« Le Brexit a fragilisé la City et le système financier britannique, selon la BCE »

TITRE RADIO FRANCE QUI POURSUIT :

Alors que le Brexit est pointé du doigt par le gouvernement travailliste qui s’apprête à présenter son budget, une étude de la Banque centrale européenne vient souligner le coût de cette sortie pour la finance, grande perdante de l’équation.

Le Royaume-Uni prépare lui aussi son budget 2026. La présentation doit avoir lieu mercredi 26 novembre et le Brexit revient sur le devant de la scène. La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 janvier 2020 reste dans toutes les mémoires et dans les comptes publics. Bien au-delà du budget, il y a l’impact sur le système financier britannique, ce que l’on appelle la City, l’univers autour de la Bourse et des sociétés de la finance implantées à Londres. Tout cela est mis en lumière par une étude d’économistes du système européen des banques centrales, un organisme qui dépend de la BCE.

**Chiffres à l’appui, l’étude montre en quoi et à quel niveau la finance est l’une des grandes perdantes du Brexit. Pour ce qui est de l’activité en tant que telle, selon ses partisans, le Brexit devait dynamiser l’activité financière britannique (banques, charges financières, agents de change, etc.) en s’émancipant des contraintes réglementaires européennes. Rien de tout cela ne s’est produit. Depuis le Brexit, il y a cinq ans, la richesse du secteur financier outre-Manche n’a progressé que d’1,9% contre 2,5% pour l’ensemble de la zone euro. Impact également sur l’emploi. L’enquête de la BCE montre que Londres a perdu 15 000 postes dans le secteur boursier depuis 2020. C’est moins que les pires prévisions mais l’impact est bien réel.

Un exode des entreprises financières vers le continent

La sortie du Royaume-Uni du marché unique a entraîné la perte du passeport financier européen qui permet aux grandes banques internationales de proposer leurs services dans l’ensemble de l’Europe depuis le Royaume. La perte de ce passeport, pour les banquiers et les financiers installés à Londres, c’est un peu comme la perte de la Licence IV pour une brasserie. Il y a donc eu un exode des entreprises financières britanniques vers le continent, et le mouvement se poursuit.

L’étude de la BCE montre un net déplacement des volumes de transactions désormais effectuées depuis l’Europe continentale, ce qui profite essentiellement aux Bourses d’Amsterdam, Paris, Madrid et Dublin. Des entreprises de la finance britannique délocalisées sur le continent, cela fait des impôts en moins pour les finances du Royaume. Le poids se fait sentir chaque année un peu plus depuis le Brexit.

ARTICLE – La BCE chiffre le vrai coût du Brexit pour la City

 LES ÉCHOS Par Nicolas Madelaine 14 nov. 2025

Une étude d’économistes du Système européen de banques centrales pointe un risque de découplage entre la City et les places financières du continent. Londres a perdu 15.000 emplois dans la finance depuis la fin de la période de transition.

Il faudra beaucoup de temps pour mesurer l’impact du Brexit sur le secteur financier britannique, et ce, d’autant plus que la période qui s’est ouverte fin 2020 a été marquée par des événements exceptionnels (Covid ou Ukraine). A l’approche des cinq ans de la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union européenne,la Banque centrale européenne vient de publier un rapport confirmant que la finance est l’une des principales perdantes du Brexit.

Dans cette étude, réalisée par les économistes du réseau UE-Royaume-Uni du Système européen de banques centrales (SEBC), les auteurs constatent d’abord – et cela déplaira aux Brexiteurs – que la valeur ajoutée brute du secteur financier britannique n’a crû que de 1,9 % (contre 4,5 % pour l’ensemble de l’économie britannique) depuis le premier trimestre 2021, alors que celui de la zone euro a progressé de 2,3 %. Selon ce rapport, la City n’a donc pas profité du « grand large » que son émancipation de Bruxelles était censée mettre à sa portée.

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