
“Il ne restera du mandat de Macron que la dissolution”
Déclarait Alain Minc en janvier 2025
Macron, le pire de la Ve République
Dans un entretien, Alain Minc exprime sa déception envers Emmanuel Dans un entretien, Alain Minc exprime sa déception envers Emmanuel Macron, qualifiant son mandat de pire de la Ve République. Minc, qui avait initialement soutenu Macron en 2017, souligne que la France traverse une crise inédite et incertaine après la dissolution du gouvernement.
L’essayiste ne décolère pas contre ce chef de l’Etat dont la psychologie a gâché tous les atouts qu’il avait.
Il mentionne que la force militaire de la France lui confère encore une certaine importance sur la scène européenne, malgré des faiblesses internes.
« PSYCHOLOGIE » POUR MINC, « Ce président est-il devenu fou ? » INTERROGE PHILIPPE
En anvier 2024. Edouard Philippe téléphone à un ami et pose la question qu’il ne peut pas poser publiquement : « Ce président est-il devenu fou ? »
« Emmanuel Macron est-il devenu fou? «
Interroge Richard Werly dans Blick, il poursuit :
« « « « En France, y compris parmi les observateurs politiques, cette question ne fait plus rire du tout. Bien sûr, la folie dont on parle n’est pas une maladie mentale classique. Il s’agit tout simplement de la maladie de l’Elysée, le palais présidentiel français. Une maladie qui conduit tous les présidents à vivre reclus, dans un dangereux isolement, au point de prendre parfois des décisions absurdes et de provoquer des crises majeures, comme celle que traverse la République depuis la démission surprise, en début de matinée lundi 6 octobre, du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu.
…ceux qui suivent Emmanuel Macron depuis sa première élection présidentielle de mai 2017 évoquent, au minimum, un syndrome narcissique grandissant.
Narcissique, Macron? «Il y a un aspect pathologique préoccupant, note un ancien collaborateur de l’Elysée, qui travailla au début du premier mandat avec le président élu en 2017 et réélu en 2022. Macron, selon moi, ne supporte plus les Français. Il ne comprend pas que le public l’applaudisse lors de ses voyages à l’étranger – comme ce fut le cas en Suisse en novembre 2023 – et qu’on l’accable de critiques en France. Il a aussi été profondément blessé par les polémiques sur son épouse Brigitte, accusée par la sphère complotiste d’être un homme. Lui et sa femme sont maintenant obsédés par le procès en diffamation qu’ils ont intenté aux Etats-Unis, contre l’influenceuse Candace Owens. La politique française au jour le jour, il ne la supporte plus». » » »
UN DÉPUTÉ, ANCIEN COMMISSAIRE ;
Un député , ancien policier, va plus loin dans l’interrogation sur une possible «folie» présidentielle : «J’ai souvent réalisé des gardes à vue. Je connais bien les questions de sécurité, poursuit-il, sur le plateau de France Info TV. Or qu’est-ce que le palais de l’Elysée aujourd’hui? Un donjon assiégé. Je suis sûr qu’une forme de peur s’y est installée. Peur des sondages, peur des Français. Peur du débat politique. Peur, aussi, de la fin de mandat inéluctable qui approche».
« Macron est un constitutionnaliste fou » ?
« « « Osons l’hypothèse, écrit JEAN MARC PROUST , : Macron est un constitutionnaliste fou. Le seul truc qui lui plaît, c’est de turbuler la Constitution de 58. Il a envie de tout essayer, de jouer avec tous les articles. Comme s’il préférait entrer dans le Guinness des records que dans les livres d’histoire. D’un point de vue institutionnel, Il peut se targuer d’être le premier président à avoir deux gouvernements censurés à son actif (De Gaulle n’en eut qu’un, en 1962). En à peine dix mois ! Un exploit. Loin d’être évident sous la Ve, régime réputé le plus stable de tous. On observera qu’aucun Premier ministre n’avait dégainé le vote de confiance (article 49.1) depuis 2022, événement rarissime. Seul François Bayrou a osé. Offrant à l’Élysée une nouvelle et splendide médaille. » » »
« L’Élysée, maison d’un fou? «
Ivan Rioufol pose la question en juillet 2024 :
« « « Emmanuel Macron est-il fou ? Oui, fou. « Fada », comme il dit. Depuis le 9 juin et sa dissolution rageuse de l’Assemblée nationale, annoncée 58 minutes après l’annonce de la défaite de son mouvement aux élections européennes (14,6%), la question se pose….
La question obsède son camp traumatisé qui, dans l’instant du verdict, a vu venir le crash. Mais « l’esprit de défaite » n’habite pas ce président haut perché, enamouré de lui-même.
Ce soir-là, l’homme blessé (« cela m’a fait mal », avouera-t-il) se persuade de « prendre son risque ». Il se convainc de susciter un sursaut de confiance autour de sa personne, comme il le fit en agitant la peur du Covid (« Nous sommes en guerre ») et comme il aimerait tant le faire en attisant les braises d’un conflit généralisé contre la Russie. Macron pense, ce 9 juin, jouer le coup fumant qui le replacera en sauveur face au RN. Ne s’est-il pas engagé à en être le rempart ?
Ce soir-là, Macron laisse donc sa photographe, Soazig de la Moissonnière, fixer et diffuser auprès des médias les mines atterrées de ses ministres et de la présidente de l’Assemblée, réunis pour entendre son bon plaisir, avalisé en coulisses par une bande de drôles. Au Monde, quelques jours plus tard, le chef de l’Etat expliquera fièrement :
« Je prépare ça depuis des semaines et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils vont s’en sortir ».
Mais la grenade allait évidemment rouler sous son fauteuil. Il aura fallu attendre le 30 juin, premier tour des législatives, pour qu’il en mesure la première déflagration avec un RN à 33,15%, un Nouveau Front Populaire à 27, 99% et une macronie défaite à 20,83 %, donc ne pouvant survivre qu’au prix d’accords avec la coalition « diversitaire » préemptée par Jean-Luc Mélenchon.
Seul un insensé peut ainsi s’amuser à la roulette belge (toutes les balles dans le barillet) en croyant pouvoir gagner. Un chef d’Etat si peu perméable aux assauts des réalités et aux attentes de son peuple indigène est un homme clos qui ne se fie qu’à lui-même et à ses cireurs de bottes. Macron est ce narcisse esseulé.
Dès lors, comment ne pas s’interroger sur sa démesure égotique, sa négation des obstacles, sa fascination pour la foudre, son attirance pour la transgression, sa jouissance dans le caprice, son mépris des contradicteurs, son plaisir à agiter les peurs, sa propension à se défausser sur les autres ?
Comment ne pas s’alarmer de son immaturité d’enfant-roi qui, pareil au jeune Abdallah de Tintin, jette ses pétards et trépigne d’être contrarié. Bref, comment ne pas se demander si Macron tourne rond ? C’est le Figaro Magazine qui, le 14 juin, pose directement la question au roi sans divertissement : « – Que répondez-vous à ceux qui disent ça ? Etes-vous fou, comme ils le prétendent ? -Non, pas du tout, je vous le confirme, je ne pense qu’à la France. C’était la bonne décision, dans l’intérêt du pays. Et je dis aux Français : n’ayez pas peur, aller voter ».
ARTICLE – Alain Minc : « Emmanuel Macron est le pire président de la Ve et j’ose espérer qu’il n’en est pas le fossoyeur »
L’essayiste ne décolère pas contre ce chef de l’Etat dont la psychologie a gâché tous les atouts qu’il avait.
Propos recueillis par Eric Mandonnet le 07/10/2025 L’express
Quinze mois après la dissolution, la France entre dans une crise totalement inédite, dont l’issue paraît de plus en plus incertaine. Alain Minc a soutenu Emmanuel Macron sans ambiguïté quand il a été élu président de la République, en 2017. Quelle déception huit ans plus tard! Il s’en explique.
L’Express : Le gouvernement de Sébastien Lecornu est tombé moins de quatorze heures après avoir été nommé. La France est-elle devenue le maillon faible de l’Europe ?
Alain Minc : Si Emmanuel Macron n’avait pas hérité, par un concours de circonstances, de la force de frappe indépendante, il n’aurait aucun atout autour de la table européenne. Car tous nos partenaires connaissent la faiblesse désastreuse de notre situation de politique intérieure. Heureusement, cette force de frappe nous donne une carte. Le chancelier allemand demande la garantie nucléaire de la France, ce que nous n’aurions jamais imaginé. C’est cette chance de l’histoire qui nous permet d’être encore un acteur qui compte.
Et dire que s’il n’y avait pas eu la dissolution, l’évolution du contexte international comme les sujets actuellement au cœur des problématiques sur notre continent auraient fait d’Emmanuel Macron le boss de l’Europe…
LIRE AUSSI : Emmanuel Macron, les dessous d’un jeu incompréhensible : coups de fil sans réponse, poker menteur et cachotteries
Sommes-nous devenus ridicules dans le regard des autres ?
Nous n’allons pas devenir l’Italie. La France a l’habitude d’un Etat fort et d’un pouvoir politique qui l’est aussi, nous ne nous résignerons pas à passer d’un gouvernement balnéaire à un autre gouvernement balnéaire comme les Italiens savent le faire avec un sourire ironique.
…/…