
UN EXÉCUTIF INCAPABLE DE GERER LES ACCORDS AVEC L’ALGERIE : ENTRE PEUR ET SERVITUDE
Les accords franco-algériens de 1968 continuent de faire débat, avec Charles Rodwell dénonçant le fardeau économique pour la France.
Des milliers d’Algériens n’ont pas reçu leurs retraites, laissant l’État français compenser ces manquements.
Alors que certains responsables évoquent le besoin d’un dialogue renouvelé avec Alger, d’autres, comme Rodwell, insistent sur la nécessité de revisiter ces accords obsolètes.
Ces discussions révèlent une fracture au sein du gouvernement, oscillant entre la volonté de stabilité et la nécessité de clarté sur des engagements juridiques qui semblent aujourd’hui désavantageux pour la France.
L’accord franco-algérien de 1968: Un coût de 2 Mds selon le Parlement.… Mais « impossible à fiabiliser », selon Barrot
Interrogé sur le rapport parlementaire évaluant à 2 milliards d’euros l’impact de l’accord franco-algérien de 1968, mardi 21 octobre, le ministre des Affaires étrangères a rappelé que les rapporteurs du texte eux-mêmes reconnaissent l’impossibilité de produire une estimation pleinement fiable, soulignant ainsi la complexité du sujet et la prudence nécessaire dans l’interprétation des données avancées.
La somme de 2 Mds est tout de même significative, et si le Parlement n’a pas pu donner des chiffres plus précis n’est ce pas parce que l’administration de Barrot ne donne pas le résultat de l’évaluation qu’elle a certainement réalisée.
ARTICLE – «L’Algérie refuse de payer les retraites de milliers d’Algériens et c’est la France qui compense», dénonce Charles Rodwell
Par Augustin Moriaux LE FIGARO 20 octobre 2025
Coauteur d’un rapport choc sur le coût économique pour la France des accords franco-algériens de 1968, le député Charles Rodwell rapporte, auprès du Figaro TV, l’exemple de certaines retraites que refuse de payer Alger et que la France verse ensuite indûment.
Les accords de 1968 font couler beaucoup d’encre depuis que Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger (2008-2012 puis 2017-2020), les a exhumés dans Le Figaro et dans une note pour la Fondapol. Toujours dans nos colonnes, Édouard Philippe et Gabriel Attal les ont dénoncés avec force. Ce fut aussi un levier pour Bruno Retailleau qui, dans la crise diplomatique avec l’Algérie exacerbée depuis l’arrestation arbitraire de Boualem Sansal, fustigeait en janvier dernier un accord «daté», qui «n’a pas lieu d’être» et qu’il faut «remettre sur la table». Fermeté qui contraste avec la position tenue ce dimanche par le nouveau locataire de Beauvau sur France Inter et qui appelait à renouer le dialogue avec Alger pour des questions de sécurité, souhaitant un «bougé» (sic) dans les relations avec l’Algérie, et précisant qu’une remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968 n’était pas «à l’ordre du jour». Dans cette myriade de positions contrastées, celle de Charles Rodwell dans «Points de Vue» (Le Figaro TV) a le mérite de la clarté : «Monsieur le ministre de l’Intérieur a accès à un tas d’informations auxquelles je n’ai pas accès et a sûrement dit ce qu’il a dit pour ces raisons. Pour autant, je continuerai à dénoncer le coût économique de ces accords de 1968».
Coauteur avec son homologue macroniste – et désormais ministre délégué chargé de la Transition écologique – Mathieu Lefèvre, d’un rapport paru ce 15 octobre, lequel porte sur le coût économique des accords franco-algériens de 1968, Charles Rodwell cite un exemple frappant, afférent aux retraites. «Prenons le cas d’un Algérien qui a travaillé quarante ans dont vingt ans en Algérie puis vingt ans en France. La convention de la Sécurité sociale de 1980 qui dépend des accords franco-algériens de 1968 dit que la France doit logiquement verser, dans ce cas précis, la moitié de la pension. Sauf que l’accord dit aussi que la sécurité sociale algérienne doit lui verser l’autre moitié de sa pension. Or, dans des milliers de cas, l’Algérie ne le fait pas et c’est la France qui compense avec l’ASPA – l’allocation sociale pour les personnes âgées», révèle le député Ensemble pour la République des Yvelines.