
L’Académie est un « club classique »
Deux écrivains, Florian Zeller et Éric Neuhoff, ont été récemment élus à l’Académie française, occupant les fauteuils laissés vacants par Hélène Carrère d’Encausse et Gabriel de Broglie. VOIR ÉMISSION 1
Éric Neuhoff, journaliste et critique de cinéma au Figaro, a exprimé son émotion en disant qu’il représente un « petit morceau de France ». Fier de sa nomination, il a évoqué son expérience passée, ayant perdu une élection pour un autre fauteuil en 2023.
Neuhoff explique que l’Académie est un « club classique » et se réjouit de contribuer à la langue française, tout en promettant de s’opposer à l’écriture inclusive, qu’il considère comme nuisible à la beauté de la langue.
1. EMISSION – « On représente un petit morceau de France », affirme Eric Neuhoff, élu à l’Académie française
Par La rédaction numérique de France Inter ⸱ 12 novembre 2025 RADIO FRANCE
Deux écrivains, Florian Zeller et Éric Neuhoff, ont été élus la semaine dernière à l’Académie française dans les fauteuils d’Hélène Carrère d’Encausse et de Gabriel de Broglie, a annoncé l’Académie.
Avec Eric Neuhoff, journaliste au Figaro, critique au Masque et la plume sur France Inter, écrivain
« C’est assez émouvant parce qu’on se dit quand on représente un petit morceau de France là-bas », réagit Éric Neuhoff ce mercredi sur France Inter, après son élection à l’Académie française jeudi dernier. L’écrivain et critique cinéma au Figaro, 69 ans, a été élu au premier tour avec 12 voix, il occupera le fauteuil de Gabriel de Broglie, décédé en janvier 2025.
Éric Neuhoff s’est dit « fier et surpris ». Il rappelle qu’il s’était présenté en juin 2023 au fauteuil de Jean-Loup Dabadie : « Je l’avais perdu à une voix » face à la philosophe Sylviane Agacinski. Pour l’écrivain, l’Académie française est « un club, une institution, un truc démodé, donc classique. Il faut des institutions pour qu’elles soient contestées », analyse-t-il.
Eric Neuhoff : « Je serai éternellement ce type de 22 ans étalé sur une route de la Costa Brava »
Celui qui se décrit comme « l’éternel locataire de la nostalgie » estime que l’Académie française – qui a publié depuis 1694 neuf dictionnaires dont le dernier a été publié en 2024 – est très dans le présent par rapport à (lui) ». « Je serai vraiment celui à l’imparfait », ajoute-t-il, se réjouissant déjà de « travailler au dictionnaire, une chose très rigolote et intéressante » parce que « la langue française est à la fois une cour de récréation où on doit s’amuser et un terrain de sport parce qu’il faut qu’il y ait des règles ». Il fait la comparaison avec un match de football : « Si c’est n’importe quoi, ce n’est pas passionnant à regarder. »
Il promet de s’opposer à l’écriture inclusive : « Moi, ce qui m’intéresse le plus, c’est les romans et l’écriture inclusive dans un roman, c’est quelque chose qui est vraiment inenvisageable, ça ficherait tout en l’air parce que je suis pour la beauté de la langue et l’écriture inclusive, d’abord, ça la complique, et ensuite, ça l’enlaidit », selon lui.
2. ÉMISSION – L’Académie française, institution quadricentenaire et le défi du renouveau
Dimanche 9 novembre 2025
Vieille de presque 400 ans, l’Académie française n’a cessé de voir la langue française et le paysage littéraire se métamorphoser. Entre polémiques, défis, controverses et évolutions, retour avec le secrétaire perpétuel Amin Maalouf sur les coulisses de l’institution culturelle.
Avec
- Amin Maalouf, écrivain, essayiste, académicien depuis 2011, élu Secrétaire perpétuel de l’Académie française en 2023
- Cynthia Pinet, productrice de cinéma, notamment derrière la production du film Muganga
- Guillaume Grallet, journaliste au Point
Fondé il y a presque 400 ans, l’Académie française n’a eu de cesse de voir la langue française changer et évoluer. Parfois, elle fut artisane de ces métamorphoses ; d’autres fois, elle les constata de loin, accusée de s’enfermer dans une posture conservatrice. En 2025, passé l’ère de feu Hélène Carrère d’Encausse et confrontée à de nouvelles attaques sur son rapport au langage, comment l’institution essaie-t-elle de s’accorder au présent et rester pertinente ? Pour mieux comprendre ces esquisses de renouveau, Soft Power accueille l’écrivain franco-libanais et secrétaire perpétuel de l’académie Amin Maalouf. L’occasion, également, de revenir sur l’œuvre littéraire de ce dernier et ses réflexions sur les notions d’identités.
Les coulisses de « Muganga »
Sorti à la fin du mois de septembre, aujourd’hui toujours diffusé dans les salles d’obscures, Muganga rencontre un succès important malgré son statut de film indépendant. Fiction sur la vie du chirurgien congolais Denis Mukwege, longtemps consacré à la « réparation » des femmes violées à l’Est de la République Démocratique du Congo et récompensé d’un Nobel de la Paix. Mais dans un contexte où la situation ne cesse d’empirer ces dernières années, Muganga n’est plus seulement le portrait d’un héros contemporain : il est aussi un outil éducatif et politique pour sensibiliser le public à ce drame peu connu. La réalisatrice Marie-Hélène Roux et la productrice Cynthia Pinet sont en plateau pour revenir sur les coulisses et les intentions du film.
D’Elon Musk à Doctolib
Soft revient également sur les très généreux dividendes promis à Elon Musk pour le conserver à la tête de Tesla. Un magot à mille milliards de dollars, dans un contexte où le géant de la voiture électrique fait face à de nombreux défis. Autre sujet d’actualité, la lourde condamnation adressée à Doctolib, plateforme française devenue incontournable pour les consultations chez le médecin et accusée d’abus de position dominante par l’autorité de la concurrence. Retour également sur les débats sur la taxe GAFA et la colère qu’elle suscite auprès des Républicains américains, et sur le projet de rabotage de la niche fiscale concernant les journalistes.
Enfin, l’émission reçoit Guillaume Grallet, journaliste suivant les nouvelles technologies et venant de publier Pionniers : Voyage aux frontières de l’intelligence artificielle (Grasset, 2025). Le projet ? Raconter les débats en cours sur l’IA en faisant les portraits de ses champions et promoteurs, fruits d’années de rencontres et de reportages.