
TRACTATIONS ET RENONCEMENTS BUDGÉTAIRES DEPUIS 7 MOIS
Le gouvernement Bayrou avait chuté sur un vote de confiance négatif lié au plan budgétaire 2026. Les préparatifs du PLF 2026 ont été freinés par l’instabilité politique, aboutissant à la nomination de Lecornu.
Sébastien Lecornu a été nommé Premier ministre le 9 septembre 2025, succédant au gouvernement Bayrou, et a immédiatement hérité d’un calendrier budgétaire contraint pour le projet de loi de finances (PLF) 2026. Les étapes ont suivi le processus constitutionnel standard, marqué par des retards et des tensions parlementaires dues à l’absence de majorité absolue. Au 22 décembre 2025, le PLF n’est toujours pas adopté, menant vers une loi spéciale provisoire.
L’EXÉCUTIF JOUE LA MONTRE POUR REPOUSSER TOUT RETOUR AU PEUPLE : TANT PIS POUR LE BUDGET
Philippe Juvin – conscient qu’il faut sortir de cette procrastination – a demandé ce lundi à Sébastien Lecornu « d’activer le 49.3 ». Le rapporteur LR du budget à l’Assemblée nationale explique que les socialistes sont d’accord « en privé » avec l’utilisation de cet article.
Mais l’exécutif, malgré le blocage complet de l’action publique depuis la dissolution, choisît de repousser le vote du budget en 2026 et de faire voter -,en attendant – une loi spéciale.
ARTICLE – Budget 2026 : Philippe Juvin, rapporteur LR à l’Assemblée nationale, demande au Premier ministre d’activer le 49.3
Par Solenne Bertrand Le 22 décembre 2025 LE PARISIEN
Alors que le Parlement se prépare à une adoption en début de semaine d’une « loi spéciale », Philippe Juvin demande ce lundi à Sébastien Lecornu « d’activer le 49.3 ».
« Mon souhait c’est qu’on prenne le texte du Sénat, nous l’amendons de manière collective (…) Le Premier ministre en fait sa copie et il pourrait dire à l’Assemblée sur cette base je fais un 49.3 et j’engage la responsabilité de mon gouvernement », détaille le rapporteur LR du budget à l’Assemblée nationale, sur BFMTV.
Sans 49.3, il estime qu’« on est repartis pour un débat qui va durer quelques semaines ».
« Il nous a manqué du temps »
Sur la loi spéciale – qui doit être « votée dans les 15 (premiers) jours de janvier » -, Philippe Juvin dit que « ce n’est pas grave, c’est ce qui s’était passé l’année dernière ». « Comme il n’y a pas de budget voté, on va voter une loi spéciale (…) On en aura forcément un (budget), parce qu’on ne peut pas rester un an sous l’empire d’une loi spéciale, qui est une loi minimale qui ne permet pas de faire des investissements », ajoute-t-il.
Le rapporteur LR du budget à l’Assemblée nationale explique qu’en 14 ans, la commission mixte paritaire (CMP) n’a été conclusive que deux fois. « Ce qu’on vit aujourd’hui, c’est la règle. Sauf que d’habitude, l’année dernière exceptée, on a devant nous un peu plus de temps pour reprendre le texte avant la date fatidique du 31 décembre », poursuit-il.
« Il nous a manqué du temps », admet-il, indiquant qu’ils ont reçu ce budget deux semaines en retard. « C’est pour ça qu’on n’y est pas arrivés, vous m’auriez donné cinq, six jours de plus, on bouclait l’affaire, j’avais un quasi-accord chez les députés, y compris en embarquant les socialistes », assure-t-il. Il explique que les socialistes sont d’accord « en privé » avec l’utilisation du 49.3 : « Ils souhaitent la stabilité, ce sont des gens responsables ».
Philippe Juvin souhaite aussi réduire le déficit sous 5 % : « Il faut que nous trouvions a minima 9 milliards, plus sur les dépenses que sur les recettes ».