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MÉLANGER TECHNOCRATIE ET POLITIQUE : TRISTE « PLANTAGE » SUR LES RETRAITES

ARTICLE – On s’est manifestement plantés »: l’ex ministre Aurélien Rousseau dit avoir des « regrets » sur la réforme des retraites

BFM 24 10 2025

Directeur du cabinet d’Élisabeth Borne lors de l’examen du projet de loi sur les retraites, Aurélien Rousseau dit avoir « sous-estimé » à quel point ce texte n’avait « pas été accepté ». Pour autant, le député Place Publique reste « convaincu que beaucoup d’entre nous vont devoir travailler au-delà de 62 » et « 64 ans ».

Une forme de mea-culpa sans totalement se dédire sur le fond. Directeur de cabinet d’Élisabeth Borne au moment de l’examen de la réforme des retraites, Aurélien Rousseau a exprimé des « regrets » dans une interview pour le podcast santé de BFMTV, diffusé ce vendredi 24 octobre.

« J’ai mesuré quand j’ai sorti la tête de l’eau à quel point cette réforme des retraites n’avait pas été acceptée », assume le député Place Publique, concédant également avoir « sous-estimé (…) la saignée, d’une certaine manière, que les 49.3 successifs pouvaient avoir créée ».

Cet article de la Constitution, permettant au gouvernement de se passer d’un vote des députés sur un texte, a été utilisé pas moins de 23 fois par Élisabeth Borne lorsqu’elle était Première ministre.

« Beaucoup vont devoir travailler au-delà de 62 ans »

Faute de détenir une majorité absolue à l’Assemblée, la cheffe du gouvernement l’aura notamment déployé pour faire passer les textes budgétaires. Pour autant, c’est surtout son utilisation lors de la réforme des retraites qui aura marqué les esprits, ce texte étant très contesté au Parlement et dans la rue via une mobilisation massive.

S’il exprime des remords, Aurélien Rousseau défend la nécessité d’une réforme des retraites, se disant « convaincu que beaucoup d’entre nous vont devoir travailler au-delà de 62, de 64 ans même ». Une position à rebours de celle de la plupart de ses collègues du groupe de députés socialistes.

Aurélien Rousseau siège avec eux depuis les législatives de 2024. Au préalable, il avait, comme ministre de la Santé, quitté le gouvernement en décembre 2023 pour affirmer son désaccord sur la loi immigration, avant de rejoindre Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann.

« On repose le crayon »

Dans son interview, Aurélien Rousseau appelle cependant à oeuvrer différemment sur le sujet de la pénibilité. « Il faut que l’on soit mieux et plus nettement capable de garantir à ceux qui arrivent cassés, fracassés à l’âge à 60 ans puissent partir », dit-il, ajoutant, en droite ligne de propos déjà tenus sur Sud Radio la semaine dernière:

« Cet engagement-là, on n’a pas été capables de le démontrer. Donc, c’est là que je dis que l’on s’est manifestement plantés et dans ces cas-là je pense qu’il vaut mieux dire: ‘on repose le crayon, on retravaille.' »

En juin, Raphaël Glucksmann, co-leader de Place publique, avait donné la position de son parti sur les retraites au micro de France 5, déclarant: « On veut abroger cette réforme, c’est-à-dire proposer une autre réforme. Ce n’est pas juste revenir au statu quo ante. On sait que le système est menacé, qu’il faut qu’il y ait un équilibre, mais il faut qu’il y ait un équilibre basé sur la justice. »

Et le candidat putatif à la prochaine élection présidentielle de préciser: « Le problème de ce débat est qu’il s’est focalisé depuis le début sur l’âge légal. Or, en réalité, il faut que les gens qui ont une carrière pénible puissent partir tôt à la retraite, leur espérance de vie une fois à la retraite est d’ailleurs beaucoup plus courte que les autres. »

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