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MAJ 2 – DES RESPONSABLES MUSULMANS METTENT EN CAUSE LE SONDAGE IFOP SUR L’ISLAMISME – LFI ET LA GAUCHE AUSSI

MISE À JOUR 2

A- AJOUT D’UNE HUITIÈME SÉQUENCE :

ARTICLE 8 – Islam : la gauche du déni

Laurent Joffrin signe un éditorial dans LEJOURNAL INFO relatif au sondage de l’IFOP sur la pratique musulmane en France et écrit : il « « suscite une polémique confuse et partisane, ce qui évite de poser les vraies questions. » »

« C’est une manie dans une partie de la gauche, la plus radicale, en général : quand des chiffres la dérangent, elle dit qu’ils sont faux. Pour certains simples d’esprit, quand la fièvre monte, il faut casser le thermomètre. »

B. AJOUT D’UNE NEUVIÈME SÉQUENCE :

ARTICLE 9: Les musulmans en France : un sondage contestable (LEJOURNAL INFO )

Un article signé Hervé Le Bras dans le même média – illustrant curieusement le propos de Joffrin – s’essaye à critiquer le sondage de l’Ifop en prenant pour référence une enquête de l’Insee. Il évoque des résultats très différents… sans y parvenir sur l’essentiel des enseignements à en tiré – dont il ne parle guère – Le titre parle d’un « sondage contestable »

MISE À JOUR 1

A. Chronologique des événements intervenus depuis la publication de l’étude Ifop sur l’islam en France

Ces événements marquent un conflit politico-médiatique intense autour de l’étude, entre enjeux sociétaux, méthodologiques et judiciaires.


• 13-17 novembre 2025 : Publication de l’étude Ifop révélant la montée d’un rigorisme religieux et du soutien à des positions islamistes parmi les musulmans, particulièrement les jeunes. L’Ifop publie en détail sa méthodologie et ses résultats.


• 18 novembre 2025 : Début des vives réactions dans les médias, réseaux sociaux et sphère politique.,

Les élus de La France insoumise (LFI), comme Paul Vannier et Bastien Lachaud, ont dénoncé une “supercherie islamophobe” et un “amalgame puant”, accusant l’étude de stigmatiser les musulmans et de les désigner comme un “ennemi intérieur”.

Des élus de La France insoumise  qui voient les musulmans comme un « butin électoral » ( Watson) , s’emploient à déconsidérer cette étude, selon eux truquée et commanditée par une puissance étrangère au service d’une opération d’influence. Sur X, l’un d’eux, le député Paul Vannier, dénonce une «enquête bidon» au service d’un «agenda islamophobe de l’extrême droite ».

Comme à son habitude, The Conversation souhaite apporter de la nuance à un sujet en interrogeant ceux qui s’y connaissent souvent le mieux : des chercheurs. Mais l’article est confus et l’analyse peu pertinente.


• 18-24 novembre 2025 : L’Institut Ifop défend la solidité de son étude face aux critiques, notamment contre les accusations de manipulation de résultats. Parallèlement, la Grande Mosquée de Paris appelle à ne pas instrumentaliser les résultats. Le recteur de la Grande mosquée de Paris a toutefois critiqué une lecture biaisée alimentant la peur.


• 24 novembre 2025 : Plusieurs conseils départementaux du culte musulman déposent une plainte contre X, dénonçant un sondage biaisé.

NB : LES RELIGIEUX MUSULMANS ONT ÉGALEMENT CONTESTÉ LES TRAVAUX DU PARLEMENT SUR L’ISLAMISME VOIR NOTRE PUBLICATION :

DES RESPONSABLES DU CULTE MUSULMAN METTENT EN CAUSE LES TRAVAUX DES PARLEMENTAIRES VISANT À COMBATTRE L’ISLAMISME

https://metahodos.fr/2025/11/27/lutte-contre-lislamisme-des-responsables-du-culte-musulman-mettent-en-cause-les-travaux-des-parlementaires/


• 25-26 novembre 2025 : Trois députés LFI saisissent la Commission des sondages pour contester la validité de l’enquête.


• Fin novembre 2025 : Ifop engage une procédure judiciaire contre deux députés LFI pour dénigrement. Le débat public reste très animé entre partisans de la thèse d’une islamisation radicale et ceux dénonçant une stigmatisation inquiétante.

L’Ifop et les deux journalistes accusent les députés LFI de leur avoir mis une «cible dans le dos».

D’une part en raison du qualificatif «islamophobe» (une partie des équipes de l’Ifop est depuis sous protection). D’autre part, Paul Vannier étant ici particulièrement visé, pour avoir, sur X, communiqué les noms d’Emmanuel Razavi et Nora Bussigny, et donné l’adresse de la rédaction d’Ecran de veille, qui a dû fermer ses bureaux à la suite de ce tweet.

Les députés LFI affirment que le mensuel Ecran de veille qui a publié l’étude agit pour les Emirats arabes unis, le grand concurrent en termes de soft power du Qatar protecteur des Frères musulmans

Quant au tweet du député Paul Vannier visant les journalistes Emmanuel Razavi et Nora Bussigny, il peut apparaître – lit on dans Watson – comme une façon de se venger de leurs témoignages devant une commission du parlement français enquêtant sur les liens d’élus de gauche, singulièrement de La France insoumise, avec l’islamisme et la République islamique d’Iran.

Les médias comme Le Figaro et L’Express continuent de relayer les résultats et réactions.

La Croix et Le Monde critiquent les méthodes tout en notant les résultats “chocs” sur le rigorisme croissant chez les jeunes musulmans.

Arrêt sur Images et Basta Media approfondissent les failles méthodologiques présumées

L’édito de LE JOURNAL.INFO

dénonce un climat où la gauche, incapable de faire face aux réalités montrées par le sondage, pratique un déni des tendances au rigorisme et à l’islamisme chez une partie des jeunes musulmans.

Cette attitude empêcherait un débat serein et honnête sur l’intégration, les fractures sociales et culturelles en France.Il critique aussi les attaques visant à discréditer l’institut Ifop et l’étude au lieu d’analyser sérieusement les données, ce qui empêche de réfléchir à des réponses politiques efficaces.

La polémique partisane masque l’ampleur d’un phénomène qui doit être pris en compte sans stigmatisation ni complaisance.

B. Deux sondages, l’un sur l’islam et l’islamisme, l’autre sur l’antisémitisme à l’université, sèment la panique à gauche et au centre

Le premier est traité ici . Le média WATSON écrit : « « Paul Vannier plante une cible dans le dos des journalistes d’Ecran de veille», titre ce mercredi l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, qui en connaît un rayon sur les conséquences potentiellement meurtrières d’une «fatwa numérique». « « 

La gauche et le centre oscillent entre colère et immense gêne.

Concernant le second, WATSON écrit : « « Antisémitisme: l’autre sondage explosif. Après le sondage sur l’islam et l’islamisme, le sondage sur l’antisémitisme à l’université en France. Commandé par le ministère de l’Enseignement supérieur, les présidents d’université s’opposent à sa diffusion, révélait mardi Le Monde. Ils lui reprochent «un certain nombre de problèmes dans sa conception et les questions posées». Conçu également par l’Ifop, ce questionnaire de 44 pages est censé permettre de «quantifier le phénomène». « « 

Ici également la gauche et le centre oscillent entre colère et immense gêne.

Le Snesup-FSU, la CGT FERC Sup, Sud Education, SNPTES-Unsa, la Ligue des droits de l’homme (LDH), l’Association pour la liberté académique, notamment. « Loin de renforcer la lutte contre l’antisémitisme, cette démarche contribue à créer de la confusion, à alimenter des polémiques et des émotions », poursuivent les signataires, exigeant le retrait de l’enquête.

« « Tout indique que ce sondage met les pieds dans le plat dans un milieu universitaire où l’antisionisme est devenu en quelque sorte la règle, du moins dans les sciences humaines, où l’on ne compte plus les mobilisations et les intimidations depuis le 7-Octobre. » »

Le Monde rapporte – gêné lui aussi ?

«Certaines questions ont suscité l’émoi dans la communauté universitaire (…). Depuis le 18 novembre, les enseignants-chercheurs et personnels administratifs de l’enseignement supérieur sont invités par le ministère à répondre à ce sondage qui les conduit à se prononcer notamment sur le conflit israélo-palestinien, mais aussi à indiquer leur appartenance ou leur proximité avec un parti politique ainsi que leur religion éventuelle.»

VOIR NOTRE RÉCENTE PUBLICATION :

MÀJ – L’ÉVÉNEMENT LE PLUS GRAVE DEPUIS 1945 : LE RETOUR D’UN ANTISEMITISME MASSIF ET INCONTRÔLÉ – DOSSIER UNIVERSITÉ

https://metahodos.fr/2025/11/27/maj-levenement-le-plus-grave-depuis-1945-le-retour-dun-antisemitisme-massif-et-incontrole-dossier-universite/

C. AJOUT D’UNE SEPTIÈME SÉQUENCES : UN ARTICLE DU MONDE TRÈS DÉFAVORABLE AUX TRAVAUX DES SÉNATEURS

L’article du Monde. – on reconnaîtra sa façon de suggérer sans expliciter, documenter, ni argumenter **- se termine ainsi :

« « « Une référence à un sondage de l’IFOP sur l’islam dans l’Hexagone, publié le 18 novembre et intitulé « Etat des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France » et dont le sous-titre souligne une tendance « entre réislamisation et tentation islamiste », a fait débat, certains spécialistes de l’islam critiquant des biais dans l’enquête. » » »

** Le Monde a fait de même dans ses écrits plus directement consacrés à l’enquête de l’Ifop sur l’islam, de même sur ceux consacrés à l’enquête prévue dans les universités.

NOTRE DOSSIER SUR UNE ENQUÊTE VIOLEMMENT CONTESTÉE ET QUI DISTINGUE SANS AMBIGUÏTÉ ISLAM ET ISLAMISME :

8 SÉQUENCES

1. ARTICLE – « Le poison de la haine »: plusieurs conseils du culte musulman déposent plainte après le sondage sur « l’islamisme des musulmans de France »

2 – ARTICLE – Étude choc de l’Ifop sur l’islam: trois députés LFI saisissent la commission des sondages

3. ARTICLE – «Ils nous ont mis une cible dans le dos»: après le sondage choc de l’Ifop sur l’islam, deux députés LFI visés par des plaintes

4. ARTICLE – Port du voile, prière, jeûne du ramadan… Les jeunes musulmans pratiquent plus la religion que leurs aînés, selon une étude

5. LA SYNTHÈSE DE L’IFOP RELATIF À SON ENQUÊTE INTITULÉE « État des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France »

6. LIEN VERS LES RÉSULTATS ET L’ANALYSE DE L’IFOP

7. ARTICLE – Responsables et acteurs de terrain s’insurgent contre la « stigmatisation » des musulmans dans une lettre ouverte au Sénat

NOTRE PUBLICATION RÉCENTE:

L’ISLAM : LA RÉPUBLIQUE ET LA LAÏCITÉ, LE COMMUNAUTARISME ET LE CLIENTÉLISME : DES MUTATIONS SOCIÉTALES CONSIDÉRABLES NON PRISES EN COMPTE

https://metahodos.fr/2025/11/27/97658/

1. ARTICLE – « Le poison de la haine »: plusieurs conseils du culte musulman déposent plainte après le sondage sur « l’islamisme des musulmans de France »

Publié le 23/11 BFM Lucie Valais , Journaliste BFMTV

Une enquête Ifop, commandée par la revue Écran de veille, a largement fait parler et suscité de vives réactions, notamment à l’extrême droite. Une plainte a été déposée par plusieurs conseils du culte musulman.

Une enquête accusée de « distiller le poison de la haine » et de « renforcer les amalgames ». Plusieurs conseils du culte musulman annoncent dans un communiqué de presse avoir porté plainte contre X après la publication d’un sondage de l’institut IFOPintitulé « État des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France », et paru le 18 novembre dernier.

Cette étude, commandée par la revue – méconnue – Écran de veille, montre une « réislamisation » de la population musulmane en augmentation et notamment des plus jeunes, qui adoptent, selon le sondage, une version plus radicale de leur religion, notamment en termes de prières, de ramadan et de port du voile.

« Insulte aux musulmans de France »

Selon la plainte déposée par les Conseils départementaux du culte musulman du Loiret, de l’Aube et des Bouches-du-Rhône, « ce sondage viole le principe d’objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d’opinion, se fonde sur des questions orientées et se focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques. »

Qualifiant la revue commanditaire d' »officine nébuleuse et réactionnaire », les avocats Raphaël Kempf et Romain Ruiz ajoutent qu' »en distillant le poison de la haine dans l’espace public, ce sondage renforce les amalgames dans un contexte où les chiffres du ministère de l’Intérieur montrent une explosion des actes anti-musulmans, en hausse de 75 % par rapport à l’année 2024″.

Et de conclure: « ce sondage repris par plusieurs médias d’extrême droite est une insulte aux musulmans de France et une injure aux valeurs d’égalité et de fraternité promues par notre République. »

2 – ARTICLE – Étude choc de l’Ifop sur l’islam: trois députés LFI saisissent la commission des sondages

Par Eloi Passot 27 11 25 LE FIGARO

Bastien Lachaud et Paul Vannier ont été visés par une plainte du directeur de l’Ifop après avoir qualifié ce sondage de «bidon» et au service d’un «agenda islamophobe».

Nouveau rebondissement dans l’affaire du sondage Ifop sur l’Islam en France du 18 novembre dernier. Plusieurs élus de la France insoumise (LFI) avaient remis en cause le sérieux de cette publication et l’avaient qualifié d’«islamophobe» ou «d’extrême droite». Les députés Bastien Lachaud (Seine-Saint-Denis) et Paul Vannier (Val d’Oise) avaient été visés par deux plaintes de l’Ifop. Le député du Val d’Oise avait aussi été visé par d’autres plaintes de la revue commanditaire Écran de veille et de plusieurs journalistes. Ce mercredi, 26 novembre, LFI contre-attaque. Bastien Lachaud, Paul Vannier et Antoine Léaument (Député LFI de l’Essonne) ont annoncé saisir la commission des sondages.

Fondée en 1977, la commission des sondages est une autorité administrative composée de neuf membres issus notamment du Conseil d’État, du Conseil constitutionnel et de la Cour des comptes. Parmi ses missions, la commission peut vérifier que les sondages ont été commandés, réalisés et publiés conformément à la loi. Aussi les députés LFI demandent-ils à la commission «d’examiner» le cas du sondage Ifop et «de [leur] faire connaître les suites [qu’elle entend] y donner». Les parlementaires n’évoquent pas dans leur courrier les critiques émises par LFI ces derniers jours sur les méthodes de l’Ifop (questions posées, étrangers interrogés, etc.), mais reprochent à l’institut de sondage d’avoir porté plainte.

Peut-on être objectif et porter plainte contre LFI ?

«La plainte de l’IFOP contre deux députés ayant critiqué ses travaux marque un nouveau seuil et éloigne gravement l’institut des principes déontologiques qui devraient encadrer l’activité de tout acteur produisant des sondages», soulignent les élus LFI. «Un institut de sondage peut-il continuer à prétendre à l’objectivité alors qu’il s’efforce de censurer tout critique de ses travaux ? Un institut peut-il équitablement sonder l’ensemble des forces politiques lorsqu’il engage une action en justice contre certains de leurs représentants ?»

Les plaintes déposées par l’Ifop interrogent «l’impartialité qu’un institut prétend garantir lorsqu’il mesure l’opinion publique», souligne Bastien Lachaud sur X. «Nous refusons cette dérive.» Le député dit attendre «que la Commission des sondages examine ce cas et rappelle fermement que mesurer l’opinion ne signifie pas contrôler le débat public». C’est une «nouvelle tentative de censurer toute critique des travaux de l’Ifop», ajoute Paul Vannier. Dans un tweet publié ce mardi après-midi, Jean-Luc Mélenchon a lui aussi mis en cause «le sondeur OPIF»

3. ARTICLE – «Ils nous ont mis une cible dans le dos»: après le sondage choc de l’Ifop sur l’islam, deux députés LFI visés par des plaintes

26 11 25 LE FIGARO Par  Eloi Passot

Les élus Paul Vannier et Bastien Lachaud ont remis en cause le sérieux de l’étude. Quatre organisations musulmanes ont également déposé plainte contre X, dénonçant le manque d’objectivité du sondage.

Un sondage qui a provoqué un véritable séisme médiatique. Le 18 novembre, l’Ifop publiait plusieurs chiffres sur le rapport des musulmans de France à l’Islam et à ses expressions politiques. Très commentée, cette publication relayée en exclusivité dans Le Figaro, a fait l’objet d’attaques violentes, à la fois contre l’institut, la revue commanditaire Écran de veille et ses journalistes. Plusieurs élus de la France insoumise (LFI) les ont notamment accusés d’islamophobie et ont mené des campagnes de dénigrement en ligne. Une semaine après, les secousses se font encore sentir : une série de plaintes a été déposée contre deux députés LFI d’une part, mais aussi par plusieurs organisations du culte musulman.

L’Ifop a annoncé porter plainte contre les députés LFI Paul Vannier (Val-d’Oise) et Bastien Lachaud (Seine-Saint-Denis). Le jour de la publication, avec plusieurs élus LFI, Paul Vannier avait affirmé que l’enquête a été truquée et commanditée par une puissance étrangère au service d’une opération d’influence. Sur X, il avait évoqué une «“enquête” bidon d’IFLOP» au service d’un «agenda islamophobe de l’extrême droite». «On interroge n’importe comment, n’importe qui, avec un échantillon ridicule et ensuite on laisse croire que toute cette bouillie décrit la société alors qu’ils ne font que la tordre pour construire un récit anxiogène qui flatte l’idéologie de l’extrême droite», avait renchéri Bastien Lachaud.

«Des questions historiques»

«Je regrette ces accusations qui mettent en danger une partie de mon équipe», s’est étranglé lundi soir Frédéric Dabi sur le plateau de BFM TV, accusant les deux députés de leur avoir «mis une cible dans le dos». Selon le directeur général de l’Ifop, «80% des questions qui ont été posées dans cette enquête sont des questions historiques» de l’institut. Elles avaient été posées pour la première fois en 1989 sur demande du journal Le Monde«Le directeur du Monde à l’époque, qui a validé le questionnaire, était Monsieur Edwy Plenel», a souligné Frédéric Dabi. «L’Ifop s’était fondé sur le même échantillon pour publier une enquête sur la musulmanophobie à la demande de la grande mosquée de Paris», ajoute François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l’Ifop. «Ce travail avait été largement relayé par Le Média, réputé proche de LFI et par Libération.»

Avant l’Ifop, Nora Bussigny et Emmanuel Razavi, tous deux pigistes chez Écran de veille, ont également annoncé déposer plainte pour mise en danger de la vie d’autrui contre Paul Vannier. Sur X, le député LFI a mis nommément en cause les deux collègues, suscitant une pluie de messages haineux et de menaces de mort. Alors en Suisse, Nora Bussigny a été placée quelques jours sous protection policière. «On attend de voir si la protection permanente va être mise en place», souligne la journaliste. «Samuel Paty a été tué après des dénonciations calomnieuses en ligne. C’est exactement ce qu’ils sont en train de faire la LFI. De nous jeter en pâture à des cerveaux déséquilibrés capables de passer à l’acte», s’insurge Emmanuel Razavi.

Auditionnés en octobre par l’Assemblée nationale sur les influences islamistes en France, les deux journalistes avaient pointé du doigt des liens existant entre des députés, parfois LFI, et des organisations islamistes. Nora Bussigny avait par exemple évoqué le soutien public du député LFI Aly Diouara à Idriss Sihamedi, prédicateur frériste proche d’une figure du Hamas, Mohamed Hassan ould Dedew, en 2022. Auteur d’une enquête récente sur l’influence en France du pouvoir islamiste iranien, Emmanuel Razavi avait de son côté cité les relations de Mathilde Panot, de Thomas Portes, d’Ersilia Soudais, de Sébastien Delogu, avec Salah Hamouri, soupçonné d’appartenir au FPLP, une organisation considérée comme terroriste par l’Europe.

Dans la presse, le journaliste avait aussi noté la rencontre entre Thomas Portes et Abu Amir Eleiwa, proche de l’association Humani’Terre au Caire, le 5 octobre 2023. En novembre, Le Figaro  avait révélé que cette association, jugée proche des Frères Musulmans par les services de renseignement, faisait l’objet d’une enquête pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et blanchiment aggravé. Une rencontre dont le député s’était félicité sur Instagram.

Ces deux journalistes ne sont pas les seuls à avoir travaillé sur le sujet. Dans son livre intitulé Les complices du malOmar Youssef Souleimane avait par exemple témoigné du fait que Rima Hassan et Thomas Portes étaient présents aux côtés d’Elias d’Imzalène, individu fiché S et prédicateur salafiste, lors d’une manifestation à Paris le 8 septembre 2024. Elias d’Imzalène a depuis été condamné à cinq mois de prison avec sursis pour avoir appelé à l’intifada à Paris. «Nous proposons des enquêtes documentées, des articles de fond ; eux fomentent des attaques personnelles sur la base de choses qui n’existent pas», poursuit Emmanuel Razavi.

Le spectre de Charlie Hebdo

Ces menaces sur des journalistes ont poussé une quarantaine de députés centristes à saisir le procureur de la République de Paris ce mardi sur le fondement de l’article 40 du Code pénal. «Cibler des journalistes, c’est viser la démocratie et la République. Nous le rappellerons toujours avec force et détermination», a écrit la députée Caroline Yadan (Ensemble) sur X. «Alors que demeure dans nos mémoires l’attentat sanglant contre Charlie Hebdo, chacun mesure la gravité de tels actes, susceptibles de constituer une infraction d’incitation au meurtre et de mise en danger de la vie d’autrui.»

Plainte, encore, contre Paul Vannier par la revue Écran de veille, commanditaire de l’étude, pour mise en danger de la vie d’autrui. Le député LFI a en effet assorti son premier message publié sur X d’une capture d’écran issue du site d’Écran de veille, où figurait l’adresse de la rédaction surlignée. Depuis le 20 novembre, les locaux d’Écran de veille ont été fermés et placés sous surveillance.

Plusieurs organisations musulmanes portent plainte

Sur le fond, la sphère insoumise accuse la revue, sur le fondement d’une enquête de Mediapart en 2023, d’être financée par les Émirats arabes unis. De fait, Écran de veille a entretenu un partenariat éditorial ponctuel, aujourd’hui dissous, avec une société britannique soupçonnée d’être un relais d’influence d’Abou Dabi, le CRP (Center for Research and Public Affairs). «C’était écrit en toute transparence dans l’ours de notre revue», souligne auprès du Figaro Atmane Tazaghart, directeur de la publication. «Nous avons mis fin à ce partenariat en 2023, mais on continue à nous faire ce procès !»

Pour compléter la série, quatre conseils départementaux du culte musulman (CDCM) – du Loiret, de l’Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne – ont annoncé déposer plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris. Les CDCM sont l’échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021. Les plaignants estiment que ce sondage «viole le principe d’objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d’opinion», selon leurs avocats, Mes Raphaël Kempf (candidat LFI aux législatives 2024 à Paris) et Romain Ruiz, connus pour avoir défendu plusieurs justiciables engagés à gauche. Ces conseils avancent que le sondage se «fonde sur des questions orientées» et se «focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques». Dans un tweet publié ce mardi après-midi, Jean-Luc Mélenchon a lui aussi mis en cause «le sondeur OPIF»«Les sondeurs s’affichent militants des élections. Ici il s’agit d’installer Bardella face à Le Pen.», a-t-il fustigé.

4. ARTICLE – Port du voile, prière, jeûne du ramadan… Les jeunes musulmans pratiquent plus la religion que leurs aînés, selon une étude

Publié le 18/11 BFM Juliette Moreau Alvarez

Une enquête de l’Ifop montre que la population musulmane tend à être de plus en plus pratiquante et à suivre rigoureusement les normes de l’islam. En 2025, les Français musulmans les plus religieux sont les moins de 25 ans.

Les jeunes musulmans particulièrement religieux. Si les personnes musulmanes représentent 7% des Français (contre 37,5% d’athées et 43% de catholiques), elles sont de loin les plus pratiquantes. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Ifop publiée ce mardi 18 novembre sur l’état des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans en France.

Aujourd’hui en France, 80% des musulmans interrogés se déclarent comme quelqu’un de « religieux » ou pratiquant. C’est largement plus que la moyenne recensée dans l’intégralité des adeptes des autres religions interrogés dans cette même étude (catholicisme, judaïsme, bouddhisme…), qui s’élève, elle, à 43%.

Un Français musulman sur quatre se dit même « extrêmement » ou « très » religieux, contre une moyenne de 12% chez l’ensemble des autres croyants.

C’est chez les jeunes musulmans que le constat est plus net: 87% des 15 à 24 ans interrogés se disent religieux, 82% des 25 à 34 ans. Si le taux de pratiquants est haut, qu’importe la tranche d’âge, il tend à baisser chez les populations les plus âgées, avec 73% chez les plus de 50 ans.

Même chose quant à l’intensité de cette pratique religieuse: 30% des musulmans de moins de 25 ans se disent « extrêmement » ou « très » religieux. À titre de comparaison, ils ne sont que 18% chez les 35 à 49 ans et 12% chez les plus de 50 ans.

Selon l’Ifop, la part de musulmans pratiquants augmente et s’intensifie en raison d’une « population musulmane soumise à un processus de ‘réislamisation' » depuis les années 2000. Un phénomène relativement récent, donc, qui explique pourquoi la jeune génération possède un haut degré de religiosité.

À noter que, dans une moindre proportion, les jeunes adeptes d’autres religions ont également une pratique plus intense que leurs aînés. Ainsi, les moins de 35 ans se définissent à 63% comme religieux (contre 48% pour les plus de 65 ans) et 17% comme très ou extrêmement religieux (contre 9% pour les plus âgés).

Respect du ramadan, alcool, prières…

Dans le détail de son étude, l’Ifop constate une forte augmentation depuis 2007 de la fréquence de la prière chez les plus jeunes. Il y a près de 20 ans, 28% des moins de 25 ans indiquaient prier « au moins une fois par jour ». Ils sont aujourd’hui 67% parmi les personnes interrogées. La jeune génération est ainsi passée de celle qui était la moins pratiquante à la plus assidue en termes de pratiques religieuses.

Le constat est le même quant à la fréquentation de la mosquée le vendredi. En 2025, 40% des moins de 25 ans vont à la mosquée toutes les semaines. En 1989, ils étaient 7% et en 2007 20%.

Plus de 80% de la jeune génération jeûne pendant le ramadan, là aussi une tendance qui est en forte hausse par rapport aux dernières années selon l’étude de l’Ifop et qui est plus importante que chez leurs aînés. D’autres injonctions alimentaires sont particulièrement suivies, comme la non-consommation d’alcool. Près de neuf jeunes musulmans sur dix indiquent ne pas boire.

Quant au port du voile chez les femmes, il reste minoritaire, mais de plus en plus plébiscité chez les plus jeunes. Les chiffres montrent qu’il est de plus en plus abandonné par les plus âgées (16% des plus de 50 ans le portent en 2025 contre 35% en 2003) mais, au contraire, il est de plus en plus utilisé chez les plus jeunes (45% des moins de 25 ans portent le voile contre 16% en 2003).

Les femmes choisissant de porter le voile le font majoritairement pour respecter une obligation religieuse, mais de plus en plus de musulmanes le portent par fierté et pour montrer leur appartenance religieuse (38% en 2025, contre 23% en 2016).

Une sympathie croissante chez les plus jeunes envers les Frères musulmans

La plus jeune génération se distingue également de ses aînés par un rapport autre aux différents courants de la religion, notamment une plus grande sympathie envers les courants radicaux de l’islam politique.

Ainsi, 42% des jeunes musulmans interrogés approuvent totalement ou en partie les positions des islamistes, soit 13 points de plus qu’en 1998. Si l’intégrisme progresse donc dans les esprits des musulmans, quel que soit leur âge, c’est bel et bien chez les plus jeunes qu’il est le plus accepté.

Les Frères musulmans est le mouvement le plus approuvé. Un jeune sur trois (32%) se dit proche du courant de pensée des Frères musulmans, « signe d’une influence dans les nouvelles générations, qui contredit l’idée d’un vieillissement de cette mouvance », analyse l’Ifop.

Étude Ifop pour la revue Écran de Veille réalisée par téléphone du 8 août au 2 septembre 2025 auprès d’un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, extrait d’un échantillon national représentatif de 14.244 personnes âgées de 15 ans et plus résidant en France métropolitaine.Partager

5. LA SYNTHÈSE DE L’IFOP RELATIF À SON ENQUÊTE INTITULÉE « État des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France »

A l’heure où les questions sur l’intégration des musulmans occupent une grande place dans le débat public, force est de constater que les enquêtes permettant de mesurer avec précision et dans la durée l’évolution du rapport à la religion au sein de cette population sont rares, voire inexistantes. Réalisée auprès de plus de 1 000 personnes de confession musulmane, cette enquête offre un éclairage inédit sur les transformations profondes qui traversent l’islam de France depuis quarante ans. En reconstituant des séries historiques remontant aux années 1980, cette étude met en exergue un phénomène de « réislamisation » qui affecte tout particulièrement les nouvelles générations et s’accompagne d’une progression préoccupante de l’adhésion aux thèses islamistes. Loin de confirmer les discours sur une sécularisation à l’œuvre chez les musulmans français, les données révèlent au contraire une intensification des pratiques religieuses, un durcissement des positions sur les questions de mixité, et une sympathie croissante pour les courants radicaux de l’islam politique.

A) L’IMPORTANCE DES MUSULMANS DANS LE PAYSAGE RELIGIEUX FRANÇAIS A AUGMENTÉ DE MANIÈRE LENTE MAIS CONTINUE CES QUARANTE DERNIÈRES ANNÉES

1 – La proportion de musulmans au sein de la population française adulte est passée de 0,5% en 1985 à 7% en 2025, faisant de l’islam la deuxième religion de France après le catholicisme (43%) mais devant le protestantisme (4%). Cette croissance régulière s’inscrit dans un contexte plus large de recomposition du paysage religieux marqué par le recul du catholicisme et la montée des « sans religion » (37,5%).

Le point de vue de l’Ifop : Force est de constater que les résultats de cette étude ne vont pas dans le sens des chantres du « Grand remplacement » qui assènent depuis des années l’idée d’une présence massive des musulmans en France au point que les Français en viennent à croire qu’ils représentent 31% de la population française (Ipsos, 2016) ! En réalité, notre enquête, qui repose sur un échantillon plus exhaustif que l’enquête TEO (INED-INSEE 2019-2020) et plus robuste que l’EVS (2018), évalue la proportion de musulmans à un niveau bien plus limité (7%). Notre étude ne confirme pas non plus la thèse d’une « exception musulmane » dans le paysage religieux : la dynamique du protestantisme évangélique brise les clichés autour d’un islam français qui serait la seule religion à suivre une trajectoire de revitalisation religieuse. Cependant, elle illustre bien la « fragmentation » d’une société française en proie à un déclin accéléré de la « matrice catholique » qui assurait l’unité culturelle de la France et à l’affirmation d’ilots dont les référents culturels et normatifs divergent de la population majoritaire (Fourquet, 2019).

B) UNE POPULATION MUSULMANE SOUMISE À UN PROCESSUS DE « RÉISLAMISATION » QUI S’ILLUSTRE PAR UN HAUT DEGRÉ DE RELIGIOSITÉ ET DES PRATIQUES CULTUELLES EN PROGRESSION CONSTANTE DEPUIS LES ANNÉES 2000

2 – Les musulmans affichent un degré de religiosité largement supérieur aux autres religions – 80% se déclarent « religieux », contre 48% en moyenne chez les adeptes des autres religions –, en particulier chez les jeunes : 87% chez les jeunes musulmans de 15 à 24 ans.

👉 Un musulman sur quatre (24%) se dit même « extrêmement » ou « très » religieux (contre 12% dans les autres confessions). Là aussi, cette religiosité intense culmine chez les moins de 25 ans (30%), révélant un écart générationnel qui inverse totalement les schémas classiques de sécularisation.

Le point de vue de l’Ifop : Cette sur-religiosité des musulmans au fil du renouvellement des générations, déjà suggérée par divers travaux ou enquêtes (étude Valeurs 2018), distingue aujourd’hui clairement le pôle musulman du reste du paysage religieux français. Or, ce renforcement de la religiosité s’inscrit avant tout dans un processus de « réaffiliation religieuse » d’une partie de la jeunesse musulmane à un islam traditionaliste.

3 – La fréquentation des lieux de culte et la pratique de la prière ont largement augmenté en 40 ans, notamment chez les plus jeunes. Tout comme la fréquentation hebdomadaire de la mosquée qui est passée de 16% en 1989 à 35% en 2025, la pratique quotidienne de la prière a effectivement augmenté entre 1989 (41%) et 2025 (62%), atteignant elle aussi des sommets chez les jeunes de moins de 25 ans : 67%.

4 – Le respect des injonctions alimentaires est lui aussi plus assidu qu’il y a quarante ans, notamment dans les générations les plus jeunes. En effet, l’observance de jeûne du Ramadan pendant tout le mois s’avère particulièrement stricte (à 73%, contre 60% en 1989), en particulier chez les jeunes où ce pilier de l’islam est devenu quasi général (83% chez les jeunes de 18 à 24 ans).

👉 Cette rigidification des pratiques alimentaires s’illustre aussi dans la non-consommation d’alcool : on ressence 79% d’abstèmes en 2025, contre 65% en 1989 tandis que la consommation d’alcool tombe à peine à 12% chez les jeunes de moins de 25 ans.

Le point de vue de l’Ifop : Ces données dessinent le portrait d’une population musulmane française traversée par un mouvement de réaffiliation religieuse qui touche tout spécialement les jeunes générations. Loin de s’inscrire dans le modèle classique de sécularisation, les musulmans de France, et tout particulièrement les plus jeunes d’entre eux, témoignent au contraire d’une forte réaffirmation identitaire passant par l’intensification des pratiques cultuelles. Ce phénomène, déjà observé dès les années 1990 par des chercheurs comme Gilles Kepel, trouve ici une traduction chiffrée qui en confirme non seulement l’ampleur mais aussi et surtout la pérennité au fil des générations.

C) CE HAUT DEGRÉ DE RELIGIOSITÉ VA DE PAIR AVEC UNE MONTÉE DE L’ORTHOPRAXIE SUR LE PLAN ALIMENTAIRE ET VESTIMENTAIRE ET DES RELATIONS ENTRE LES SEXES

5 – Le port du voile reste une pratique à la fois minoritaire et irrégulière chez l’ensemble des musulmanes – 31% le portent mais seulement 19% systématiquement – mais il se banalise de plus en plus chez les jeunes : une musulmane sur deux âgée de 18 à 24 ans se voilent aujourd’hui (45%), soit trois fois plus qu’en 2003 (16%) – année du grand débat sur son interdiction à l’Ecole publique.

👉 Certes, ce voilement est avant tout le fruit d’une injonction religieuse (80%) mais il exprime aussi une fierté d’appartenance croissante – 38% le font pour montrer « leur appartenance à leur religion » et un besoin de protection face aux pressions pesant sur les femmes dans l’espace public : 44% disent le porter pour « ne pas attirer le regard des hommes », 42% pour « se sentir en sécurité », 15% pour « ne pas être perçue comme une femme impudique », et 2% « sous la pression directe de proches ».

Le point de vue de l’Ifop :  Pour nombre de femmes voilées, notamment les jeunes qui subissent le plus la pression sexiste dans l’espace public, le port du voile exprime donc parfois une « pudeur défensive », confirmant l’hypothèse qu’il puisse in fine jouer un rôle de « cape d’invisibilité » pour celles qui veulent limiter les risques de pression, de stigmatisation ou d’agression liés à leur genre.

Le point de vue de l’Ifop : le rejet de ces formes de contact physique ou visuel avec l’autre sexe témoigne, comme le port du voile, d’un « séparatisme de genre » passant avant tout par l’invisibilisation du corps féminin et une rigidification des rapports hommes-femmes. Portées par la frange la plus rigoriste de la population musulmane, ces pratiques s’inscrivent probablement dans une dynamique de réaffirmation identitaire où elles fonctionnent comme des marqueurs de distinction dans une société perçue comme hostile ou assimilatrice. Mais ce rejet de la mixité apparaît aussi en opposition totale avec le libéralisme des mœurs dominant en Occident et les valeurs d’égalité et de mixité promues par la République…

6 – En rupture avec le libéralisme des mœurs dominant en Occident, l’application d’un séparatisme de genre est quant à elle loin d’être marginale : 43% des musulmans refusent au moins une forme de contact physique ou visuel avec l’autre sexe dont un sur trois (33%) refuse de faire la bise, 20% refusent d’aller dans une piscine mixte, 14% de serrer la main à une personne de l’autre sexe, et 6% de se faire soigner par un médecin de l’autre sexe. Or, la force de ce rejet de la mixité chez les jeunes laisse augurer une rigidification des rapports de genre au fil du renouvellement des générations.

D) LA CAPACITÉ CROISSANTE DE L’ISLAM À FIXER DES RÈGLES DE VIE QUOTIDIENNE DES INDIVIDUS VA DE PAIR AVEC LA VOLONTÉ CROISSANTE DE VIVRE DANS UNE SOCIÉTÉ FRANÇAISE CONFORME AUX PRINCIPES DE LA LOI ISLAMIQUE

7 – À rebours des tendances observées dans les autres religions, une forme d’« absolutisme religieux » transparaît dans un large rejet de la science : 65% des musulmans pensant que « c’est plutôt la religion qui a raison » par rapport à la science sur la question de la création du monde, soit plus de trois fois plus que dans les autres religions (19%).

8 – Une vision intégraliste de l’islam se banalise aussi avec l’idée selon laquelle les règles de sa religion priment sur les autres. Dans un arbitrage sur des sujets comme l’abattage rituel ou l’héritage, la proportion de musulmans qui privilégieraient le respect des règles de leur religion a ainsi fortement progressé en trente ans (+16 points depuis 1995, à 44%) tandis que ceux qui privilégieraient les lois françaises s’avèrent, eux, en net retrait par rapport à 1995 (49%, -13 points ).

👉 Autre signe d’une certaine vision intégraliste de la charia : près d’un musulman sur deux (46%) estime que la loi islamique doit être appliquée dans les pays où ils vivent, dont 15% « intégralement quel que soit le pays dans lequel on vit » et 31% « en partie » en l’adaptant aux règles du pays où on vit.

Le point de vue de l’Ifop: Ces données donne du grain à moudre à ceux qui craignent que la population musulmane se développe dans une logique de « contre-société », c’est-à-dire qu’elle cherche à organiser sa vie quotidienne selon des normes religieuses distinctes, voire opposées, à celles de la société majoritaire. Cette tendance, loin de s’atténuer avec le temps, semble au contraire se renforcer génération après génération, portée par une jeunesse de plus en plus désireuse de marquer son identité musulmane face à une société française perçue comme hostile

E) LARGEMENT PLUS RÉPANDU QUE DANS LES ANNÉES 90, L’ISLAMISME S’IMPOSE AUJOURD’HUI COMME UN COURANT DE PENSÉE MULTIFORME, DOMINÉ PAR LE FRÉRISME

9 – L’intégrisme a gagné les esprits de plus d’un musulman sur trois : 38% des musulmans approuvent tout ou partie des positions « islamistes » en 2025, soit une proportion deux fois plus élevée que ceux qui partageaient des positions « intégristes » il y a une trentaine d’années (19% en 1998).

10 – En France, la mouvance islamiste hexagonale est traversée par de multiples courants, que surplombe l’influente confrérie des Frères musulmans : un musulman sur trois (33%) affiche de la sympathie pour au moins une mouvance islamiste, dont 24% pour les Frères musulmans, 9% pour le salafisme, 8% pour le wahhabisme, 8% pour le Tabligh, 6% pour le Takfir et 3% pour le djihadisme.

👉 Un jeune sur trois (32%) se disent proches du courant de pensée des Frères musulmans, signe d’une influence dans les nouvelles générations, qui contredit l’idée d’un vieillissement de cette mouvance.

LE POINT DE VUE DE FRANCOIS KRAUS SUR L’ETUDE

Cette enquête dessine très nettement le portrait d’une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste.

Au lieu de suivre le modèle habituel de sécularisation, les musulmans de France, et tout particulièrement les plus jeunes, témoignent au contraire d’une forte réaffirmation identitaire passant par l’intensification des pratiques cultuelles, la rigidification des rapports de genre, et l’adhésion croissante aux thèses islamistes.

Car ce qui frappe dans ces résultats, c’est surtout la constance du gradient générationnel : sur presque tous les indicateurs (religiosité, pratiques cultuelles, voile, refus de la mixité, rejet de la science, primauté de la loi religieuse, adhésion à l’islamisme), les jeunes musulmans se montrent systématiquement plus rigoristes et plus radicaux que leurs aînés. Cette tendance suggère que, loin de s’atténuer avec le temps, le processus de réislamisation va au contraire s’amplifier au fil du renouvellement des générations.

Reste à savoir si cette dynamique est réversible. L’enquête suggère qu’à ce stade, rien ne semble enrayer ce processus de réislamisation. Au contraire, tous les indicateurs convergent vers un renforcement de ces tendances dans les années à venir. Dans ce contexte, la question de l’intégration des musulmans de France et de leur adhésion aux valeurs républicaines se pose avec une acuité nouvelle, appelant des réponses politiques qui dépassent largement les seules approches sécuritaires ou répressives.

François Kraus, directeur du pôle « Politique / Actualités » de l’Ifop

6. LIEN VERS LES RÉSULTATS ET L’ANALYSE DE L’IFOP :

7. ARTICLE – Responsables et acteurs de terrain s’insurgent contre la « stigmatisation » des musulmans dans une lettre ouverte au Sénat

La démarche intervient après que les sénateurs du parti Les Républicains ont proposé, dans un rapport dévoilé mardi, une nouvelle panoplie de mesures pour combattre « l’entrisme islamiste ». 

Le Monde avec AFPPublié le 27 11 25

Des responsables du culte musulman, responsables associatifs et acteurs de terrain ont écrit, mercredi 26 novembre, une lettre au président du Sénat pour faire part de leur « lassitude » vis-à-vis de la « stigmatisation » des Français de confession musulmane.

« Nous prenons acte de la publication récente du rapport de la commission sénatoriale consacrée à la “lutte contre l’islamisme” ainsi que des propositions qui l’accompagnent », écrivent-ils, avant de poursuivre : « Cet énième rapport s’inscrit dans une séquence devenue tristement familière pour les millions de citoyens français de confession musulmane, celle d’une instrumentalisation politique systématique de leur pratique cultuelle. »

Interdiction du voile et du jeûne avant 16 ans, lutte contre les mariages « forcés », laïcité dans le sport… Les sénateurs Les Républicains (LR) ont proposé une série de mesures pour combattre « l’entrisme islamiste », dans un rapport dévoilé mardi. Dans leur lettre, adressée au président du Sénat, Gérard Larcher, les signataires se disent « lassés d’être décrits, analysés, disséqués par des personnes qui ne [les] connaissent pas », dénonçant un « climat préoccupant et une parole de stigmatisation qui se banalise ».

« Surenchère de publications sensationnalistes »

Parmi les signataires : Najat Benali (Coordination des associations musulmanes de Paris), Bassirou Camara (Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans), Mohamed Ould Kerroubi (Conseil des Institutions musulmanes des Yvelines), Abdenour Bastianelli (Conseil national des aumôneries musulmanes)… Plusieurs signataires sont membres du Forum de l’islam de France (Forif), instance composée d’acteurs de terrain désignés par les pouvoirs publics.

« Ces dernières années, et de manière particulièrement intense ces derniers mois, l’espace public est saturé par une surenchère de publications sensationnalistes, de rapports approximatifs, d’enquêtes manifestement biaisées et de sondages réducteurs », dénoncent-ils. « Cette production industrielle de la suspicion nourrit une perception erronée, contraire à la réalité vécue quotidiennement par nos concitoyens musulmans et l’ensemble de la société française », ajoutent-ils, jugeant que « ce climat instille la peur de l’autre et fragilise notre cohésion nationale »« Il constitue une dérive grave pour nos principes républicains », préviennent-ils encore.

Une référence à un sondage de l’IFOP sur l’islam dans l’Hexagone, publié le 18 novembre et intitulé « Etat des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France » et dont le sous-titre souligne une tendance « entre réislamisation et tentation islamiste », a fait débat, certains spécialistes de l’islam critiquant des biais dans l’enquête.

8. ARTICLE – Islam : la gauche du déni

par Laurent Joffrin |  LE JOURNAL INFO 25 11 25

Le sondage de l’IFOP sur la pratique musulmane en France suscite une polémique confuse et partisane, ce qui évite de poser les vraies questions.

C’est une manie dans une partie de la gauche, la plus radicale, en général : quand des chiffres la dérangent, elle dit qu’ils sont faux. Pour certains simples d’esprit, quand la fièvre monte, il faut casser le thermomètre.

Ainsi de la dernière enquête de l’IFOP sur « le rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France ». Fondée sur un échantillon imposant de quelque 14 000 personnes interrogées, elle tend à montrer que « les musulmans de France et tout particulièrement les plus jeunes, témoignent d’une forte réaffirmation identitaire passant par l’intensification des pratiques cultuelles, la rigidification des rapports de genre et l’adhésion croissante aux thèses islamistes ».

Aussitôt les porte-voix de la France insoumise s’insurgent, parlent « l’islamophobie », d’enquête biaisée, d’intention maléfique, etc. Quatre Conseils départementaux du culte musulman déposent plainte contre X pour questions orientées et diffusion « de la haine dans l’espace public ».

Drôle de défense, qui consiste à nier la réalité des réponses au lieu de s’interroger sur leur signification. L’IFOP, le plus ancien des instituts de sondage français, répond que la même enquête a déjà été menée plusieurs fois depuis les années 1980 sans susciter de controverse méthodologique, que la première en date avait été publiée dans Le Monde, qui l’avait donc validée, que l’échantillon est représentatif, que la formulation des questions est classique pour ce type d’enquêtes, et enfin que l’IFOP a récemment mené une autre enquête pour la Mosquée de Paris, qui n’a levé aucune protestation de forme et qui a été reprise sans sourciller par Le Média, télé proche des Insoumis. Manifestement, ce n’est pas la méthode de l’enquête qui gêne. Ce sont les résultats.

Les détracteurs de l’IFOP diront que l’enquête fait les choux gras de l’extrême-droite, ce qui est vrai. « Grand remplacement », « islamisation », « irrécupérable », tout y passe chez les xénophobes. Pour Jordan Bardella, c’est « le résultat de trente années de politique d’immigration hors de contrôle qui a importé sur le sol de France une autre culture, des autres traditions, une autre conception de l’égalité hommes-femmes ». Mais plutôt que de répondre en donnant une interprétation plus juste des mêmes chiffres, cette gauche préfère nier leur réalité en attaquant l’IFOP.

Piètre défense : à la lecture du sondage, même si on peut critiquer telle ou telle formulation, il apparaît bien que les musulmans français, les jeunes notamment, affirment plus nettement leur foi, pratiquent de plus en plus leur religion et, pour une minorité d’entre eux, subissent l’influence du courant islamiste. Ce qui appelle deux remarques. En premier lieu, c’est leur droit le plus strict s’ils respectent les lois. Selon la tradition laïque, l’État ne reconnaît aucun culte, mais il les protège. Ensuite, ce mouvement identitaire de retour au religieux s’observe pour tous les cultes, protestant, juifs ou catholique. Enfin, on doit évidemment éviter toute confusion entre piété croissante et intégrisme. Même si une inquiétante minorité penche vers l’islamisme, la très grande majorité des musulmans français pratiquent un islam pacifique et respectent les lois républicaines.

Plutôt que se voiler la face, la gauche ferait mieux de se poser les bonnes questions. Cette remontée du religieux renvoie à plusieurs facteurs dont elle ferait bien de s’inquiéter. De toute évidence, la relégation dont sont victimes beaucoup de musulmans les incite à se réfugier dans la foi religieuse. Fait-on assez pour lutter contre les discriminations sociales et raciales qui plombent la situation des quartiers populaires ? Est-ce une bonne idée que de laisser perdurer la concentration des immigrés et de leurs enfants dans certaines parties du territoire ? Mais aussi : ne doit-on pas aussi résister avec une plus grande vigueur aux pressions religieuses qui pèsent sur l’école de la République ? Faut-il enfin laisser les prédicateurs islamistes répandre, sans réaction, leur vision rétrograde et sexiste de la religion ? C’est en faisant face franchement à ces interrogations qu’on pourra lutter contre l’obscurantisme, et non en condamnant le messager sous prétexte que le message dérange.

9. ARTICLE / Les musulmans en France : un sondage contestablepublié le 28/11/2025

Une enquête de l’Ifop, abondamment commentée, laisse à penser que les musulmans en France sont de plus en plus religieux et sont influencés par les courants islamistes. Problème : un travail antérieur de l’Insee, sur un échantillon nettement plus vaste, aboutit à des conclusions différentes.

Par Hervé Le Bras

Des fidèles prient à la mosquée Islah, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), en banlieue parisienne, le 9 septembre 2025. (Photo Bertrand Guay / AFP)

Le travail de l’Ifop sur la population musulmane en France indique que 38 % des musulmans approuvent « tout ou partie des positions islamistes » ; que 65 % pensent que la religion dit la vérité sur la création du monde et non la théorie de l’évolution ; que 20 % refusent de fréquenter une piscine mixte, etc.

Plusieurs médias ont émis des critiques sur le vocabulaire employé, (par exemple le terme « islamiste ») et sur le regroupement de comportements modérées avec des comportements extrêmes (ainsi, seuls 8 % approuvent « la plupart des positions des islamistes », lesquelles d’ailleurs ? Les 30 % restant en partageant seulement « quelques-unes », lesquelles à nouveau ? Réserves aussi sur les commanditaires de l’enquête, dont l’identité et les liens avec l’étranger restent à préciser.

L’Ifop a comparé ses résultats à ceux de ses enquêtes analogues remontant à 2009 pour le CEVIPOF et à 2016 pour l’Institut Montaigne, mais il n’a pas fait référence à la grande enquête TeO (Trajectoires et Origines) réalisée en 2019 par l’Ined et l’Insee qui traite pourtant de sujets analogues. Grande parce qu’elle a porté sur 27 180 personnes là où l’Ifop n’a interrogé que 1005 personnes. Grande aussi car elle a été conduite avec les garanties de représentativité et de méthode de l’Insee. Or les résultats de TeO et ceux de l’IFOP divergent nettement.

À commencer par la proportion de 6 % de musulmans dans la population française selon l’Ifop, soit 4 millions [1] . De son côté, l’Insee en a recensé 10%, soit 6,7 millions, dont 6 millions, immigrés de la première ou de la seconde génération, chiffres habituellement cités par les hommes politiques et les médias. Ce dernier chiffre est à rapprocher du nombre d’immigrés et de descendants d’immigrés originaires de pays musulmans que l’Insee fournit, pays par pays. À la première génération, leur total s’élève à 2,84 millions auxquels il faut ajouter la moitié des immigrés en provenance de pays où la population est mi-chrétienne, mi-musulmane (pays côtiers du golfe de Guinée, Liban…), soit 0,16 million.

À la seconde génération, les enquêtes de l’Insee comptent 4 % de descendants de Maghrébins dans la population française, soit 2,7 millions auxquels il faut ajouter 1,3 millions de descendants de musulmans venus d’autres pays (Turquie, Comores, Sahel, Égypte, etc.), ce qui fait 4 millions au total.
En résumé, 3 millions d’immigrés venus de pays musulmans et 4 millions de leurs descendants, soit 7 millions. Quelque 6 millions d’entre eux se revendiquent de confession musulmane selon l’Insee et 4 millions sont considérés comme tels par l’Ifop soit 57 % des immigrés. 43 % des immigrés issus de pays musulmans sortent donc du cadre de l’enquête de l’Ifop. On a tout lieu de penser qu’ils n’éprouvent guère de sympathie pour les « islamistes » au contraire des 8 % comptés comme les plus résolus par l’Ifop. Dès lors, le pourcentage de sympathisants de l’islamisme parmi les immigrés de pays musulmans descend à 4,6 %. Ce n’est pas encore négligeable, mais faible. Étant donné le vague de la question posée, difficile de savoir en outre quel est l’état d’esprit exact de cette queue de distribution.

Quand il s’agit de comportements bien identifiés, on peut vérifier que la différence de certains pourcentages donnés par l’Ifop et par l’Insee, tient en grande partie à la différence du nombre total de musulmans donné par chaque institut. Ainsi, pour l’Ifop, 38 % des musulmans « fréquentaient la mosquée le vendredi » en 2019, soit 1,5 million. Selon l’Insee, à la même date, 20 % des musulmans se rendent « régulièrement » dans des lieux de culte, soit 1,2 million, ce qui rapproche les deux estimations, contrairement à leurs pourcentages variant du simple au double. Le pourcentage de 20 % observé par l’Insee pour les musulmans se retrouve pour d’autres religions : 22 % pour les chrétiens autres que catholiques (évangélistes en particulier), 23 % pour les bouddhistes. Les catholiques font exception avec 6 % seulement de pratiquants réguliers. La limite est toutefois délicate à tracer entre ceux qui se déclarent d’une certaine religion et ceux qui la pratiquent effectivement.

Cette indétermination explique peut-être l’énorme différence entre l’estimation de la proportion globale de catholiques par l’Ifop et celle de l’Insee (toujours en 2019 pour les deux instituts) : 49 % pour le premier, 29 % pour le second, ce qui rejaillit sur le nombre de personnes ne déclarant aucune religion, respectivement 35% et 51 %. Pour l’Ifop, les catholiques sont nettement plus nombreux que les sans religion. Pour l’Insee, c’est l’inverse. Puisque les comportements varient beaucoup selon l’intensité de la pratique religieuse, les résultats diffèrent beaucoup selon l’endroit où l’on place le curseur. Les musulmans moins nombreux de l’Ifop risquent d’être plus musulmans que ceux plus nombreux de l’Insee.

On peut se demander s’il est sérieux de produire des pourcentages dans ces conditions. Autant la notion d’immigré est précise (personne née étrangère à l’étranger), autant celle de catholique ou de musulman est floue, d’où ces variations dans les effectifs et les pourcentages des comportements étudiés. Les désaccords se prolongent aux religions autres que le catholicisme et l’Islam. L’Insee compte 9 % d’ « autres chrétiens », en 2019, l’Ifop, 1 % d’orthodoxes et 4 % d’évangélistes en 2025, soit près de deux fois moins que l’Insee, bien que six ans plus tard. Pourtant les évangélistes semblent en croissance rapide puisqu’ils ne représentaient que 2 % de la population en 2016, toujours selon l’Ifop. Leur proportion aurait doublé en moins d’une dizaine d’années. Les études consacrées aux évangélistes sont rares, surtout en comparaison de celles qui portent sur les musulmans. On serait tenté de l’expliquer par le fait que les évangélistes soulèvent peu de problèmes politiques. C’est exact actuellement, mais il suffit de jeter un coup d’œil sur les États-Unis ou bien sur de nombreux pays africains, pour penser que la situation pourrait évoluer assez rapidement.

Hervé Le Bras

[1] L’Ifop donne 5,5 % en 2016 et 7 % en 2025, soit 6 % par interpolation linéaire en 2019 date de l’enquête de l’Insee.

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