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ALERTE : LE CHEF D’ÉTAT MAJOR DES ARMÉES – EN RUPTURE AVEC E.MACRON – ALERTE SUR L’INACTION QUI MET LA FRANCE EN RISQUE VITAL

L’ancien chef d’état-major des armées tire la sonnette d’alarme et interpelle S.LECORNU … ET NON PAS E.MACRON

la France « s’est désarmée », un processus enclenché par la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et jamais inversé,

tandis que « nos adversaires, eux, sont prêts »

« La guerre va être de retour sur notre territoire»

« On peut reconstituer notre armée en dix ans, si l’on y met le prix et de la constance. »

Pierre de Villiers, l’ancien chef d’état-major des armées

ARTICLE – «Nos armées ne sont plus capables de gagner la guerre» : Pierre de Villiers sonne l’alerte

Outil militaire français affaibli, monde instable et menace d’une étincelle fatale : l’ancien chef d’état-major des armées tire la sonnette d’alarme et presse Sébastien Lecornu d’agir.

Nicolas Cuoco. JDD 15/09/2025

Nos armées ne sont plus capables de gagner la guerre. On a cédé à plusieurs lignes Maginot… » Pierre de Villiers ne mâche pas ses mots. L’ancien chef d’état-major des armées, démissionnaire en 2017, a rompu son silence au Trophée des futures licornes, dont nos confrères de Challengessont partenaires.

Si le général salue « l’expression du génie français » incarnée par les entrepreneurs, c’est pour mieux pointer les failles béantes de la défense nationale. « Je n’ai pas envie qu’un missile tombe un jour sur une ville de notre pays… et, je vous le dis, on ne saura peut-être même pas qui l’aura tiré », s’inquiète l’ancien numéro un des armées. Pour lui, la France « s’est désarmée », un processus enclenché par la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et jamais inversé, tandis que « nos adversaires, eux, sont prêts ».

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Cette alerte s’inscrit dans un constat plus large : « La guerre va être de retour sur notre territoire. » Pour justifier cela, le membre de la fratrie Villiers décrit un monde en proie à une instabilité inédite : « C’est bien là la grosse différence par rapport à avant. » Pierre de Villiers cite deux zones de conflictualité majeures — l’Ouest face au bloc de l’Est, et le Proche-Orient — auxquelles s’ajoutent l’islamisme et le dérèglement climatique. Surtout, le général insiste sur le retour d’un monde bipolaire : « D’un côté, l’Occident derrière les États-Unis ; de l’autre, la Russie, la Chine, la Corée du Nord, l’Iran… plein de pays qui ont la haine de l’Occident. Ils représentent 4 milliards d’habitants, 50 % du PIB mondial… Chaque fois qu’il y a faiblesse de notre côté, la force en profite. »

Dans ce contexte, l’ex-chef d’état-major, qui avait remis sa démission face à une importante coupe budgétaire, juge indispensable de revoir l’effort militaire : « Pour protéger la France, comme Lecornu l’a dit dans son livre, il faut 5 milliards d’euros de plus par an pour les armées jusqu’en 2035. Regardez la Pologne : elle sera équipée de 2 000 chars quand nous peinons à en avoir 200 en état de marche. » Aux yeux de l’ancien cinq étoiles, il ne faut pas croire en une armée européenne intégrée, mais miser sur « une coopération européenne entre États ». Et de prévenir : « On peut reconstituer notre armée en dix ans, si l’on y met le prix et de la constance. »

Lecornu ? « Une bonne nouvelle »

À propos de Sébastien Lecornu, fraîchement nommé à Matignon, Villiers évoque « une bonne nouvelle, un bon signe. » Ayant lu l’ouvrage de l’ancien ministre des Armées (Vers la guerre ? éd. Plon), il juge celui-ci « excellent » et confie avoir « une très bonne opinion » du Premier ministre. Mais le Vandéen lance cet avertissement : « Oui, mais on fait quoi maintenant ? Il faut accélérer ! »

Enfin, il balaie d’un revers les rumeurs de sympathie pour Moscou : « Moi prorusse ? C’est incroyable d’entendre ça… Je connais les Russes et je vous dis qu’il n’y aura pas d’issue militaire au conflit en Ukraine. La seule issue, c’est la paix. » Une paix dont il ne précise pas les contours, tout en rappelant que « si on est faible, les dictateurs ne nous respecteront pas ». Et de conclure, grave : « Un jour ou l’autre, il y aura une étincelle. Dans l’histoire du monde, il arrive ce moment… »

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Un avertissement lucide et sans fard, lancé par un général qui craint que « la France ne se réforme pas » et que « cela passe encore par de fortes ruptures ». Pour Pierre de Villiers, l’heure n’est plus aux discours : il faut agir.

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