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LE SINISTRE EXEMPLE D’UNE POLITIQUE PUBLIQUE MAJEURE EN JACHÈRE, DEPUIS 8 ANNÉES DU RÉGIME MACRON : LA SANTÉ

1. RELIRE ET RÉÉCOUTER UNE SÉQUENCE DE 2023

Depuis 2017 il y a eu 7 premiers ministres ( 5 en deux ans. ) , 7 ministres de la santé.

En 3023 il y avait déjà eu 6 : l’inconnue – avant comme après – Agnès Firmin Le Bodo était la sixième ministre de la Santé en six ans.

Voir l’émission de Radio France ci contre.( 6.ARTICLE )

2. LISTE DES 7 MINISTRES DE LA SANTÉ SOUS LE REGIME MACRON

Sept ministres en quasiment sept ans, un vrai défilé

– la « très scolaire » Agnès Buzyn en 2017 ;

le « volubile » et tristement célèbre Olivier Véran durant le Covid ;

– « l’éphémère » Brigitte Bourguignon au début du second mandat ( pour deux mois ) ;

– le « trop discret » François Braun ensuite ;

– le très politique déguisé en « techno » Aurélien Rousseau

– L’éphémère Agnès Firmin Le Bodo (22 jours)

– Catherine Vautrin – Yannick Neuder

3. Les ministres passent et les dossiers trinquent      

Les différents remaniements posent la question de la continuité des politiques publiques. Plus prosaïquement celle de l’inconstance du président qui n’a pas de lignes en matière de politiques publiques.

Le seul fil qu’il tient est celui de la politique dite de l’offre qu’il a lui-même contrariée en lui adjoignant un laisser aller des dépenses publiques (de surcroît non orientées vers les services publics prioritaires).

Exemple avec le ministère de la Santé, où la rotation des titulaires est forte et le périmètre mouvant.

Voilà plusieurs années sinon attend par exemple une loi sur le grand âge.

A cha remaniement, les cabinets précédents plient bagage et il faut repartir de zéro et nouer contact avec des interlocuteurs tout neufs.

Sous l’ère Macron, le ministère de la Santé s’est vu affubler de superlatifs, non flatteurs: postes les plus éphémères, rotations les plus fréquentes…

Conséquence, les dossiers sont trimballés d’un ministère à l’autre. Dans un secteur en détresse – hôpitaux surchargés, déserts médicaux, pénuries de médicaments – et au cœur des préoccupations des citoyens, peut-on se permettre cette valse folle?

Les orientations ne cessent de varier, souvent à l’opposé des précédentes : les exemples de l’hôpital, des médicaments, des déserts médicaux…

« Il vaut mieux ça qu’un seul ministre sans investissement et sans cap »,

déclare Macron synique et paradoxal

4. Chacun ses urgences

« Aucun ministre n’arrive pour mettre en œuvre complètement la réforme de ses prédécesseurs »,

Déclarait sans complexe Agnès Buzyn

Oublié, par exemple, ce projet de taxe sur les bouteilles d’alcool étudié par Bercy et François Braun, avant qu’il ne soit remercié.

Du côté des Assises de la pédiatrie et de la santé de l’enfant, promises l’hiver dernier face à la triple épidémie de grippe, Covid-19 et bronchiolite, les annonces se font aussi attendre… Si son successeur Aurélien Rousseau avait évoqué une date pour début 2024, depuis, le sujet est resté lettre morte.

« Certaines politiques publiques prennent des années pour être mises en œuvre et, entre-temps, il faut souvent faire face à des imprévus »,

justifie un ancien directeur de cabinet.

Les priorités diffèrent selon les détenteurs du maroquin. Et que les passages éclair ralentissent encore plus l’avancée des dossiers. Certains finissent pourtant par émerger, souvent à la faveur d’un coup de pouce du sommet. À l’instar de la loi « Rist » visant à désengorger les cabinets des généralistes. Impulsée par Olivier Véran, elle n’a été formalisée que trois ans plus tard, sous la pression de l’ex-urgentiste François Braun, très sensible à l’encombrement du parcours de santé et qui a pesé personnellement pour faire aboutir cette réforme. Mais d’autres projets de loi traînent encore…

5. La loi grand âge : une Arlésienne

La loi grand âge, promesse du candidat Macron, est encore attendue par de nombreux professionnels. Lancé dès le ministère d’Agnès Buzyn qui promettait une « réforme ambitieuse en 2019 », le dossier se transmet depuis de ministre en ministre… Finalement, le gouvernement rétropédale faute de financement, le projet de loi est abandonné en 2021.

« Les dossiers peuvent retomber en bas de la pile mais ne disparaissent jamais »

assure le politologue Jean- Michel Eymeri-Douzans

Ainsi , à l’automne 2023, le sujet ressurgit sous l’appellation Bien vieillir, cette fois-ci porté par la ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé (à ce poste pendant cinq mois). Un circuit qui donne parfois le tournis. Car, finalement, le dossier vient de revenir à Catherine Vautrin, qui a annoncé une « loi sur le grand âge d’ici la fin de l’année ». Retour à la case départ.

5. ET VOILÀ LE DERNIER PREMIER MINISTRE SANS MINISTRES FAIRE UNE PROMESSE EN MATIÈRE DE SANTÉ

Lecornu a effectivement sorti du chapeau 500 centres de santé à construire ( à 30 minutes de chaque français) promesse jugée irréalisable par l’ensemble des observateurs, y compris dans la sphère de l’exécutif.

6. ÉMISSION – Six ministres de la Santé en six ans, ou comment Macron échoue à réformer ce secteur clé

Lundi 25 décembre 2023 RADIO FRANCE

Il était temps que les fêtes arrivent au ministère de la Santé … où les ministres se succèdent à un rythme éffréné ! 

A peine a-t-elle été nommée que voilà Agnès Le Firmin Le Bodo déjà fragilisée. Promue pour remplacer au débotté son collègue démissionnaire Aurélien Rousseau, cette pharmacienne de profession est sous le coup d’une enquête de la justice pour avoir omis de déclarer les 20 000 de cadeaux de luxe qu’elle aurait reçus de la part d’un grand laboratoire. L’intéressée a beau être bien sûr présumée innocente à ce stade, l’affaire révélée par Médiapart a fait mauvais genre, et pourrait encourager l’exécutif à ne pas transformer son « intérim » en CDI.

Résultat, une nouvelle tête devrait prendre les commandes de Ségur dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Or, après la très scolaire Agnès Buzyn en 2017 ; le volubile Olivier Véran durant le Covid ; l’éphémère Brigitte Bourguignon au début du second mandat ; le trop discret François Braun ensuite ; et le techno Aurélien Rousseau enfin… 

Agnès Firmin Le Bodo est déjà la sixième ministre de la Santé en six ans.

On est loin de la longévité record de Simone Veil dans les années 1970, ou de Marisol Touraine, sous le quinquénnat Hollande, plus récemment.

Et cette instabilité révèle quelque chose ?

Disons en tout cas que cette valse illustre l’incapacité d’Emmanuel Macron à réformer un secteur-clé, dont il avait pourtant dit vouloir faire une priorité absolue de sa présidence. Lui-même fils et frère de médecins, le président a beau être sensible à ce sujet, il n’a jamais su trouver la bonne approche pour répondre à l’une des premières préoccupations des Français.

Le Ségur de la Santé a certes été un rééquilibrage bienvenu, mais déverser des milliards d’euros d’argent public n’a réglé aucun des problèmes structurels. Parmi lesquels notamment la suradministration d’un système historiquement trop centralisé, où il est urgent de débureaucratiser pour remettre les soignants au cœur du processus de gouvernance.

Et est-ce qu’on sait déjà qui pourrait hériter de ce dossier en cas de remaniement ?

Et bien comme à chaque fois, on retrouve les mêmes favoris pour le poste : Frédéric Valletoux et Arnaud Robinet, tous deux experts des questions de santé et proches d’Édouard Philippe.
Des profils plutôt à droite, donc, alors que le gouvernement s’est récemment illustré par la fronde des ministres de l’aile gauche contre la loi immigration.

Un sujet inflammable, qu’Emmanuel Macron s’est donné jusqu’au 17 janvier pour trancher, jour du délibéré dans le procès d’Olivier Dussopt. Car le chef de l’État veut attendre de savoir si son ministre du Travail sera condamné ou relaxé, pour décider de l’ampleur des changements à venir.

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