
La démission de Sébastien Lecornu a plongé la France dans une crise politique sans précédent
La démission de Sébastien Lecornu a engendré une crise politique majeure en France, reflétée par une couverture médiatique internationale alarmante. De nombreux journaux, allant des États-Unis à l’Italie, décrivent la situation comme un chaos et mettent en lumière la responsabilité d’Emmanuel Macron. Cette instabilité pourrait mener à des élections anticipées, selon plusieurs analyses. La position de la France en Europe est remise en question, alors que des partis comme le Rassemblement National se renforcent. Les commentaires des médias étrangers soulignent que cette crise pourrait affaiblir la France sur la scène internationale et engendrer des conséquences variées.
MISE À JOUR :
« palabres tendues et stériles », « le Titanic France continue de prendre l’eau », « un boulet politique et économique »
Le très officiel quotidien El Moudjahid titre « Le gouvernement Lecornu n’aura tenu que 14 heures : séisme politique en France. » Et écrit : « Trois gouvernements ont donc été consommés depuis un peu plus d’une année de palabres tendues et stériles, alors que le Titanic France continue de prendre l’eau et d’inquiéter ses partenaires européens, obligés de traiter avec un boulet politique et économique, au moment où le mot d’ordre est à la mobilisation sur le continent. »
PRECEDENTE PUBLICATION :
1. ARTICLE – Gondwanalisation, Néron, et “pire emploi du monde” : la crise en France vue de l’étranger
De Bamako à New York, en passant par Athènes et Moscou, nombreux sont les journaux qui tentent d’analyser la crise que traverse la France, alors que Sébastien Lecornu peine à mener d’ultimes négociations pour l’adoption d’un budget et la constitution d’un gouvernement.
Courrier international 8 octobre 2025
La presse étrangère scrute avec attention et un certain effarement les derniers rebondissements de la vie politique française, avec un Premier ministre démissionnaire mais malgré tout chargé de poursuivre des négociations, et des partenaires presque aussi virulents que ses adversaires.

🇺🇸 Vu des États-Unis – Le pire emploi du monde
The Wall Street Journal a mis Sébastien Lecornu à l’honneur sur sa une, le 7 octobre, en titrant en partie en français : “Le dernier Premier ministre français démissionne tout de suite.” Dans un éditorial intitulé “Le pire emploi du monde se trouve en France”, le quotidien libéral ne voit aucune sortie de l’impasse actuelle sans convocation d’élections anticipées. Mais, même si une majorité en sortait, “ne comptez pas sur un nouveau Parlement pour résoudre les problèmes de la France, et notamment ce budget plombé par des dépenses excessives qui vampirisent une économie déjà bien anémique”.
🇧🇫 Vu du Burkina Faso – En voie de gondwanalisation
“C’est la première fois qu’on assiste à une telle situation en France depuis la création de la Ve République en 1958”, commente Le Pays, qui, en référence au Gondwana, le supercontinent qui a commencé à se fracturer au jurassique, se demande : “La France se gondwanalise-t-elle ?” En observant la crise française, relève le média burkinabè, “ce serait désormais une aberration de croire que l’Afrique est le seul continent où des dirigeants sont incapables de gérer des crises à la fois politiques, économiques et sociales. La France ne devrait plus se prévaloir du droit de maître à penser ou s’ériger en donneuse de leçons aux Africains.”
🇮🇹 Vu d’Italie – Le temps des saisons
La presse transalpine, journaux conservateurs en tête, se délecte de l’instabilité qui prévaut aujourd’hui en France, instabilité longtemps associée à la vie politique italienne. Il Tempo a ainsi recours à l’expression “gouvernement de baignade”, qui décrit “ces exécutifs formés sans véritable programme politique et dont on savait que la durée de vie serait très brève, le temps d’une saison estivale”. “Ce type de gouvernement a disparu du panorama italien, se réjouit le quotidien romain, mais a fait son apparition en France.”
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🇬🇷 Vu de Grèce – De Zeus à Néron
Pour le journal financier Naftemporiki, la responsabilité de la crise politique actuelle incombe directement à Emmanuel Macron. “Le macronisme est né en 2017 comme une expérience centriste et technocratique : un mouvement élitiste visant à dépasser la gauche et la droite. Aujourd’hui, ce laboratoire est en ruine. Il ne représente plus personne, hormis le cercle restreint du pouvoir administratif et médiatique parisien.” C’est “désormais un navire sans cap, sans capitaine capable de naviguer dans la tempête. Il comparait autrefois son style de gouvernance à celui de Zeus, le dieu des dieux, mais il est désormais plus probable qu’on le compare, dans le Paris politique, à Néron, tenu responsable de l’incendie qui a détruit Rome.”
🇷🇺 Vu de Russie – Des élections anticipées inévitables
La démission de Sébastien Lecornu, moins d’un mois après sa nomination, signe “la pire crise de la Ve République depuis de Gaulle”, écrit Vzgliad. Interrogé par le média pro-Kremlin, Stanislav Tkachenko, professeur au département d’études européennes de l’université de Saint-Pétersbourg, estime que cette crise marque l’“échec du modèle libéral du gouvernement et de sa politique économique”. Emmanuel Macron va être désormais contraint d’organiser des élections présidentielle et législatives anticipées, estime l’universitaire. Une décision qui serait, selon Tkachenko, “suicidaire pour lui et ses soutiens”, mais inévitable, faute de quoi “la France sombrera encore plus profondément”.
🇺🇦 Vu d’Ukraine – Une crise qui profite à la Russie
“La politique française devient de plus en plus instable”, écrit le portail d’information Sotsportal, qui s’interroge sur “les implications pour l’Ukraine”. Si le site estime que l’aide à l’Ukraine devrait se poursuivre, il craint que “la fragilité de la France” n’ait des conséquences négatives sur “la transformation de la coalition ‘indécise’ [des volontaires] en quelque chose de plus solide”. Tout cela fait les affaires de la Russie, qui cherche à “neutraliser le flanc oriental de l’Otan […], mais aussi les pays de l’Europe occidentale, et plus particulièrement la France, qui se trouve à l’avant-garde du soutien à l’Ukraine. C’est donc la Russie, dont le réseau d’influence est toujours puissant en France, qui profite de cette crise.”
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🇩🇰 Vu du Danemark – La culture politique doit changer
“Beaucoup s’accordent à dire que Macron est directement responsable du chaos politique. Mais son départ ou la dissolution de l’Assemblée nationale ne changeraient guère la crise politique dans laquelle se trouve le pays”, estime le journal danois Politiken (centre gauche). “C’est la culture politique qui pose problème et qui doit changer. […] Macron n’a plus que de mauvaises cartes en main, mais, quoi qu’il choisisse de faire, la seule solution pour que la France sorte de sa crise politique et économique est que ses politiciens s’engagent sérieusement à travailler ensemble.”
🇨🇭 Vu de Suisse – Macron, le meilleur allié du RN
Dans le séisme politique que traverse la France, “la patronne du RN sort victorieuse sur tous les plans”, observe Blick. “Marine Le Pen n’a pas besoin d’être stratège. Encore moins de hausser son niveau de jeu politique dans une France engluée dans une crise politique sans précédent depuis 1958.” Elle “a juste à recueillir le fruit des erreurs à répétition de celui qui l’avait ridiculisée lors de leur premier débat télévisé”, en 2017. Depuis, les rôles se sont inversés, estime le média suisse. “Imaginer que la crise actuelle ne lui profitera pas au format XXL est illusoire. Emmanuel Macron, par son comportement et ses obsessions, est devenu, de facto, son meilleur allié.”
2. ARTICLE _ « Sacre bleu » : depuis l’étranger, la France est vue en plein « chaos » après la démission de Lecornu
À la suite de la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu lundi matin, la France apparait particulièrement fragilisée depuis l’étranger où la presse internationale parle de « chaos » et de « crise sans précédent ».
06 oct. 2025 à 20:08 – LE DAUPHINE LIBE
« Chaos », « crise », « situation sans précédent »… la presse étrangère ne pèse pas ses mots pour évoquer la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu lundi dans la matinée et ses conséquences pour la France.
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« Sacre bleu » c’est ainsi, et en français, que le tabloïd britannique The Sun a titré l’annonce de la démission de Sébastien Lecornu sur son site internet. “Sébastien Lecornu démissionne après seulement VINGT-SEPT JOURS et plonge ENCORE le gouvernement d’Emmanuel Macron en plein chaos” expose le journal populaire londonien. Le quotidien conservateur britannique le Daily Telegraph parle d’« une énième crise politique » après une décision « inattendue et inédite ».
« Une France stable est une contribution importante pour l’Europe »
En Allemagne, le gouvernement a réagi à l’annonce de la démission de Sébastien Lecornu en soulignant qu’« une France stable est une contribution importante pour l’Europe ». Le porte-parole du gouvernement allemand Stefan Kornelius a toutefois ajouté que « la stabilité règne en France ». Mais le Frankfurter Allgemeine titre sur la « crise en France » qui « s’aggrave de manière dramatique ».
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En Grèce, le journal I Kathimerini adjuge la situation aux décisions d’Emmanuel Macron : « Ce n’est probablement pas la faute des Premiers ministres qui ont échoué, puisqu’ils étaient différents les uns des autres. Si quelqu’un est à blâmer pour la situation actuelle, c’est bien le président qui choisit les Premiers ministres ».
En Italie, le journal Corriere della Sera s’interroge : « que pourrait-il se passer ensuite et que fera Macron ? » indiquant qu’ « il s’agit d’une situation inédite, et une phase pleine d’incertitudes s’ouvre désormais ». Le quotidien italien de centre-droit explique la chute de Lecornu par « l’aversion pour Bruno Le Maire » considéré « comme un traître au parti » par les Républicains.
Depuis les Etats-Unis, le New York Times analyse les conséquences économique de la démission soudaine du gouvernement français qui a « a ébranlé les marchés » selon le quotidien new-yorkais.
En Espagne, la démission de Lecornu provoque une « aggravation vertigineuse de la crise française », selon le journal ABC qui parle de « la plus grave crise de l’histoire de la Ve République ». Aux Pays-Bas, pour le quotidien NRC Handelsblad, Macron « a peu d’autres choix » que de dissoudre désormais l’Assemblée nationale.