
LECORNU A TROQUÉ LA NON CENSURE CONTRE LA SUSPENSION DE LA RÉFORME, MACRON AFFIRME QU’IL N’Y A PAS SUSPENSION, NI …
Lecornu a très clairement utilisé le terme de suspension dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le 14 octobre :
« Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle »
Ce qui a conduit dans un premier temps Macron – malgré qu’il avait permis cette annonce – à lui faire porter la responsabilité de la suspension.
Voici que dans un second temps, il travestit la réalité en déclarant :
« ce n’est ni l’abrogation ni la suspension, c’est le décalage d’une échéance »
Il a en même temps évoqué une nouvelle fois un référendum et souhaité que le travail soit repris sur le sujet.
La réforme des retraites est – rappelons le – la seule réforme structurelle entreprise…
et il aura fallu attendre 7 ans pour la produire dans des conditions démocratiques tout à fait contestables s’agissant d’un grand sujet de société.
Le serpent de mer référendaire très régulièrement promis sur des thèmes divers resurgit donc.
Pourtant LECORNU a confirmé et même renforcé son engagement
En précisant que la réforme serait
« suspendue « par lettre rectificative ».
LE GOÛT DU CHAOS
Les propos de Macron viennent jeter un trouble sur un débat majeur 0pour les formations politiques, les parties prenantes et les citoyens.
Il créent du Chaos en ouvrant une brèche dans laquelle n’ont pas manqué de rentrer les La France insoumise : Mélenchon moque, sans jamais les citer,
« ceux qui voulaient croire à un accord global qui n’a jamais existé ».
« La réforme des retraites à 64 ans n’est ni abrogée, ni suspendue. Elle est décalée. Il est temps dorénavant de partir de la réalité et non de la propagande des autosatisfaits pour entrer dans la lutte ». Le député LFI Bastien Lachaud estime que « l’attrape-nigaud est enfin révélé par Macron. Les travailleurs continueront de partir à la retraite à 64 ans ». « L’arnaque est confirmée : l’âge à 64 ans reste dans la loi », embraye Ugo Bernalicis.
Macron a déstabilisé la communication du PS, et l’action de son propre gouvernement
Lors de la séance de questions au gouvernement, Lecornu a dû préciser que « le président s’est exprimé uniquement sur la mesure d’âge tout à l’heure en Slovénie et je suis allé plus loin lors de ma déclaration de politique générale. »
DU VRAI OU DU FAUX, EN MACRONIE C’EST LE DIRE QUI L’EMPORTE
Il a rappelé qu’il avait annoncé la suspension tant de la mesure de décalage de l’âge légal que celle de l’augmentation du nombre de trimestres de cotisation, sans laquelle la première mesure ne « serait rien ».
LECORNU A CARTE BLANCHE, ET C’EST MACRON QUI – SANS RELÂCHE – LA NOIRCIT
Il a annoncé dans foulée que la lettre rectificative pour intégrer la mesure au projet de budget de la Sécurité sociale avait été transmise au Conseil d’État.
NOTRE PUBLICATION RÉCENTE :
ENTRE « NI NI » ET « EN M’ TEMPS » : LE SI PROCHE DE MACRON LECORNU CONDAMNÉ À FAIRE DU MACRON – 10 PROMESSES DÉJÀ
ARTICLE – Retraites : pour Emmanuel Macron, la réforme n’est ni abrogée ni suspendue, seulement décalée « dans un souci d’apaisement » voulu par Sébastien Lecornu
Le premier ministre a fait ce choix « pour apaiser le débat actuel » et « c’est le débat parlementaire qui donnera l’issue de ce sujet », a argumenté le chef de l’Etat. La subtilité a déjà fait réagir Jean-Luc Mélenchon.
Emmanuel Macron a estimé, mardi 21 octobre, que la réforme des retraites de 2023 n’est ni abrogée ni suspendue, mais simplement décalée dans le temps, « dans un souci d’apaisement » voulu par le premier ministre, Sébastien Lecornu, en quête d’un compromis sur le budget. Mais « il faudra reposer le débat », « de manière apaisée », a jugé le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse à Ljubljana.
« Le premier ministre a fait un choix, pour apaiser le débat actuel, qui a consisté à proposer le décalage d’une échéance – ce n’est ni l’abrogation ni la suspension, c’est le décalage d’une échéance », a insisté M. Macron, citant « la prochaine échéance, celle des 63 ans au 1er janvier 2027, que [M. Lecornu ] a décalé au 1er janvier 2028 avec un financement par des économies ». « C’est le débat parlementaire qui donnera l’issue de ce sujet », a-t-il prévenu.
Sébastien Lecornu avait pourtant clairement utilisé le terme de suspension dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le 14 octobre. « Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle », avait-il déclaré devant les députés.
Une subtilité sémantique qui a déjà fait bondir le leader « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, qui crie au piège depuis une semaine. « La réforme des retraites à 64 ans n’est ni abrogée, ni suspendue. Elle est DÉCALÉE. Il est temps dorénavant de partir de la réalité et non de la propagande des autosatisfaits pour entrer dans la lutte », a-t-il écrit sur X.
Le président de la République a ajouté mardi que les « perspectives de référendum sont possibles » sur les retraites, mais qu’elles doivent se faire sur la base d’un accord. « Je pense donc que le plus important c’est qu’il y ait un moment de stabilité » et des « discussions sur le budget ». Et, ensuite, qu’un travail soit repris sur le sujet des retraites entre les forces syndicales et patronales, « et sur cette base nous verrons quels sont les chemins qui pourront être suivis », conclut Emmanuel Macron.