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270 MILLIARDS POUR LES ENTREPRISES ET LES PLUS RICHES : UNE PHÉNOMÉNALE DÉRIVE CLIENTÉLISTE ?

MISE À JOUR

ARTICLE 2 CI-CONTRECe que pointe le livre-enquête « Le Grand Détournement »

UNE POLITIQUE DE L’OFFRE DÉBRIDÉE ET/OU LE CLIENTÉLISME D’UN REGIME ?

270 milliards d’aides se décomposent ainsi :

90 milliards d’exonérations et d’exemptions de cotisations sociales,

110 milliards d’avantages fiscaux, dont une large part revient en réalité aux actionnaires et aux grandes fortunes,

70 milliards pour un ensemble hétéroclite de subventions directes qui regroupent ( plus de 2 200 dispositifs au total ).

« C’est un véritable labyrinthe, dans lequel même les agents du ministère des Finances se perdent. Mais une chose est claire : l’argent magique n’existe pas. Pour financer ces aides, l’Etat a dû puiser dans les recettes de TVA, l’impôt le plus injuste car payé par tous les Français, y compris les plus modestes.

Comment est-on arrivé à 270 milliards annuels d’aides aux entreprises et de cadeaux aux plus riches ? Les clés pour comprendre les conséquences des choix fiscaux des gouvernements successifs d’Emmanuel Macron. »

Ces choix fiscaux privilégiant les entreprises prises et les patrimoines financiers ( baisse des impôts de production et suppression de l’impôt sur la fortune ) ont été inspirés par le « cercle de la raison «  et le patronat.

LE « CERCLE DE LA RAISON » S’INQUIÈTE ET RAPPELLE SES THEORIES ÉCONOMIQUES

Ces derniers s’inquiètent aujourd’hui d’un éventuel abandon de ces orientations du fait de l’absence de majorité présidentielle et parlementaire, du fait également que le bilan de la politique de l’offre n’est pas convaincant et du fait que l’endettement colossal doit conduire à des arbitrages structurels qui contrarient les théories du « cercle de la raison. « 

LE PATRONAT – DERNIER SOUTIEN DU REGIME MACRON – FAIT PRESSION POUR LE MAINTIEN DU « PRO BUSINESS « 

La politique économique du régime Macron est rétrécie à favoriser l’offre ( cad à réduire les impots de production) c’est ce que le patronat appelle sans fard la politique « pro business ».

Récemment, à quelques jours de la chute de Bayrou et s’inquiétant des accords en négociation avec la gauche, le patronat a produit son programme de politique économique basé sur la « raison »

Voir notre publication :

LE PATRONAT APPELLE À LA « RAISON » … POUR ÉVITER DES IMPÔTS ET DÉFENDRE LA POLITIQUE DE L’OFFRE

https://metahodos.fr/2025/09/05/le-patronat-appelle-a-la-raison-pour-eviter-des-impots/

LES PROPOSITIONS DU « FRONT ÉCONOMIQUE » : SUFFIT-IL DE SE RÉCLAMER DU « CERCLE DE LA RAISON » POUR ÉVITER DES RECETTES QUI N’ONT PAS MARCHÉ ?

https://metahodos.fr/2025/09/02/les-propositions-du-front-economique-suffit-il-de-se-reclamer-du-cercle-de-la-raison-pour-eviter-des-recettes-qui-nont-pas-marche/

Il a réitéré ses inquiétudes au moment où Macron choisissait un nouveau 1er ministre ( Qui pouvait être de gauche ) .

Il insiste – à présent que Lecornu est désigné – sur le maintien de la politique de l’offre et va jusqu’à une journée de mobilisation contre les impôts des entreprises et fortunes.

VERS UN ABANDON DE LA POLITIQUE PRÉTENDUMENT DE L’OFFRE ?

« Tout va mal… écrit Jean-Marc Sylvestre la croissance économique décroche et, pire, la pression politique et sociale va obliger Emmanuel Macron à accepter que son nouveau Premier ministre abandonne les fondamentaux de sa politique d’offre, donc plus d’impôts et plus de dépenses publiques. On repart à zéro. »

En réalité il convient de rappeler que l’action visant à réduire les impôts des entreprises ( offre) a été contrariée par des actions en direction de la demande ( dérapage des dépenses publiques ).

Le budget de Lecornu est annoncé avec un effort de réduction du déficit moindre par rapport au projet Bayrou. Quelle sera la part de la fiscalité ? Ou des dépenses nouvelles ? ( respectivement de 15 et 30 milliards dans le projet Bayrou ).

2. ARTICLE – Aides publiques aux entreprises, imposition des plus riches… Ce que pointe le livre-enquête « Le Grand Détournement »

 Eloïse Bartoli FRANCE INFO. 18/09/2025

Selon l’ouvrage de deux journalistes du « Nouvel Obs », les entreprises françaises reçoivent chaque année 270 milliards d’euros d’aide de l’Etat. Un chiffre bien supérieur à toutes les estimations connues jusqu’ici.

C’est l’histoire d’un « hold-up », assènent les auteurs dès l’incipit. Dans un livre-enquête publié jeudi 11 septembre, deux journalistes du Nouvel Obs, Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, s’attaquent à la question sensible des aides publiques accordées aux entreprises, et s’interrogent sur les montants qui leur sont alloués, alors que les gouvernements successifs alertent sur le déficit public et l’endettement de la France. Selon leur enquête, le soutien aux entreprises coûte chaque année 270 milliards d’euros à l’Etat, sans que l’efficacité de cette politique soit réellement contrôlée. Franceinfo vous résume les principales révélations de cet ouvrage qui fait grand bruit. 

Des entreprises ont profité de la réponse à la crise du Covid-19 pour s’enrichir

C’est le premier constat dressé par le binôme de journalistes : la crise du Covid-19 a été une aubaine pour les entreprises. D’abord parce que la Banque centrale européenne (BCE) a injecté jusqu’à 3 000 milliards d’euros dans le système pour garantir, par le biais des banques, leur financement. La BCE a également mis sur pied, en 2020, un programme d’achats de titres à hauteur de 1 000 milliards d’euros pour limiter la hausse des taux d’intérêt. De quoi créer un « fabuleux appel d’air » pour les grands groupes.

Les deux journalistes font un lien avec le constat qu’entre mars 2020 et fin 2021,« la fortune des milliardaires français a augmenté de 86%, soit un gain de 236 milliards d’euros, davantage que sur toute la décennie précédente. » Bernard Arnault, Françoise Bettencourt-Meyers, François Pinault et Alain et Gérard Wertheimer – les cinq principales fortunes nationales – ont même doublé leur patrimoine sur cette période, estiment-ils.

Le gouvernement français a contribué à cet enrichissement, avec « des milliards distribués sans aucune contrepartie et sans poser la moindre condition », estiment les auteurs, qui pointent notamment les 145 milliards d’euros de prêts garantis par l’Etat (PGE), dont 38 milliards restaient encore à rembourser fin 2024.

De nombreuses entreprises ont aussi eu recours au chômage partiel mis en place durant cette période, pour un coût total de 27 milliards d’euros en 2020 selon la Dares(Nouvelle fenêtre), poursuivent-ils. S’appuyant sur les travaux du média en ligne L’Observatoire des multinationales, les journalistes affirment que des sociétés de premier plan « n’ont pas hésité à mettre des milliers de leurs salariés au chômage, tout en continuant à distribuer des dividendes à leurs actionnaires ». Au sein du CAC 40, 14 entreprises seraient concernées, dont Veolia et Carrefour, selon l’ouvrage.

Or, une partie du chômage partiel a été financée par l’Unedic. Ces dernières années, les conditions d’indemnisation de l’Assurance-chômage « ont été durcies à trois reprises afin – entre autres – de payer la dette Covid », analysent les deux journalistes. Les demandeurs d’emploi trinquent donc pour rembourser des avances dont ont bénéficié des multinationales. »

Les aides publiques aux entreprises atteignent 270 milliards par an, selon une estimation inédite

Ils parlent de « l’un des secrets les mieux gardés de la République » : le montant total des aides publiques aux entreprises n’est pas communiqué par les services de l’Etat. Les dispositifs étant nombreux, « les chiffres sont trop difficiles à articuler », justifiait Bruno Le Maire devant les députés en 2023. Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre ont donc réalisé leurs propres calculs, additionnant les exonérations de charges, les subventions, les abattements fiscaux et autres primes à l’apprentissage… L’addition s’avère salée : ils estiment que 270 milliards d’euros d’aides publiques sont accordés aux entreprises chaque année. En ajoutant à ce calcul les niches fiscales déclassées, la barre des 300 milliards est dépassée, poursuivent-ils. A titre de comparaison, les dépenses de santé représentaient un peu moins de 249 milliards en 2023 selon l’Insee(Nouvelle fenêtre).

Les deux journalistes aboutissent à un total encore plus élevé que celui de la commission d’enquête du Sénat sur le sujet, conduite par le communiste Fabien Gay et le LR Olivier Rietmann, qui estimait le montant total de ces aides à 211 milliards pour l’année 2023, dans un rapport rendu en juillet. « C’est un trou noir sur lequel travaillent les chercheurs depuis plusieurs années. Ce sont des estimations et c’est pour cela qu’on en arrive à une querelle de chiffres », s’est justifiée Caroline Michel-Aguirre dans Libération(Nouvelle fenêtre).

:à lire aussiQuatre chiffres à retenir du rapport du Sénat sur les aides publiques aux grandes entreprises, estimées à 211 milliards d’euros en 2023

L’ouvrage décrit une explosion de ces montants au cours des trois dernières décennies. Dans les années 1990, ces aides représentaient autour de 30 milliards d’euros courants par an. La hausse débute en 2001, et le total atteint plus de 100 milliards en 2008, et le double en 2019, selon leurs calculs. Le résultat d’une « politique de l’offre », reposant sur l’idée qu’aider les entreprises stimule la croissance, qui a « transformé l’Etat en un guichet qui signe des chèques à l’aveugle », dénoncent les deux auteurs. Aucun réel contrôle n’est en effet effectué sur l’efficacité de ces aides, affirment-ils, avant de s’interroger : « Produisent-elles des emplois, de l’activité, de l’innovation – ou ne font-elles qu’alimenter des profits déjà mirifiques ? »

Les journalistes s’attardent également sur le montant des aides publiques perçues par les plus grandes entreprises, et révélés lors des travaux de la commission d’enquête parlementaire. Ainsi, le groupe LVMH a touché de 275 millions d’euros en 2023, alors que le groupe réalisait un bénéfice net de 15,2 milliards cette même année. Michelin a pour sa part reçu près de 130 millions d’euros en subventions et autres avantages fiscaux la même année. En 2017, le groupe industriel avait déjà touché une aide de 4,3 millions d’euros spécifiquement pour relancer le site de La Roche-sur-Yon (Vendée), qui a finalement été fermé deux ans plus tard

Bruno Le Maire s’est inquiété d’un soupçon d’insincérité de l’exécutif sur la gravité du déficit

L’enquête des deux journalistes du Nouvel Obs évoque aussi les soupçons d’insincérité politique concernant la gravité de la dégradation de la dette. Pour rappel, en novembre 2024, les Français apprennent tardivement que le déficit va finalement dépasser 6% du PIB, loin des 4,4% prévus dans le projet de loi de finances initiale. Le gouvernement de Gabriel Attal avait-il conscience de ce dérapage et a-t-il manqué de transparence ? Les deux auteurs révèlent l’existence d’une lettre confidentielle adressée à Emmanuel Macron par le ministre de l’Economie et des Finances d’alors, Bruno Le Maire, dès le 6 avril 2024.

« La dégradation à grande vitesse de la dette de la France risque d’exploser à la face du gouvernement, prévient ce dernier. Nous risquons de nous faire accuser de cacher notre copie. » « Les oppositions nous accuseront d’insincérité », ce qui entraînerait « un risque constitutionnel », avertit-il encore. Il souhaite alors mettre sur pied un projet de finance rectificatif pour corriger la copie. Une demande qui restera lettre morte.

Quelques jours plus tard, contraints de présenter devant le Haut Conseil aux finances publiques des prévisions budgétaires qualifiées d‘ »irréalistes » par les auteurs du livre, certains hauts fonctionnaires de Bercy « en avaient les larmes aux yeux », raconte aux deux journalistes Pierre Moscovici, qui dirige cette institution en tant que premier président de la Cour des comptes.

Les milliardaires les plus riches paient relativement peu d’impôts

La question de l’imposition, autre sujet au cœur du débat politique, prend également une place importante dans cet ouvrage. L’Etat accorde des dizaines de milliards d’euros d’exonérations de cotisations patronales, détaillent ainsi les journalistes. En 1993, pour un salarié payé au Smic, les cotisations patronales représentaient près de 45% du salaire brut. Elles sont tombées à 6,9% en 2024, selon leur démonstration.

Simultanément, le nombre d’employés concernés par ces exonérations a explosé. Après de multiples réformes,« fin 2024, seuls 2% des actifs échappaient à ces mesures », d’après un rapport de France Stratégie cité dans cet ouvrage. Et, alors que le poids de l’imposition des foyers dans les recettes fiscales de la France a doublé entre 1990 et 2023, selon l’OCDE, l’impôt sur les sociétés diminue, pour ne représenter que 5% des recettes, d’après ce même organisme.

Les auteurs se reposent également sur une étude d’ampleur de quatre économistes datant de 2023, pour affirmer que, pour les 370 familles les plus riches de France, l’impôt devient « régressif »Ces derniers ont en effet calculé le revenu des foyers les plus aisés en comprenant les actifs professionnels et pas uniquement les salaires. Ainsi, Bernard Arnault, PDG du groupe de LVMH s’est versé un salaire de 9,3 millions d’euros en 2023, mais la même année, « lui et sa famille ont empoché quelque 2,9 milliards d’euros en dividendes », relèvent Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre.

Plus globalement, le livre démontre que les pratiques d’optimisation fiscale « se banalisent ». Est notamment citée la délocalisation des revenus ou encore la création de holdings qui permettent aux plus riches de ne pas se verser de rémunération personnelle et ainsi d’échapper à l’impôt. Or, selon le binôme d’enquêteurs, le manque à gagner pour l’Etat est conséquent. Le coût des niches sorties du recensement officiel, qui comprennent les mécanismes associés aux holdings, a largement dépassé les 40 milliards d’euros en 2021, d’après leurs estimations. Soit presque le montant d’économies que le gouvernement démissionnaire cherchait à réaliser sur le budget 2026.

1. ARTICLE – « Le Grand Détournement » : quatre chiffres pour comprendre l’ampleur des aides aux entreprises et cadeaux fiscaux aux plus aisés

Par  Le Nouvel Obs 14 septembre 2025 à

Dans leur essai « le Grand Détournement » paru le 11 septembre, Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre, enquêteurs au « Nouvel Obs », montrent que la politique de l’offre d’Emmanuel Macron, en multipliant les aides aux entreprises et les cadeaux fiscaux aux plus riches, a fragilisé notre modèle social et fait exploser la dette. Voici les clés pour comprendre la polémique qui monte

• 270 milliards d’aides aux entreprises et de cadeaux fiscaux faits aux grandes fortunes

Ces 270 milliards d’aides se décomposent en trois blocs principaux : 90 milliards d’exonérations et d’exemptions de cotisations sociales, 110 milliards d’avantages fiscaux, dont une large part revient en réalité aux actionnaires et aux grandes fortunes, et enfin un ensemble hétéroclite de subventions directes qui regroupent plus de 2 200 dispositifs au total. C’est un véritable labyrinthe, dans lequel même les agents du ministère des Finances se perdent. Mais une chose est claire : l’argent magique n’existe pas. Pour financer ces aides, l’Etat a dû puiser dans les recettes de TVA, l’impôt le plus injuste car payé par tous les Français, y compris les plus modestes.

Le pari d’Emmanuel Macron était simple : soutenir les entreprises pour relancer l’emploi et la croissance. Mais dans les faits, le résultat est tout autre : la croissance reste faible, la consommation, atone et la baisse du chômage est inférieure à celle constatée chez nos principaux voisins européens. Mais les entreprises se sont accoutumées à ces transfusions massives de fonds publics. Aujourd’hui, elles fonctionnent comme des addicts, dopées aux aides et incapables d’imaginer tourner autrement.

• 90 milliards d’exonérations et d’exemptions de cotisations patronales

Depuis trente ans, les contributions versées par les employeurs pour faire fonctionner notre modèle social ont été systématiquement réduites. Pour donner un repère, en 1993, pour un salarié payé au smic, les cotisations patronales représentaient encore près de 45 % du salaire brut. En 2024, elles atteignent un niveau historiquement bas de 6,9 %. Pourtant, en apparence, rien ne semble avoir changé : les fiches de paie continuent d’afficher les lignes habituelles, assurance maladie, retraite, chômage, prestations familiales. Cette continuité apparente masque en réalité un glissement fondamental : l’Etat compense massivement les exonérations accordées aux employeurs.

Et « l’Etat », cela signifie nos impôts, principalement la TVA. Chaque fois que vous achetez une paire de chaussures, vous contribuez à compenser une part des exonérations de cotisations patronales. Jusqu’en 2017, la TVA rapportait environ 200 milliards d’euros dont 92 % étaient destinés au service public. En 2024, le paysage a radicalement changé : seuls 45,9 % de ces fonds sont encore affectés à l’Etat. En clair, le gouvernement a déshabillé Paul pour habiller Pierre.

• Un milliard d’euros de « crédit d’impôt recherche »… et des licenciements

100 millions d’euros par an : c’est le montant moyen touché par l’entreprise Sanofi pour financer ses travaux de recherche ces dix dernières années. Mais à quoi ces sommes, révélées par les sénateurs réunis en commission d’enquête au printemps dernier, ont-elles réellement servi ? Car, dans le même temps, le laboratoire a licencié 3 500 personnes qui travaillaient dans ses laboratoires… Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’Etat français n’exige aucune contrepartie quand il aide les entreprises (contrairement à l’Italie ou à l’Espagne, par exemple).

Ainsi, un groupe ultra-bénéficiaire comme le numéro 1 mondial du luxe, LVMH (plus de 15 milliards de bénéfices en 2023), a touché 275 millions d’argent public la même année. Est-ce bien nécessaire ? Autre cas emblématique : STMicroelectronics (semi-conducteurs) a perçu 487 millions d’euros d’aide en 2023. Or, le groupe, domicilié en Suisse, a versé 220 millions d’euros de dividende à ses actionnaires, et moins de 100 000 euros d’impôt sur les bénéfices. Ces aides ne sont jamais revues ni conditionnées, et elles ont fini par s’installer comme une drogue. Les entreprises ne peuvent plus s’en passer, au point que couper le robinet subitement se révélerait suicidaire pour l’économie française.

A lire aussiBonnes feuilles  « La France ne s’y retrouve pas » : cette grande entreprise qui a touché 487 millions d’aides publiques tout en ne payant pas d’impôt 

• 5,8 % de déficit budgétaire en 2024, et une dette qui s’envole

Ces 270 milliards d’euros d’aides diverses et variées ont creusé un gros trou dans les caisses de l’Etat. Au printemps 2024, les services de Bercy en ont soudainement pris conscience et ont tiré la sonnette d’alarme : il allait être impossible de tenir l’objectif d’une réduction du déficit budgétaire à 4,4 % (il terminera à 5,8 %). Comprenant que la situation n’est plus tenable, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, envoie un courrier confidentiel à Emmanuel Macron, le 6 avril, pour réclamer un « correctif budgétaire ». « La dégradation à grande vitesse de la dette de la France risque d’exploser à la face du gouvernement », écrit-il. Il faut dire la vérité aux Français, réclame-t-il encore, sinon « nous risquons de nous faire accuser par les oppositions de cacher notre copie », ce qui pourrait entraîner une sanction par le Conseil constitutionnel. Mais à deux mois des élections européennes, le chef de l’Etat ne veut pas « angoisser » les Français qui se rendront aux urnes, par deux fois, aux européennes et aux élections législatives anticipées, sans connaître le véritable état de nos finances publiques.

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