
LES MAIRES ET LE RN SURNAGENT DANS UNE DEFIANCE GENERALISEE
L’étude Ipsos BVA révèle un fort rejet des institutions politiques, atteignant des niveaux records.
La confiance en la présidence tombe à 22 %, et seulement 10 % des Français font confiance aux partis politiques. La situation chaotique, marquée par des démissions gouvernementales, exacerbe cette défiance.
Malgré cela, les maires sont perçus positivement par 68 % de la population, tandis que le Rassemblement National voit sa popularité croître, avec 47 % des Français considérant le parti capable de gouverner.
La méfiance – selon l’étude – à l’égard des politiciens, perçus comme corrompus, demeure omniprésente.
ARTICLE – Personnalités politiques, institutions… Le rejet atteint des records chez les Français
Par SudOuest.fr avec AFP. 20/10/2025.
Une étude révèle une crise de confiance généralisée envers les institutions politiques françaises et leurs représentants, mais une exception pour les maires et le Rassemblement National
La défiance envers les institutions et le personnel politiques a sensiblement augmenté en 2025, dans un climat d’instabilité persistante, selon une étude annuelle Ipsos BVA qui montre que seuls les maires, et le Rassemblement national, surnagent dans la période.
Cette étude « Fractures françaises », pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès, le Cevipof et l’Institut Montaigne, révèle un rejet croissant des Français envers tout l’écosystème politique, illustré par la confiance envers la présidence de la République qui tombe à son plus bas niveau (22 %), soit une chute de 22 points depuis l’élection présidentielle de 2017. Les partis politiques restent eux aussi massivement rejetés, avec à peine 10 % de confiance (-4 points par rapport à 2024), un étiage jamais constaté depuis 2019.
Crise de confiance
Cette méfiance générale s’inscrit dans un contexte chaotique : depuis la précédente édition de l’étude, la France a connu la censure du gouvernement Barnier, puis la démission des gouvernements Bayrou et Lecornu 1. Et elle s’est accélérée en octobre lorsque Sébastien Lecornu a une première fois jeté l’éponge, avant d’être reconduit pour former un nouvel exécutif.
Ainsi, 77 % du panel interrogé avant la démission de Sébastien Lecornu a déclaré ne pas faire confiance à l’Assemblée nationale. Résultat qui grimpe à 83 % après la démission, alors que la Chambre basse va devoir s’accorder sur un budget. Malgré cette instabilité, les Français demandent pour 43 % une nouvelle dissolution de l’Assemblée (+ 12 points par rapport à l’automne 2024), et 58 % appellent à une démission d’Emmanuel Macron (+ 6 points).
Les maires épargnés
Au-delà des institutions, la confiance accordée aux hommes et femmes politiques semble brisée. 87 % des Français estiment qu’ils agissent principalement pour leurs intérêts personnels (+ 4 points depuis 2024), et 66 % pensent qu’ils sont corrompus (+ 3 points). À cinq mois des prochaines élections municipales, les maires apparaissent quant à eux comme les derniers acteurs politiques qui conservent encore un véritable crédit auprès de la population, avec près de sept Français sur dix (68 %) qui leur font confiance, un score qui reste loin devant toutes les autres institutions nationales.
Autre exception : l’image du Rassemblement national, qui continue de s’améliorer. Ainsi, 47 % des Français estiment désormais que le RN est « capable de gouverner le pays », soit une hausse de 3 points depuis 2024, et que le RN est le parti le plus proche de leurs préoccupations (42 %). Le parti à la flamme est également jugé « dangereux pour la démocratie » pour 49 % des sondés, et « xénophobe » pour 47 %. Soit le plus bas niveau pour ces questions depuis le début de l’étude en 2014.
L’enquête a été réalisée en ligne du 1er au 9 octobre 2025, auprès d’un échantillon de 3 000 personnes représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 0,4 à 1,8 point.