locaux et la crise du pouvoir d’achat.

Sur TikTok, Instagram, Facebook, les messages pullulent : « Boycott général », « blackout citoyen », « arrêt total du pays »… Le mot d’ordre est clair : paralyser l’économie pour faire entendre une colère sourde, grandissante, mais encore informe.

VOIR NOTRE PRÉCÉDENTE PUBLICATION :

LE 10 SEPTEMBRE : DÉBUT D’EXPRESSION D’UNE COLÈRE LÉGITIME FACE AUX EFFORTS IMPOSÉS AUX FRANÇAIS

https://metahodos.fr/2025/08/08/mise-a-jour-le-10-septembre-debut-dexpression-dune-colere-legitime-face-au-budget-de-lexecutif/

«Jean-Luc Mélenchon, ingénieur du chaos»

TITRE LE FIGARO Par  Yves Thréard QUI POURSUIT :

Avec ses amis, le chef des Insoumis cherche à récupérer le mouvement « Bloquons tout » pour le gauchiser et mettre ainsi sa partition en musique.

Jean-Luc Mélenchon se reprend à rêver du Grand Soir. L’occasion lui en est donnée par « Bloquons tout ». Une initiative née au printemps sur les réseaux sociaux, sans meneur ni bannière. L’objectif est de mettre durablement la France à l’arrêt à partir du 10 septembre. Sept ans après les « gilets jaunes », face auxquels il ne savait trop sur quel pied danser car trop à droite à son goût, l’Insoumis en chef se dit qu’il y a, cette fois, quelque chose à jouer. Quand les événements nous dépassent, dit-on, feignons d’en être les organisateurs.

Avec ses amis, l’ingénieur du chaos cherche donc à récupérer le mouvement pour le gauchiser et mettre ainsi sa partition en musique. Les mots d’ordre sont désormais à la grève générale, au boycottage de la société de consommation, à la chasse « aux 500 fortunes qui se gavent », à l’augmentation des salaires et des retraites, à la création du référendum d’initiative populaire… Et, bien sûr, à la censure « immédiate » du gouvernement…

…/…

1. ARTICLE – « Tout bloquer » le 10 septembre ? LFI appelle à y participer, les autres partis politiques embarrassés

Si Jean-Luc Mélenchon appelle ses troupes à prendre part au mouvement né sur les réseaux sociaux, le reste de la gauche reste en retrait.

Par Marceau Taburet HUFFPOST  19/08/2025

POLITIQUE – Un ovni politique. Mercredi 10 septembre, la France sera-t-elle à l’arrêt comme l’espèrent les initiateurs d’un appel à « tout bloquer » ? Tout l’été, ils ont multiplié les messages sur les réseaux sociaux, espérant cueillir les Français après la douche froide annoncée par François Bayrou. Tout est parti des mesures de restriction budgétaire présentées par le Premier ministre le 15 juillet, qui entend notamment supprimer deux jours fériés, geler les retraites et les prestations sociales et baisser le budget de la santé de plusieurs milliards d’euros.

Un collectif citoyen baptisé « Bloquons tout ! »qui revendique son indépendance vis-à-vis des partis politiques et des syndicats, est alors entré en scène. Un mouvement spontané certes, mais pas vraiment apolitique. Les premiers appels à la mobilisation laissaient entrevoir un net penchant vers l’extrême droite, avec une volonté affichée de défendre « la France souveraine » attachée « à ses racines chrétiennes ». Ces messages ont infusé durant la période estivale, avant de se recentrer sur des revendications de pouvoir d’achat et de conditions de vie.

« Des soignants, des étudiants, des précaires, des gilets jaunes ont commencé à relayer l’appel et à s’organiser localement », révèle l’un des organisateurs dans Le Parisien. De quoi rendre plus commode la participation de citoyens et de militants de gauche. Le 30 juillet, Jean-Luc Mélenchon est le premier responsable politique national à soutenir clairement l’initiative. « Je me reconnais dans les motifs de cette action », écrit le fondateur de La France insoumise sur son blog. S’il prend quelques pincettes, notamment sur le « respect de l’indépendance et de l’autonomie » du mouvement, l’ancien député de Marseille assure que ses « motivations sont pleinement justifiées ».

PS, PCF et Verts bien discrets

Le 17 août, il renouvelle son soutien à la journée de mobilisation, appelant dans La Tribune dimanche « à une offensive déterminée pour faire tomber ce gouvernement » qui passe, selon lui, « par la mobilisation populaire tous azimuts ». Il demande à ses troupes « de se mettre immédiatement au service des collectifs locaux qui proposent cette mobilisation et à tout faire pour sa réussite ». Le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) de Philippe Poutou et Olivier Besancenot a aussi apporté son soutien au mouvement dans un communiqué publié ce lundi 18 août.

Une tribune, passée inaperçue, avait été signée le 11 août par quelques cadres de gauche, dont les députés ex-LFI Clémentine Autain et Alexis Corbière, l’écologiste Sandrine Rousseau ou le maire communiste de Gennevilliers Patrice Leclerc. « Dans chaque quartier, chaque village, rassemblons-nous sur les places et les ronds-points et décidons ensemble comment agir », écrivent-ils dans Regards, aux côtés de militants associatifs et syndicaux. « Ne laissons personne de côté, faisons du 10 septembre le début de la lutte. »

Mais au-delà, les soutiens officiels à la journée de mobilisation sont rares. Et les partis politiques, bousculés dans leur organisation traditionnelle, demeurent bien silencieux. Aucun des dirigeants des trois principaux partis de gauche, Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF) et Marine Tondelier (Les Écologistes) ne s’est exprimé publiquement. Les Verts ont prévu de se réunir, cette semaine en marge de leur université d’été, pour discuter de la position à adopter. Côté communiste, Fabien Roussel avait appelé en 2023 à des manifestations devant les préfectures (et même à « les envahir, si nécessaire ») pour exprimer le ras-le-bol social. Pourra-t-il cette fois passer son tour ?

Crainte de la récupération

D’autant que les syndicats pourraient être de la partie. Remontées elles aussi contre les annonces de François Bayrou, les grandes centrales réfléchissent encore aux modalités d’action pour la rentrée. Une intersyndicale est prévue le 1er septembre, alors même que plusieurs fédérations de la CGT ont annoncé leur volonté de déposer un préavis de grève. La participation des principaux syndicats au mouvement du 10 septembre pourrait changer la donne aux yeux des responsables de gauche, qui craignent pour le moment d’être accusés de récupération et se tiennent à bonne distance d’un mouvement dont ils ne savent rien ou si peu.

À l’extrême droite, le Rassemblement national marche sur des œufs. Les mots d’ordre de départ (dont le fameux « C’est Nicolas qui paye ») avaient tout pour plaire au parti dirigé par Jordan Bardella. En témoigne la vidéo publiée le 23 juillet par le député RN Matthias Renault, se réjouissant d’une « mobilisation populaire le 10 septembre » sur les thèmes de « ras-le-bol fiscal des actifs », de« remise en cause de l’État obèse », mais aussi « anti-immigration » et « anti-écologie punitive ». Mais c’était sans compter sur son évolution récente, vers plus de justice sociale. Finalement, après le soutien apporté par Jean-Luc Mélenchon au mouvement, ce même député RN s’est repris sur son compte X : « dernière confirmation que l’extrême gauche est derrière le 10 septembre ».

Moi À trois semaines de la mobilisation, tout semble encore flou. Participer à un mouvement dont on ne partage pas forcément 100 % des revendications ou s’en tenir à distance quitte à passer à côté d’un mouvement social d’ampleur ? Voilà qui devrait donner du grain à moudre aux partis politiques, notamment de gauche, dont les universités d’été s’ouvrent en fin de semaine.

2. ARTICLE – « Bloquons tout le 10 septembre » : six questions sur ce mouvement qui appelle à la mobilisation

Ouest-France 19/08/2025 

Le 10 septembre prochain pourrait être la date d’une mobilisation importante alors que les appels à « tout bloquer » ce jour-là prennent de l’ampleur. Soutien de Jean-Luc Mélenchon, lancement sur les réseaux sociaux, modes d’action… De nombreuses zones d’ombre demeurent autour de l’initiative. « Ouest-France » fait le point.

Allons-nous assister le 10 septembre prochain à un « Gilets jaunes 2.0 » ? La question se pose, alors que des appels à « tout bloquer » en France à cette date venus d’horizons très divers, se multiplient sur les réseaux sociaux. Mais la réussite de ces mouvements cristallisés autour des coupes budgétaires présentées par François Bayrou reste une inconnue. Retour en six questions sur une mobilisation de plus en plus attendue.

Lire aussi : La question du jour. Mouvement du 10 septembre : croyez-vous à son succès ?

1. Quelle est son origine ?

Les premières références à cette date, dont le choix ne semble pas avoir de justification particulière, remontent au moins à mai. C’est toutefois en juillet, à la faveur des mesures d’économies annoncées par le Premier ministre, qu’elles ont gagné en visibilité. Lancé à l’origine par une chaîne Telegram plutôt confidentielle, puis décliné sur un site nommé « Les essentiels France », ce mot d’ordre est relayé par divers groupes de discussion. Avec un canal principal d’organisation, « Indignons-nous », réunissant plusieurs milliers d’internautes.

Le mouvement prend ensuite de l’ampleur lorsqu’il est relayé par d’anciennes figures des Gilets jaunes, notamment Anaïs Albertini mi-juillet, rapporte Libération . En l’espace de quelques jours, elle partage ainsi plusieurs publications sur Facebook pour « répondre à l’appel du 10, 11, 12 septembre » clamant que le seul pouvoir des manifestants « est le boycott total ».

« Depuis les Gilets jaunes, il apparaît désormais envisageable de construire des mobilisations hors champ politique ou syndical traditionnel, en faisant usage des réseaux sociaux », observe pour l’Agence France-Pressel’historien Stéphane Sirot.

2. Quelles revendications ?

Les revendications de ce mouvement visent principalement le plan budgétaire annoncé par François Bayrou. Sur de nombreux comptes (TikTok, Facebook, X, Telegram), déjà établis ou spécialement créés, les messages du mouvement naissant peuvent mentionner le RIC (référendum d’initiative citoyenne), réclamer des hausses de salaires et des retraites ou encore la mise en place de « caisses de grève ».

Pour étayer leurs demandes, un site internet a été créé propulsant un slogan : « Stop à l’austérité Bayrou » accompagné d’un texte qui décrit un « gouvernement qui sacrifie nos droits : deux jours fériés supprimés, coupes massives dans la santé, gel des retraites, suppression de milliers de postes publics »,détaille nos confrères du Point. Il lance un appel général au « boycott » , à la « désobéissance » et à la « solidarité ».

3. Quels modes d’action ?

Sur le terrain, fin juillet, quelques dizaines de personnes se sont réunies pour débattre dans des parcs, à Paris ou Strasbourg, selon Franceinfo et Mediapart, notamment pour acter des modes d’action et structurer davantage le mouvement. Les actions prévues sont tantôt classiques, de « type grève », et « moins classiques, comme ne vous servez plus de votre carte bancaire à partir du 10 septembre » ou « n’allez plus faire vos courses dans les supermarchés », relève l’historien Stéphane Sirot.

Boycott, désobéissance civile ou « solidarité citoyenne », cette mobilisation compte donc s’appuyer sur différents types d’actions. Toutefois, l’historien note que le 10 septembre tombe un mercredi, alors que les Gilets jaunes manifestaient le samedi, jour chômé pour la majorité des salariés, ce qui pourrait avoir des conséquences, notamment dans l’ampleur attendue du mouvement de blocage.

Lire aussi : ENTRETIEN. Mouvements sociaux : « Aujourd’hui, les manifestations mobilisent plus que les grèves »

4. Un mouvement apartisan ?

Près de sept ans après les Gilets jaunes, qui avait interpellé par leur ampleur, « les ingrédients de la colère (sentiment de déclassement du bas de la classe moyenne, fin de mois difficiles pour les catégories populaires et ras-le-bol fiscal généralisé) n’ont pas disparu », relève le directeur du département Opinion à l’Ifop Jérôme Fourquet dans Le Point. Cependant, décrire une affiliation politique particulière n’est pas une mince affaire.

Soutenu par La France insoumise (LFI) qui appelle, via Jean-Luc Mélenchon, « à une offensive déterminée pour faire tomber ce gouvernement », l’initiative a été largement diffusée par des relais d’extrême-droite, note Libération, notamment des conspirationnistes ou des proches de mouvances identitaires. Contacté par l’Humanité , un cofondateur du mouvement a assumé accepter « d’être soutenu par tout le monde quel que soit le parti », affirmant défendre une initiative « apartisane ».

5. Quels soutiens politiques ?

Quelques responsables politiques soutiennent l’appel du 10 septembre, outre La France insoumise, comme les députés Clémentine Autain et Alexis Corbiere, ex-LFI siégeant dans le groupe Écologiste. Ils sont signataires d’une tribune publiée par la revue Regardsappelant à faire de cette date « le début de la lutte » pour « une vie digne et heureuse ».

« On suit, on regarde ce qui se passe sur les réseaux, on est vigilants », indique à l’AFP le député PS Arthur Delaporte. « Quand on appelle à rejoindre un mouvement, c’est dans le cadre d’une intersyndicale, là ce n’est pas le cas. » Même réserve, à l’extrême-droite, chez la députée RN Edwige Diaz. Son parti « par principe ne s’improvise pas instigateur de manifestations », a-t-elle souligné sur France Inter, tout en « comprenant la détresse de ces Français ».

6. Que disent les forces syndicales ?

Ce mouvement peut-il résonner avec la stratégie des syndicats ? Les confédérations ont rendez-vous le 1er septembre pour discuter des actions à mener, après avoir dénoncé notamment le projet de suppression de deux jours fériés, indique l’AFP. Sans attendre, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT, dont celles de la chimie et du commerce, ont d’ores et déjà prévu de mobiliser le 10 septembre.

À découvrir

« Il y a de quoi être en colère, il faut des mobilisations, elles seront nombreuses comme celle du 10 septembre, et il y en aura d’autres », a déclaré Thomas Vacheron, secrétaire confédéral du syndicat. La fédération Mines-Energies de la CGT appelle quant à elle à faire grève à partir du 2 septembre alors que Force ouvrière a aussi annoncé un préavis de grève à compter du 1er septembre et une grève est envisagée dans les hôpitaux parisiens.

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