
PORTUGAL : LES EFFORTS D’ECONOMIE PERMETTENT DE FINANCER L’AMELIORATION DES RETRAITES ET DE BAISSER LES IMPOTS
Le Portugal a connu une transformation économique notable depuis la crise de la dette de 2011, affichant des excédents budgétaires de 0,3 % du PIB pour 2025 et 0,1 % en 2026.
Sa dette publique a chuté de 130 % en 2014 à 87 % en 2025. Le chômage, autrefois élevé à 38 % en 2013, est désormais à 5,8 %.
Le gouvernement prévoit d’augmenter les petites pensions de retraite et de réduire les impôts dans le cadre de son budget. Avec une croissance économique projetée de 2,3 % en 2026, le Portugal s’affirme dans une trajectoire financière positive sans précédent depuis 1974.
1. ARTICLE – Excédent budgétaire, chômage résiduel, retraites en hausse, impôts en baisse : les Portugais désensablés
Bien plus mal en point que la France il y a seulement dix ans, le Portugal se porte désormais comme un charme. Rien n’est donc jamais perdu.
Hugues Serraf ATLANTICO
Il y a quelques années encore, le Portugal était un pays en perdition économique. Une sorte de France contemporaine en miniature, écrabouillée par la crise de la dette souveraine traversée par les pays dits du « Club Med » et placée sous la surveillance de la troïka des pères Fouettard (Commission européenne, BCE, FMI).
En cette fin 2025, le petit poucet ibère présente pourtant son second budget excédentaire sur deux exercices consécutifs (à 0,3 % du PIB), voit son endettement public poursuivre sa régression à la vitesse grand V (87 % contre 130 % en 2014), ne sait pratiquement plus ce qu’est un chômeur (5,8 % d’inactifs seulement contre un hallucinant 38 % en 2013), et envisage carrément d’augmenter les petites pensions de retraite et de tailler à la hache dans les impôts. …
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2. ARTICLE – Le Portugal prévoit des excédents budgétaires en 2025 et 2026
Par Le Figaro avec AFP
À l’heure où la France se débat avec son déficit, ce qu’il se passe au Portugal laisse rêveur. Le gouvernement portugais compte dégager des excédents publics de 0,3% du PIB en 2025 et de 0,1% l’an prochain, selon le projet de budget de l’État pour 2026 dévoilé jeudi par l’exécutif minoritaire de droite. Après les excédents affichés en 2019 (0,1%) et 2024 (0,5%), le pays ibérique est donc en passe de maintenir ses finances publiques dans le vert au moins deux années consécutives, un résultat inédit depuis l’avènement de la démocratie en 1974.
Cette trajectoire d’assainissement des comptes publics a débuté en 2011 quand le pays ibérique, frappé par la crise de la dette de la zone euro, a été contraint d’appliquer une sévère cure d’austérité pour bénéficier d’un plan d’aide financière international. La dette publique du Portugal doit continuer à se réduire de 93,6% du PIB l’an dernier à 90,2% en 2025, puis à 87,8% l’année prochaine.
Augmentation des pensions de retraite les plus modestes
Le Portugal devrait par ailleurs afficher une croissance économique de 2% cette année puis de 2,3% en 2026, après une hausse du PIB de 2,1% l’an dernier, toujours selon le projet de budget présenté à la presse par le ministre des Finances Joaquim Miranda Sarmento. Les prévisions inscrites à la loi de finances prévoient en outre une inflation de 2,4% cette année, puis de 2,1% en 2026, après une hausse des prix établie à 2,7% en 2024. Le taux de chômage devrait pour sa part se réduire à 6,1% en 2025 et à 6% en 2026, contre 6,4% l’année dernière.
En matière de mesures, le projet de budget pour l’an prochain prévoit notamment une augmentation des pensions de retraite les plus modestes, ainsi qu’une baisse de l’impôt sur le revenu et une réduction de l’impôt sur les sociétés d’un point de pourcentage, à 20%. Le gouvernement de droite modérée dirigé par Luis Montenegro ne dispose pas d’une majorité absolue au Parlement issu des élections législatives anticipées de mai dernier.
Pour faire adopter sa loi de finances lors du vote en première lecture prévu le 28 octobre, il lui faudra donc obtenir l’abstention de la principale force d’opposition, la formation d’extrême droite Chega («Assez»), ou du Parti socialiste, qui avait laissé passer le budget pour 2025. Quelle que soit l’issue du débat budgétaire, le président conservateur Marcelo Rebelo de Sousa ne peut plus dissoudre l’Assemblée jusqu’à la fin de son mandat, en mars prochain.